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En vue du 16è congrès du Front national

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Le Pen II
Dans six jours se tiendra à Lille le XVIè congrès du Front national sous le régime de la démocratie d'opinion, les adhérents à jour de cotisation ayant reçu un questionnaire en quatre-vingt points pour éclairer le Bureau politique sur ce qu'il doit "penser"! Vingt-sept mille auraient déjà répondu. Mais la grosse affaire qui mettra tout le reste dans l'ombre est le changement de nom du parti. Ignorant la maxime de la cavalerie (à faire une connerie, faites-la vite !) l'état-major frontiste va diluer cette transition dans le temps par un vote postal qui devrait donner son résultat bien après le congrès, ouvrant ainsi une période de sarcasmes médiatiques contre les nationalistes.
Deux absences à prévoir à Lille : le fondateur, Jean-Marie Le Pen semble fatigué de ces joutes familiales, et la refondatrice, Marion Maréchal-Le Pen qui ne peut devenir le recours qu'après le retrait de sa tante, agrippée à un truc qui la dépasse. Les défis complexes exigent des solutions complexes et jusqu'ici tant Marine Le Pen que son défunt féal Philippot n'ont joué que sur deux trous de la flûte, frexit et nouveau franc.

Du discours de Marion Maréchal-Le Pen au Gaylord Convention Center de National Harbor (clic) je ne retrancherais rien si quelqu'un cherchait mon approbation. Il faut dire aussi qu'il est assez simpliste et adapté à son auditoire "chapeaux pointus et croix en feu" ! Mais comparer la France et les Etats-Unis est une figure rhétorique pour cueillir des applaudissements dans ce genre d'enceintes, parce qu'il n'y a rien à comparer sauf ? la prétention à l'universalité de chaque modèle, respectivement, droits de l'homme chez nous, american way of life chez eux.

Si les Etats-Unis peuvent agiter un certain unilatéralisme - mais le maurrassien Steve Bannon n'a pu tenir son créneau au rempart de l'Union - l'état de la France lui interdit d'y penser même en songe. Nous allons parler de ça pour alimenter peut-être des débats de faisabilité qui interviendront à Lille dimanche prochain puisque le débriefing de la campagne présidentielle tourne autour de la question des possibles.

S'il existe des pays souverains, il n'existe plus de pays indépendant. Même le royaume érémitique de Corée du Nord peut mourir du tarissement de ses dépendances. Vouloir revenir à l'Europe des nations du traité de Westphalie est une chose (à bien périmétrer quand même) ; déclarer son indépendance de toute alliance, attache, supranationalité en est une autre.

Le Pen III
Il est toujours possible de retrouver plus d'indépendance dans le concert des nations - la Grande-Bretagne s'essaie à le prouver - mais il est un présupposé incontournable : la santé économique et financière pour se délivrer des agences de notation, des enceintes internationales de pouvoir et des fonds de pensions américains. La sagesse des nations, invoquée à droite quand ça nous arrange, a souvent les bons réflexes. Prenons l'exemple des GIPSIes : parmi les peuples des cinq nations gitanes qui ont été mises sous tutelle du FMI après le krach Lehman Brothers (Grèce, Italie, Portugal, Espagne, Irlande), il ne s'en est trouvé aucun pour réclamer l'abandon de la monnaie commune, encore moins le départ de l'Union européenne. Ils n'avaient aucune confiance dans les capacités de leur pays à survivre seul, et sans doute moins encore dans leurs dirigeants présents ou attendus.
Les cinq pays avaient leur pronostic vital engagé et l'opinion générale prévalut chez eux que c'était le plus mauvais moment pour renverser les alliances. La France de 2018 est dans ce cas, après deux quinquennats dispendieux, plombée par des déficits structurels (les pires) qui semblent impossibles à résorber sur une seule génération. Sans parler de la dette écrasante dont le service à petit prix dévore chaque année l'équivalent du budget de l'Education nationale. On n'ose pas imaginer une hausse des taux d'emprunt sur le marché des dettes ; un pour cent seulement et c'est le budget de la Justice qui est avalé par les gnomes de Zurich ! Donc messieurs du Front, réparez le pays avant de le détacher.

Si la France retrouvait un jour les instruments de sa souveraineté, cela signalerait aux générations futures qu'elle a guéri, et sans doute aussi qu'elle a éradiqué sa classe politique de pourrisseurs. Le chemin sera long car, si le pays est malade dans ses systèmes économiques et sociaux, il l'est d'abord dans les mentalités. C'est l'avachissement mental et moral qui doit être combattu en priorité car il détermine à lui-seul les capacités de redressement. Nul à droite ne veut prendre en compte la veulerie qui plombe tous les programmes de redressement puisque le logiciel nationaliste est construit par et pour un peuple de souche hors du commun, premier au monde, vaillant et résilient, mais affadi par le métissage et la captation de ses intérêts par les métèques. En réalité ce peuple n'a pas fait mieux que ses voisins à l'époque moderne et on lui raconte des histoires.

Bref, quand les comptes seront rétablis pour montrer aux autres que nous savons aussi faire ce qu'ils ont réussi avant nous, viendra le jour de se poser la question de rétablir notre souveraineté. Pas avant, et en sachant que le meilleur aboutissement d'une souveraineté formelle est dans l'optimisation des dépendances stratégiques. Si un parti parvenu au pouvoir aujourd'hui s'avisait de rétablir sa souveraineté formelle par décret, il se syrizerait dans le mois-même de la décision.

Le temps de la "France seule" est terminé depuis cent ans, 1917 exactement ! La "France avec" a succédé à la "France seule". "Avec" veut dire réfléchir sur nous en pensant aux autres, nos voisins et partenaires, à leurs réactions, aux interactions quand nous phosphorons sur notre avenir. C'est ce qu'a apporté la communauté européenne au début, une approche collaborative. Les institutions ont dérivé depuis lors vers une fédération à l'américaine dont on aperçoit les limites maintenant, les intérêts nationaux ne convergent plus, qui pis est, les soucis et les peurs géostratégiques divergent. L'Europe centrale marquée par quarante-cinq ans d'occupation soviétique a son agenda propre, les Baltes et les Scandinaves sont sur le qui-vive à cause de l'irrédentisme russe, les Balkans font du lard et ne servent à rien. Le projet européen est stoppé sur son erre !

Le Pen Ier
Profitons-en ! Cette nation a besoin d'un projet. Que voulons-nous de nous ? Que voulons-nous des autres ? Nos atouts présents et futurs, nos libertés de base, les contraintes que nous acceptons, nos refus irréfragables. Quand le projet sera prêt, il faudra diriger les hommes dans les domaines essentiels à son accomplissement. Qu'on ne mélange pas tout, à ce stade, il n'est pas l'heure d'ouvrir les questions sociétales qui viendront plus tard, ou jamais si l'Etat se retire dans son périmètre régalien. Justement, il faudra redéfinir l'Etat et son champ d'exercice, le domaine public structurant hors-Etat (éducation, transports), les domaines économiques prépondérants, le champ des libertés basses, in fine la respiration générale de la société. Une fois apaisée, nous laisserons évoluer ses mœurs. Je doute que le Front national nouveau soit capable intellectuellement de construire pareil projet.
A défaut de capacités ad hoc, ce n'est pas prêcher pour ma paroisse que de proposer la remise des clés du domaine régalien à un monarque qui réglera tout ça en ses conseils, à l'abri du désordre démocratique. Tout le reste sera abandonné au génie natif de ce peuple créatif et intelligent en diable, qui, si mal gouverné, survit par la débrouille et le marché noir quand on l'y pousse. "L'autorité en haut, les libertés en bas".

Pour retrouver la latitude nécessaire au déroulement du projet, il nous faudra réorganiser nos dépendances européennes et revoir les applications du principe d'attribution/subsidiarité depuis l'intérieur du Leviathan, et pour ce faire, se renforcer dans les instances communautaires. La Grande Bretagne a décidé de faire l'inverse jusqu'à se rendre compte qu'il était impossible de réorganiser ses dépendances de l'extérieur. Le Brexit la met au pied d'un mur lisse ! Soyons plus malins.

Reste pour un autre article la question brûlante de la mutation du peuple en peuples, la cohue démographique en Europe, le communautarisme, l'érosion des valeurs anciennes. C'est un autre sujet... un préalable indépendant du sujet traité aujourd'hui. Il faut prendre à bras-le-corps la question migratoire à l'aune de nos intérêts et cesser de se la jouer recteur universel des droits de l'homme sans devoirs. Ce sont les vieilles terres d'empire, habituées au malaxage des peuples, qui vont nous ouvrir les yeux en bloquant la dérive immigrationniste à Bruxelles même. La revanche de Charles-Quint ?




Postscriptum : Pour préparer le XVIè Congrès on peut aussi lire le long article de James Traub dans Foreign Policy (clic) sur la démocratie illibérale.



RN - Rassemblement National

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Le nouveau nom du parti lepéniste est bien trouvé*. Assez banal pour ne pas braquer l'électeur, assez disant pour obtenir la confirmation des militants. Restera aux cadres communicants du parti de ne pas populariser l'acronyme RN qui reviendrait à la situation antérieure, FN... F'haine etc...

(*) sauf si en Justice il s'avérait que la marque est déjà déposée avec une antériorité certaine.

Si le conditionnement convient, reste à l'emplir. Depuis ce matin, la référence dictée par la nomenklatura frontiste est Donald Trump. Tant Jean Messiha chez Pascal Prod que Sébastien Chenu chez Bourdin (un réel plaisir de voir Bourdin hors de lui quand le député lui résiste) ont célébré la victoire populaire du magnat Newyorkais un peu ballot, reconverti en Tea Partisan cheveux au vent. Sauf que l'expérience américaine n'est pas répétible en France, comme nous l'avons déjà dit dans un billet récent, à moins de faire surgir des profondeurs du génie français le leader charismatique indiscuté qui emportera toutes les réticences. Je ne le vois pas au moment mais nous en avons pleins les cimetières.

Juste une remarque sur cette brève de comptoir : si le "programme" du Rassemblement National est décalqué sur celui de Trump, programme fondé par Steve Bannon dont la culture maurrassienne n'a pas survécu aux "dix-huit-trous", c'est indiscutablement Marion Maréchal-Le Pen qui devrait avoir le rôle, car elle est la plus proche de la dialectique conservatrice d'un Ted Cruz, par exemple, même s'il y a des nuances chez elle dans les détails, malheureusement aussi des simplifications hâtives quand la problématique se complexifie.

Avec ou sans Marion, c'est le vrai défi lancé au nouveau parti : sortir de l'approche binaire et entrer dans les complications.

Steve Bannon


Brèves du jeudi

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Calliope
Quand on n'a rien à dire mais qu'on veut faire vivre le blogue, on passe normalement la parole à plus intelligent que soi (ça se trouve), à défaut au moment, on parle à bâtons rompus avec son lectorat fidèle. C'est ce que ce jeudi m'inspire.

Les 150 ans de la naissance de Charles Maurras dont la roycosphère va parler cette année 2018 devrait être l'occasion d'une rétrospective poétique, tout à fait déliée de la physique sociale et du journalisme de combat que le Martégal a mené jusqu'à la fin. Et pour bien séparer les domaines, il serait juste que ce ne soit pas ses héritiers politiques qui s'y collent. A y bien regarder, les Capitales qu'il avait lui-même composées et qui avaient paru chez Flammarion en 1954, étaient aux deux-tiers consacrées à l'art poétique. Quatre vers avant le cul-de-lampe :

Tu ne comprendras rien au songe de la Vie
Tant que tu méconnais quel miracle d'amour
A conduit, par degrés, d'aube en aube ravie,
Son obscure dyade à l'unité du jour.





Mike Pompeo
L'autre sujet d'intérêt est le remaniement ministériel à la Maison Blanche qui ressemble de plus en plus à la cour du roi Pétaud. Le locataire, menacé de rupture par une actrice du Hard qui s'est rendu compte que cent trente mille dollars de confidentialité étaient peanuts comparés au tirage d'un livre de confidences d'alcôve, bouleverse son environnement géopolitique au bénéfice de la simplification des exposés qu'il endure chaque jour ouvrable.  
Rex Tillerson, ancien patron d'Exxon quand même, était trop "dans les détails" et "négociait", alors qu'il faut taper dur. Les échos revenus du Département d'Etat signalent un intense soulagement du titulaire - même si débarqué comme un malpropre - à rompre avec le Débile des greens. Tillerson attendra-t-il trois ans pour écrire ses mémoires à moins qu'il ne tourne définitivement la page de son stage en politique ? Il faut avouer qu'avec la moitié de la famille Trump mouillée dans les affaires russes ce n'est pas tous les jours dimanche pour la diplomatie. Fait étonnant, la page Secretary Of State du Département d'Etat n'est toujours pas mise à jour à la date de ce matin 15 mars 10h GMT. Pompeo fait l'unanimité.




Moteur LEAP de CFM-Safran
Le troisième et dernier point du jour convoque la presse ricanante sur le voyage en Inde du président Macron et de Madame. Treize milliards d'euros de contrats (surtrout les moteurs d'avions franco-américains LEAP) et l'intention exprimée d'entrer en négociation pour du solaire et des centrales EPR semblent peu de choses pour les critiques en continu de la politique Macron. Les plus acharnés embauchent la personnalité du président et celle de son épouse dans le tir aux pigeons tant ils sont décontenancés que cette attelage réussisse où d'autres échouèrent. Que les Macrons posent en amoureux au Taj Mahal ne me gêne pas. Je pense aux emplois chez Safran qui vient de perdre un contrat Dassault.
Plus généralement, je "jugerai" Macron sur deux résultats concrets : la baisse sensible du chômage et la baisse mesurable de la dépense publique, quels que soient les moyens d'y atteindre. Le reste est l'écume des jours qui nourrit la chronique.




On ne peut clore ce billet sans évoquer Patrick de Villenoisy pour lequel Royal-Artillerie avait fait campagne lors de la pré-campagne présidentielle de 2012. Il s'est tué sur la route lundi dernier vers Nogent-sur-Seine ; il avait 66 ans. Condoléances sincères à sa famille et à ses proches de l'Alliance royale dont il fut l'un des fondateurs avec Yves-Marie Adeline. Dix articles sont libellés de son nom sur ce blogue (voir le nuage en pied de page).

Xi imperator

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L'actualité commande de célébrer la victoire démocratique de Vladimir Poutine, du moins dans les cercles russo-béats où les agents d'influence du Kremlin vont casser des verres ce soir. Et pourtant il n'y a pas de nouvelle donne. Le monde n'est en rien changé à compter de lundi matin. La Russie est en conflit avec le monde libre et libéré, elle menace tous ses voisins sauf la Biélorussie pour le moment, elle n'a reçu le soutien de personne dans son bras de fer avec la Grande Bretagne ; si Theresa May porte l'affaire au Conseil de Sécurité, on verra ce qu'en dit la Chine. L'encombrant partenaire du nord est pour elle une sorte de Congo belge doté de missiles intercontinentaux, incapable de convertir son économie de rentes minières en économie industrielle. Or le différend séculaire sino-russe existe sur l'Amour et la steppe, comme nous le rappelle le site de la République de Chine dédiée aux frontières en litige (clic).

Laissons le Kremlin à ses mensonges, à ses dénégations puériles et allons voir la Chine depuis West Point, car depuis l'altération de la constitution chinoise, le président est empereur en république, et les meilleurs esprits de la diplomatie se projettent vers des lendemains qui pourraient chanter faux, ou pas, ou justes ! C'est à Pékin que se situe la centrale d'énergie de demain, pas à Moscou.

