Avis au distingué lectorat de Royal-Artillerie : ce billet est réservé aux royalistes en ce sens qu'il ne peut être compris entièrement si l'on n'a pas bu la potion magique ou tombé dans la marmite, petit. Le vulgariserétendrait bien trop sa rédaction jusqu'à en faire une soupe indigeste et prendrait à son rédacteur un temps qu'il n'a pas ces jours-ci. Mais tout le monde peut bien sûr le lire...
Le billet "Monarchistes ou Royalistes" a suscité deux types de réactions chez les abonnés au blogue. Nous y répondons tout en regrettant que ces réactions n'aient pas donné lieu à commentaires ici, afin d'enrichir publiquement la discussion et favoriser l'audience ; mais bon, c'est la vie du blogueur. Il s'agit d'une part d'appels à compléments sur la liste de sites impliqués dans le mouvement royaliste, liste donnée en pied de billet le 6 février dernier ; d'autre part, de critiques du "projet monarchiste" préalable à la restauration qui, aux yeux de beaucoup, enfermerait le prince accédant dans une idéologie qu'il ne partagerait pas forcément.
Liste des sites
Il y a dix fois plus de sites oubliés que de sites inscrits dans l'article. Pour se faire une idée, nous engageons le lecteur à parcourir en ligne l'AROM (Annuaire Royaliste des Organisations et Mouvements - clic), s'il trouve la clé d'entrée. Cette bible représente un travail titanesque de la Charte de Fontevrault mais elle est publiée en version imprimée sur papier. En ligne, l'AROM n'est pas facilement consultable et rarement mis à jour (c'est la limite d'une version papier) car il lui manque peut-être une méthode de construction maniable. [note d'ordre - ghost draft]. Pour les fans d'encyclopédies il y a aussi la SYLMPEDIA, une autre monstre de compilations avec 476 entrées. Et après tout ça, la République nous traitera de factieux alors que nous mâchons le travail de documentation des services.
Revenons à nos moutons. Les deux demandes d'inclusion précitées recouvrent une même réalité. Il s'agit de plateformes d'information et réflexion qui n'ont pas le référencement Internet suffisant pour déclencher les moteurs de recherche et les robots de consultation-notation, et qui en plus divisent leur travail sur plusieurs supports, ce qui freine beaucoup la navigation jusqu'à décourager l'internaute. Je ne vais pas les citer mais ils s'y retrouveront.
La nouvelle communication de masse oblige à faire masse.
Donc il faudrait à chaque site d'information-réflexion un portail d'entrée unique pour tous les supports dérivés et un mode de navigation facile. Je pense que le système d'onglet-page développé par Blogger avec ses pages fixes et sa barre de navigation est supérieur à tous autres car outre sa simplicité il fait panorama dès la première seconde. Faire monter Royal-Artillerie dans votre navigateur vous donne, outre la page courante dite d'accueil, un choix instantané, entre Bienvenue/Roycoland/A-propos/Le Million du Roi/ Changing The Guard/Syndication/Liens/Contact/ et le traducteur industriel en n'importe quelle langue. Si l'onglet ne permet pas d'entrer sur le support annoncé directement (cliquer sur Le Million pour comprendre) on peut y mettre un clic réactif y conduisant, dans une image, un titre ou une courte présentation.
S'il faut aller un peu plus loin aujourd'hui, je recommanderais ce dispositif au mouvement survivantiste¹ qui s'est aussi manifesté. Ce mouvement très actif est éclaté également en plusieurs blogues intéressants, mais non liés entre eux en plus. Les propriétaires de blogues survivantistes sont-ils capables de lancer une plateforme commune avec un système d'onglets ? Cela ne coûterait pas cher à plusieurs. A la retraite, je me laisserais peut-être même tenter par un site sur le Mérovingien caché à mettre sur cette plateforme (en souvenir d'Emma Calvet) :) Dit en passant, creusez Léon Bloy, messieurs du Temple, qui écrivait à l'âge de trente ans dans La Chevalière de la mort (p.202-Ed.Gallica) :
« la race fleurdelysée des anciens Bourbons s'était éteinte en la personne errante et phantasmatique de Louis XVII. Après ceux-là, silence et ténèbres. C'est fini de la Tradition. La table est rase et la place est nette pour Celui qui doit venir à la façon d'un nocturne spoliateur, quand l'ineffable Trinité l'appellera par son nom. Jusqu'à ce jour plus ou moins prochain, la France est décapitée et probablement damnée. »
Pharamond, je te vois !
