Par la destruction systématique de ses références de base et l'attaque en règle de sa magistrature par les factieux, le régime est en échec. La rencontre d'un homme et d'un peuple posant ensemble la clef de voûte de la République est devenue le champ clos des combats partisans au bénéfice des intérêts de chaque clan. Le duel n'est pas au premier sang mais à la mort du premier tombé. La constitution gaullienne s'est gauloisée. Ce billet est dans la veine des deux articles précédents donnés au lien légitimiste Déboisement des impétrants du 2/01/17 sur RA, Purges démocratiques du 27/2/17.
En fait c'est toute la logique monarchiste de cette constitution qui est combattue. A preuve s'il en est besoin la promotion d'une VIè République par l'extrême gauche jurassique, qui est une resucée de la IVè avec des socles partisans rénovés et puissants, capables de dompter l'anarchie générale de la démocratie directe, les responsabilités confiées à l'Etat s'accroissant encore.
La Constitution gaullienne de 1958 prend sa source dans les chartes post-révolutionnaires qui reconnaissaient la force de l'exécutif d'Ancien régime, tempérée par la construction des lois en dehors de lui par les représentants de la Nation. Tout l'art de l'exercice étant concentré dans les rapports entre exécutif et législatif. Après la dégradation de la III° République fondée sur les lois constitutionnelles de 1875 qui aboutit à la décapitalisation des années 30 et à l'humiliation de 1940, ce qui signa le déclassement définitif du pays, vint la gangrénisation de la IV° République par une classe politique avide de privilèges et d'emplois pérennes protégés au tour de manège. Les apparatchiks des partis politiques gouvernaient les Chambres qui elles-mêmes faisaient danser les patins d'un pouvoir éphémère. L'important était d'y défiler et de placer du monde dans l'administration. Ce n'est pas tant l'hypothétique projet d'une restauration monarchique qui présida à la rénovation des fonctions exécutives par le général De Gaulle et son comité d'experts que le sauvetage d'une nation à la dérive (financière et morale) qui prenaient ses ordres partout sauf à Paris.
L'élection du président par tout le peuple convoqué aux urnes remplacerait le sacre de Reims ou le pavois gaulois, mais dans la première mouture de la constitution on ménagea le Parlement et les partis en leur laissant cette fonction élective, jusqu'en 1962. A partir de là, le monarque-président fit tourner le régime et les couacs furent arbitrés par le suffrage universel en élections générales ou par référendum.
Mais le principe démocratique du Nombre et l'antagonisme des intérêts sociaux eurent vite plié la belle épure, la majorité d'une voix n'ayant en tête que de brimer la minorité et lui imposer son projet et son rythme. Pour y aboutir, il n'est pas de manière plus efficace que de créer des partis puissants et fortunés, capables de communication universelle à travers des organes de large propagande. A tel point que les douze derniers mois de ce quinquennat d'antologie viennent de nous montrer que ce ne sont plus les candidats qui candidatent mais les partis qui le font à leur place, les candidats n'étant que des jockeys. Des partis répertoriés sur le spectre politique français, aucun n'a pu engager dans la course son président ou premier secrétaire, sauf le petit Parti de Gauche à travers une alliance corne-cul avec le Parti communiste, et à côté de lui le Front Le Pen national. Mais les partis structurant la législature, PCF, PS, EELV, MODEM, UDI, LR n'ont pas présenté leurs chefs qui s'appellent Laurent, Cambadélis, Cormant, Bayrou, Lagarde et Sarkozy, préférant masquer leurs disputes internes dans des sweepstakes spectaculaires sur lesquels le bon peuple pourrait parier. Après le résultat des courses, en général, la course est fini et on quitte les tribunes pour rejoindre les autobus. La moitié des électeurs ne sait pas où aller, pour qui ils iront voter, on ne compte pas ceux qui ne comptent pas se rendre aux urnes, ils sont au moins autant !