Kevin Rudd fut premier ministre de sa Majesté en Australie en 2013. Il parle couramment le mandarin et connaît bien le président chinois. Il a donné une "lecture" aux cadets de West-Point le 5 mars dernier qui mérite notre attention et celle du distingué lectorat de Royal-Artillerie. La voici in extenso (telle que diffusée par Bill Bishop sur Sinocism):


UNDERSTANDING CHINA’S RISE UNDER XI JINPING
THE HONOURABLE KEVIN RUDD
26TH PRIME MINISTER OF AUSTRALIA
PRESIDENT OF THE ASIA SOCIETY POLICY INSTITUTE
ADDRESS TO CADETS
UNITED STATES MILITARY ACADEMY, WEST POINT
MONDAY 5 MARCH 2018


Next week marks the 216th anniversary of the founding of the West Point Military Academy. Its founding came less than 20 years after the defeat of the British at Yorktown in 1781. It followed the decision by President Thomas Jefferson to establish the United States Military Academy just after his inauguration in 1801. Indeed the United States continental army first occupied this place on 27 January 1778, barely two years into the Revolutionary War, when things were not proceeding all that well against the British in that great conflagration. So you have been here at West Point since virtually the first birth-pangs of this great Republic.

Over the span of history, this nation has grown from thirteen fissiparous colonies to become the most powerful nation on earth. And while the challenges have been many, you have preserved the flame of liberal democracy throughout the nation’s rise.


Kevin Rudd
When this nation was being born, China was at its height. In 1799, the Qianlong Emperor died, having reigned for over 60 years. His grandfather, the Kangxi Emperor, had reigned for 61 years until 1722. Between both their reigns, the territorial expanse of the Chinese Empire virtually doubled, occupying some 10 per cent of the world’s land area, 30 percent of the world’s population, and 32 percent of the world’s economy.

Although the United States sought to establish consular relations with China in 1784, this was rebuffed by Qianlong’s court, delaying the establishment of diplomatic relations until 1844 with the Treat of Wangxia. By this stage, China had already suffered its first major defeat at the hands of the British during the First Opium War. The second defeat would follow less than 20 years later at the hands of the British and the French. And so began China’s “Century of National Humiliation” until the birth of the People’s Republic in 1949.

As for Australia, proudly an ally of the United States since we first fought together in the trenches in 1918, our short history, at least as a settler society, has been considerably more recent than either China or the US—although our indigenous peoples, Aboriginal Australians, are the oldest continuing cultures on earth, going back 60,000 years. Because Washington’s continental army prevailed at Yorktown in 1781, not only did Britain lose these colonies, it also lost its convict dumping ground at Savannah Georgia. Back in the British Admiralty, after the Treaty of Paris in 1783, they dusted off the navigation charts of James Cook taken some 13 years before, and in 1788 established a convict colony and the first European settlement in what we now call Sydney, Australia.

China, because of its proximity and size, has loomed large in the Australian national imagination ever since. Just as it now looms large in the global imagination. Not least because China’s new leadership, under Xi Jinping, as of the very day he first came to power as General Secretary of the Chinese Communist Party five years ago, claimed that China’s national mission was now one of “national renaissance” (guojia fuxing).

Xi Jinping, in rallying his party to a future vision for his country, looks deeply to China’s history as a source of national inspiration. China’s national pride at the historical achievements of the great dynasties of the Qing, Ming, Song, Tang, and the Han is palpable. The Chinese political leadership harness their national past selectively, always carefully using rose-coloured glasses, omitting those chapters which may be more problematic for China’s current national narrative. But then again, China’s leaders are no more guilty of this than other countries.

Nonetheless, for those who are professionally charged with interpreting China’s future, as you are in this great military academy, it means that we must also take time to understand China’s past. To understand how China perceives the world around it. And to understand how it now perceives its own national destiny in the turbulent world of the 21st century.

It is one of the reasons why after more than 40 years of studying Chinese language, history, politics, economics, and culture, I have embarked on a fresh research project at Oxford University, seeking to define Xi Jinping’s worldview. This is not a static process. This is a dynamic process. China is as much deeply marked by its past, as it is being reshaped by the unprecedented torrent of economic, social, cultural, and technological forces that are washing over its future.

Over the last 40 years I have engaged China as a student, bureaucrat, diplomat, member of parliament, foreign minister, and prime minister. And now as the President of an American think tank, part of a venerable institution, the Asia Society, which has been engaging China since the earliest days of the People’s Republic in 1956. Understanding China is a lifelong journey.

For those of you who would become the next generation of American military leaders, it must be your lifelong journey as well. I argue that there will be no more important part of your professional skill-craft than to understand how Chinese leaders think, how they perceive the world, and how the world should most productively engage them. That applies also to your country’s future political leadership, corporate leadership, and every branch of its military. So I encourage you in your mission.


DEFINING XI JINPING’S CHINA

Xi’s Political Authority

The beginning of wisdom in understanding China’s view of the world is to understand China’s view of the future of its own country—its politics, its economics, its society. Xi Jinping lies at the apex of the Chinese political system. But his influence now permeates every level. Five years ago, I wrote that Xi would be China’s most powerful leader since Deng. I was wrong. He’s now China’s most powerful leader since Mao. We see this at multiple levels. The anti-corruption campaign he’s wielded across the Party has not only helped him “clean up” the country’s almost industrial levels of corruption. It has also afforded the additional benefit of “cleaning up” all of Xi Jinping’s political opponents on the way through. It’s a formidable list:

Bo Xilai, Politburo member and Party Secretary of Chongqing;

Zhou Yongkang, Politburo Standing Committee member and head of the internal security apparatus;

Xu Caihou, Vice Chairman of the Central Military Commission;

Guo Boxiong, Vice Chairman of the Central Military Commission;

Ling Jihua, former Chief of the General Office of the CPC and Chief of Staff to Hu Jintao;

Sun Zhengcai, Politburo member and another Party Secretary from Chongqing;

And just prior to the 19th Party Congress, General Fang Fenghui, Chief of the Joint Staffs, and General Zhang Yang, Director of the PLA Political Work Department, who recently committed suicide.

None of this is for the faint-hearted. It says much about the inherent nature of a Chinese political system which has rarely managed leadership transitions smoothly. But it also points to the political skill-craft of Xi Jinping himself.

Xi Jinping is no political neophyte. He has grown up in Chinese party politics as conducted at the highest levels. Through his father, Xi Zhongxun, he has been on both the winning side and the losing side of the many bloody battles that have been fought within the Chinese Communist Party since the days of the Cultural Revolution half a century ago.

There is little that Xi Jinping hasn’t seen with his own eyes on the deepest internal workings of the Party. He has been through a “masterclass” of not only how to survive it, but also on how to prevail within it. For these reasons, he has proven himself to be the most formidable politician of his age. He has succeeded in pre-empting, outflanking, outmanoeuvring, and then removing each of his political adversaries. The polite term for this is power consolidation. In that, he has certainly succeeded.

The external manifestations of this are seen in the decision, now endorsed by the 19th Party Congress and the 13th National People’s Congress, to formally enshrine “Xi Jinping Thought” as part of the Chinese constitution. For Xi Jinping’s predecessors, Deng, Jiang and Hu, this privilege was only accorded them after they had formally left the political stage. In Xi Jinping’s case, it occurs near the beginning of what is likely to be a long political career.

A further manifestation of Xi Jinping’s extraordinary political power has been the concentration of the policy machinery of the Chinese Communist Party. Xi now chairs six top-level “leading small groups” as well as a number of central committees and commissions covering every major area of policy.

A third expression of Xi’s power has been the selection of candidates for the seven-man Standing Committee of the Politburo, the 20-person wider Politburo, and the 209-member Central Committee. There’s been some debate among China analysts as to the degree to which these ranks are now filled with Xi loyalists. My argument is simple: it is a much more accommodating and comfortable set of appointments from Xi Jinping’s personal perspective than what he inherited from the 18th Party Congress.

VP Wang Qishan avec Xi
Furthermore, his ability to prevail on critical personnel selection is underlined by the impending appointment of his close friend and colleague Wang Qishan as Chinese Vice President. Wang Qishan himself has passed the retirement age, but this has proven to be no obstacle to retaining him as an ex-officio member of the politburo standing committee, as reflected in the footage carried yesterday by the Chinese media of the opening sessions of the National People’s Congress. And it is Wang Qishan who will be entrusted by Xi with working-level responsibility for the vast complexity that is now the US-China relationship.

A fifth manifestation of Xi Jinping’s accumulation of unchallenged personal power has been the decision to remove the provision of the 1982 Chinese State Constitution, which imposed a limit of two five-year terms on those appointed to the Chinese presidency. Xi Jinping is now 64 years old. He will be 69 by the expiration of his second term as President, General Secretary of the Party, and Chairman of the Central Military Commission. Given his own family’s longevity (his father lived to 88, and his mother is still alive at 91), as well as the general longevity of China’s most senior political leaders, it is prudent for us to assume that Xi Jinping, in one form or another, will remain China’s paramount leader through the 2020’s and into the following decade.

He therefore begins to loom large as a dominant figure not just in Chinese history, but in world history, in the twenty-first century. It will be on his watch that China finally becomes the largest economy in the world, or is at least returned to that status, which it last held during the Qing dynasty.

Finally, there is the personality of Xi Jinping himself as a source of political authority. For those who have met him and had conversations with him, he has a strong intellect, a deep sense of his country’s and the world’s history, and a deeply defined world view of where he wants to lead his country. Xi Jinping is no accidental president. It’s as if he has been planning for this all his life.

It has been a lifetime’s accumulation of the intellectual software, combined with the political hardware of raw politics, which form the essential qualities of high political leadership in countries such as China. For the rest of the world, Xi Jinping represents a formidable partner, competitor or adversary, depending on the paths that are chosen in the future.

There are those within the Chinese political system who have opposed this large-scale accumulation of personal power in the hands of Xi Jinping alone, mindful of the lessons from Mao. In particular, the decision to alter the term-limits concerning the Chinese presidency has been of great symbolic significance within the Chinese domestic debate. State censorship was immediately applied to any discussion of the subject across China’s often unruly social media. The People’s Daily, in a surprisingly defensive editorial last week, was at pains to point out that the changes to term limits for the Chinese presidency simply brought China’s state constitution into line with the Party constitution, which imposed no term limits on the positions of General Secretary and Chairman of the Central Military Commission. Even more defensively, the People’s Daily was at equal pains to point out that these constitutional changes did not signify “leadership for life”.

For Xi’s continuing opponents within the system, what we might describe as “a silent minority”, this has created a central, symbolic target for any resentments they may hold against Xi Jinping’s leadership. It would be deeply analytically flawed to conclude that these individuals have any real prospect of pushing back against the Xi Jinping political juggernaut in the foreseeable future. But what these constitutional changes have done is to make Xi potentially vulnerable to any single, large-scale adverse event in the future. If you have become, in effect, “Chairman of Everything”, then it is easy for your political opponents to hold you responsible for anything and everything that could go wrong, whether you happen to be responsible for it or not.

This could include any profound miscalculation, or unintended consequence, arising from contingencies on the Korean Peninsula, Taiwan, the South China Sea, the Chinese debt crisis, or large-scale social disruption arising from unmanageable air pollution or a collapse in employment through a loss of competitiveness, large-scale automation or artificial intelligence.

However, militating against any of the above, and the “tipping points” which each could represent, is Xi Jinping’s seemingly absolute command of the security and intelligence apparatus of the Chinese Communist Party and the state. Xi Jinping loyalists have been placed in command of all sensitive positions across the security establishment. The People’s Armed Police have now been placed firmly under party control rather than under the control of the state. And then there is the new technological sophistication of the domestic security apparatus right across the country—an apparatus which now employs more people than the PLA.

We should never forget that the Chinese Communist Party is a revolutionary party which makes no bones about the fact that it obtained power through the barrel of a gun, and will sustain power through the barrel of a gun if necessary. We should not have any dewy-eyed sentimentality about any of this. It’s a simple fact that this is what the Chinese system is like.

Xi Jinping’s View of the Party

Apart from the sheer construction of personal power within the Chinese political system, how does Xi Jinping see the future evolution of China’s political structure? Here again, we’ve reached something of a tipping point in the evolution of Chinese politics since the return of Deng Xiaoping at the 3rd Plenum of the 11th Central Committee in November 1978.

Xi Jinping
There has been a tacit assumption, at least across much of the collective West over the last 40 years, that China, step-by-step, was embracing the global liberal capitalist project. Certainly, there was a view that Deng Xiaoping’s program of “reform and opening” would liberalise the Chinese economy with a greater role for market principles and a lesser role for the Chinese state in the economy.

A parallel assumption has been that over time, this would produce liberal democratic forces across the country which would gradually reduce the authoritarian powers of the Chinese Communist Party, create a greater plurality of political voices within the country, and in time involve something not dissimilar to a Singaporean-style “guided democracy”, albeit it on a grand scale. Despite the global wake-up call that was Tiananmen in 1989, by and large this continued to be the underlying view across the West, always misguided in my view, that China, through many twists and turns, was still broadly on track to create a more liberal political system, if not to create any form of classical Western liberal democracy.

Many scholars failed to pay attention to the internal debates within the Party in the late 1990s, where internal consideration was indeed given to the long-term transformation of the Communist Party into a Western-style social democratic party as part of a more pluralist political system. The Chinese were mindful of what happened with the collapse of the Soviet Union. They also saw the political transformations that unfolded across Eastern and Central Europe. Study groups were commissioned. Intense discussions held. They even included certain trusted foreigners at the time. I remember participating in some of them myself. Just as I remember my Chinese colleagues telling me in 2001-2 that China had concluded this debate, there would be no systemic change, and China would continue to be a one-party state. It would certainly be a less authoritarian state than the sort of totalitarianism we had seen during the rule of Mao Zedong. But the revolutionary party would remain.

The reasons were simple. The Party’s own institutional interests are in its long-term survival: after all, they had won the revolution, so in their own Leninist worldview, why on earth should they voluntarily yield power to others? But there was a second view as well. They also believed that China could never become a global great power in the absence of the Party’s strong central leadership. And that in the absence of such leadership, China would simply dissipate into the divided bickering camps that had often plagued the country throughout its history. The Communist Party would continue, therefore, as an unapologetically Leninist party for the future.

To be fair to Xi Jinping, it should be noted for the historical record that these internal debates were concluded a decade before Xi’s rise to power. The rise of Xi Jinping should not be interpreted simplistically as the sudden triumph of authoritarianism over democracy for the future of China’s domestic political system. That debate was already over. Rather it should be seen as a definition of the particular form of authoritarianism that China’s new leadership now seeks to entrench.

I see this emerging political system as having three defining characteristics. First, the unapologetic assertion of the power, prestige and prerogatives of the Party apparatus over the administrative machinery of the state. In previous decades, the role of the Party apparatus had shrunk to a more narrowly defined, ideological role. The powers of detailed policy decision-making had gradually migrated to the institutions of the state council. This indeed had been a signature reform under Premier Zhu Rongji.

That is no longer the case. Xi Jinping has realised that if you remove the Party as an institution from continued structural relevance to the country’s real policy decision-making process, the party over time would literally fade away. As a person who believes deeply not just in the Party’s history, but also the Party’s future, Xi has not been prepared to stand idly by while that happened. Xi has now intervened decisively to reverse this trend.

A second defining feature of this “new authoritarian” period is the role of political ideology over pragmatic policy. For the previous forty years, we’ve been told that China’s governing ideology was “Socialism with Chinese Characteristics”. As the decades rolled by, at least in the economy, there was much less “socialism” than there were “Chinese characteristics”. In this sense, “Chinese characteristics” became the accepted domestic political euphemism for good old capitalism.

Few people seemed to have understood that a core part of Xi Jinping’s intellectual make-up is that he is a Marxist dialectician. This derives from the Hegelian principles of “thesis, antithesis and synthesis”. Or in Chinese Maoist terms: “Contradictions among the people”. This forms a deep part of Xi Jinping’s intellectual software. Indeed the importance which Xi attaches to this as an intellectual methodology led him to conduct two formal Politburo study sessions on both “historical materialism” and “dialectical materialism” in 2013 and 2015 respectively. As a dialectician, Xi Jinping is acutely conscious of the new social, economic and political forces being created by China’s “neo-liberal” economic transformation. He would also understand intuitively the challenges which these new forces would, over time, represent to the Party’s continuing Leninist hold on power.

Both he and the rest of the central leadership have read development economics. They are not deaf and dumb. They know what the international literature says: that demands for political liberalisation almost universally arise once per capita income passes a certain threshold. They are therefore deeply aware of the profound “contradiction” which exists between China’s national development priority of escaping the “middle income trap” on the one hand, and unleashing parallel demands for political liberalisation once incomes continue to rise on the other.

