A lire pour armer la discussion dans un débat sur l'intégration forcée en Europe de populations exogènes peu ou pas adaptées en l'état, dans l’optique de Hans-Hermann Hoppe, anarcho-capitaliste tendance monarchiste, qui devrait inspirer l’avenir du royalisme en France. Ces arguments sont autrement mieux fondés que les anciennes lois fondamentales du royaume disparu.
L'article va de l'argument productif jusqu'au démontage des motifs du personnel politique éphémère à capter revenus et ressources sans protéger le capital. On peut conclure avec Hoppe que par essence nos régimes démocratiques font le commerce des voix pour se survivre. On peut lire ce pavé en plusieurs fois, à mâcher lentement. Voir l'avertissement en note de bas de page.
L'article va de l'argument productif jusqu'au démontage des motifs du personnel politique éphémère à capter revenus et ressources sans protéger le capital. On peut conclure avec Hoppe que par essence nos régimes démocratiques font le commerce des voix pour se survivre. On peut lire ce pavé en plusieurs fois, à mâcher lentement. Voir l'avertissement en note de bas de page.
I. Le flux migratoire est une valeur productiviste
Pr Hans-Hermann HOPPE |
II. État-providence et immigration sont des problèmes distincts
Tel que présenté plus haut, l’argument en faveur de l’immigration sans frein est irréfutable et exact. Il serait aussi stupide de le contester que de nier que la liberté des échanges conduit à des niveaux de vie plus élevés que le protectionnisme. Ce serait aussi une erreur de contester l’argumentaire immigrationniste en faisant remarquer que, du fait de l’existence d’un État-providence, l’immigration concerne désormais dans une large mesure des parasites des systèmes sociaux qui, alors même que la population des États-Unis est en-deçà du niveau optimum, n’accroissent pas le niveau de vie général mais le diminuent.
En effet, il ne s’agit pas d’un argument contre l’immigration mais contre l’État-providence. Bien sûr, celui-ci doit être détruit, éradiqué. Mais les problèmes de l’immigration et de l’État-providence sont des problèmes analytiquement distincts, et on doit les traiter en conséquence. Le problème de l’argumentaire qui précède est qu’il souffre de deux défauts connexes qui invalident sa conclusion d’immigrationnisme inconditionnel, ou qui limitent son applicabilité à une situation hautement irréaliste, depuis longtemps évanouie dans l’histoire humaine. On ne mentionnera qu’en passant le premier défaut :
Pour les libéraux conséquents de l’École autrichienne d’économie politique, il est évident que ce qui constitue le bien-être est un jugement de l’esprit, et les ressources matérielles ne forment qu’une part de ses considérations. Même si les revenus réels augmentent du fait de l’immigration, il ne s’ensuit pas que l’immigration doive en être automatiquement tenue pour bonne, car on pourrait préférer un niveau de vie plus bas et une plus faible population à une plus grande richesse matérielle dans un peuplement plus dense.
C’est sur la seconde impasse que nous allons nous concentrer ici : c’est sur un territoire particulier que les gens immigrent. Or, l’analyse présentée au départ ne traite absolument pas la question de savoir qui, s’il existe, possède (maîtrise) le territoire en question. En fait, pour rendre l’analyse applicable, on suppose, implicitement, que le territoire en question n’appartient à personne, et que les immigrants arrivent sur un espace vierge (la frontière ouverte de l’histoire américaine). Il est évident que cette hypothèse, on ne peut plus la faire. Or, si ce postulat est abandonné, le problème de l’immigration acquiert un sens fondamentalement différent, et exige d’être repensé de fond en comble.
III. Dans le village global l’on immigre forcément chez quelqu’un
Pour illustrer ce que j’entends, imaginons une société anarcho-capitaliste : quoique je sois persuadé qu’une telle société est le seul ordre politique que l’on puisse défendre comme juste, je n’essaierai pas d’expliquer ici pourquoi c’est le cas. Je vais plutôt l’utiliser ici comme un point de départ conceptuel, pour contribuer à faire comprendre l’erreur fondamentale de la plupart des apôtres contemporains de l’immigration illimitée.
