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Trooping The Colour and Brexit

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Quand le roi Louis-le-Grand disparut, la nouvelle courut le monde et quelques semaines après atteignit la cour impériale du Grand Tsing en ces termes : « Le Roi est mort ! ». Il en ira de même quand Elizabeth II d'Angleterre trépassera. Le message que « La Reine est morte !» parviendra dans toutes les chancelleries de la planète et personne n'osera demander : qui donc ? Elle est l'incarnation la plus aboutie, la plus inoxydable de la fonction. L'admirer dans son tailleur et chapeau vert fluorescent présider au Trooping The Colour de son 90è anniversaire, l'œil amusé, le sourire facile, laisse comprendre son éternité à la tête du Royaume Uni et du Commonwealth. Que pense-t-elle de la rupture géopolitique proposée aux nations britanniques ?

On l'avait dit réticente à l'amarrage européen, elle qui fut dès sa prime jeunesse appelée à régner sur un empire mondial. Aliéner les valeurs immortelles de la gent anglaise aux intérêts des boutiquiers rhénans*, telle que se dessine la marche à la fédération continentale, ne doit pas l'emballer. Même si l'entêtement des chiffres privilégie une continuation des relations les plus étroites avec la technocratie bruxelloise, même si la City de Londres vote pour l'Union le 23 juin, l'avenir grisâtre de cette Europe mercantile et maçonnique, enferrée dans la propagande du bonheur total à sa manière exclusive, ferait douter même de l'existence de Dieu ! L'Europe n'a pas d'âme, on le voit chaque jour un peu plus.

La bagarre est réelle en Grande Bretagne entre les deux camps et la fracture pourrait être double en cas de succès même mince du Brexit, l'Ecosse négociant alors son indépendance. Mais si l'on sort le nez des affaires européennes pour regarder au-dessus des lendemains qui chantent on s'aperçoit que le monde en projet n'est plus trop dans ces mammouths non manœuvrables que sont les vieux empires revenus mais dans le Sénat galactique d'unités moyennes agrégeant leurs intérêts à la carte quand aura été établie une contrainte générale de sûreté des nations. Stratégiquement l'Europe est pataude, empêtrée, divisée, peu sûre. En l'état c'est un boulet.

L'avenir est à la liberté de création. Il se fonde sur le génie propre à l'espèce humaine qui défie les projections des instituts subventionnés et crée la surprise à chaque génération. C'est Elon Musk qui programme des missions martiennes sur fonds privés, après avoir reproduit grandeur nature la fusée de Tintin qui atterrit sur ses réacteurs dans un mouchoir de poche. Ce ne sont ni la NASA ni les Chinois ses concurrents, mais d'autres pionniers aussi gonflés que lui, comme Richard Branson ! Aussi je suis loin d'acheter les calculs catastrophiques ou triomphants des think tanks, repris par tous les éditocrates de la planète en mal de réflexion personnelle. Si le Brexit est une libération de la créativité, la Grande Bretagne y gagnera beaucoup, tandis que nous nous enfermerons derrière les remparts de notre modèle social en décomposition ! Nos génies prendront le train ! Quel est d'ailleurs le Projet européen, au bénéfice des Européens ?

L'Union européenne est à la croisée des chemins mais campe au carrefour depuis trop longtemps pour emporter l'enthousiasme des peuples et de leurs (vraies) élites. Après le référendum britannique, quel qu'en soit le résultat, rien ne sera plus pareil : l'Union européenne sera discutée dans tous les compartiments du jeu par d'un côté les atlantistes libéraux, et de l'autre les socialistes étatistes. Et cette guerre intestine durera longtemps jusqu'à l'improbable métamorphose des institutions fédérales en des cadres de développement intellectuel et matériel respectables, ce qu'elles ne sont pas aujourd'hui, trop impliquées dans le règlement minutieux des détails de la production, dans la normalisation des mœurs individuelles sur un modèle non naturel, cachant son impotence par l'accumulation de vaines conférences internationales comme la dernière à Paris voulant relancer la paix en Palestine entre ennemis irréconciliables.

En fait l'Union est devenue intrusive et son arrogance vis à vis des Anglais cache mal son dépit de ne pas être prise au sérieux par un peuple à forte identité nationale. C'est peut-être la raison des aigreurs de la Commission : le mépris qu'elle suscite. Alors elle les menace !

En attendant le 23 juin, saluons les couleurs britanniques. Voici un document Pathé de 1938 trouvé chez Youtube. Deux ans plus tard, cette nation, seule au monde, allait résister au plus mortel des défis et survivre. On comprend qu'elle n'accepte pas d'être gouvernée depuis Francfort-sur-le-Main, pis encore depuis Berlin ! Elle pourrait bien "survivre" une seconde fois.



Do God Save The Queen !

 

(*) Même si Elizabeth et Philip ont une ascendance allemande marquée, elle, des Saxe-Cobourg Gotha, lui par les Hesse Battenberg


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