Xi Jinping’s response to this dilemma has been a reassertion of ideology. This has meant a reassertion of Marxist-Leninist ideology. And a new prominence accorded to ideological education across the entire Chinese system. But it’s more sophisticated than a simple unidimensional ideological response. At least since the 2008 Olympics, which pre-dated Xi’s ascendency, Chinese nationalism has also become a parallel mainstay in China’s broader ideological formation. This has continued and expanded under Xi Jinping. And it has been augmented by an infinitely more sophisticated propaganda apparatus across the country, which now fuses the imagery of the Chinese Communist Party and the Chinese nation into a combined Chinese contemporary political consciousness.

On top of this, we’ve also seen a rehabilitation of Chinese Confucianism as part of the restoration of Chinese historical narratives about, and the continuing resonance of, China’s “unique” national political forms. According to the official line, this historical, authoritarian, hierarchical continuity is what has differentiated China from the rest of the world. This Chinese “neo-Confucianism” is regarded by the party as a comfortable historical accompaniment to the current imperatives for a strong, modern Chinese state, necessary to manage the complex processes of the “Great Chinese Renaissance” of the future.

The short-hand form of the political narrative is simple: China’s historical greatness, across its dynastic histories, lay in a strong, authoritarian hierarchical Confucian state. By corollary, China’s historical greatness has never been a product of Western liberal democracy. By further corollary, China’s future national greatness will lie not in any adaptation of Western political forms, but instead through the modern adaptation of its own indigenous political legacy in the form of a Confucian, communist state.

Xi Jinping’s View of the Economy

A third characteristic of China’s “new authoritarianism”, although less clear than the first and second, is what is now emerging in the future direction of China’s economic program. We are all familiar with Deng Xiaoping’s famous axiom that “it doesn’t matter whether a cat is white or black, so long as it catches mice”. Just as we are familiar with his other exhortation, “it is indeed glorious to be rich”. These were followed by later exhortations by China’s apparatchik class to leave government service (xiahai) and go out into the world (zouchuqu). These simple axioms, as opposed to complex statements of ideology, provided the underlying guidance for the subsequent two generations of Chinese entrepreneurs, both at home and abroad.

In policy terms, China’s first phase of economic reform (1978-2012) was characterised by small-scale, local family enterprises, involved in light industry; low-wage, labour-intensive manufacturing for export; combined with high-level state investment in public infrastructure, including telecommunications, broadband, road, rail, port, power generation, transmission and distribution.

In early 2013, at the 3rd plenum of the 18th Central Committee, Xi Jinping released a new blueprint for the second phase of China’s economic reform program, or what was ominously called “The Decision”, or more elegantly China’s “New Economic Model”. Its defining characteristics were a new emphasis on the domestic consumption market rather than exports as the principal driver of future economic growth; the explosion of China’s private sector at the expense of the overall market share of China’s state owned enterprises, which were to be constrained to certain, critical strategic industry sectors; the flourishing of the services sector, particularly through the agency of digital commerce; “leapfrogging” the West in critical new technology sectors, including biotechnology, and artificial intelligence; and all within the new framework of environmentally sustainable development, particularly air pollution and climate change.

It’s important to track over the last five years what progress and regress has occurred across the 60 specific reform measures articulated in the decision of March 2013. The core organising principle across the reform program was that “the market would play the decisive role” across China’s economic system. The Asia Society Policy Institute, of which I am President, in collaboration with the Rhodium Group, has been producing over the last six months the “China Economic Dashboard”, which looks in detail at the ten core barometers of economic change. What we have concluded is that China has made progress in two of these. First, in innovation policy, where China has made measurable strides, both in policy direction but more critically, in defiance of the usual skepticism about China’s capacity to innovate, in actual economic performance.

Second, we also measured progress in Chinese environmental reforms, in particular the reduction in the PMI measures of air pollution across China’s major cities over the last two years. However, in five of ten areas, we’ve seen China at best marking time: investment, trade, finance, SOE and land reform. And finally, in fiscal policy, competition policy and labour reform, we see evidence of China sliding backwards against the reform direction it set for itself five years ago. Each of these are the subject of considerable debate across the Chinese economic analytical community, particularly given the perennial problems we all face with data. Nonetheless, only the bravest official commentators in China could now point to 2013-18 as a path-breaking period of economic reform. It has at best been slow.

This brings into sharp relief the content of the government work report on the economy delivered at the National People’s Congress in Beijing in March 2018. Once again, precisely five years down the track from the original documents, the analytical community will pore over the entrails to analyse whether the spirit of market-based reforms continues to flourish for the future. Or whether it has begun to fade amidst a more general Chinese political and ideological redirection to the left. Or just as problematically, for economic reform to die at the implementation level because of confusing political and policy signals from the centre, meaning that it is much safer to just keep your head down. Or because there are limited local incentives, either personal or institutional, to actively prosecute reform which inevitably generates local conflict with deeply entrenched vested interests. Or, more likely, an unholy cocktail of the above, collectively reinforcing a natural predisposition towards bureaucratic inertia.

Certainly those at the centre of China’s economic reform team, including Wang Qishan, Liu He and Wang Yang, understand the absolute imperatives of implementing this next round of economic reform. They know from bitter experience that to stand still is in fact to go backwards. And they understand in particular that the only source of employment growth in China’s economy over the last five years has come from the private sector, not SOEs, as China each year is required to absorb 20 million new workers into its labour force.

Nonetheless, there have been worrying signs. First, the role of Party secretaries within private firms now seems to have been enhanced. Second, there is now an open debate in China as to whether the state should acquire equity within China’s most successful private firms in order to secure broad representation and greater political influence over these companies’ future direction. And third, in the wake of the anti-corruption campaign and other compliance irregularities, we now see a number of prominent Chinese private firms in real political difficulty, and in one case, Anbang, the temporary “assumption of state control” of the company’s assets after its Chairman and CEO was taken into custody.

Compounding all of the above is still a continuing lack of truly independent commercial courts and arbitration mechanisms. The complication this creates is whether this leads over time to a private capital strike, or a flight of private capital of the type we have seen over the last several years, resulting in a re-imposition of formal capital controls by the state.

So on the future direction of China’s economy, the jury is still out. Have we also reached a new “tipping point”, as we appear to have done in Chinese politics? Or will this be a more sophisticated Chinese play, consistent with one of the deeper aphorisms of Chinese politics, that “in order to go right on the economy, you must go left on politics” in order to sustain to internal “balance” of the system? The next 12 months with China’s new economic team will be critical.


CHINA’S “WORLDVIEW” UNDER XI JINPING

Seven Core Priorities

There is always a danger facing foreign policy and security policy specialists when they seek to understand and define the capabilities, strategy and worldview of other states. There is always a temptation, given the analytical disciplines we represent, to see these “external” manifestations of state behaviour in the international realm as independent phenomena. The reality is that any country’s worldview is as much the product of its domestic politics, economics, culture and historiography, as it is the product of the number of guns, tanks and bullets held by ourselves, and by those around us.

That’s why I’ve sought to emphasise in this presentation so far the domestic drivers that underpin China’s emerging worldview. It’s important to bear in mind that those who ultimately shape Chinese strategy, like American strategy, are those who are equally engaged in the domestic affairs of their nations. There is no longer a clinical distinction between the foreign and domestic, the international and the national. Therefore understanding the domestic imperatives of China’s leadership is the beginning of wisdom in understanding the emerging patterns of China’s foreign and security policy behaviour.

The Party

China’s emerging worldview, in my own estimation, is best understood as a set of seven concentric circles. The first concentric circle is the Chinese Communist Party itself and its overriding interest to remain in power. This Leninist reality should never be forgotten. It is radically different from the worldview of Western political parties, who while always determined to remain in electoral power while they possibly can, also understand there is a natural ebb and flow in our national political discourse, intermediated by the electoral process.

National Unity

The second concentric circle, in terms of the core interests of the Chinese leadership, is the unity of the motherland. This may seem a hackneyed phrase in the West. But it remains of vital concern in Beijing, both as a question of national security on the one hand, and a question of enduring political legitimacy on the other. From Beijing’s perspective, Tibet, Xinjiang, Inner Mongolia and Taiwan represent a core set of security interests. Each within itself represents a confluence of external and internal security factors. Tibet is a central factor in Chinese perceptions of its strategic relationship with India. Xinjiang represents China’s gateway to what it perceives to be an increasingly hostile Islamic world, reinforced by concerns about its own, home-grown Islamic separatist movement. Inner Mongolia, despite the resolution of the common border with Russia decades ago, represents a continuing source of strategic anxiety between China and Russia. Taiwan, long seen as an American aircraft carrier in the Pacific, represents in the Chinese strategic mind a grand blocking device against China’s national aspirations for a more controlled, and therefore more secure maritime frontier, as well as an impediment to the ultimate political holy grail of national re-unification. These “internal” security challenges will always remain China’s core security challenges, apart, of course, from the security of the Party itself.

The Economy and Environmental Sustainability

The third in this series of concentric circles is the economy, together with its strategic counterfoil, environmental sustainability. I’ve already referred at some length to the current dilemmas in Chinese economic policy. Parallel dilemmas also confront the leadership over the litany of stories which permeate its own media on water, land and air pollution, and the inadequacy of food quality standards. The tragedy of China’s rapid economic development over the first 35 years was the relegation of the environment. Indeed, the systematic treatment of the environment as simply an “economic externality” to the Chinese development process led to wholesale environmental destruction. China is now paying the price.

Of course, these are not just domestic concerns for the Chinese people themselves. The quantum of China’s greenhouse gas emissions is of fundamental relevance to the future of global climate security and therefore of the planet itself. Indeed, if China fails to deliver on its future commitments on GHG reductions, as America and my own country Australia are now failing to do, by the time you students of the academy are taking your grandchildren to school during the last quarter of this century, the climate will represent the single greatest security threat to us all. But within the framework of China’s current and emerging worldview, both a strong economy and clean environment represent core determinants of the Party’s future political legitimacy.

These existential questions, therefore, of clean water, useable land, uncontaminated fish stocks, clean air to breathe as well as continued jobs growth, increased living standards, and all within the constraints of an ageing population, represent the daunting, day-to-day challenges of China’s Communist Party leadership.

China’s Neighbouring States - Securing China’s Continental Periphery across Eurasia

The fourth in this widening series concentric circles relates to China’s fourteen neighbouring states. Neighbouring states occupy a particular place in China’s strategic memory. Historically, they’ve been the avenue through which China’s national security has been threatened, resulting in successive foreign invasions. From the Mongols in the North in the 12th century, to the Manchurians in the North East in the mid-17th century, to the British, French, the Western imperial powers including the United States, and then the absolute brutality of the Japanese occupation from the East.

In Chinese traditional strategic thought, this has entrenched a deeply defensive view of how to maintain China’s national security. But Chinese historiography also teaches that purely defensive measures have not always succeeded. The failure of the Great Wall of China to provide security from foreign invasion is a classic case in point.

For these reasons, modern Chinese strategic thinking has explored different approaches. First and foremost, through political and economic diplomacy, China wishes to secure positive, accommodating, and wherever possible compliant relationships with all its neighbouring states.

But beyond that, China is also in search of its own form of strategic depth. We see this in China’s political, economic and military diplomacy across its vast continental flank from Northeast, through Central to Southeast Asia. We see this thinking alive in the Shanghai Cooperation Organisation. We see it alive in the Conference on International Confidence Building in Asia (CICA). We see it also with the Continental Silk Road, and the Maritime Silk Road initiative which charts its course across the Indian Ocean to the Red Sea and now the Mediterranean. And beyond that we see the Belt and Road Initiative, or BRI. The strategic imperative is clear: to consolidate China’s relationships with its neighbouring states. And by and large, this means enhancing its strategic position across the Eurasian continent, thereby consolidating China’s continental periphery.

China’s Maritime Periphery - East Asia and the West Pacific

The fifth concentric circle, or arguably its co-equal fourth, lies on China’s maritime periphery, across East Asia and the West Pacific. Unlike its continental periphery, China sees its maritime periphery as deeply hostile. It sees its traditional territorial claims in the East and South China Seas as under threat, and now routinely refers to these as China’s “core national interests”, placing them in a similar category to Taiwan. China also sees the region as strategically allied against it—with a ring of US allies from South Korea to Japan to Taiwan to the Philippines and onto Australia. Beyond this ring of US allies, the Chinese are fundamentally fixated on the formidable array of US military assets deployed by US Pacific Command across the entire region.

PM Li Keqiang
China’s strategy in response to this is clear. It seeks to fracture US alliances and has said as much repeatedly in its declaratory statements. Its position is that these alliances are relics of the Cold War. China’s deepest strategic concern about the peaceful reunification of North Korea lies in potentially having a unified Korean Peninsula, as a US ally, positioned on its immediate land border. China’s deeper response to its strategic circumstances is to enhance the capability of its navy and air force. Under Xi Jinping, the change in China’s military organisation, doctrine and force structure has been profound. The army continues to shrink. The navy and air force continue to expand.

Chinese naval and air capabilities now extend to reclaimed islands in the South China Sea. China’s naval and air expansion has also been enhanced by the rapid development of its land-based missile force targeted at both Taiwan and wider US naval operations in the Western Pacific. The strategic rationale is clear: a strategy of air-sea denial against US forces seeking to sustain large-scale US military operations in support of Taiwan, its partners in the South China Sea, and ultimately in the East China Sea as well. China’s overall political-military strategy is clear: to cause sufficient doubt in the minds of PACOM, and therefore any future US administration as to the “winnability” of any armed conflict against Chinese forces within the first island chain. And that includes American doubts over its ability to defend Taiwan.

The softer edge of China’s strategy in East Asia and the Western Pacific is economic engagement through trade, investment, capital flows and development aid. China’s strategy in this region, as in elsewhere in the world, is to turn itself into the indispensable economic power. In many countries and regions in the world, it has made great progress on this score. This, in many respects, is a simple projection of the scale of the Chinese economy as economic growth continues and China remains on track to pass the United States as the world’s largest economy over the course of the next decade.

The bottom line is this: in both reality and in perception, China has already become a more important economic partner than the United States to practically every country in wider East Asia. We all know where the wider strategic logic takes us. From economic power proceeds political power; from political power proceeds foreign policy power; and from foreign policy power proceeds strategic power. That is China’s strategy.

China and the Developing World

The sixth in my attempted visual image of China’s order of strategic priorities is China’s particular relationship with the developing world. This has long historical roots going back to Mao and Zhou Enlai’s role in the non-aligned movement. It applies particularly in Africa. But we also see it in countries like Pakistan, Sri Lanka and Bangladesh. China’s relationship with the developing world has long been seen as a pillar in the prosecution of its global interests and values. In the current period this has continued with large-scale public and private Chinese trade and investment across Africa, Asia and Latin America.

Across Africa, China has laid out large slabs of the continent’s emerging infrastructure. Each of these projects is generating its own local controversies. But the remarkable thing about China’s strategy is its persistence and its ability to adapt and adjust over time. Multiple field studies have now been conducted by Western academics on Chinese investment projects in the developing world. Some have not been good. But what is remarkable is how many positive stories are also emerging, on balance. So when China looks for local voices to support its interests, either in the United Nations or across the labyrinth of the global multilateral system, its ability to pull in political and diplomat support is unprecedented.

China and the Global Rules-based Order

The seventh and final concentric circle concerns the future of the global rules-based order itself. The United States, combined with its allies, as the victors of the Second World War, constructed the underlying architecture of the post-war, liberal international rules-based order. We saw this at Bretton Woods in 1944, the emergence of the IMF, the World Bank and the General Agreement on Tariffs and Trade, later the WTO. We saw it in 1945 with the UN Charter. We saw it in 1948 with the Universal Declaration of Human Rights.

The United States also sought to defend the order it had created with a global network of alliances: NATO in Europe, and bilateral security alliances across East Asia. Across all this, even during the Cold War, the United States remained the dominant superpower. Dominant politically, economically, and militarily. Now we find ourselves in a period of great change and challenge.

