Messe de Pâques à Saint-Germain de Paris. Belle église ravalée et bondée. Plus encore que les autres années, et cette année beaucoup d'hommes. Un nombre significatif de noirs. Beaucoup d'enfants aussi qui formaient un gazouillis de fond tout au long de l'office, le bruit de fond de la vie tout simplement, et une forte majorité de fidèles à reprendre derrière la chorale paroissiale, de haute tenue comme toujours. Je n'avais jamais observé pareille fréquentation et une participation si soutenue.
Le même jour, grand rassemblement musulman au Bourget. Bondé aussi, disait la presse. L'ami du comte de Paris et recteur de la Grande Mosquée "veut" doubler le nombre de lieux de prière islamiques. C'est officiellement un modéré. Les camps se rangent. Les camps se font.
Pour une fois posé au fond de l'église, j'observais la masse fervente et me demandait si, menacée sérieusement, elle ferait mouvement pour y répondre, un 24 août par exemple, ou se contenterait-elle de... tweeter. J'en doute encore, même si l'épître était la première lettre de Paul aux Corinthiens qui les désignait comme le levain dans la pâte et qui charge encore aujourd'hui les Chrétiens d'une mission spécifique à "sauver le monde". Gros doute. Mais ce pape a des ressources insoupçonnées et peut vaincre le respect humain de chacun. L'orbi de sa bénédiction était parfaitement clair qui condamnait le silence complice des enceintes internationales de bavardage. Peut-il faire bouger les Chrétiens libres au secours des Chrétiens persécutés ? Il en a l'intention et pas qu'en prières. Le pire étant promis par nos ennemis, nous allons voir.
Entre parenthèses, rien à attendre du pouvoir politique français carrément tétanisé sur une laïcité agressive jusqu'au ridicule, mais il ne tue plus chez nous. Nous n'avons entendu dimanche aucun "Joyeuses Pâques" ni de l'Elysée, ni de Matignon, ni de la place Beauvau. Ça leur arracherait la gueule. Certains sortent quand même du coma libre-penseur et pour une fois sans raison électorale, Cambadélis et Mélenchon, chacun de son côté, ont gueulé sans les nommer contre la forfaiture de Gérard Unger et Isabelle Ockrent à l'endroit des Chrétiens d'Orient dans le scandale de la RATP.
Cet auditoire, communiant là devant moi dans la tension un peu spéciale que créent les massacres lointains des nôtres, serait-il réceptif à la question du roi ? En voilà une question entre Sanctus et Anamnèse ? Toute messe a ses temps morts, on peut digresser. Pas de réponse évidente. Sont-ils au moins au courant de la problématique monarchiste, voire royaliste ? Non ! Si le réensemencement du pays chrétien à l'idée du roi est bien reparti au début des années cinquante, on peut constater que les graines étaient stériles. Sinon, les chapelles royalistes qui en proclamaient l'ambition ont fait semblant, se recentrant dans l'entre-soi, l'effet club. L'Alliance Royale qui pour la dernière fois joua au jeu électoral fit 3576 voix aux Européennes. Ensemencement néantissime ; seuls les électeurs qui furent au contact direct des candidats ont choisi d'imprimer leur bulletin AR (sur leur propre imprimante). Les autres chapelles se gardent bien de mesurer leur succès. On ronronne dans une succession de petits rites dans de petits coins, mais la cathédrale est complètement effondrée.
Côté princes, C'est pire. Le "dauphin" d'Orléans s'est investi dans une nouvelle carrière de papa-poule et nous conte par le menu le moindre rhume de sa progéniture. Le "titulaire" en a profité pour devenir poujadiste sur le tard et tweete son mécontentement populiste (c'est court 140 signes) quand il y pense. Chez la maison de Bourbon, on va processionner toute cette année : "15" c'est Marignan donc François Un, c'est aussi Louis XIV. L'offre politique attendra des jours meilleurs en quiétude et sérénité, service minimum en tout, il faut même un chaouch pour rédiger dix lignes de convictions surfaites à lire au dessert ; d'accord, c'est en français ! Faudra bien se résoudre à excaver ce Mérovingien caché qui mettrait tout le monde d'accord à grands coups de latte et emporterait l'enthousiasme de mes paroissiens.
