«Fils du roi Amaury Ier, homme brillant mort prématurément en l'an 1174, Baudouin IV, déjà atteint de la lèpre, prend les commandes d'un royaume stable et prospère. Vite engagé dans une âpre lutte avec Saladin, officier kurde de l'empire seldjoukide devenu calife d'Egypte, il remporte la victoire de Montgisard (1177). Bientôt incapable de se mouvoir et rendu aveugle en raison de la maladie qui le ronge, c'est porté sur une litière qu'il mènera ses dernières campagnes, admiré de ses hommes, reconnu de tous pour ses vertus de clairvoyance et de courage, assumant son sacerdoce royal malgré l’avancée de la maladie. [...]
Manifestation terrestre du Christ par le mandat divin de sa royauté (Baudouin IV, rappelons-le, fut sacré), crucifié dans sa chair et par sa chair par une maladie qui suscitait alors effroi mais aussi compassion, Baudouin IV, devenu méconnaissable, renvoyait pourtant à tous le visage pure, intact parce qu’immatériel, d’une âme resplendissante toute entière tournée vers le bien et le devenir de son royaume - un beau message en ces temps où la frénésie médiatique tente de nous imposer une tyrannie de l’image et de l’instantanéité au détriment de nos devoirs à long terme, spirituels, familiaux ou patriotiques.»
(Guillaume Durand, président d'Oriflamme)
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In memoriam Baudouin de Jérusalem
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