Pour un référencement professionnel abordable, je citerais Webrankinfo (clic) qui peut prendre en charge le travail ou vous former à le faire vous-mêmes.
(1) URL de quelques sites survivantistes :* http://cril17.org/ (Habsbourg)
* http://louisxvii.canalblog.com/ (Louvel)
* http://cerclederichemont.centerblog.net/ (branche américaine)
* https://www.louis17.com/ (Naundorff)
......
Critique du projet préalable
C'est un vrai dilemme chez les royalistes, moins chez les monarchistes. Les premiers prêtent au prince les capacités de construire ex-nihilo l'échafaudage politique du pays tout sorti de son crâne. Il y a de quoi lui faire peur. Pour tout dire, les trois intentions que nous avons entendues ces dix dernières années sont toutes de même nature : copions ce qui marche. Le duc d'Anjou réplique peu ou prou la monarchie espagnole (si différente de celle que nous eûmes), le comte de Paris et le duc de Vendôme rhabillent la V° République, avec une certaine nostalgie de la monarchie de Juillet pour le second. Les D'Orléans ont raison. La monarchie des Cortes et des Partidas est propre à l'Espagne. La France dispose déjà d'une constitution, monarchique dans son essence (plus que dans son intention), surtout dans la version originale de 1958. Les pouvoirs du Premier ministre responsable devant la Chambre basse sont explicitement étendus (ce qui protège le caractère démocratique du régime) et deux fonctions régaliennes sont implicitement confiées au chef de l'Etat par la pratique gaullienne : la diplomatie et la guerre. Le chef d'Etat est de tous ses alter ego du monde libre celui qui a le plus de pouvoirs. On ne pourrait le comparer qu'à Napoléon Ier. Donc ça marche, pour autant que l'impétrant ait la carrure. Inutile de compliquer comme Yves-Marie Adeline voulut le faire avec les plus louables intentions pour disjoindre le régalien et le public. Il aboutit à la plateforme institutionnelle de l'Alliance royale qui demande une attention soutenue pour bien l'assimiler, tant le dispositif institutionnel est loin de ce que nous avons connu depuis la chute de l'Ancien régime. J'avoue n'avoir pas encore compris le scrutin législatif par collèges².
(2) Au moment de la pré-campagne présidentielle de 2007, Royal-Artillerie a fait une présentation illustrée de la plateforme institutionnelle d'Yves-Marie Adeline. On peut s'y référer en cliquant sur les billets ci-dessous :- LégislatifIl existe en tout une quarantaine de billets "Alliance royale", accessibles par le libellé AR.
- Exécutif
Resterait donc à reprendre la rédaction de quelques articles de cette constitution et raboter les angles qui a l'usage sont apparus néfastes à sa bonne marche. Qu'en disent les docteurs de la loi ? Horreur ! Vade retro S... ! Et bien tant pis. On fera sans eux ! Pour leur répondre de manière ramassée, je recycle un commentaire donné au blogue de La Couronne pour lequel Guy Adain m'avait remercié. Il résume la pensée du Piéton du roi sur ce sujet au mois de janvier 2017 :
Les réglages d’une monarchie constitutionnelle, seule acceptable au XXIè siècle, sont extrêmement fins, et guère connus des élites françaises : qui comprend vraiment la monarchie anglaise ? tous en restent à l’écume visible du non-gouvernement du quotidien par le palais de Buckingham, mais il y a tout le reste à commencer par la corvée hebdomadaire du Premier ministre venant expliquer au monarque ce qu’il a fait ou va faire, exercice difficile parfois éprouvant d’un chef de la majorité parlementaire devant présenter ses devoirs d’écolier à sa maîtresse et accepter sa notation et ses conseils.
Mais plus grave, ces réglages me semblent hors de portée des responsables royalistes français, pour ceux du moins que je connais, carrément obsédés par les Lois fondamentales (indisponibilité, catholicité, pérégrinité, loi salique etc.). Observant la queue de trajectoire de l’histoire capétienne depuis Sirius, on s’aperçoit vite que ce sont les lois elles-mêmes qui ont pu enterrer la dynastie en bloquant l’initiative, l’imagination, au bénéfice d’une rente mortifère de situation, sans parler de la stérilisation génétique (relire Capefigue, qui en plus écrit bien).
Les « héritiers » actuels ne donnent à voir pour l’instant aucun gage d’initiative ou d’imagination et s’inscrivent encore dans les facilités de la rente dynastique. Ils suivent, alors qu’ils devraient tirer le char. [commentaire sur La Couronne le 19 janvier 2017 - (clic) ]