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Quelle mouche a piqué le Csar de toutes les Russies avant la chute de Palmyre ? Vladimir Poutine plie les gaules et rentre à la maison. Pour quelles raisons ? Toutes les hypothèses sont sur la table des exégètes payés au mois, mais il en est une que je privilégie : la déception russe devant le peu de combativité de l'infanterie syrienne. Elle n'avance qu'après la vitrification de l'espace par les appui-feu russes. Quasiment réduite à sa composante alaouite, parfois enrôlée de force, elle ne se bat pas, elle occupe le vide créé. On va toucher du doigt la vérité de cette déception demain dans les combats de Palmyre, d'où l'armée syrienne s'était enfuie sans combattre à la simple annonce d'une avancée de l'OEI. Reprendra-t-elle la ville sacrée et s'y maintiendra-t-elle, seule ?
La deuxième raison qui peut avoir irrité Vladimir Poutine est un certain renouveau de l'arrogance de Bachar el-Assad et sa clique, fiers de la progression de leurs armées sur le terrain alors que tout le crédit est à porter aux opérations russes. Les voilà qui déjà nous signalent que le président alaouite sera imbattable en cas d'élection, alors que tous les acteurs de terrain, à la notable exclusion de l'Iran, le souhaiteraient déjà mort pour pouvoir écrire la suite !
La troisième raison est stratégique. la Russie n'a aucun intérêt à se brouiller avec la Turquie même si l'entêtement du Sultan Erdogan est difficile à gérer. La Russie est en délicatesse avec l'Union européenne sur la question ukrainienne, elle doit faire face à l'hostilité ouverte des Pays baltes et de la Pologne qui a conduit les Etats-Unis à renforcer sensiblement le front oriental de l'Alliance atlantique, ses alliés naturels de la CEI ne lui sont d'aucun secours ! Aussi pourquoi se mettre en plus la Turquie à dos ?
S'il fallait rajouter une autre raison, je pencherais pour un souci de détente avec l'Administration Obama qui est la seule clef pour faire baisser les sanctions européennes, les plus génantes. L'économie russe est très mal en point et aucune guerre n'a jamais guéri durablement un pays arrêté sur place, de son propre fait !
L'attitude de la Russie aux négociations syriennes de Genève qui s'ouvrent aujourd'hui, sera très éclairante, n'en doutons pas.