Our Western political systems are under challenge in terms of their own domestic legitimacy. China will soon replace the United States as the world’s largest economy. China will begin to challenge US regional but not global military dominance. China is also creating its own new multilateral institutions outside the UN framework, such as the AIIB. China also continues to expand its strategic and economic reach across Europe and Asia. And Xi Jinping has made plain he does not see China’s role as simply replicating the current US-led liberal international order for the future.

China has consistently said that this was an order created by the Western, victorious, and by-and-large colonial powers after the Second World War. But China leaves open what future changes it may make to the international rules-based system in the future. The desirability of having a form of rules-based system, rather than simple chaos, lies deep within Chinese political consciousness. Chaos is utterly alien to China’s preferred political approach. But it is important to remember that “order”, the alternative to “chaos”, will not necessarily be an American order, or for that matter a liberal international order of America’s making, where Chinese co-leadership of that order may now be expected or desired.

China’s expectation of the future of the order will be one which is more suited to China’s own national interests and values. This means China will want to change things. At this stage, it is not clear how much China wants to change things. And whether the rest of the international community will agree. This will have implications, for example, for the current international order on human rights, anchored in the three current international treaties and the human rights council in Geneva. It will also have implications for the future international economic order, including the WTO, particularly in the aftermath of any unfolding trade war with the United States. As for the future international security order, we now find ourselves in completely uncertain terrain for reasons increasingly shaped by the future contours of both American and Chinese domestic politics.

There is much public debate about Thucydides’ Trap on the probability of conflict between China and the United States. Just as there is now debate about the Kindleberger Trap, drawn from the experience of the 1920s and 1930’s, when we saw the emergence of strategic vacuum through the global retrenchment of the United Kingdom and an unwillingness of the United States to fill that vacuum in the provision of global public goods. The result was global anarchy of a different sort. My deepest belief is that we must avoid both these traps. Our deepest wisdom must be harnessed in defining another path.


CONCLUSION

There are many reasons to study China. It is an extraordinary civilisation in its own right. It contains deep wisdom, generated over more than 4000 years of recorded history. China’s aesthetic tradition is also rich beyond all measure. It is easy to become lost in the world of Sinology. But the rise of China demands of us all a New Sinology for the 21st century.

One which is familiar with the Chinese tradition. One which is clear in its analysis of contemporary Chinese politics, economics, society and China’s unfolding role in the region and the world. As well as a New Sinology which is capable of synthesising the above.

We will need a generation of leaders who understand this integrated Chinese reality, in order to make sense of and engage with the China of the future. With our eyes wide open. And with our minds wide open as well. Open to new challenges. Open to new threats. Open to new possibilities. Open to new areas of cooperation and collaboration.

And above all, open to finding creative paths about how we preserve peace, preserve stability, avoid conflict and the scourge of war between these two great nations, while preserving the universal values, anchored in our international covenants, for which we all still stand.


Maître Sun Tzou
Voilà ! C'est un peu long mais il y a tout pour pas un sou ! Je ne critiquerais qu'une seule hypothèse, à ce jour d'ailleurs invérifiée, que le progrès économique et la modernisation rapide du pays induiront fatalement l'ouverture démocratique. Certes on peut arguer que sans elle l'innovation pourrait ralentir, soit par le caporalisme borné des structures de recherche, soit par la fuite des cerveaux créatifs agacés des entraves "patriotiques" et des passe-droits des nomenclatouristes.

Il est clairement dit par le pouvoir que la Chine de demain sera ce que le Parti communiste chinois en fera. Sa direction pèse déjà jusque dans les détails comme on le perçoit depuis le raidissement du 19è Congrès et le flicage généralisée renforcé d'une surveillance électronique de tout le monde en ville. Wang Qishan, le stratège anti-corruption, est nommé vice-président, ce qui récompense son système de détection quantique des anomaliens, permettant de fondre sur le déviant avant même qu'il ait compris. La Stasi en avait rêvé. C'est exposé dans un billet de 2014 (clic).

Je ne trahis aucun secret en dévoilant que le Département d'Etat américain (surtout depuis l'arrivée de Mike Pompeo) n'envisage aucune embellie démocratique même à longue échéance. Au moins y a-t-il un point fixe sur la carte diplomatique du monde ! Un gros point.


Il n'en demeure pas moins que la solution des énormes problèmes chinois, monstrueux crédits intérieurs insolvables, écologie quasiment détruite par endroit, impatience parfois violente des laissés-pour-compte des provinces défavorisées (on brûle aussi des voitures de police comme en France), effervescence d'une jeunesse éveillée par ses voyages à l'étranger qui s'accommode mal des vertus proclamées du parti unique, détournement des crédits budgétaires essentiels vers le réarmement et l'expansion économique à l'étranger (Routes de la soie) etc... problèmes nombreux qui ne verront pas de solutions dans une démocratie libérale d'un milliard trois cents millions de gens inéduqués au régime de Westminster ! Il y faudra de la poigne et des chaînes de commandement intelligentes et douées, ne reculant pas devant la régulation à l'ancienne où nécessaire. L'affaire Bo Xilai avait dévoilé la modernisation en marche de la Révolution culturelle mais il ne pouvait y avoir deux empereurs. Le plus fort a détruit l'autre qui a pris perpétuité dans une prison d'élite ! Son épouse aussi, et ses fils devraient suivre si l'un d'eux, l'aîné, n'est pas déjà en cage.

Pour terminer ce long article (il n'y a pas de limites quand on parle de la Chine), je me fais le parallèle entre l'empire des Hohenzollern à la charnière du XXè siecle qui dominait tous ses voisins de la tête et des épaules par sa technique et sa puissance industrielle, mais qui par orgueil dériva vers une puissance thalassocratique pour défier l'empire britannique au faîte de sa gloire jusqu'en Australie, s'engageant dans une lutte planétaire qui finit par la ruiner alors que, pénard sur ses terres, il aurait commandé au monde !



Vaffanculo Twitter !

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...comme le disent les amis de Beppe Grillo !

C'est décidé, je quitte la poubelle numérique qui gazouille, l'audience des blogues dut-elle en souffrir et le côtoiement de quelques gens très intéressants me manquer sans doute, parce qu'il faut choisir un jour de résister à la Connerie !


Exaspéré par les reproches faits à la Gendarmerie pour ses messes traditionnelles de la Sainte-Geneviève contrevenant au principe sacro-saint de laïcité, j'ai envoyé "crever" les laïcards. J'aurais dû les envoyer déféquer ! L'algorithme pour les singes a traduit une intention de meurtre et le casuiste épilé de service a bloqué mon compte, en m'intimant une pénitence de douze heures sous procédure, ouvrant la porte à mes explications agenouillées. Pour qui se prend-il, ce merdeux ? J'ai refusé la garde-à-vue.

Il est hors de question que je plie aux objurgations des docteurs du bien-dit ou non-dit dont les noms s'affichent sur la page réglementaire de Twitter-France SAS ici : quinze millions de chiffre d'affaires en France avec un petit capital de trente-sept mille euros, et personne ne voit rien ? La tranquillité du staff en pleine digestion est proportionnelle à son obéissance aux règles du politiquement correct édictées par les ligues morales du pays.

Au grand manège de la communication globalisée, le réseau social sert aussi d'exutoire à toutes les frustrations, haines, dénonciations et bien plus rarement aux joies de passage. Il y a quelque chose comme Les Deux Minutes de la Haine de 1984 ! T'es pas content ? Va gueuler sur Twitter, ça te calmera avant de payer tes impôts et taxes !


Bon, ceci étant craché, il existe des alternatives à l'oiseau bleu, et même de nombreuses autres si l'on en croit la Toile qui par exemple en fait la liste sur le site alternativeTo.

GAB, MINDS, DIASPORA, MASTODON, TUMBLR, GNU SOCIAL... sont des possibilités à explorer pour ceux qui seront écœurés par la censure stupide ou la censure tout court des étroits d'esprit !

Break !

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En hommage à Marielle, l'épouse d'Arnaud Beltrame devant Dieu




Boxe !

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Après le soupir du dimanche nous remontons sur le ring virtuel et un peu décalé sinon oiseux du blogue Royal-Artillerie pour dire aux autorités qui ont fait des pieds et des mains pour diriger ce pays, qu'elles sont largement au-dessous du niveau requis par un pays si mal défendu dans les secteurs impactés par la sécurité nationale. M'entendront-elles ? Qu'elles partent !

Lt-Col Arnaud Beltrame RIP
Mal défendu dans ses propres principes fondateurs qui privilégient les "idées" au bon sens, sans entrer dans le fameux bien commun totalement oublié par les politiciens qui viennent grimacer dans les lucarnes à chaque fois que la société reçoit un choc sévère comme ce fut le cas dans l'affaire de Trèbes, le pays est en danger et si la queue de trajectoire n'est pas désignée clairement, il ne s'extraira pas de sa position exposée par de la communication professionnelle ou par la réorganisation des "services".

S'il est difficile de bannir un citoyen ou impossible de créer un apatride en droit international, nous avons la possibilité de sortir de l'épure les malfaisants qui disposent encore d'une nationalité antérieure à la nationalité française. Que veut dire cette lâcheté de laisser aller et venir des délinquants, de les suivre quand ils dévient gravement, de spéculer sur leur passage à l'acte, alors qu'il serait plus simple de les bannir !

Nous devons vider nos prisons des étrangers en surnombre car elles sont devenues le noviciat des frères de la haine, la haine salafiste, et expulser les délinquants bi-nationaux avant qu'ils ne représentent un danger pour notre société. Et si l'entourage est convaincu de complicité, il doit suivre. Dehors !

Faudra-t-il attendre qu'un homme politique ou plusieurs tombent sous les balles islamistes ou mafieuses pour que la peur s'emparant de la classe politique (comme en 1968) on dépose à la Chambre une loi de déchéance de nationalité et bannissement ? A voir la pusillanimité des pouvoirs qui pleurnichent sur le sacrifice du lieutenant-colonel Beltrame, mais ne font rien de plus que gérer la menace, on comprend que les allées du gouvernement de ce pays sont envahies de prébendiers qui profitent de leurs talents de démagogues pour confisquer les attributs du pouvoir, et s'en contentent. Ils font leurs heures, se plient aux caprices de leurs équipes de propagande... et digèrent, en surveillant du coin de l'œil leur réélection.

Nous ne nous quitterons pas sans signaler que les maîtres de la sécurité nationale ne sont ni les forces de l'ordre ni les services de renseignement mais les juges qui commandent les procédures post-détection. Nous sommes entre leurs mains, et contrairement aux politiciens qui, eux, peuvent être démis par l'élection, ceux-là sont inamovibles et forment une caste soudée. Leurs compétences ne sont pas en cause, nous avons les meilleurs ; leurs intentions par contre sont questionnables.

Il serait peut-être temps de remettre à plat l'organisation des pouvoirs de ce beau pays de France, abandonné à une démagogie impotente, et menacé de plus en plus gravement par le boomerang de ses opérations extérieures dont les conséquences domestiques sont traitées par des amateurs comme notre pauvre ministre de l'Intérieur.

Fiancés à l'abbaye de Timadeuc, Arnaud et Marielle Beltrame avait décidé de consacrer leur union civile par le sacrement du mariage. La cérémonie était prévue chez lui à Vannes au mois de juin. La préparation au mariage catholique avait été confiée à un chanoine de l'abbaye de Lagrasse dans l'Aude, qui lui a donné l'extrême-onction à l'hôpital de Carcassonne. Toutes nos condoléances accompagnent les affligés.


Sainte Anne d'Auray


Une comédie burlesque interminable

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Le renard et le chat de Pinocchio
L'expulsion massive de diplomates russes par la plupart des grandes démocraties occidentales signale au Kremlin, puisqu'il en est encore besoin, que les actions disruptives de ses services extérieurs sur la zone OCDE ont atteint les limites de la patience diplomatique.
La liste est longue des opérations étrangères de déstabilisation à la seule gloire du petit Csar, la Russie n'en retirant aucun bénéfice, si elle n'est pas en train de décrocher sérieusement par suite des blocus et sanctions mis en place par l'Occident fatigué des mensonges qui ne cachent évidemment rien.

Le faisceau d'expulsions est assez bien réalisé. Tous les pays de l'Union européenne ne sont pas dans le coup, et même le pays hôte des institutions, la Belgique, n'a décidé qu'une expulsion de pure forme. La moitié seulement procède pour le moment. Certains pays au contact comme les pays baltes et la Finlande expulsent symboliquement un seul diplomate, annihilant une réponse musclée. La dispersion des réactions ne permet pas de globaliser les contre-mesures, il faut que Lavrov traite les 28 un par un ! Enorme travail en perspective auprès de gens qui n'en pensent pas moins et sont tous las des pitreries et dénis qui fleurent bon l'ancien temps.

Outre-atlantique, les Etats-Unis réduisent à néant les importants moyens russes du consulat de Seattle (Wa) et purgent la délégation onusienne ; le Canada, partenaire obligé des Russes sur l'Arctique, expulse aussi et refuse trois accréditations. Sur l'Arctique encore, la Norvège qui a une ZEE importante dans l'océan polaire et une frontière terrestre avec la Russie marque le coup, ainsi que le Danemark, autre partenaire incontournable par le Groenland et verrou de la Baltique. Tout ceci fait beaucoup sur la zone très sensible du pôle nord.

A remonter le temps, on voit que la décrédibilisation du triumvirat Poutine-Lavrov-Medvedev remonte à la déstabilisation de la Géorgie après que celle-ci ait envoyé des troupes en Irak combattre Saddam Hussein, se rangeant donc dans le Camp du bien. Appuyé sur les enclaves rebelles abkhaze et ossète,le Kremlin a mis le souk en Mer Noire orientale, comme il y est parvenu en Mer Noire occidentale avec la Transnistrie. Evidemment la poudre répandue n'attendait que l'allumette ! On la gratta en 2008 et tout était prêt dans le tunnel de Roki. Puis ce fut l'invasion de la Crimée par des troupes anonymes en véhicules désimmatriculés, et l'infiltration du Donbass ukrainien par des soldats russes partis en permission au soleil avec leur canons de campagne ! La Russie n'y est jamais pour rien et toute action est sanctionnée d'un référendum en sa faveur.

Pour faire bon poids, l'armée et la marine russes manœuvrent en permanence sur la Baltique orientale et en Mer blanche, obligeant les riverains à une surveillance de tous les instants dès fois qu'il prendrait aux Russes l'idée de découdre leurs écussons dans la nuit. La chasse russe vole en permanence sans transpondeurs dans les couloirs internationaux, obligeant les pays riverains à monter voir. Les bombardiers stratégiques russes descendent sur l'Atlantique-Est au large des côtes de Norvège, Ecosse, Irlande, Bretagne, Galice et Portugal pour tester régulièrement les réactions des chasses OTAN*. Personne ne comprend le but de tout ce bruit, sauf à imaginer une sorte d'enfantillage à usage personnel. L'argent public serait mieux placé dans l'industrialisation d'un immense pays, riche en ressources minières, qui est obligé d'importer la plupart des biens manufacturés de consommation courante.
(*) Le Secrétaire général vient d'expulser sept membres de la mission permanente russe auprès de l'Alliance atlantique en Belgique et refuse trois nouvelles accréditations. Il en reste tout de même vingt à poste.

Le bombardier Tu-160 teste l'OTAN régulièrement

Passons sur l'expédition de Syrie après quand même avoir signalé que la tactique russe n'a pas changé depuis Grosny. Dans son livre de conversations avec Poutine, Oliver Stone fait répéter deux fois le nombre de frappes aériennes de l'aviation russe en zone rebelle : entre 70 et 120 par jour, sept jours sur sept (cote 123), ce qui est ingérable en actions ciblées mais possible en tapis de bombes aveugle comme en Tchétchénie. Ajouté aux barils de poudre de l'aviation alaouite, les civils syriens n'ont qu'à bien se tenir. Au résultat, les zones rebelles ont été les plus visées, les zones du "califat" beaucoup moins, n'en déplaise aux poutinolâtres.