Supposons donc que toute la terre soit propriété privée : cela inclut toutes les rues, routes, aéroports, ports, etc. Pour certains terrains, le titre de propriété n’est soumis à aucune servitude : c’est-à-dire que le propriétaire est libre de faire tout ce qui lui plaît aussi longtemps qu’il ne porte pas atteinte à la propriété des autres. Pour d’autres, l’usage peut être plus ou moins étroitement restreint. Comme c’est aujourd’hui le cas dans certains lotissements, le propriétaire peut être soumis à des limites contractuelles à ce qu’il peut faire de sa propriété (des règles d’urbanisme librement acceptées) telles que : usage résidentiel (occupation bourgeoise) et non usage commercial, hauteur des immeubles limitée à trois étages, pas de vente ni de location aux Juifs, Allemands, Catholiques, homosexuels, Haïtiens, aux familles avec ou sans enfants, ou aux fumeurs, entre autres exemples. Il est clair que dans cette société strictement libérale, il n’existe absolument aucun droit à l’immigration.
Ce qui existe, à la place, c’est le Droit de multiples propriétaires indépendants d’inviter ou de ne pas inviter les autres chez eux, conformément à leurs titres de propriété illimités ou limités. L’accès à certains terrains pourra être facile, et à d’autres quasiment impossible ; dans tous les cas, être accepté sur la propriété de celui qui vous invite n’implique aucun droit de se promener dans les environs, à moins que les autres propriétaires n’acceptent de telles déambulations. Il y aura sur chaque terrain exactement autant d’immigration et de non-immigration, d’exclusion et de non-exclusion, d’intégration ou de ségrégation, de non-discrimination ou de discrimination fondée sur des critères raciaux, ethniques, linguistiques, religieux, culturels ou (n’importe quels) autres, que l’auront décidé les propriétaires privés et associations de propriétaires privés.
Remarquez que rien de tout cela, même pas la forme la plus extrême du ségrégationnisme, n’a le moindre rapport avec le refus du libre échange et l’adoption du protectionnisme. Du fait qu’on ne désire pas fréquenter des Noirs, des Turcs, des Catholiques, des Hindous, etc. ou vivre dans leur voisinage, il ne s’ensuit pas qu’on ne souhaite pas échanger à distance avec eux.
Bien au contraire, c’est précisément le caractère absolument volontaire de l’association et de la séparation — l’absence de toute forme d’intégration forcée — qui rend possible les relations pacifiques — le libre échange — entre des gens culturellement, ethniquement, ou confessionnellement différents.
IV. La hauteur d’implication d’un État est la coupe réglée
Dans une société totalement libérale (anarcho-capitaliste), il n’y a pas de gouvernement central, et par conséquent pas de distinction précise entre les nationaux (citoyens du pays) et les étrangers. Cette distinction n’apparaît qu’avec l’institution d’un État, c’est-à-dire d’un groupe de personnes qui détiennent un monopole de l’agression (de l’impôt).
Le territoire sur lequel s’étend le pouvoir fiscal devient national (intérieur) et quiconque réside au-delà de ce territoire devient un étranger. Les frontières d’État (avec les passeports), à la différence des bornes de la propriété privée, ne sont pas des institutions naturelles (elles sont imposées par la force). En fait, leur existence (et celle d’un gouvernement national) fausse à deux titres l’inclination naturelle des gens à s’associer les uns avec les autres.
Tout d’abord, les résidents ne peuvent pas exclure de leur propriété les hommes de l’État (les envoyés du fisc), mais sont victimes de ce qu’on pourrait appeler l’immigration forcée des agents de l’État.
Deuxièmement, pour pouvoir faire intrusion sur la propriété privée de ses sujets afin de les taxer, un gouvernement doit invariablement prendre le contrôle des routes existantes, et il emploiera ses recettes fiscales à produire encore davantage de routes, dans le but de faciliter son accès à toute propriété privée, comme matière fiscale potentielle. Ainsi, cette surproduction de routes n’implique pas seulement une facilitation innocente du commerce interrégional — un abaissement des coûts de transaction, comme les économistes naïfs voudraient nous le faire croire ; c’est aussi une intégration nationale forcée (une déségrégation artificielle de localités séparées).
En outre, avec l’installation d’un gouvernement et de frontières d’État, l’immigration prend un sens entièrement différent. L’immigration devient une immigration d’étrangers, à travers des frontières d’État, et la question de savoir si une personne doit être admise n’incombe plus à des propriétaires privés ou à une association de propriétaires privés, mais aux hommes de l’État en tant que souverains ultimes de tous les résidents nationaux et comme propriétaires de fait de toutes leurs possessions.
