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L'Histoire, école de noblesse

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La bronca nationale contre la crasse pédagogiste ne s'apaise pas par décret. L'adorable idiote qui nous sert de ministre de l'Education n'entend aucune résonance au latin ou au grec ; quant à l'histoire, c'est sans doute pire, elle qui déclarait le 12 septembre 2012 à Beur-FM, en arabe dialectal, que la France n'était qu'une mère nourricière et non pas une mère patrie et qu'elle se considérait personnellement algéro-marocaine : « La France n'a été pour moi qu'un moyen pour m'élever mais de cœur, je ne suis que marocaine ». Pour cadrer la personne, on notera qu'elle ouvrait sa déclaration d'un « Tout comme mon frère Zinedine Zidane... » qui laissait comprendre que par elle-même elle ne pensait pas compter beaucoup, ce qui devait changer ensuite sous les ors et les honneurs.

La révolte des profs est sensible pour ce qui concerne les langues anciennes - les gnomes de Grenelle ne les parlent pas - moins peut-être pour la cachexie qui va frapper l'enseignement de histoire. Dans un souci d'honnêteté, disons que cette réduction avait commencé avant le règne de monsieur Hollande. A notre secours nous appelons Abel Bonnard qui ramassait en quelques phrases son plaidoyer pour le passé dans une note du 20 septembre 1931, bien plus d'actualité aujourd'hui qu'elle ne le fût en son temps. Le titre est sans doute de Luc Gendrillon¹.


DE L'AMOUR DU PASSÉ

« De toutes les choses qu'on enseigne aux enfants, il n'en est aucune qui ne leur soit plus nécessaire que l'histoire de leur pays. On a d'autant de droit à la leur cacher qu'ils y trouvent la révélation de leur propre noblesse. De petits Français, fils d'artisans ou de paysans, qu'on n'a pas instruits de la grandeur de leurs origines, ressemblent à ces petits princes qui ont été volés par des bohémiens et qui, loin du palais paternel, vivent dans un désordre sordide sans savoir qu'ils sont fils de rois.

« On comprend aisément que des démagogues veuillent supprimer l'enseignement de l'histoire. Ils ont besoin de réduire les hommes à un état d'impersonnalité et d'abêtissement où ils ne se distinguent plus les uns des autres, pour les embrigader dans leurs sombres partis, pour les enrôler dans les armées de la folie et de la haine.

« Au contraire, tout homme qui sait d'où il sort et ce qu'il est, leur résiste par la seule force de son caractère. Il n'est pas un individu quelconque, mais le fils d'une race et d'une terre, fermement planté en un certain lieu, et qui écarte avec dédain les tristes idées qu'on lui présente pour lui faire perdre la tête.

« La connaissance de ce que nos pères ont été nous montre ce que nous pouvons être. Elle nous empêche de vivre au hasard et comme égarés dans le monde. Nous ne sommes pas des hommes perdus, parce que nous ne sommes pas des enfants trouvés.»




Comme le précise le prince Louis de Bourbon au Télégramme dans un entretien² accordé ces jours-ci pour sa visite en Morbihan, l'histoire est une longue chaîne : « On ne peut être le descendant direct d’une dynastie dont la destinée se confond avec l’histoire de France sans se sentir investi d’une mission. La première est, bien évidemment, celle du souvenir et de la mémoire dont il faut toujours témoigner. Mais il me semble que par rapport aux souverains passés, j’ai aussi le devoir de montrer que leur œuvre se poursuit et que les principes qui ont fait que ce régime a tenu huit cents ans, ont toujours leur place : la justice, le respect du droit naturel, l’harmonie sociale…». Comme les princes et leur cour, chaque famille de France ajoute des maillons à sa propre chaîne, certaines en ont beaucoup. D'autres commencent à peine mais ont à cœur de planter le piquet de départ bien profond. Aidons-les. D'autres s'y refusent, comme la jolie ministre, et choisissent de vivre en criquet pèlerin. Sachons éviter qu'ils ne se posent chez nous et dévorent les récoltes. Pays de transition entre la terre et quatre mers, nous ne sommes pas contre le "passage" s'il reste un passage.
Et à ceux qui convoqueraient le souvenir de ministres étrangers au service du pays, nous dirions que comparaison n'est pas raison, surtout entre le señor Valls ou mademoiselle Belkacem du Rif et les Mazarin, Law et Necker. Quand même !


(1): Aphorismes et fragments recueillis sous le titre Ce monde et moi par Luc Gendrillon✝, Editions Dismas, Haut-le-Wastia (Belgique) 1991
(2): ©Le Télégramme du 30.05.2015


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