S'ajoute à cela l'immixtion dans les élections démocratiques aux Etats-Unis et sans doute ailleurs (Macron l'a reproché publiquement à Poutine lors de sa visite au château de Versailles), en plus des tentatives répétées d'effraction dans les systèmes informatiques d'occident, même s'ils ne sont pas les seuls dans ce dernier cas. Déstabilisation globale de toute la sphère d'influence russe, espionnage à tous les étages, il faut être bien prétentieux pour croire que ces comportements puissent durer longtemps ! La riposte diplomatique occidentale est aussi une humiliation puisque le Kremlin ne peut dépasser une réciprocité de façade, car de l'Occident et de la City de Londres la Russie a bien besoin, qui savent faire la part entre le pouvoir central et les peuples de la Fédération.

Le pouvoir russe, embaumé à la méthode Coué, va un jour se réveiller surpris de constater que le monde ne l'attend pas et ne montre aucune frayeur au défilé des missiles de la revanche. La guerre économique, la vraie, se joue ailleurs que dans le complexe militaro-industriel.
Or la Russie ne fabrique rien par elle-même sauf des armes ; le reste, elle le fait faire sur son sol plus qu'elle ne le fait ou l'importe et son indépendance en souffre. Il n'existe aucun produit russe dans les supermarchés d'Europe occidentale ; elle ne vend rien de notable sauf des hydrocarbures, des métaux, du charbon et du poisson. Mais comme ses exportations sont valorisées par les bourses étrangères de matières et denrées et qu'elle compte sur elles pour nourrir sa population, elle est otage des cours mondiaux comme un pays d'Afrique et donc de sa propre facturation, plus qu'elle n'est en position de menacer ses clients. Malgré les sanctions, son premier partenaire commercial est encore l'Europe même si la Chine monte en gamme. Si le pipe vers l'Ouest se tarissait, ce ne sont pas les pays d'Asie centrale, la Chine, l'Iran (ou le Venezuela) qui prendraient la suite, ils sont déjà pourvus.

Le Kremlin n'a de réel pouvoir que de nuisance, et c'est cela que l'Occident lui renvoie publiquement à la figure aujourd'hui dans ce vaste mouvement de ras-le-bol, sans crainte de représailles coûteuses ! La communication occidentale commence à dissocier ostensiblement le pouvoir politique de la société civile, c'est un mauvais présage qui ne peut qu'inquiéter les kagébistes d'autant que des intérêts économiques puissants sont en jeu en Russie même, intérêts que le Kremlin contrarie. On a déjà vu ailleurs des dictateurs balayés par l'oligarchie, l'argent achète tout, même la Tcheka. Aussi le Kremlin va-t-il faire monter les œufs en neige dans l'opinion russe pour faire applaudir sa partition théâtrale d'une résistance à l'encerclement fasciste comme en 41. Mais il y aura bien quelques citoyens soupçonneux pour se demander à quel motif le monde entier ou presque leur en veut tellement, alors que chaque voyage à l'étranger leur prouve le contraire ! Les civils russes sont bien accueillis partout ; les oligarques aussi.





Brèves du jeudi

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Dans la dispute anglo-européenne du Brexit le pragmatisme légendaire des Rosbifs est en défaut sur la question irlandaise. Une carte nous montre la frontière tourmentée qui sépare, aujourd'hui virtuellement, la République d'Irlande et la province anglaise d'Irlande du Nord.

Les populations irlandaises refusent une frontière classique en dur (hard border) qui entraverait le commerce insulaire et la circulation des gens. Cette abolition de la frontière physique est l'effet le plus notable de l'Accord du Vendredi Saint de 1998 (vingt ans demain). Ni le Royaume-uni ni la République d'Irlande ne participent à l'espace Schengen pour, entre autres, éviter la mise en place d'un contrôle des passages de voyageurs entre eux-deux. Pour que le Brexit effectif ne change rien, il faut que l'Irlande du Nord demeure dans le Marché commun et partage les règles de libre-échange édictées. C'est le souhait exprimé localement lors du référendum coupable en donnant une majorité de 56% au maintien dans l'UE.

A ceux qui dénoncent une frontière "européenne" au milieu du North Channel coupant l'Ulster de la Grande Bretagne, on ne peut que répondre que les situations particulières tant économiques que fiscales existent déjà à l'Île de Man en Mer d'Irlande justement, et dans les îles Anglo-normandes, sans parler de Gibraltar. Est-il si difficile de créer un statut économique et fiscal nord-irlandais préservant la souveraineté de la couronne anglaise ? Les opinions politiques sont si divisées au Royaume-Uni sur la conduite à tenir qu'on peut soupçonner une politisation du débat, très éloignée des réalités.


Autre cagade de la semaine, la Catalogne ! Inutile de raconter les péripéties grotesques au parlement de Barcelone, on est toujours en retard d'une nouvelle qui annulera les précédentes. Mais le Dalaï Lama Puigdemont s'est fait rattraper par la Feldgendarmerie du IV° Reich dont les grand-pères ont combattu dans la Légion Condor ! Il va finir dans les geôles fachistes de la Fiscalia espagnole comme Oçalan, le leader kurde embastillé sur l'île d'Imrali, le château d'If turc.

Il ne viendra à l'esprit d'aucun catalan de cesser cet opéra-bouffe d'une indépendance impossible et refusée par l'Union européenne qui en détient les clefs. Dans ce registre, les nationalistes corses montrent beaucoup plus de talent en avançant masqués derrière des procédures indolores, à notre avis insignifiantes mais électoralement lisibles et approuvées.


On en arrive à l'actualité tragique française. Notre billet de lundi dernier (Boxe !) a fait le tour de l'affaire de Trèbes. L'Etat par son président a eu les mots justes et tout a été bien fait. Il n'en va pas de même pour l'assassinat de Madame Knoll à Paris dont l'horreur a suscité une émotion légitime mais aussi des récupérations politiques indignes, contre le vœu de son fils Daniel qui a fustigé les participants à la Marche Blanche de mercredi en ces termes : « Je pense qu’aujourd’hui toute la France aurait dû être unie. Peu importe de quel parti on vient, je m’en fous... Je pense qu’il y a des gens bien partout, dans toutes les religions, tous les partis, toutes les couleurs de peau. Et il y a des abrutis, et chez nous aussi il y a des abrutis. Je le reconnais et je ne leur donne pas raison. Tout le monde aurait dû défiler dans le calme ».

Madame Knoll
En cause le CRIF, qui est de toutes les récupérations au bénéfice du sionisme israélien dont toute critique est amalgamée à de l'antisémitisme (n'est-ce pas monsieur Valls ?). Nul ne comprend que cette agence carrément étrangère puisse décider de bannir du cortège les représentants de millions de Français au motif si léger de l'extrémisme. Anathème ridicule !

En cette année d'autodafés virtuels (Maurras, Céline) où l'on purge la littérature de l'entre-deux guerres de textes antisémites, on se garde bien de montrer du doigt l'origine des assassinats anti-juifs de notre époque et de prendre les mesures de rétorsions qui s'imposent contre la mouvance antisémite d'importation qui revendique son islamité. Ilan Halimi, Sarah Halimi et Mireille Knoll mériteraient qu'on appelle chat un chat.

Les personnalités musulmanes en France sont économes de leurs condamnations et coupables de ne prendre aucune décision d'interdiction d'accès à leurs mosquées d'individus convaincus d'une haine inextinguible à l'endroit de la communauté juive (et des mécréants aussi). Mais à cause du conflit israélo-palestinien, il faut que soient bien séparés l'anti-sionisme et l'anti-sémitisme. En même temps qu'on met les imams devant leurs carences inexcusables, on doit mettre le CRIF à raison en dénonçant l'amalgame pervers qu'il promeut pour défendre ses patrons. Notons que l'Union des mosquées de France avait demandé à ses ouailles de participer à la Marche blanche.

Ce sera tout pour aujourd'hui.

Deux notes au lundi de Pâques

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Pour que Rocket-Man sorte le train blindé et aille à Pékin, il fallait un besoin pressant de soulager les entraves mis par les Chinois à la nucléarisation de la péninsule coréenne. Il n'est pas besoin d'intercepter le trafic télégraphique mais simplement les statistiques disponibles, ce que le Financial Times s'est empressé de faire (c'est l'heure des pros !) aussitôt le tyran revenu sur ses bases :
Au premier bimestre 2018, la Chine n'a exporté que 350 tonnes d'essence en Corée du Nord, soit presque rien comparé au premier semestre 2017 où sont sorties de Chine 81316 tonnes d'essence.
Pour le charbon et l'acier, ce n'est pas meilleur : de décembre à février 2018 rien n'est sorti de Chine (zéro) alors que les exportations au premier semestre 2017 atteignait 51762 tonnes. Pour l'acier on parle de 514 tonnes seulement au premier bimestre 2018 contre 90660 tonnes au premier semestre 2017.

Certes il y a la contrebande. Mais la mise sous séquestre par l'ONU de bateaux nord-coréens, indépendamment du pavillon sous lequel ils naviguent, l'entrave sérieusement : 28 navires sont touchés et 21 compagnies de commerce maritime voient leurs comptes bloqués, et pas des moindres quand on relève dans la liste Huaxin Shipping, Shanghai Dongfeng Shipping et Weihai World Shipping Freight !
A noter également que le traitement de la question nord-coréenne relève de la stratégie d'Etat et qu'il n'en faut pas beaucoup pour charger les contrebandiers d'atteinte à la sûreté nationale, ce qui se traduit en clair par une balle dans la nuque sur la place du marché à 11 heures !

La Chine a sorti les longues queues de billard. Elle montre qu'elle règle à sa guise l'oxygénation du régime de Pyongyang et qu'il ne faut pas trop pousser sur les droits de douanes à l'importation aux Etats-Unis. On est dans le grand jeu. Trump est au pied du mur, sera-t-il de taille ? Quand il hésite sur le traité sud-coréen, ces messieurs de Pékin s'activent dans une juteuse coopération avec le petit tigre dont l'industrie hypertrophiée peut équilibrer les atermoiements de certains pays occidentaux qui cherchent à protéger leurs emplois.




Pâques

La grosse manifestation du désespoir des Gazaouis contre leurs conditions d'existence imposées par le blocus israélien en réponse à la résistance du Hamas s'est soldée par quinze, seize, dix-sept... morts et mille ou quinze cents blessés dans leurs rangs. Les pétochards en frontière protégée ont tiré à balles réelles parce qu'on leur jetait des pierres et des bouteilles d'essence. Il n'en faut pas beaucoup aujourd'hui pour que Tsahal chie au froc. Ce n'est pas cette armée de Marie-Louise fébriles qui gagnera une nouvelle guerre des six-jours. L'infanterie juive a tourné en armée d'occupation et c'est un poison dans lequel elle a perdu son âme parce qu'il est un ferment de haines recuites, réciproques, insolubles.
Les justifications brandies par le gouvernement de Netanyahou, comme quoi leurs soldats ont identifié des activistes palestiniens dans la foule, sont misérables. Ouvrir le feu contre des pierres, pendant le temps de la Pessa'h en plus, il fallait oser... mais c'est à ça qu'on les reconnaît.

Rien n'arrêtera plus la jeunesse palestinienne, surtout celle concentrée dans le camp clos de Gaza. C'est bien plus que leur légitimité que les Juifs israéliens vont perdre, mais le soutien moral du reste du monde. Ils s'en foutent, me dit-on dans l'oreillette. Alors, qu'ils n'attendent pas de pleurs de commisération de l'étranger si ça tourne mal. Il ne reste plus que l'Europe à endosser son soutien sur le souvenir de l'Holocauste, mais jusqu'à quand ? La réprobation de façade des années noires se lézarde, il n'y a plus d'écho européen aux revendications israéliennes sauf dans les communautés juives qui, ce faisant, se marginalisent. Aveugles à ce point, c'est sidérant.

Où l'on reparle des chemins de fer

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Les dernière mises au point du premier ministre Philippe sur la réorganisation de la Société nationale des chemins de fer français signale un certain entêtement à faire porter l'effort sur la partie au détriment du tout. A résumer le projet de diktat, le rail français sera ouvert à la concurrence (il l'est déjà) ; le statut à vapeur cesse pour toute embauche ; la société restera dans le domaine du capitalisme d'Etat ; la nationalisation de la dette sera conditionnée par la refonte de l'organisation actuelle qui la crée. C'est clair et libéral, européen en diable, mais notoirement insuffisant, et c'est l'objet de ce billet.

Nul ne voit le plan d'ensemble des transports en France, plaque-tournante de l'Europe occidentale. A la décharge de ce gouvernement, avouons qu'un Etat impécunieux, endetté jusqu'au cou et soviétisé depuis soixante-dix ans, aurait bien du mal à financer un plan de transports puisqu'il faut semer un peu avant de récolter. Le domaine ressortit à l'écologie et je m'étonnes que le parti Europe-Ecologie-Les Verts n'en ait pas fait un cheval de bataille plus fougueux que la transition énergétique qui, elle, finira par dévoiler la supercherie des éoliennes et des voitures électriques pour serrer sur les conséquences de choix idéologiques mal étudiés. Faisons une pause avec une vidéo de rentabilisation du rail :


Il n'y a que quatre vecteurs de transports, un peu comme les quatre éléments de la cosmogonie chinoise : l'air, l'eau, la route et le rail. Jusqu'ici le libéralisme ambiant a laissé faire les intérêts catégoriels croyant, ce faisant, sacrifier aux rites de l'Ecole autrichienne, alors que les vecteurs n'appartiennent pas aux acteurs de transports. Les compagnies de chemins de fer en faillite ont été nationalisées en 1937 et dix mille kilomètres de voies promis au déferrage : le rail dès lors devint bien national. L'air, n'en parlons pas, les canaux et les ports furent tous construits sur crédits publics et administrés par les services de l'Etat depuis toujours, même avec des délégations d'exploitations aux chambres de commerce et d'industrie qui sous-traitent derrière à des sociétés de compétences. Quant à la route...

Créées par l'empire romain, continuées par les rois qui les bordèrent de platanes en prévision des motocyclistes du futur, redressées par les Ponts & Chaussées que le monde nous enviait, puis doublées d'autoroutes sur fonds publics ou emprunts d'Etat, elles sont, quelque soit le régime de concession, nationales ! A part, vos ancêtres, aïeux, parents, vous et moi dans la plus complète indifférenciation, elles n'appartiennent à aucun groupe privé.
Tous ce domaine étant public, construit et payé sur fonds publics, il n'y a aucune raison que leur utilisation n'en soit réglée par la puissance publique, libre ensuite à chaque acteur à mieux s'en servir que son concurrent. Ca c'est le vrai libéralisme : sois meilleur !

En résumé, l'utilisation des réseaux de transports ne peut être anarchique comme aujourd'hui, les dommages créés par l'usager étant laissés au tiers propriétaire, nous tous. Nous n'allons pas dérouler ici le programme des transports en France pour les trente années à venir, chacun à sa place, mais j'ai le souvenir d'une conférence d'Alfred Sauvy à Toulouse dans les années 60 où il était question d'organiser déjà le grand bordel du déplacement des gens et des biens.

Quelques pistes quand même pour nourrir les dîners en ville :
*ferroutage obligatoire par la loi au-delà d'une certaine distance de camionnage
*barreaux de transport entre métropoles densifiés et multimodaux
*mise au gabarit international des canaux et création systématique de lignes maritimes de cabotage
*juste-à-temps à combattre (mais comment, c'est un prochain débat)
Et surtout, il faut tout lancer en même temps et ne pas échelonner le programme d'un vecteur après l'autre. Un peu de fermeté sur le blocage éventuel des axes sera également nécessaire, ou du bon usage des bulldozers pour dégager les autoroutes.

Au lieu de quoi le gouvernement de Monsieur Macron s'enferre dans une "politique d'autocars" (autre idée du petit jeu) en pointant du doigt la gestion catastrophique de la SNCF dont le patron ahuri se maintient à poste malgré tout, alors qu'il faut tout prendre en compte. Si l'homme nait bon comme le croyait Rousseau, on peut présumer que les chefs syndicaux d'un QI supérieur à celui de l'ineffable Martinez entreraient de plein pied dans la réorganisation d'ensemble des transports en France parce que l'intérêt général serait prégnant à chaque réunion. Le débat technique pourrait durer deux ans. Et sans aller jusqu'à faire bloc avec l'exécutif, pouvoir et partenaires sociaux montreraient un front soudé à la Commission européenne qui dénoncera vite une napoléonisation des pratiques. Ceux bien sûr qui bloqueraient le débat au bénéfice d'intérêts catégoriels de l'ancien monde seraient livrés à la vindicte populaire comme connards attardés. La liste est prête.