Cependant, si les hommes de l’État excluent une personne alors même qu’un résident national est disposé à l’accueillir sur sa propriété, le résultat est une exclusion forcée (phénomène qui n’existe pas dans une anarchie de propriété privée). En outre, si les hommes de l’État laissent entrer une personne alors qu’il ne se trouve pas ne serait-ce qu’un seul résident national qui souhaite admettre cette personne sur sa propriété, le résultat est une intégration forcée (qui n’existe pas non plus dans une anarchie de propriété privée).
V. Si un roi se substitue à l’État, l’immigration est choisie
[c'est le point d'appui de la propagande royco]
Frédéric II de Prusse |
Les monarchies traditionnelles, et les rois, sont les exemples historiques les plus proches de cette forme de gouvernement. Que sera la politique d’immigration et d’émigration caractéristique d’un roi ? Dans la mesure où il possède l’ensemble de la valeur en capital du pays, il aura tendance, en ne lui supposant pas d’autre intérêt que le sien, à choisir les politiques de migration qui préservent ou accroissent la valeur de son royaume, au lieu de la diminuer.
En ce qui concerne l’émigration, un roi voudra empêcher l’émigration de sujets productifs, et particulièrement de ses sujets les meilleurs et les plus productifs, parce que les perdre diminuerait la valeur du royaume. Par exemple, de 1782 à 1824, une loi interdisait aux ouvriers qualifiés de quitter la Grande-Bretagne.
En revanche, un roi souhaitera expulser ses sujets improductifs et destructeurs (les criminels, clochards, mendiants, romanichels, vagabonds, etc.), car les extirper du royaume accroîtra sa valeur. C’est pour cela que la Grande-Bretagne a expulsé des dizaines de milliers de délinquants de droit commun en Amérique du Nord et en Australie.
En ce qui concerne par ailleurs l’immigration, un roi souhaitera tenir la tourbe à l’écart, de même que les gens aux capacités productives inférieures. Cette dernière catégorie ne sera admise que temporairement, si elle l’est seulement, comme travailleurs saisonniers sans droit de cité (comme quand nombre de Polonais furent admis comme travailleurs saisonniers en Allemagne après 1880), et on leur interdira toute possession immobilière permanente.
Un roi ne permettrait l’immigration permanente qu’à des individus supérieurs ou du moins au-dessus de la moyenne (c’est-à-dire à ceux qui accroîtraient la valeur de son royaume en y résidant), comme lorsque après 1685 (la Révocation de l’Édit de Nantes), des dizaines de milliers de Huguenots furent autorisés à s’installer en Prusse et lorsque Pierre le Grand, Frédéric le Grand et Marie-Thérèse d’Autriche facilitèrent l’immigration et l’établissement de grands nombres d’Allemands en Russie, en Prusse et dans les provinces orientales de l’Autriche-Hongrie. Bref, même si les politiques de migration d’un roi n’éviteraient pas entièrement les cas d’exclusion et d’intégration forcée, elles feraient grosso modo ce que feraient des propriétaires privés, s’ils pouvaient décider qui admettre et qui exclure.
Le roi serait particulièrement regardant, se souciant à l’extrême d’améliorer la qualité du capital humain résidant, afin d’accroître la valeur du sol ou d’éviter de la diminuer.
VI. Le gérant démocratique d’un pays importe ou exporte des voix sans critères
On peut prédire que les politiques de migration prendront un tour différent une fois l’État devenu propriété publique. Le dirigeant n’est plus propriétaire de la valeur en capital du pays, il n’en dispose plus qu’à titre temporaire. Il ne peut pas vendre ni léguer sa place de dirigeant, n’étant qu’un gérant provisoire.
En outre, la liberté d’entrer existe dans cette profession de gérant étatique. N’importe qui, en principe, peut devenir dirigeant d’un pays. Les démocraties telles qu’elles sont apparues sur une large échelle après la Première Guerre mondiale présentent des exemples historiques de gouvernement public.