Le même jour, grand rassemblement musulman au Bourget. Bondé aussi, disait la presse. L'ami du comte de Paris et recteur de la Grande Mosquée "veut" doubler le nombre de lieux de prière islamiques. C'est officiellement un modéré. Les camps se rangent. Les camps se font.
Pour une fois posé au fond de l'église, j'observais la masse fervente et me demandait si, menacée sérieusement, elle ferait mouvement pour y répondre, un 24 août par exemple, ou se contenterait-elle de... tweeter. J'en doute encore, même si l'épître était la première lettre de Paul aux Corinthiens qui les désignait comme le levain dans la pâte et qui charge encore aujourd'hui les Chrétiens d'une mission spécifique à "sauver le monde". Gros doute. Mais ce pape a des ressources insoupçonnées et peut vaincre le respect humain de chacun. L'orbi de sa bénédiction était parfaitement clair qui condamnait le silence complice des enceintes internationales de bavardage. Peut-il faire bouger les Chrétiens libres au secours des Chrétiens persécutés ? Il en a l'intention et pas qu'en prières. Le pire étant promis par nos ennemis, nous allons voir.
Entre parenthèses, rien à attendre du pouvoir politique français carrément tétanisé sur une laïcité agressive jusqu'au ridicule, mais il ne tue plus chez nous. Nous n'avons entendu dimanche aucun "Joyeuses Pâques" ni de l'Elysée, ni de Matignon, ni de la place Beauvau. Ça leur arracherait la gueule. Certains sortent quand même du coma libre-penseur et pour une fois sans raison électorale, Cambadélis et Mélenchon, chacun de son côté, ont gueulé sans les nommer contre la forfaiture de Gérard Unger et Isabelle Ockrent à l'endroit des Chrétiens d'Orient dans le scandale de la RATP.
Cet auditoire, communiant là devant moi dans la tension un peu spéciale que créent les massacres lointains des nôtres, serait-il réceptif à la question du roi ? En voilà une question entre Sanctus et Anamnèse ? Toute messe a ses temps morts, on peut digresser. Pas de réponse évidente. Sont-ils au moins au courant de la problématique monarchiste, voire royaliste ? Non ! Si le réensemencement du pays chrétien à l'idée du roi est bien reparti au début des années cinquante, on peut constater que les graines étaient stériles. Sinon, les chapelles royalistes qui en proclamaient l'ambition ont fait semblant, se recentrant dans l'entre-soi, l'effet club. L'Alliance Royale qui pour la dernière fois joua au jeu électoral fit 3576 voix aux Européennes. Ensemencement néantissime ; seuls les électeurs qui furent au contact direct des candidats ont choisi d'imprimer leur bulletin AR (sur leur propre imprimante). Les autres chapelles se gardent bien de mesurer leur succès. On ronronne dans une succession de petits rites dans de petits coins, mais la cathédrale est complètement effondrée.
Côté princes, C'est pire. Le "dauphin" d'Orléans s'est investi dans une nouvelle carrière de papa-poule et nous conte par le menu le moindre rhume de sa progéniture. Le "titulaire" en a profité pour devenir poujadiste sur le tard et tweete son mécontentement populiste (c'est court 140 signes) quand il y pense. Chez la maison de Bourbon, on va processionner toute cette année : "15" c'est Marignan donc François Un, c'est aussi Louis XIV. L'offre politique attendra des jours meilleurs en quiétude et sérénité, service minimum en tout, il faut même un chaouch pour rédiger dix lignes de convictions surfaites à lire au dessert ; d'accord, c'est en français ! Faudra bien se résoudre à excaver ce Mérovingien caché qui mettrait tout le monde d'accord à grands coups de latte et emporterait l'enthousiasme de mes paroissiens.