A l'occasion d'une recension très travaillée du bouquin de Guennaël de Pinieux Voter : piège ou devoir ?(Chiré 2016), Gérard de Villèle achève son analyse par un appel à s'abstenir en ces termes :
Dans un autre billet publié par La Couronne.org, Guy Adain de son côté achève son rêve de restauration sur un appel au vote blanc :
C'est tout le problème ! Combien de déçus, d'écœurés ont caressé l'espoir que les bataillons d'abstentionnistes, blancs ou nuls coucheraient au fossé les bataillons de la Prébende républicaine ! C'est sans compter avec le défaut d'amour-propre des politiciens parvenus aux affaires qui ne seront saisis d'aucun ridicule même si la participation des masses laborieuses et démocratiques descendait à vingt pour cent. Ce cinquième du corps électoral inscrit ferait encore neuf millions de suffrages qui seraient revendiqués comme un sondage géant bien meilleur que le sondage à mille-sur-quotas des instituts éponymes, et plus pervers encore, on proclamerait les résultats obtenus comme l'expression démocratique des seuls véritables citoyens, les abstenants étant voués à la géhenne des factieux, fachistes, sociopathes et autres tordus sans intérêt.
Ce n'est pas en retenant son vote qu'on peut marquer des points ; mais en retenant l'impôt. Raymond Barre , qui avait vécu les années poujadistes comme professeur d'économie politique, avait mesuré les effets de la grève de l'impôt des indépendants en 1953. Elle avait impliqué soixante départements jusqu'à faire redouter une jacquerie fiscale généralisée. L'effet immédiat fut la difficulté rencontrée par les trésoriers-payeurs généraux pour virer les traitements des fonctionnaires de leur département et ceux donc des forces de l'ordre. Il en parlait encore lorsque, maire de Lyon, il dénonçait la politique de pression fiscale du cabinet Jospin en 1997 et 98 et annonçait la révolte. L'alarme conduisit aux allègements fiscaux de 1999 et 2000. Barre savait qu'envoyer la gendarmerie mobile contre l'émeute urbaine ou les manifestations paysannes était assez facile. Mais faire marcher la territoriale pour percevoir de force les contributions directes chez le particulier ou le commerçant de quartier n'était pas imaginable. La Ferme d'antan était terminée.
Certes, on ne peut pas s'insurger sur tout le territoire au jour J, heure H. Il suffit de partir d'un point sensible, comme les Bonnets Rouges bretons le firent contre les portiques d'écotaxe de la péninsule, puis d'étendre l'insurrection en tache d'encre (l'huile est trop lente). La seule parade organisée d'un gouvernement menacé est de décréter préalablement le prélèvement à la source des impôts sur le revenu (CQFD!) et pour le reste, le prélèvement bancaire d'autorité après avoir mis les banques au garde-à-vous. Sauf que les impôts locaux, de plus en plus importants par la défaisance des responsabilités de l'Etat central, échappent à cette forme de séquestre qui ne dit pas son nom, tout comme les taxes à la valeur ajoutée qui, suivant les fluctuations des activités d'assiette, doivent être déclarées mensuellement et réglées à l'initiative des redevables. Le champ libre contient aussi les droits en tout genre perçus tout au long de la vie fiscale du contribuable. Nul doute que la chose soit étudiée de près par l'Administration. Nul doute que la vieille Anarchie s'en soit déjà saisie.
Et justement : selon eux, les limites de l'exercice appartiennent à la forme de l'organisation des luttes. Au chapitre "En Retour" de L'Insurrection qui vient il est dit qu'il n’y a pas à s’engager dans tel ou tel collectif citoyen, dans telle ou telle impasse d’extrême gauche, dans la dernière imposture associative. Toutes les organisations qui prétendent contester l’ordre présent ont elles-mêmes, en plus fantoche, la forme, les mœurs et le langage d’États miniatures. Toutes les velléités de «faire de la politique autrement» n’ont jamais contribué, à ce jour, qu’à l’extension indéfinie des pseudopodes étatiques.
Nous sommes prévenus qu'il va nous falloir inventer un truc, à moins d'aller voter finalement pour le moins mauvais des candidats... ou le moins bon de nos adversaires à la primaire de la Belle Alliance Populaire ! Quel est donc le pire candidat socialiste qui fera le lit de Sens Commun ?