Encore une fois, si on ne leur prête pas d’autre intérêt que personnel (le souci d’accroître au maximum leur revenu pécuniaire et psychique : l’argent et le pouvoir), les maîtres démocratiques cherchent à accroître au maximum le revenu courant aux dépens de la valeur en capital, dont ils ne peuvent pas s’emparer à titre privé. De sorte que, se conformant à l’égalitarisme inhérent au suffrage universel, ils ont tendance à mener des politiques nettement égalitaires, non-discriminatoires, en matière d’émigration et d’immigration.
En ce qui concerne la politique d’émigration, cela implique que le dirigeant démocratique se soucie peu de savoir si ce sont des gens productifs ou improductifs, des cerveaux ou des clochards, qui quittent le pays. Les uns et les autres ont le même droit de vote. En fait, le dirigeant démocratique pourrait bien s’inquiéter davantage de la perte d’un parasite que de celle d’un génie productif. Car si la perte du second dégrade certainement la valeur du pays, alors que la disparition du premier pourrait l’accroître, un dirigeant démocratique n’est pas propriétaire du pays. À court terme, un paumé qui vote pour des mesures égalitaristes pourrait même avoir plus de valeur pour le dirigeant démocratique que n’en a le génie productif : celui-ci, victime de choix de l’égalitarisme, a plus de chances de voter contre le dirigeant en question.
Pour la même raison, un dirigeant démocratique, tout à l’opposé d’un roi, en fera peu pour expulser les gens dont la présence dans le pays constitue une nuisance (les indésirables, dont la présence fait baisser les valeurs immobilières). En fait, ces indésirables-là : parasites, tordus, délinquants, ont des chances de figurer parmi ses plus fidèles électeurs.
En ce qui concerne les politiques d’immigration, les raisons d’agir ou de ne pas agir sont tout aussi faussées, et les résultats sont également pervers. Pour un démocrate officiel, peu importe que ce soient des gueux ou des génies, des gens plus ou moins civilisés que la moyenne, ou plus ou moins productifs, qui entrent dans le pays. Il ne se soucie pas beaucoup non plus de la distinction entre travailleurs temporaires (titulaires d’un permis de travail) et les immigrés définitifs, propriétaires permanents (les citoyens naturalisés).
En fait, les nécessiteux et les improductifs pourraient bien être préférables comme résidents et comme citoyens parce qu’ils posent davantage de ce qu’on appelle les problèmes sociaux, et que ces dirigeants-là prospèrent de l’existence de tels problèmes.
En outre, les tarés, les gens inférieurs, auront plus de chances d’appuyer ses politiques égalitaristes, alors que les génies et les gens supérieurs s’y refuseront.
Le résultat de ces politiques de discrimination est une intégration forcée : on impose des masses d’immigrants inférieurs à des propriétaires nationaux qui, s’ils avaient décidé eux-mêmes, auraient fortement discriminé et se seraient choisis des voisins très différents.
Ainsi, les lois sur l’immigration aux États-Unis de 1965, le meilleur exemple de démocratie en action, a éliminé tous les critères de qualité préalablement existants et la préférence explicite pour les immigrants européens, la remplaçant par une politique de non-discrimination presque complète (de multiculturalisme).
En fait, même si on l’a rarement fait observer, la politique d’immigration d’une démocratie est le reflet de sa propre politique interne relativement aux mouvements de population : vis-à-vis des choix volontaires d’association ou de désassociation, de ségrégation ou d’intégration, de rapprochement ou d’éloignement physique des différents propriétaires.
Comme le ferait un roi, un dirigeant démocratique favorisera la surintégration spatiale en produisant à l’excès le service collectif des voies publiques. Cependant, pour un dirigeant démocratique, à la différence d’un roi, il ne suffira pas que tout le monde puisse aller et venir jusqu’à la porte de tout un chacun sur les routes des hommes de l’État. Soucieux d’accroître son revenu et son pouvoir actuels aux dépens du capital installé et sous l’influence du préjugé égalitariste, le démocrate patenté ira bien plus loin.
Le gouvernement fera des lois contre la discrimination— on ne pourra plus choisir de ne pas côtoyer les Allemands, les Juifs, les Noirs, les Catholiques, les Hindous, les homosexuels, etc. — pour forcer l’entrée de la propriété de chacun et en ouvrir l’accès à n’importe qui. Il n’est donc guère surprenant que la législation des droits civiques aux États-Unis, qui interdisait les distinctions privées sur le critère de la couleur, de la race, de l’origine nationale, etc. et imposait de ce fait la déségrégation, ait coïncidé avec l’adoption d’une politique d’immigration non-discriminatoire, ce qui signifiait une déségrégation internationale imposée (l’intégration forcée).