L'électeur cœur-à-gauche ne comprend rien au programme fumeux de Benoît Hamon et se méfie des hystéries mélenchonniennes qui brassent tant de milliards. Il est séduit par Emmanuel Macron, le Trudeau français, malgré la ruée des riches soutiens de tous bords qui ressemble à la ruée vers l'or du Klondike. Il aime tout le monde et va guérir les écrouelles. L'électeur cœur-à-droite est désorienté par le naufrage personnel de François Fillon et trouve son programme nécessaire au pays mais herculéen. La crise interne aux Républicains révèle des haines recuites insurmontables dans ce syndicat de sortants qui pourrait bien perdre une élection imperdable avec un minimum de bon sens. La machine à perdre est une fabrication de droite. Les déçus de tout mais pas encore assez pour rester chez eux ont envie de casser la baraque en portant le nouveau Front national au pouvoir, quoiqu'il en coûte aux autres et parfois à eux-mêmes tant ils ont peu ! Et tous montrent les dents, se préparent à l'affrontement verbal puis moins verbal, carrément physique si les éditocrates poussent à la roue. Le marais centriste compte ses sous et achète des horaires d'avion.
Le problème est qu'il nous faut dans deux mois désigner un président de cette République par la voie constitutionnelle, et que la guerre de chaque parti contre tous les autres tourne au vacarme, à la foire d'empoigne, coups bas, saloperies et trahisons font la une. La constitution dans sa lettre et sa jurisprudence ont donné tout pouvoir au chef exécutif français qui est le plus puissant d'Europe, sur le papier. Et on joue l'emploi suprême de la façon la plus misérable qui soit jusqu'à mettre dans les lucarnes bleues des bouffons qui ne feraient pas cent sous de recettes au kiosque de Guignol. Effarés du désordre au parfum d'émeutes que le pouvoir agonisant laisse flotter dans les villes, les gens en ont marre ! C'est le moment, c'était l'instant.
Plus que jamais l'épure monarchique est pertinente. Elle sacralise la pointe de la pyramide, pérennise les pouvoirs du domaine régalien jusqu'à l'ultima ratio regum et laisse au populaire la dispute subalterne des chefs de village. Il faudrait que l'offre monarchiste soit d'actualité. Personne d'initié aux complications du modèle ne l'avance aujourd'hui pour qu'elle soit entendue par le plus grand nombre. Si tout désespoir en politique est une sottise absolue (Ch.Maurras), l'impréparation chronique du mouvement en est une autre sinon pire. Ce n'est plus le moment de jeter la pierre à quiconque pour ce vide politique et médiatique, mais peut-être que quelqu'un disposant de l'intelligence et des moyens nécessaires à concrétiser et promouvoir le concept pourrait sérieusement s'y mettre. Pour dans dix ans ? Ce serait une première dans le Landerneau royaliste : un projet concret à feuilleter !
En fait c'est toute la logique monarchiste de cette constitution qui est combattue. A preuve s'il en est besoin la promotion d'une VIè République par l'extrême gauche jurassique, qui est une resucée de la IVè avec des socles partisans rénovés et puissants, capables de dompter l'anarchie générale de la démocratie directe, les responsabilités confiées à l'Etat s'accroissant encore.
La Constitution gaullienne de 1958 prend sa source dans les chartes post-révolutionnaires qui reconnaissaient la force de l'exécutif d'Ancien régime, tempérée par la construction des lois en dehors de lui par les représentants de la Nation. Tout l'art de l'exercice étant concentré dans les rapports entre exécutif et législatif. Après la dégradation de la III° République fondée sur les lois constitutionnelles de 1875 qui aboutit à la décapitalisation des années 30 et à l'humiliation de 1940, ce qui signa le déclassement définitif du pays, vint la gangrénisation de la IV° République par une classe politique avide de privilèges et d'emplois pérennes protégés au tour de manège. Les apparatchiks des partis politiques gouvernaient les Chambres qui elles-mêmes faisaient danser les patins d'un pouvoir éphémère. L'important était d'y défiler et de placer du monde dans l'administration. Ce n'est pas tant l'hypothétique projet d'une restauration monarchique qui présida à la rénovation des fonctions exécutives par le général De Gaulle et son comité d'experts que le sauvetage d'une nation à la dérive (financière et morale) qui prenaient ses ordres partout sauf à Paris.
L'élection du président par tout le peuple convoqué aux urnes remplacerait le sacre de Reims ou le pavois gaulois, mais dans la première mouture de la constitution on ménagea le Parlement et les partis en leur laissant cette fonction élective, jusqu'en 1962. A partir de là, le monarque-président fit tourner le régime et les couacs furent arbitrés par le suffrage universel en élections générales ou par référendum.
