(cf. entretien à Valeurs Actuelles - clic) |
Il articule son projet sur trois axes :
(1) Désislamisation de la France en repoussant la loi factieuse islamique ;
(2) Désétatisation de la France ;
(3) Reconstruction de la puissance géopolitique, militaire, maritime et énergétique.
La désislamisation est un enjeu de civilisation bien plus que politique ou sociétal. C'est le socle même de la nation qui est attaqué, et les prêcheurs haineux à qui l'on fait bon genre dans notre classe politique, ne s'en cachent nullement. Il n'est pas besoin d'épiloguer. Les accommodements de cohabitation ne doivent pas déborder les dispositions de la Loi de 1905 - rien n'est jamais parfait.
La désétatisation est primordiale. Rien ne sera accompli pour la résurrection du pays en laissant tout l'espace économique et particulier dans les mains des agents de l'Etat. Le pays doit être libéré du marxisme-léninisme du XX° siècle, une bonne fois pour toutes. Les voies pour y atteindre restent encore un mystère dans le projet des Français Libres, mais vu la bunkérisation énorme de l'establishment (fonctionnarisé à 90%, donc disposant des doubles commandes), on peut comprendre qu'il faille ruser.
La reconstruction géopolitique est une utopie. Mais elle est belle. Pareille reconstruction est subordonnée à la résurrection économique du pays (énergie comprise) afin de dégager par la suite les débours exigés par la mise à niveau de notre puissance maritime et militaire ; le rang géopolitique ultérieur n'étant que la conséquence ultime de cet immense travail de renaissance du pays.
Royal-Artillerie partage aussi deux analyses d'Aymeric Chauprade :
- le souverainisme est un tunnel car il ne tient pas compte des réalités. L'image du Diner's Club souveraniste est cruelle mais si vraie. On est dans l'entre-soi, on giberne, on s'énerve, on s'excite, avant de reprendre un doigt de brandy.
- le Front national rénové est face au mur de la compétence. Il en manque gravement. C'est un parti de préaux, de slogans. Le débat électoral en région Nord-Pas-de-Calais entre Xavier Bertrand et Marine Le Pen (le seul que j'aie suivi) l'a amplement montré. Même s'il m'agace passablement, Bertrand avait travaillé à fond son sujet, Marine Le Pen n'a jamais pu se départir des assertions populistes du plan national et ne connaissait pas "sa" région.
Lancer un parti du modèle gaulliste historique est un défi sérieux car le segment est occupé ou ciblé. Le parti de Bruno Mégret ou celui de Philippe de Villiers ont fait long feu. Celui de Carl Lang ne décolle pas. M. Dupont-Aignan est le supplétif attrayant et parfois décisif du RPR recomposé dans Les Républicains. Le parti de Jean-Pierre Chevènement est issu du CERES stalinien (bonjour la soviétisation) mais n'existe pratiquement plus. D'autres partis du Bon Sens n'arrivent pas à percer. Même si Aymeric Chauprade a des références personnelles impressionnantes, des soutiens de qualité et une bonne aisance au pupitre, il lui faudra une prouesse pédagogique pour intéresser l'électeur et avant lui les cotisants.
Au-delà des trois axes majeurs du programme, il lui faudra également traverser le champ de mines habituel de la politique intérieure française, et c'est là que tout peut se terminer :
- Alliance atlantique : degré d'intégration, partage des commandements
- TAFTA : la plus forte charge explosive
- Guerre de cent ans israélo-palestinienne
- Politique russe du Quai d'Orsay et de la Commission européenne
- Politique arabe du Quai d'Orsay (AC connaît bien)
- Union européenne : définition des cercles de subsidiarité
- Défense européenne : enterrement de première ou deuxième classe
- Eurogroupe : intégration des politiques économiques et eurobonds
Laissons-lui le dernier mot :
« La voie de la sagesse et du redressement passe par premièrement par davantage de souveraineté dans la construction européenne et deuxièmement par un vigoureux programme de réformes pour libérer notre pays de ses contraintes intérieures.»