VII. L’intégration forcée est inhérente à la démocratie sociale
La situation actuelle des États-Unis et de l’Europe occidentale en matière d’immigration n’a donc absolument rien à voir avec un quelconque libéralisme. Il s’agit d’intégration forcée, purement et simplement, et l’intégration forcée est le résultat prévisible de la démocratie sociale où règne le principe un homme-une voix.
Abolir l’intégration forcée exige de combattre la démocratie sociale, pour finalement abolir le caractère public des décisions. Plus spécifiquement, le pouvoir d’inviter ou d’exclure doit être retiré aux hommes de l’État central pour être remis aux régions, provinces, départements, villes, villages, quartiers résidentiels et finalement aux propriétaires privés et à leurs associations volontaires. On atteint ces objectifs par la décentralisation et la sécession (l’une et l’autre par essence contraires à la démocratie sociale et à la règle majoritaire).
On serait par conséquent bien engagé dans la voie d’une restauration de la liberté d’association et d’exclusion qui procède de l’idée libérale et de l’institution de la propriété privée, et une bonne partie des conflits qui naissent actuellement de l’intégration forcée disparaîtraient si seulement les villes et villages pouvaient, et voulaient faire ce qu’ils faisaient tout naturellement bien avant dans le XIXe siècle en Europe et aux États-Unis :
Afficher des pancartes énonçant les conditions d’entrée dans la ville (pas de mendiants, ou de clochards, ou de vagabonds, mais aussi pas de Musulmans, d’Hindous, Juifs, Catholiques, etc.) ; chasser comme contrevenant quiconque ne répond pas aux conditions affichées ; et résoudre la question de la naturalisation à la manière suisse, où ce sont les assemblées locales, et non le gouvernement central, qui décident qui peut, ou ne peut pas devenir citoyen.
Que doit-on espérer et prôner comme politique d’immigration correcte, aussi longtemps que l’État central démocratique existe toujours et qu’il s’arroge avec succès le pouvoir d’imposer une politique uniforme d’immigration ? La meilleure que l’on puisse espérer va contre la nature de la démocratie, et n’a donc pas beaucoup de chances d’arriver : c’est que les dirigeants démocratiques se conduisent comme s’ils étaient personnellement propriétaires du pays, comme s’ils avaient à décider qui admettre et qui exclure dans leur propre propriété privée (dans leur propre maison même).
Cela signifie pratiquer une politique de discrimination extrême : de stricte discrimination en faveur de ceux qui présentent les plus grandes qualités humaines d’expertise, de caractère et de compatibilité culturelle.
Plus spécifiquement, cela veut dire que l’on distingue strictement entre les citoyens (les immigrés naturalisés) et les étrangers résidant, en excluant ces derniers de tout avantage social. Cela signifie exiger, pour l’acquisition du statut de résident étranger aussi bien que celui de citoyen, le parrainage personnel d’un citoyen résidant, se portant garant pour toute atteinte à la propriété causée par l’immigrant.
Cela implique d’exiger un contrat d’embauche en vigueur avec un citoyen résidant ; pour les deux catégories, en outre, mais particulièrement celle de la citoyenneté, cela implique que l’immigrant doit présenter non seulement une connaissance de [notre] langue mais encore des capacités intellectuelles générales supérieures (au-dessus de la moyenne) et des qualités de caractère compatibles avec notre système de valeurs, avec pour résultat prévisible une tendance systématique à favoriser l’immigration des Européens.
©Hans Hermann HOPPE 1995
M. François Guillaumat a produit pour le Lien légitimiste la traduction de cet article de Hoppe dont un original, paru chez le Rockford Institute en 1995 sous le titre Free Immigration or Forced Integration, fut repris par Lew Rockwell en 1999. Que François Guillaumat en soit remercié. Le découpage en sept sections est celui de l’original Rockwell. Ce texte a donc paru avec tout son appareil critique dans le n°62 du Lien légitimiste (mars-avril 2015) et a fait l'objet d'un tiré-à-part intégral à l'entête du Lien. On peut l'obtenir en version électronique sous format PDF par simple demande :
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