Mais le principe démocratique du Nombre et l'antagonisme des intérêts sociaux eurent vite plié la belle épure, la majorité d'une voix n'ayant en tête que de brimer la minorité et lui imposer son projet et son rythme. Pour y aboutir, il n'est pas de manière plus efficace que de créer des partis puissants et fortunés, capables de communication universelle à travers des organes de large propagande. A tel point que les douze derniers mois de ce quinquennat d'antologie viennent de nous montrer que ce ne sont plus les candidats qui candidatent mais les partis qui le font à leur place, les candidats n'étant que des jockeys. Des partis répertoriés sur le spectre politique français, aucun n'a pu engager dans la course son président ou premier secrétaire, sauf le petit Parti de Gauche à travers une alliance corne-cul avec le Parti communiste, et à côté de lui le Front Le Pen national. Mais les partis structurant la législature, PCF, PS, EELV, MODEM, UDI, LR n'ont pas présenté leurs chefs qui s'appellent Laurent, Cambadélis, Cormant, Bayrou, Lagarde et Sarkozy, préférant masquer leurs disputes internes dans des sweepstakes spectaculaires sur lesquels le bon peuple pourrait parier. Après le résultat des courses, en général, la course est fini et on quitte les tribunes pour rejoindre les autobus. La moitié des électeurs ne sait pas où aller, pour qui ils iront voter, on ne compte pas ceux qui ne comptent pas se rendre aux urnes, ils sont au moins autant !
L'électeur cœur-à-gauche ne comprend rien au programme fumeux de Benoît Hamon et se méfie des hystéries mélenchonniennes qui brassent tant de milliards. Il est séduit par Emmanuel Macron, le Trudeau français, malgré la ruée des riches soutiens de tous bords qui ressemble à la ruée vers l'or du Klondike. Il aime tout le monde et va guérir les écrouelles. L'électeur cœur-à-droite est désorienté par le naufrage personnel de François Fillon et trouve son programme nécessaire au pays mais herculéen. La crise interne aux Républicains révèle des haines recuites insurmontables dans ce syndicat de sortants qui pourrait bien perdre une élection imperdable avec un minimum de bon sens. La machine à perdre est une fabrication de droite. Les déçus de tout mais pas encore assez pour rester chez eux ont envie de casser la baraque en portant le nouveau Front national au pouvoir, quoiqu'il en coûte aux autres et parfois à eux-mêmes tant ils ont peu ! Et tous montrent les dents, se préparent à l'affrontement verbal puis moins verbal, carrément physique si les éditocrates poussent à la roue. Le marais centriste compte ses sous et achète des horaires d'avion.
Le problème est qu'il nous faut dans deux mois désigner un président de cette République par la voie constitutionnelle, et que la guerre de chaque parti contre tous les autres tourne au vacarme, à la foire d'empoigne, coups bas, saloperies et trahisons font la une. La constitution dans sa lettre et sa jurisprudence ont donné tout pouvoir au chef exécutif français qui est le plus puissant d'Europe, sur le papier. Et on joue l'emploi suprême de la façon la plus misérable qui soit jusqu'à mettre dans les lucarnes bleues des bouffons qui ne feraient pas cent sous de recettes au kiosque de Guignol. Effarés du désordre au parfum d'émeutes que le pouvoir agonisant laisse flotter dans les villes, les gens en ont marre ! C'est le moment, c'était l'instant.
Plus que jamais l'épure monarchique est pertinente. Elle sacralise la pointe de la pyramide, pérennise les pouvoirs du domaine régalien jusqu'à l'ultima ratio regum et laisse au populaire la dispute subalterne des chefs de village. Il faudrait que l'offre monarchiste soit d'actualité. Personne d'initié aux complications du modèle ne l'avance aujourd'hui pour qu'elle soit entendue par le plus grand nombre. Si tout désespoir en politique est une sottise absolue (Ch.Maurras), l'impréparation chronique du mouvement en est une autre sinon pire. Ce n'est plus le moment de jeter la pierre à quiconque pour ce vide politique et médiatique, mais peut-être que quelqu'un disposant de l'intelligence et des moyens nécessaires à concrétiser et promouvoir le concept pourrait sérieusement s'y mettre. Pour dans dix ans ? Ce serait une première dans le Landerneau royaliste : un projet concret à feuilleter !
Sources :
- Logiques cachées de la cinquième constitution d'Olivier Duhamel
- Naissance de la Constitution de 1958 par Raymond Janot