Pour terminer, une carte d'intelligence des autoroutes de la mer :



La ZAD des chats et des souris

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Juste une photo pour illustrer l'évacuation de la "zone à défendre" de Notre-Dame-des-Landes aujourd'hui par la gendarmerie mobile. Pour en savoir plus, il faut se reporter aux commentaires autorisés puisque force restera à la loi comme l'ont dit le premier ministre et son ministre de l'Intérieur. Bien de mes concitoyens aimeraient que l'on mette autant d'énergie à lever les entraves au travail décidées par les syndicats du secteur monopolistique pour la défense d'intérêts catégoriels et privilèges de la soviétisation du pays survenue après la Libération. On peut rêver !




Des singes et des rois

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Une anecdote montée en graines de haine sur le parvis de la cathédrale de Palma de Majorque au sortir de la messe de Pâques m'a rappelé la réflexion d'un conférencier de la Restauration nationale dont j'ai perdu le nom, qui soutenait que les monarques constitutionnels d'aujourd'hui n'ont d'autorité que celle concédée par l'opinion. D'où la mise en scène soignée de leur vie publique et les précautions morales de leur vie privée, quoique il y ait des pertes en ligne à cet égard. Le job est plus difficile aujourd'hui que sous Louis XV...

La famille royale presque au complet (il manquait les infantes de la première génération) assista à la messe pontificale de la résurrection aux îles Baléares. Un peu d'énervement entre la belle-mère et sa bru pour un cliché imprévu a déclenché les hostilités sur les réseaux sociaux espagnols et jusque sur le site français Noblesse & Royautés de Régine Salens (clic). Depuis lors, image oblige, les choses se sont calmées puisque la famille tout sourire est allée avant-hier dimanche réconforter Juan-Carlos à l'hôpital Moraleja pour le remplacement de sa rotule droite.

Sans entrer dans le débat des classes sociales, se pose la question des abdications. Tout simplement. De mémoire, ce sont les souverains néerlandais qui ont inauguré la mise à la retraite d'un monarque vieux au bénéfice d'un jeune successeur, disposant de la santé et d'une meilleure télégénie... C'est peu dire l'embourgeoisement de la fonction qui dévoile surtout que le poste et le business y attaché relèvent plus du management à la Jacques Séguéla que de la transcendance, même si dans les deux cas la Rolex est règlementaire.

Il faut maintenant se mettre à la place des titulaires : plaire ou mourir est l'affaire de tous les instants dès que l'on sort des appartements privés. Autant dire que régner aujourd'hui est sans doute sur terre le dernier job à plein temps de douze ou quatorze heures par jour... sur 365 jours. Une lutte quotidienne contre l'humeur, les humeurs, la méforme, peines et joies contenues sans jamais parler du chagrin. Il faut être chaque jour impeccable, les souverains sont guettés, épiés, vilipendés, applaudis par une foule hystérisée qui a compris son pouvoir. On peut comprendre que les réglages de leur vie familiale soient très fins et que la mise en musique des relations publiques doivent s'apprendre tôt dans une famille royale.

C'est le handicap de Letizia Ortiz, reine consort d'Espagne, d'extraction modeste mais intelligente et courageuse (Wikipedia), à qui le peuple espagnol reproche plus qu'elle n'en doit ! Et ce désamour entretient la guerre à la roture jusque dans notre République. Nous citons ci-dessous l'ire de Charles, thuriféraire quotidien du "dauphin" d'Orléans, dans un commentaire donné chez Régine Salens à propos de l'incident de Palma de Majorque :

Cette épisode navrant à l’intérieur même d’une église le jour de Pâques montre le vrai visage de Letizia, une femme autoritaire, arrogante et pas sympathique pour un sou.
Les gestes déplacés de la bimbo bombardée Reine d’Espagne envers la véritable Souveraine, celle qui incarne toujours la monarchie éternelle aux yeux des Espagnols, sont minables.
Je plains de toute mon cœur l’actuel Roi qui doit supporter au quotidien l’autoritarisme et les vilaines manières d’une épouse obsédée uniquement par sa personne et son image.
Letizia n’intéresse en Espagne que les fans de starlettes qui décortiquent à chacune de ses apparitions ses vêtements, ses chaussures, ses extensions et ses derniers délires chirurgicaux.
Ni les monarchistes ni les républicains n’ont de respect et d’affection pour cette femme auto-centrée sur elle alors que Sophie était respectée par le peuple.
Une monarchie où la Souveraine se comporte d’une si vilaine manière n’a plus lieu d’exister. En épousant Letizia, Felipe a fait une grave erreur, il le sait aujourd’hui mais le mal est fait. (Charles - 5 avril 2018 @ 8h42)

A lire ce texte, on comprend qu'un léger faux-pas (et encore !) va condamner la monarchie espagnole aux yeux des imbéciles, même si les Bourbons d'Espagne sont plus exposés que d'autres familles régnantes par l'histoire. Charles-Quint avait eu maille à partir avec les Espagnols qui le voyait comme un étranger et se soumirent avec beaucoup d'arrière-pensées. C'est depuis le triste règne de Carlos IV (1788-1808) qui prit sa position pour une rente, que les Bourbons d'Espagne rencontrèrent des difficultés similaires au sein de la nation espagnole. Ils proviennent du royaume centralisé de France et furent incités à répliquer le modèle d'origine quand c'était possible. Or, contrairement à la France, le royaume d'Espagne est une fusion de royaumes égaux dont les sujets restent fiers de leur diversité. León, Aragon, Castille, Navarre sont pairs et seules les nécessités les agrégèrent. Reste une zone méridionale apparentée à l'Afrique qui, n'ayant pas les antécédents du nord, finalement sera la plus espagnole de toutes, l'Andalousie. Pour résumer, la monarchie actuelle est fragile par construction, d'autant qu'elle a été donnée ou rendue (comme on veut) à l'Espagne par le dictateur Franco.

Si donc c'est si compliqué, la moindre des choses serait que le couple royal qui a abdiqué pour déficit du modèle moral convenu, laisse les jeunes s'organiser à leur manière et ne les encombre pas de leur participation, et caprices parfois. On ne reste pas sur scène quand la pièce est finie, surtout quand on ne peut pas applaudir le metteur en scène ni chanter Cara al Sol ! Quoique à défaut, El Novio de la Muerte fasse l'affaire. Pause :



Malaga 2016


La vraie question est de savoir si la fonction est entamée par le marketing. Les monarques constitutionnels incarnent la nationalité, conseillent le gouvernement, arbitrent les crises politiques et pour certains, promulguent les lois. L'effet d'un scandale (il n'y a pas eu de scandale à Palma de Majorque) se mesure à l'aune de l'indulgence dont bénéficie naturellement le titulaire. On a bien vu lors de l'accident mortel de Diana Spencer que le capital de sympathie des Anglais pour la reine Elizabeth II avait fondu parce qu'elle n'avait pas pris en compte l'émotion populaire en laissant flotter haut les couleurs britanniques sur ses palais. Elle dut rapidement amener l'oriflamme et organiser des obsèques royales comme si l'ex-princesse était toujours sur le payroll de la Firme.
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle était devenue une reine hypocrite sans cœur, préservant les égarements extra-conjugaux du prince de Galles condamnés déjà par l'opinion, à un point tel qu'aujourd'hui encore il y a consensus au Royaume-Uni pour passer le sceptre à son petit-fils William au prétexte que Charles sera trop âgé à la mort de la reine, et que sa nouvelle épouse ne convient pas, ayant été la maîtresse du prince marié et co-responsable du désastre Diana Spencer. En fait, ses sujets reprochent à la Reine d'avoir provoqué par son indulgence filiale les frasques amoureuses de Diana qui, dans une famille de riches rastacouères qu'elle n'aurait jamais dû fréquenter, l'ont conduite à la tragédie du tunnel de l'Alma.
En Espagne, l'accident de chasse à l'éléphant du roi Juan-Carlos, ajouté à son vagabondage extra-conjugal (le roi aux 5000 maîtresses, a-t-on écrit), l'ont conduit à l'abdication par retournement de l'opinion. En Suède, Charles XVI Gustave fut un moment en difficulté à cause de sa vie de playboy - il accéda à vingt-sept ans ; il s'est rangé des voitures ensuite mais ses pouvoirs ont été diminués entretemps au Riksdag par manque de sérieux du titulaire !



Quand on milite pour le retour du roi en France, ce n'est pas pour installer le meilleur management possible de l'image royale sur papier glacé. Militer est une démarche rationnelle, construite patiemment, qui promeut les avantages explicites d'un autre régime politique. L'affect populaire qui sous-tend la conversation permanente du monarque et de ses sujets est souvent négligé à ce stade, même si le charisme du champion est mis en avant entre deux démonstrations définitives. Et pourtant c'est un élément essentiel de la restauration du roi parce que la conversion du pays ne pourra éviter le plébiscite, avant ou après. Le fameux sacre de Reims ne pourra se faire sans lui, et même à regret, le roi devra avoir la gueule de l'emploi.

Si nous laissons vieillir tranquillement notre "prince de Galles à nous" au milieu des aquarelles et des ordres de chevalerie recréés, observons que les jeunes prétendants en lice soignent leur image familiale jusqu'à parfois se mettre eux-mêmes en scène, comme le font à Dreux les Vendôme. A cet égard, Anjou est plus économe de relations publiques et protège de près ses trois enfants. Comme la reine Letizia le fait avec ses deux filles !

C‎eci nous éloigne un peu de la lieutenance du Christ sur terre et ses écrouelles, mais sauf désintégration du noyau atomique, c'est un monarque constitutionnel du modèle boréal qui risque un jour de régner en France. Certains en seront dépités, d'autres penseront que c'est un bon début, plus nombreux seront ceux à y voir un achèvement. Alors attention, messires, au déficit d'image et gardez-vous de vos amis !



L'ainat et ses enfants à l'école

Quel jeu du pape en Chine ?

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La diplomatie du Vatican fut toujours réputée pour la qualité du renseignement collecté, jusqu'à aujourd'hui. Quelle mouche a piqué le pape François pour lui faire croire qu'il pourrait négocier avec le ministère des cultes de Pékin (SARA) une normalisation de l'église clandestine chinoise ? Jamais le pouvoir chinois n'admettra l'allégeance d'une partie de sa population à Rome, le Saint-Siège étant considéré comme une puissance étrangère. à tous points de vue.

La reprise en main idéologique de la société de consommation chinoise par le président, à vie désormais, coupe à angle droit les vapeurs de libéralisation soufflée par les émissaires pontificaux qui échangeraient une communisation du rite romain contre la libre pratique surveillée de ses prêtres et évêques œuvrant aujourd'hui dans la discrétion (parce qu'on ne peut parler de "clandestinité" en Chine).

Peut-être le pape argentin s'inspire-t-il du concordat napoléonien en faisant prier les fidèles du dimanche pour le président Xi et le Parti ? Les positions qu'il a prises publiquement dans d'autres domaines, comme les migrations, laissent penser qu'il ne doute de rien dans une démarche caritative d'une niaiserie rare. Comment peut-il imaginer que le Parti communiste chinois soit disposé à entendre ses arguments de justice, paix et charité alors que ces valeurs sont justement remises sur étagère dans la configuration de reconquête des esprits et des territoires ?


Cathédrale de l'Immaculée-Conception à Pékin

Si on apprend aujourd'hui aux écoliers que le céleste empire fut ruiné par les derniers empereurs mandchous, on leur dit aussi que les missions chrétiennes furent imposées aux Chinois en même temps que l'opium à l'époque des traités inégaux. Par endroit, les communautés chrétiennes sont maintenant harcelées pour leur foi en Jésus "qui n'existe pas" et qui ne les sauvera ni de la maladie ni de la pauvreté, alors que le grand Président Xi en est, lui, capable. On assiste à un retour du maoïsme qui ne supportera pas une idéologie concurrente en dépit des articles de la Constitution qui encadrent la liberté de culte. Voir pour s'en convaincre l'éradication complète des Falun Gong et surtout les méthodes employées, décalquées de celles retenues pour la Révolution culturelle de 1966.

Les catholiques chinois, tant de l'église patriotique que de l'église cachée, n'ont qu'un désir, celui de pouvoir prier ensemble le dimanche, recevoir les sacrements et marquer les fêtes importantes du calendrier chrétien. Etant en demande de spiritualité peu leur chaut finalement que la hiérarchie soit inféodée à Pékin ou à Rome. La démarche du pape s'apparente plus à une poussée d'orgueil qu'à un geste de compassion envers des communautés fragilisées qui savent, elles, ce qu'elles risquent.


Cathédrale Saint-François d'Assise de Xian


Le nonce apostolique réside à Taïpei. Le plus sûr dénouement des efforts vaticanesques sera une rupture des relations diplomatiques avec la République de Chine, le déplacement de la nonciature à Pékin, et le flicage général de toute la hiérarchie catholique révélée par l'éventuel accord. Mais sur le papier, le pape aura "sauvé" l'église clandestine chinoise et si ça foire, Sa Sainteté priera !

En attendant, relisons les circonstances-clés qui gouvernaient les hommes dans la Chine ancienne, elles sont bien éloignées des soucis romains, et pour une fois, je l'envoie en latin si jamais Royal-Artillerie était sur la liste de presse du dicastère de la communication :

Philosophi animus nihil erat cui non attenderet. Is quibus attendebat, gravissima erant tria : primum erat abstinentia ante sacrum, quia est id quo homo cum spiritualibus intelligentiis conversari se parat ; secundum erat bellum, quia est id multorum mors aut vita, regni salus aut deletio a quo pendet ; tertium erat morbus, quia est id corporum nostrorum mors aut vita a quo pendet. (Confucius)


Pélé à Cross Hill dans le Shaanxi


PS : C'est un article de Cyrille Pluyette dans le Figaro du samedi 31 mars qui a mis la puce à l'oreille du Piéton.
Envoyé spécial à Luojiang, il a titré : « Dans le Fujian, les fidèles de Rome se cachent pour prier ».

Ça phosphore dur au Kremlin !

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Cent missiles ont frappé cette nuit la filière de production de précurseurs* chimiques syriens. L'attaque a duré une heure et n'a (ou n'aurait) pas impacté de populations civiles selon les gouvernements alliés. Cette riposte promise par les Etats-Unis et la France au bombardement de Douma (Ghouta orientale) à la chlorine, a finalement été livrée dans la zone tenue par les forces du président Assad, sans engager les troupes amies provenant du Hezbollah, d'Iran et de Russie. La DCA syrienne aurait abattu un nombre indéterminé de missiles, peut-être aucun.

* En chimie, un précurseur est un composé participant à une réaction qui produit un ou plusieurs autres composés (wiki). Les engrais font de bons précurseurs, comme chez AZF à Toulouse en 2001.

A compter de ce matin, le théâtre de la Réprobation a ouvert ses rideaux et ces messieurs représentant la Russie à l'ONU de dénoncer l'insulte faite au Csar qui avait garanti l'exportation après séquestre de toute la production chimique syrienne (elle existait donc bien). Les mêmes ont torpillé auparavant une commission d'enquête de l'ONU sur l'origine des tirs, en même temps que l'OIAC (Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques de La Haye) partait en Syrie analyser le produit et ses composants pour permettre à l'ONU de remonter aux fabricants primaires. En coupant l'herbe sous les pieds de l'ONU, la Russie pensait protéger qui ?