«...face aux élections dans le cadre républicain, il n’y a qu’une décision à prendre : grossir le camp des abstentionnistes et le revendiquer à temps et à contre temps, pour tous les scrutins quels qu’ils soient. À force d’être le premier parti de France, l’on finira bien par représenter un chiffre qui rendra inéligible tous les candidats... C’est aussi cela l’Espérance ! mais, il faut figurer sur les listes électorales et s’y inscrire.» (Le Lien légitimiste n°72 - abonnement électronique à 10 euros/an-120 pages).
Dans un autre billet publié par La Couronne.org, Guy Adain de son côté achève son rêve de restauration sur un appel au vote blanc :
« La Démocratie a au moins cet avantage : Le Peuple peut se débarrasser légalement de tous ces importuns, encombrants politiciens qui ne briguent qu’une place au château de l’Élysée ! Un vote blanc, Non à tous, massif, nous libérerait de cette caste de nantis et de leurs sbires. Voilà qui donnerait à réfléchir et préparerait les esprits à l’organisation d’un scrutin plus sérieux.»
Slogan anarchiste |
Ce n'est pas en retenant son vote qu'on peut marquer des points ; mais en retenant l'impôt. Raymond Barre , qui avait vécu les années poujadistes comme professeur d'économie politique, avait mesuré les effets de la grève de l'impôt des indépendants en 1953. Elle avait impliqué soixante départements jusqu'à faire redouter une jacquerie fiscale généralisée. L'effet immédiat fut la difficulté rencontrée par les trésoriers-payeurs généraux pour virer les traitements des fonctionnaires de leur département et ceux donc des forces de l'ordre. Il en parlait encore lorsque, maire de Lyon, il dénonçait la politique de pression fiscale du cabinet Jospin en 1997 et 98 et annonçait la révolte. L'alarme conduisit aux allègements fiscaux de 1999 et 2000. Barre savait qu'envoyer la gendarmerie mobile contre l'émeute urbaine ou les manifestations paysannes était assez facile. Mais faire marcher la territoriale pour percevoir de force les contributions directes chez le particulier ou le commerçant de quartier n'était pas imaginable. La Ferme d'antan était terminée.
Certes, on ne peut pas s'insurger sur tout le territoire au jour J, heure H. Il suffit de partir d'un point sensible, comme les Bonnets Rouges bretons le firent contre les portiques d'écotaxe de la péninsule, puis d'étendre l'insurrection en tache d'encre (l'huile est trop lente). La seule parade organisée d'un gouvernement menacé est de décréter préalablement le prélèvement à la source des impôts sur le revenu (CQFD!) et pour le reste, le prélèvement bancaire d'autorité après avoir mis les banques au garde-à-vous. Sauf que les impôts locaux, de plus en plus importants par la défaisance des responsabilités de l'Etat central, échappent à cette forme de séquestre qui ne dit pas son nom, tout comme les taxes à la valeur ajoutée qui, suivant les fluctuations des activités d'assiette, doivent être déclarées mensuellement et réglées à l'initiative des redevables. Le champ libre contient aussi les droits en tout genre perçus tout au long de la vie fiscale du contribuable. Nul doute que la chose soit étudiée de près par l'Administration. Nul doute que la vieille Anarchie s'en soit déjà saisie.
Et justement : selon eux, les limites de l'exercice appartiennent à la forme de l'organisation des luttes. Au chapitre "En Retour" de L'Insurrection qui vient il est dit qu'il n’y a pas à s’engager dans tel ou tel collectif citoyen, dans telle ou telle impasse d’extrême gauche, dans la dernière imposture associative. Toutes les organisations qui prétendent contester l’ordre présent ont elles-mêmes, en plus fantoche, la forme, les mœurs et le langage d’États miniatures. Toutes les velléités de «faire de la politique autrement» n’ont jamais contribué, à ce jour, qu’à l’extension indéfinie des pseudopodes étatiques.
Nous sommes prévenus qu'il va nous falloir inventer un truc, à moins d'aller voter finalement pour le moins mauvais des candidats... ou le moins bon de nos adversaires à la primaire de la Belle Alliance Populaire ! Quel est donc le pire candidat socialiste qui fera le lit de Sens Commun ?