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Rétro Flash !!!

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Treize-mai !

Ce jour restera pour les gens de ma génération celui du coup d'Etat d'Alger pour sauver l'Algérie alors française. Que n'avons-nous réussi ! Quelque soit son statut aujourd'hui, l'Algérie serait à parité avec l'Espagne. Au lieu de quoi elle a perdu soixante ans dans le non-développement et l'assèchement de la rente saharienne, pour finir maintenant fracturée en tous sens par une ploutocratie de parvenus sans aveu.

Dans mon entourage, à l'école, dans ma ville, les réactions étaient favorables au putsch, le régime ultra-parlementaire ayant montré une usure rapide au seuil de la supercherie démocratique : plus personne ne faisait confiance à la classe politique, suppléée heureusement par la haute administration qui avait ramassé le pouvoir dans le ruisseau ! L'opinion ne se divisa que lorsque apparut le général De Gaulle dont on se souvenait non pas du rôle historique à Londres mais de la remise aux communistes de pans entiers de l'Etat à la Libération. L'affaire ressembla alors à un 18-Brumaire, mais bon, s'il fallait en passer par là pour sortir toute cette merde des Chambres... la population embraya.

Les gens de la rue ignoraient les problèmes que les analyses des événements d'Algérie dévoilèrent plus tard. On ignorait la répression de Sétif le même jour que la Victoire sur l'Allemagne. L'important était de pacifier de force nos trois départements et de donner la citoyenneté française à tous les habitants du territoire. Il y eut beaucoup de générosité à ce moment-là. Les gens en métropole encaissaient le concept d'une Algérie française intégrée, une métropole symétrique de la rive sud à parité de niveau de vie bientôt. Cela ne dura pas. L'Etat français était assez pourri pour que les gaullistes en prennent toutes les manettes et obéissent aux visions du Général.

Plus tard, j'aurais l'honneur de manœuvrer avec des anciens du 7è RTA passés par l'indigénat, et recevrais la confirmation qu'une Algérie française eut été possible. Dans ma vie professionnelle aussi, j'ai eu à faire confiance à des Algériens sans jamais m'en plaindre. Au lieu de quoi, les jeunes générations d'aujourd'hui n'ont pour projet indépassable que l'émeute ou l'exil alors que les ressources sont bien là !

C'est l'occasion de rééditer quelques commentaires d'Algériens sur cette période, réactions collectées il y a neuf ans par Jacques Guillemain pour le site 33.royaliste (clic) :

- « S’il est en Algérie, un domaine où l’effort de la France ne se discute pas, c’est bien le domaine de l’enseignement. On peut et on doit dire que l’école a été un succès certain. Les vieux maîtres, les premiers instituteurs ont apporté toute leur foi pédagogique sans arrière pensée et leur influence a été extrêmement heureuse » (Abderhamane Fares, instituteur)
- « La scolarisation française en Algérie, a fait faire aux Arabes un bond de mille ans » (Belkacem Ibazizen, conseiller d’Etat)
- « Trente ans après l’indépendance nous voilà ruinés avec plus de nostalgiques que le pays comptait d’habitants et plus de rapetoux qu’il n’abritait de colons »…
- « Beaucoup d’Algériens regrettent le départ des pieds-noirs, s’ils étaient restés, nous aurions peut-être évité cette tragédie » (Boualam Sansal, écrivain)
- « En un siècle, à force de bras, les colons ont, d’un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul l’amour pouvait oser pareil défi… Quarante ans est un temps honnête, ce que nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous qui sommes ses enfants » (Boualam Salam)
- « Dire que du temps des Français, ici c’était un jardin » (Aït Ahmed, ex-leader FLN)
- « L’œuvre de la France est admirable ! Si la France était restée 20 ans de plus elle aurait fait de l’Algérie l’équivalent d’un pays européen » (un ministre syrien à Ferhat Abbas au cours d’une visite à Alger)
- « Je ne pardonnerai jamais à la France d’avoir quitté l’Algérie » (une Algérienne à Chirac lors d’un bain de foule)
- « Si les pieds-noirs n’étaient pas partis en masse, l’Algérie ne serait peut-être pas dans l’état désastreux dans lequel elle se trouve… Franchement on pourrait presque leur en vouloir » (Malika Boussouf, journaliste)
- « A son indépendance, nul pays extérieur au monde occidental, Japon et Afrique du Sud exceptés, ne disposait d’une infrastructure aussi développée que celle de l’Algérie » (Bechir Ben Yahmed, directeur de Jeune Afrique)
- « La France a commis un crime. Elle a livré le peuple algérien aux tueurs et assassins ». (Ferhat Abbas, maurrassien, à la fin président sans pouvoir du GPRA), et un dernier entendu par le Piéton du roi lors de la visite précitée de Chirac venant d'un gamin de la Casbah d'Alger interviewé par FR2 :
- « Mais pourquoi De Gaulle, il nous a abandonnés ? »


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