Cette pitrerie russe a joué en faveur de la riposte puisque les Français par leur propre renseignement et les Américains par d'autres voies avaient déjà établi avec quasi-certitude l'origine, n'attendant qu'un nihil obstat de la communauté internationale. Dans son ensemble, celle-ci approuve explicitement (comme la Turquie) ou consent sans mots dire. L'Allemagne dont l'industrie chimique a pourvu toutes les dictatures arabes des bases élémentaires, apporte son soutien verbal sans participation comme d'habitude, à la demande des concessionnaires Mercedes au Moyen-Orient. Le reste du monde ne compte pas en cette affaire, pas même la Russie qui est maintenant enferrée plus profondément en Syrie que ne l'était l'Union soviétique en Afghanistan.
Pour ce qui concerne les deux autres amis de Bachar el-Assad, on a bien compris qu'ils étaient laissés au traitement exclusif d'Israel qui a obtenu la libre pratique sur toute sa zone d'intérêts. L'Iran et le Hezbollah, malgré leurs rodomontades, commencent à être dissociés de la solution finale qui viendra bien un jour, par les effets d'un combat d'usure mené par Tsahal pour anéantir leur établissement en Syrie. L'Etat juif n'a pas le choix, son éradication étant toujours au programme de la République islamique d'Iran et de sa milice libanaise du Hezb.

La grande affaire ce matin est dans la nature des représailles russes. La paire de claques à Bachar el-Assad est aussi une gifle à Vladimir Poutine, mais l'état-major a déjà précisé que le corps expéditionnaire russe n'avait été ni prévenu, ni visé, ni touché et n'avait donc déclenché aucune contre-mesure à l'attaque aérienne des alliés occidentaux. Ceci tranche avec la rhétorique guerrière de l'ambassadeur russe à Washington et du porte-parole de Lavrov à Moscou. Mais c'est Poutine et nul autre qui doit décider du risque à prendre. On sait qu'il est plutôt prudent quand ça chauffe. A preuve, il va au Conseil de Sécurité**.
Il n'a pas réagi quand les F-16 turcs ont descendu un Soukhoï-24 au-dessus des troupes turques en 2015 ni même quand de faux mercenaires russes ont été tués par les milices de la Coalition. On notera que depuis le déploiement d'une brigade OTAN équipée de neuf dans les Pays baltes, le bruit a sérieusement diminué parmi les minorités russes qui comptaient sur une opération à l'ukrainienne pour se rétablir dans la situation de pouvoir antérieure à l'effondrement de l'URSS.

** PS : Le Conseil de Sécurité réuni à 11h de New-York aujourd'hui a rejeté la résolution russe condamnant les alliés occidentaux. Seules la Chine et la Bolivie ont suivi.


Sauf guerre atomique, impensable pour les beaux yeux de Bachar el-Assad, la Russie d'aujourd'hui ne peut mettre en ligne dans la durée des forces conventionnelles menaçant sérieusement l'OTAN. Reste donc à trouver à Moscou les bons éléments de langage pour sortir de l'engrenage des déclarations stériles. Ces éléments vont surprendre les idiots utiles français qui se répandent sur les plateaux pour annoncer la fin du monde. C'est plus compliqué qu'ils ne pourront jamais le comprendre.



Frégate française multi-mission Languedoc


Indignations hypocrites

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La Russie est entré dans le concert des nations développées, le ridicule n'y tue plus. Après le dernier bombardement allié en Syrie, le président Poutine a stigmatisé les frappes comme « un acte d'agression contre un état souverain engagé dans la lutte contre le terrorisme, en violation des normes et des principes du droit international (sic)». Chacun a pu sourire au souvenir de la capture de la Crimée et de la conquête du Donbass sur l'Ukraine, facilitées par les reculades du président Obama.

Hua Chunying, la langue de bois de rose
Mais c'est de Chine que la réaction la plus perverse provient sur la même affaire syrienne. Si l'usage de la force dans les relations entre Etat est condamnée, les services diplomatiques précisent qu'il s'agit des Etats souverains, reconnus par les Nations Unies et disposant des canaux diplomatiques ouverts pour régler leurs problèmes. La définition exclut donc implicitement Taïwan. Le raidissement idéologique du pouvoir chinois laisse attendre un coup de chasse-mouche du soit-disant président de la République de Chine comme prétexte à l'envahissement de l'île, vitrine dérangeante d'une Chine libre et prospère.

Le règlement pacifique de la question syrienne a été entravé plusieurs fois par le veto de la Chine ou de la Russie au Conseil de Sécurité qui essayait de mettre Bachar el-Assad sous pression pour l'amener à composer à la conférence de Genève.

L'étape décisive à venir est celle de la reconstruction du pays. Certes des escarmouches auront encore lieu dans la zone d'Idleb pour finir les salopards au sarin, mais c'est la reconstruction qui sera le facteur déclenchant de la solution finale. Pour une raison simple : l'argent n'est pas du côté d'Assad et de ses alliés combattants. Le seul pays sympathisant et riche à la fois, la Chine, ne va pas s'engager dans le bordel du Proche-Orient, même si elle est capable de soulager son allié historique, la Perse, pour lui permettre de participer, elle, à la reconstruction contre des conditions améliorées de fourniture d'hydrocarbures. L'argent sonnant et trébuchant est en Occident et dans la péninsule arabique. La Russie n'en a pas, la Turquie ne misera rien sans compensations territoriales renforçant la sécurité de sa frontière arabe et éliminant les factions kurdes. Tous les autres grands pays arabes (Irak, Egypte, Algérie) sont raides !

On y verra plus clair dans leurs intentions en clôture de la réunion de la Ligue arabe à Dammam (Arabie séoudite) aujourd'hui pour son 29ème Sommet.


Mais à s'occuper des autres, il faut aussi parler de nous. Si la France veut revenir à la table du règlement de la question syrienne comme au temps de Sykes et Picot, il va falloir blinder à la hauteur de nos présomptions de grandeur. Et là, ce n'est pas gagné en l'état de nos finances, sauf à discuter avec les Rothschild ! Finalement, c'est encore une histoire de fric à la fin.

Il y a 150 ans naissait Charles Maurras

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Courtoisie des Amis du Chemin de Paradis


Il y a cent cinquante ans aujourd'hui, naissait à Martigues le Rosemary's Baby des ligues morales et juives. Charles Maurras (1868-1952), élève brillant en lettres classiques, allait révolutionner la physique sociale comme il aimait appeler la politique. De son enfance la Wikipedia dit tout. Aussi ferons-nous l'économie de cette évocation en retranscrivant (sans la vingtaine de notes) le premier chapitre de la biographie de l'encyclopédie en ligne (clic pour la lire in extenso) :

En 1868, le 20 avril, naît à Martigues, au n°13 du quai Saint-Sébastien, Charles Marie Photius Maurras, en Provence. Il est le second fils de Jean Aristide Maurras (1811-1874), percepteur, ayant des convictions libérales, et de Marie-Pélagie Garnier (1836-1922), profondément catholique. Ce couple de condition assez modeste se fait apprécier par les aides qu'il prodigue aux plus pauvres. Quelques mois avant la naissance de Charles, ils ont perdu leur premier fils, Romain, âgé de deux ans.
En 1872, la naissance de François Joseph Emile (source) permet d'agrandir la famille. La famille Maurras s'est installée à Martigues au XVIIe siècle ; elle était originaire du pays gavot (Haut Var), au sud de Gréoulx, près de Saint-Julien-le-Montagnier. En 1873, Charles est mis à l'école communale : sa famille est étonnée par sa vivacité, ses dons et sa capacité à réciter l'histoire sainte et l'histoire romaine mais il est réprimandé quand il rapporte du provençal à la maison. Charles Maurras écrira que s'il lui était donné de revivre une période de sa vie, ce serait sa petite enfance. Le 3 janvier 1874, il devient orphelin de père. À six ans, Charles part vivre avec sa mère et son petit frère à Aix-en-Provence. En octobre 1876, Charles entre en classe de huitième au collège catholique, à Aix-en-Provence, rue Lacépède. À la fin de la septième, il obtient onze prix et pendant quatre ans, il remporte le premier prix de latin. En 1879, promu « élève d'honneur », il reçoit le premier prix d'instruction religieuse mais ce n'est pas un élève sage et il a souvent des sautes d'humeur. Malhabile en mathématiques et en anglais, le latin et le grec le ravissent. Au collège, il se lie avec Xavier de Magallon, auquel le lie une passion pour la poésie et Alfred de Musset, puis il s'enthousiasme pour Frédéric Mistral.

À quatorze ans, il est, soudain, atteint de surdité, cela dégrade aussi ses capacités vocales. Désespéré, le jeune Charles voit s'effondrer tous ses projets, dont celui d'entrer à l'École navale comme le père de sa mère. L'abbé Jean-Baptiste Penon, futur évêque de Moulins et premier latiniste et helléniste du diocèse, propose à Mme Maurras d'aider son fils et celui-ci dira que cette offre spontanée fut la grande bénédiction de sa vie. L'abbé Penon donne des cours particuliers au jeune Charles, ce qui lui permet de revenir parfois au collège pour des cours de rhétorique et philosophie. Alors que Maurras est en révolte contre sa surdité, la lecture de Pascal, qu'il assimile au dolorisme, contribue à lui faire perdre la foi. La perte de la foi et sa surdité le désespèrent et le conduisent à une tentative de suicide qui échouera et n'est connue que par des témoignages indirects.

En 1884, il se raccroche progressivement à la vie et est désigné par ses maîtres, avec quelques-uns de ses amis et condisciples, pour donner des conférences organisées au collège du Sacré-Cœur : Charles Maurras y prononce sa première conférence, qui est aussi son premier texte publié, sur saint Thomas d'Aquin étudiant et lecteur de l'Université à Paris. La même année, il est reçu – avec mention – à son premier baccalauréat, en 1884, où il excelle en latin et en grec. Il approfondit alors ses lectures philosophiques, s'intéresse à Hippolyte Taine et Ernest Renan qui, pourtant éloignés des milieux cléricaux, remettent en cause l'héritage révolutionnaire et les vagues d'idéalisme qui ont conduit plusieurs fois la France à la défaite et à la Terreur depuis la Révolution. En 1885, après un échec au second baccalauréat en juillet du fait d'une copie de philosophie jugée trop thomiste, Charles Maurras est admis en novembre de la même année avec la mention Bien : il est reçu premier en sciences et en philosophie. L’abbé Penon incite Charles Maurras à monter à Paris car il souhaite l’introduire dans les revues et journaux qu’il connaît, ce qui amène la famille Maurras à quitter Martigues et à s'installer à Paris le 2 décembre 1885. (source Wikipedia)





Père du "nationalisme intégral" raisonné, l'influence de Charles Maurras sera considérable dans les milieux intellectuels jusque vers les années trente, et le colloque convoqué demain à Marseille par l'Action française (voir l'affiche ci-contre) va dérouler toutes les facettes du personnage. Cette influence sera bridée mais pas éteinte, à travers la condamnation de l'AF par le pape Ratti en 1926, puis le long feu du 6 février 34 et à la fin, par l'enfermement idéologique de Maurras sous le régime de Vichy. Le mouvement royaliste peine encore à se relever de cette période d'entêtement qui n'a pas de plus sérieux motif que celui de la fidélité à son œuvre propre. La terre avait tourné, imperceptiblement pour Maurras, mais de beaucoup pour le reste du monde. L'œuvre de toute une vie ne pouvait être remise en question à l'âge de 75 ans ! D'où bien sûr, la "divine surprise" au lancement de la Révolution Nationale du maréchal Pétain qui reprenait moult mesures de la physique sociale du Martégal.

Ce décalage horaire fut maintenu après-guerre par les repreneurs du journal d'opinion (retitré Aspects de la France), mais celui qui est considéré comme l'héritier, le normalien Pierre Boutang, s'en défiera et cherchera à remettre la roue en marche en faisant évoluer le concept maurrassien. Sa production littéraire de haut niveau sera augmentée de son journal hebdomadaire La Nation française pendant douze années. Boutang est mort en 1998, l'évolution semble s'être arrêtée avec lui. Depuis cette date, on commémore*, on célèbre, analyse, utilise, voire instrumentalise, mais on ne fait pas fructifier le butin ; il n'y a plus beaucoup de créativité chez les continuateurs de l'Action française, comme si le legs était parfait en soi et inattaquable. Il faut dire que plonger dans l'océan Maurras demande des capacités d'endurance intellectuelle qui peuvent dissuader d'en remettre une couche avant d'avoir touché le fond.

*Après le retrait de Maurras du livre des commémorations nationales pour 2018 par la ministre belge de la Culture, dix des douze membres du Haut comité ad hoc ont démissionné.


Que reste-t-il de Charles Maurras dans l'opinion ?

Si le nom de Maurras n'imprime pas chez les gens de la rue, ses idées perdurent dans la société française, détachées de leur créateur. L'antiparlementarisme d'abord, qui a transformé la procédure référendaire en une menace térébrante de l'Exécutif contre les Chambres ; la souveraineté gauloise récupérée par le Front national dans sa version simplifiée ; une diplomatie autarcique excluant les coopérations durables, la France seule, une utopie qui a du succès chez les eurosceptiques de gauche comme de droite.

Curieusement, la monarchie n'est pas spontanément associée à l'œuvre de Charles Maurras. Est-ce pour cette raison que la maison d'Orléans ne délégua personne à ses obsèques bien que l'Action Française l'ait sortie de l'attique aux fleurs séchées en rationalisant une restauration des rois ? L'ingratitude est la marque des peuples forts, disait une autre Charles ; cela s'applique-t-il aux princes incapables de se rétablir par eux-mêmes ? On ne les entend pas beaucoup en cette année de commémoration de l'œuvre d'un homme qui les a hissés sous les feux de la rampe et a consacré sa vie à leur retour sur le trône de France.

A vouloir pousser la rationalisation d'une restauration pratiquée dans les circonstances du moment en mixant intelligemment contraintes socio-politiques, dépendances et liberté de manœuvre de ce pays, on aboutit à un profil de candidature relativement éloigné de celles proposées (assénées ?) aujourd'hui par les maisons princières. Stop ! diront certains ; on ne rappellera pas le roi avec le meilleur marketing du marché mais avec...

Avec quoi ?

En regardant où pointe l'index de la Providence ? En fouillant dans les lois fondamentales du royaume disparu ? En dénonçant les traités de paix internationaux (guerre de succession d'Espagne, Congrès de Vienne...) ? Ça ne va pas le faire, puisqu'on s'y essaie en vain depuis 170 ans et que la société française le refuse. Après une si longue rupture, il n'y a plus de "légitimité" qui tienne. L'histoire classe les rois de France par race, première race, deuxième race etc. parce que le continuum a chaque fois été rompu, même pour un temps relativement court. Alors cent soixante dix ans ou plus de deux siècles jusqu'à l'Ancien régime font un sacré bail !!!

La monarchie rationnelle tient debout sans prétendants, même si un prince de qualité exceptionnelle aiderait à sa promotion. Elle a besoin d'un monarque (roi ou reine) mais pas de cabris qui sautent en criant : le trône, le trône ! Quand la démonstration sera faite de la pertinence d'un retour à la monarchie au XXI° siècle et qu'elle aura été largement explicitée dans la société, le temps sera venu d'incarner le concept : soit par appel de candidatures devant les Chambres en congrès, par le Sénat seul, soit par un coup d'État de l'aristocratie républicaine menacée, ou par un putsch du 2ème Étranger :)

On me dit dans l'oreillette que les prétendants en cour ne feront pas le poids. Assez d'accord ! Ils ne sortiront pas du hamac de la rente dynastique sans peine et ceux qui misent toutes leurs billes sur eux, les perdront ; deux fois ! Les billes et l'estime des princes, qui leur reprocheront à la fin d'avoir troublé pour rien leur quiétude et leur projet de carrière dans les "honneurs" de la République.
[......]






Charles Maurras fut inhumé dans le caveau de famille à Roquevaire (B.du R.) et son cœur dans le jardin de la maison du Chemin de Paradis à Martigues. Une pensée aujourd'hui pour le repos de son âme agitée :

Donne lui, Seigneur, de reposer en paix dans ce tombeau jusqu’au jour où Tu le réveilleras, pour qu’il voie de ses yeux éblouis la lumière qu'il niait, pour les siècles des siècles. Ainsi soit-il.






Amen !




Macron en Amérique

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Emmanuel Macron et son épouse seront à Washington (DC) ce lundi 23 avril pour répondre à l'invitation de Donald Trump. Le programme est serré, comme Macron les aime, et vous pouvez le consulter ici.

Courtoisie de Paris-Match
La presse américaine cherche à comprendre la relation amicale entre les deux hommes que tout oppose. L'article de Lauren Collin dans The Newyorker (clac) résume assez bien ce paradoxe que seul un pragmatisme poussée aux limites du raisonnable peut expliquer du côté français. Il faut maintenant faire un peu de géostratégie pour éclairer notre relation aux Etats-Unis.

Comme le dit Hubert Védrine souvent, la France est plus grande dans les yeux étrangers qu'elle ne toise dans les yeux des Français. Mais elle a aussi ses limites dans ses capacités militaires qui renforcent ou diminuent ses propositions et tantôt ses menaces. Par son histoire, la France est un des pays emblématiques de l'Occident avec la Grande Bretagne et les Etats-Unis. A ce titre, elle participe donc de sa décadence depuis le reflux des anciens empires, reflux définitivement terminé par la résurrection du plus vieil empire du monde, la Chine.

La Chine est le panda de quatre cent livres dans un coin de la pièce des négociations internationales, partie prenante ou pas. Tout se décide en fonction d'elle, rarement avec elle, souvent contre elle. Sauf accident social ou financier toujours possible, la taille de l'ours à l'horizon de vingt ans a de quoi faire peur. En face d'elle, l'Europe est devenu le "pays des vieux". Jadis primordial dans les sciences pures et appliquées, mère des guerres et des lois, elle est surpassée dans tous les compartiments du jeu mondial sauf... dans les parfums, la bière, l'aviation civile, les paquebots de luxe, les satellites, les missiles et les canots Riva. Prenons quelques exemples de ces dépassements en côte : le rail à grande vitesse est désormais chinois ou japonais, le moteur essence haute compression est japonais, la robotique est japonaise, le développement informatique est américain, la sidérurgie est chinoise ou coréenne, les armes d'ultra-pointe sont américaines. L'Asie du Sud-Est et orientale n'ont plus besoin des produits ou savoir-faire européens dans des pans entiers de l'économie qui vont du BTP, à l'automobile, du traitement des eaux aux énergies durables, de la construction navale aux nouvelles techniques de communication, sans parler de ce qui fut longtemps un fleuron européen : les universités. Les leurs ont dépassé les universités britanniques et allemandes. Seul bémol, la caporalisation des études supérieures en Asie bride la créativité alors que le désordre européen la stimule.


Canot Aquariva super-33 avec 2x380 ch

Certes l'Europe ne disparaît pas, mais elle n'impressionne plus le reste du monde. Elle est perçue d'abord comme une destination de voyages inoubliables et un centre de production de biens sophistiqués typés "Europe" mais pas nécessairement vendables partout. Même aux Etats-Unis, qui furent longtemps friands de qualité européenne, on n'attend rien de l'Europe actuelle sauf du vin. Aussi Macron aura bien du mal à convaincre Trump de le suivre en quelque domaine que ce soit, car si l'Europe pèse peu dans l'esprit du mogul newyorkais, la France n'est qu'une partie de ce "peu". La relation Europe-USA dans l'univers mental de Trump est avant tout commerciale sinon uniquement. Il regarde les tableaux (d'une seule page) fournis par le Département du Commerce et surligne les postes où l'Amérique perd. Par camaraderie, les autres questions soulevées par le président français seront écoutées poliment et renvoyées aux experts. Reste la stratégie :

Les nœuds gordiens sont l'accord nucléaire iranien qui menace Israël et la mise en tension russe qui défie le Pentagone. Le reste ne concerne pas la France dans l'esprit des conseillers de Trump. Sur ces deux points, les présidents se sont mis d'accord pour saigner le poulet et effrayer le singe qui observe dans l'arbre ; et le poulet c'est le régime assadien qui sans doute va dérouiller au maximum quels que soient les ronds de jambe diplomatiques à l'ONU. Le bombardement occidental des installations chimiques supposées n'avait d'autre but que d'annuler le syndrome Obama de surintellectualisation des conflits. L'Occident tape autant qu'il parle. Si Obama avait tapé en 2013, Poutine n'aurait jamais envahi la Crimée. Au fait, où en sont les représailles russes promises par Lavrov ? Les Russes tchatchent et tapent des pieds, pas plus ! L'autre singe est la théocratie obsolète de Téhéran que tous laissent s'épuiser en Syrie et au Yémen en attendant une révolution qui l'abattra. C'est le Levi's 501, le hard rock et le Coca Cola qui ont miné le mur de Berlin. Pareil en Iran.

Tableau de Kait sur Pittsburgh

Restent les sujets chics. Du climat, les néo-cons n'ont cure et Trump n'y comprend rien. Les menaces de guerre commerciale par les droits de douane ne sont pas prises au sérieux à la Maison Blanche, d'autant que ses adversaires les plus convaincants sont des universitaires sans pétrole. Trump a décidé d'exiger beaucoup pour une exemption des nouveaux droits comme en fait l'expérience Shinto Abe qui rentre bredouille des Etats-Unis.
Quelle voie reste-t-il à Macron pour rapporter quelque chose à son retour ? Le nihil obstat sur une défense européenne. Bien sûr, les Américains assortiront leur bénédiction probable d'un privilège de fournitures d'armes (comme c'est le cas aujourd'hui) et donneront des apaisements aux anciens pays du bloc soviétique qui sont à fond contre la fermeture du parapluie atomique américain. A ceci près, que la chancelière allemande a parlé ces jours-ci de l'Alliance atlantique comme d'un joyau précieux à soigneusement préserver. Que voulait-elle dire à son visiteur ? Qu'elle était contre un détricotage de l'OTAN ? Si Emmanuel Macron ne rapporte rien de neuf dans la relation transatlantique, il ne rapporte rien du tout. Enfin, au fond ! Car sur la forme, les communiqués ronfleront de bonne humeur et d'avancées "historiques".

Et si Edwy avait raison ?

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Dans le débat à trois "contre" Macron, le journaliste militant Edwy Plenel que l'on ne présente plus, contestait la légitimité du président élu sur le faible score obtenu au premier tour de l'élection d'avril 2017, où celui-ci n'avait recueilli que les suffrages de 18% des électeurs inscrits, le second tour ne comptant pas puisqu'il affrontait la candidate d'extrême droite (ndlr : comme Chirac en 2002 qui était parti d'un socle de premier tour à 14%/inscrits).

Dans un article publié dans Telos, Gérard Grunberg doute que Plenel ait accepté le régime de démocratie libérale, lui préférant le modèle trotskiste où la loi du Nombre est totalement appliquée ! Car c'est du fondement même de la démocratie qu'il s'agit. Ses défenseurs amalgament toujours démocratie et libertés alors que la démocratie est un régime politique, le pire à l'exclusion de tout autre, aurait dit Winston Churchill. C'est aussi un régime à options selon le degré de maturité de l'électorat que l'on cherche par tous moyens à contourner. Mais sur le fond, c'est bien le Nombre qui compte !

Les démocraties illibérales et certaines dictatures cachées derrière des élections à un tour-un candidat que Plenel a connu, ont de fait une totale légitimité par le Nombre obtenu de force. Mais les démocraties libérales de M. Grunberg sont capables d'obtenir cette légitimité du Nombre à travers le lavage de cerveau du corps électoral par le Quatrième pouvoir quand la classe politique et ses patrons parviennent à l'absorber. On ne peut que féliciter les médiats de presse qui parviennent à diffuser hors de l'orbite officielle et Mediapart en fait partie.

Churchill avait-il raison ? A voir l'état du monde, ce n'est pas si sûr, les démocraties libérales sont à la remorque, et quand l'une parvient à infléchir la marche à la falaise, c'est qu'elle a triché avec la procédure comme Donald Trump que Cambridge Analytica a fait gagner contre la totalisation favorable à Hillary Clinton, en retournant 70000 voix dans deux Etats décisifs. Mais le candidat de Cambridge était quand même meilleur que l'autre.

Voici donc l'article de Gérard Grunberg (sous licence Creative Commons) :

Gérard Grunberg
Edwy Plenel a toujours détesté la démocratie libérale. Il a toujours été un révolutionnaire trotskiste. Cette haine de la démocratie libérale, il nous en a donné récemment, face au président de la République, une nouvelle illustration en niant la légitimité démocratique qu’elle donne aux élus de la nation. Emmanuel Macron ne disposerait pas d’une telle légitimité pour appliquer son programme compte tenu des conditions dans lesquelles il a été élu. Ce n’est pas la première fois que l’extrême-gauche développe ce type d’arguments.

Rappelons-les. D’abord Plenel ne prend en compte que les résultats aux inscrits et non aux suffrages exprimés. Certes, les deux types de calculs ont leur intérêt, mais, dans les démocraties libérales, le candidat élu est celui qui a eu le plus de voix. C’est sur cette règle simple que repose sa légitimité. Le mode de calcul choisi par Plenel lui permet de cumuler les abstentionnistes avec les voix des autres candidats et de diminuer ainsi le score du candidat élu afin de montrer qu’il n’est pas en réalité majoritaire et qu’il n’a donc pas une pleine légitimité. Mais il aura beau nous répéter qu’il a toujours calculé les résultats électoraux de cette manière, cela ne changera rien aux règles en vigueur dans notre république pour désigner nos gouvernants.

Plenel nous explique ainsi que Macron n’a obtenu au premier tour que 18% des inscrits. On pourra lui répondre qu’il n’en est pas moins arrivé en tête et qu’il a ainsi été qualifié pour le second tour. Or, lors de ce second tour, il a obtenu les deux tiers des suffrages exprimés. Entre les deux tours, le nombre de ses voix est passé de 8,6 à 20,7 millions. En outre, la participation a été importante, les deux tiers des électeurs ayant voté. Certes, calculé sur les inscrits, le score d’Emmanuel Macron est de 44%. Rappelons cependant que lors de la première élection présidentielle, en 1965, le général de Gaulle avait été élu avec la même proportion d’électeurs inscrits.

De toutes manières, à l’inverse de la lettre et de l’esprit des institutions, ce n’est pas selon Plenel le second tour de scrutin qui est décisif pour asseoir la légitimité du nouveau président. Selon un raisonnement particulièrement spécieux il explique que la victoire au second tour n’a pas de réelle signification dans la mesure où, par un pur accident, Macron était opposé à une candidate d’extrême-droite. Dans ces conditions cette victoire facile ne donnait pas de légitimité au nouveau président pour appliquer son programme car les électeurs – 20 millions rappelons-le – avaient voté davantage contre Le Pen que pour lui. On pourra lui répondre que le fait qu’ils se soient déplacés pour voter Macron plutôt que s’abstenir signifiait que leur proximité à ce dernier était plus grande que leur proximité à sa concurrente. Mais son raisonnement permet à Plenel de considérer que ce second tour ne compte pas véritablement. D’où son choix de ne retenir que le premier tour et son résultat sur les inscrits – les fameux 18% – pour évaluer la légitimité véritable du président élu. Un tel score ne lui donne pas, selon Plenel, une légitimité suffisante pour appliquer son programme. On pourrait objecter au fondateur de Mediapart, en nous situant de son propre point de vue, qu’un récent sondage de l’IFOP pour Paris-Match, Sud Radio et CNEWS (Le regard des Français sur la première année d’Emmanuel Macron à l’Elysée) du 18 avril montre que si l’on refaisait aujourd’hui l’élection présidentielle de 2017 (en remplaçant Fillon par Wauquiez) le score au premier tour de Macron sur les inscrits serait de 27% au lieu des 18% de l’an dernier. Mais il est à parier qu’une telle progression, bien que significative, ne serait pas encore suffisante à ses yeux. Il se garde bien cependant de nous dire à partir de quel score le président élu disposerait d’une réelle légitimité.

Lorsqu’Emmanuel Macron lui a fait justement remarquer qu’il avait obtenu aux élections législatives de juin une majorité absolue avec son allié le Modem qui confirmait la légitimité obtenue par son élection, Plenel, jamais à court d’argument, en a sorti un de derrière les fagots : victoire normale car le président élu « rafle la mise aux élections législatives ». Oubliant qu’en 1988, François Mitterrand, largement réélu, n’avait pas disposé, lors des législatives qui eurent lieu dans la foulée de l’élection présidentielle, d’une telle majorité, ce qui compliqua fortement l’action de Michel Rocard et de ses successeurs à Matignon. Quoi qu’en dise Plenel, il s’est bien agi en 2017 d’un second verdict du suffrage universel qui confirmait le premier et donnait au nouveau président les moyens politiques d’agir et la légitimité pour appliquer son programme.

Questions sur le fond

Ici apparaît le désaccord de fond entre nous et le toujours-trotskiste Plenel. Dans un véritable système de démocratie pluraliste, avec des élections libres et non faussées, un candidat ne peut généralement pas, lors d’un premier tour et même d’un second tour, rassembler une majorité absolue des électeurs inscrits. Dans ces conditions, dans l’optique plénélienne, aucun élu ne disposera jamais, sauf rarissimes exceptions, d’une réelle légitimité pour appliquer son programme. Seules les démocraties illibérales permettent d’atteindre de tels scores. Plenel devrait donc dire clairement qu’il rejette le système politique des démocraties libérales au motif que ce type de régime ne donne jamais pleine légitimité aux élus. Mais alors quel type de régime politique donnerait selon lui aux gouvernants cette légitimité que les démocraties libérales ne peuvent leur accorder ?

Cette question, Emmanuel Macron n’a pas pu lui poser le 15 avril bien que Plenel ait insisté sur l’égalité de statut des trois personnages assis autour de la table. Non ! Le président n’était pas à égalité avec les deux compères. Non pas seulement du fait du ridicule et orgueilleux refus de Plenel de considérer que le président de la République n’était pas tout à fait un Français comme les autres, mais surtout parce qu’Emmanuel Macron ne pouvait se battre avec eux à armes égales. En particulier, alors que Plenel, adoptant la posture d’un homme politique et non pas d’un journaliste, accusant plutôt qu’interrogeant, mettant le président en demeure, à coup d’injonctions, de répondre à ses accusations plutôt qu’à ses questions, le traitant comme un suspect plutôt que comme l’élu des Français, se comportant avec lui comme un véritable opposant politique, le président ne pouvait l’attaquer comme tel puisqu’il se présentait comme un journaliste. Il ne pouvait donc pas lui poser la question centrale qu’il aurait pu lui poser dans le cadre d’un véritable débat politique : par quels moyens et procédures, dans le régime politique qu’il souhaite voir s’instaurer à la place de notre régime politique, une force politique pourrait acquérir la pleine et entière légitimité lui permettant d’appliquer son programme. Une révolution populaire ? Et ensuite ? Quel type de pouvoir ? Nous aurions pu alors comparer les différents régimes politiques qui existent dans le monde et le type de légitimité populaire qui est celle de leurs dirigeants.

Emmanuel Macron porte une part de responsabilité dans cette affaire car il n’a pas précisément mesuré cette inégalité réelle entre les trois protagonistes de l’émission. Une inégalité en sa défaveur clairement assumée par Plenel qui a élégamment défini cette émission comme « un entretien d’évaluation un an après le contrat d’embauche ». Plenel se donnait ainsi le droit de décider si ce « contrat » serait ou non renouvelé, incarnant ainsi à lui seul la véritable légitimité populaire. Mais à quel titre ? Celui de son appartenance au courant historique trotskiste qu’il n’a cessé de revendiquer ? « Le trotskisme comme expérience et comme héritage fait à jamais partie de mon identité, non pas comme un programme ou un projet, mais comme un état d’esprit », déclarait-il en 2001. C’est alors la conception de la légitimité politique produite par cet « état d’esprit » qu’il faudrait que Plenel nous expose un jour clairement (article publié par Gérard GRUNBERG sur Telos le 23/4/2018 (clic).

Si la légalité du résultat des élections présidentielles n'est pas en cause, la légitimité des "vainqueurs" est au moins douteuse, ce qui pourrait les brider dans leurs tentatives de réforme des codes sociaux. Dans le cas d'Emmanuel Macron, la légitimité à réformer est toute entière contenue dans le programme de campagne électorale à l'issue duquel il a été légalement élu. Remettre en cause les nombres ne modifiera ni sa perception ni sa trajectoire personnelle. Tout ceci n'est que pure spéculation dans un pays où tout l'État est à refaire, mais ça fait un billet de plus sur Royal-Artillerie !


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