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Viva, viva la revolución !

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Maître Le Chon
Quand j'écoute les divagations simplistes des porte-voix de La France Insoumise sous virements mensuels, je me dis que quand ces gens accèdent, la démocratie n'est que le gouvernement des idiots par les malins. Du moins à l'étage régalien de nos sociétés complexes ! L'époque moderne a fait faire un bon en arrière considérable à la démocratie avec le concours zélé et parfois sanglant des intéressés. Alors que les temps anciens réglaient les espaces de proximité par les débats et les décisions majoritaires - Royal-Artillerie s'en est fait l'écho dans ses billets sur la baronnie d'Hierle (même libellé) - la réorganisation a supprimé cet étage démocratique au bénéfice prétendu de l'efficacité en déportant débats et décisions au plan national, à un niveau que le vulgum pecus ne peut atteindre et comprendre. Ainsi, privé de son mot à dire au plan communal, on l'invite à jouer au sweepstake national comme aux courses. C'est tragique pour la vie de nos sociétés, et risible de savoir qu'elles comptent une majorité de cons.

Comme le rappelle le GAR dans un article récent sur la démocratie médiévale (clic), Dans les solides communautés du Midi, riches de leurs traditions médiévales, on se réunissait à la maison de ville, sous la présidence des consuls. Ailleurs, la séance se tenait à « la porte et principale entrée » de l’église et l’on peut encore voir, dans certains villages, le porche garni de bancs de pierre qui servaient à cet usage…L’assemblée jouissait d’une très large liberté, même lorsqu’elle était présidée par les officiers seigneuriaux. C’est elle qui prenait toutes les décisions importantes pour la vie de la communauté, qui élisait ses représentants et ses agents…De même, l’assemblée était consultée sur toutes les affaires concernant la communauté : érection d’une justice seigneuriale nouvelle, transfert du revenu de la cure, création d’un marché, rédaction des coutumes. » On y discutait de tout, impôts, exemptions, droits et privilèges communautaires (en fait tous possédaient des privilèges dans l’ancienne France), choix du maître d’école, aménagement et constructions… Les pauvres avaient des droits : glanage et usage des chaumes après les récoltes, utiliser les biens communaux, etc… On partageait les tâches de la vie communautaire pour le bonheur de tous. De nos jours, les administrés sont convoqués une fois tous les six ans sur un programme purement électoral et n'ont aucun moyen non violent de s'opposer à la politique et aux caprices du charmant candidat qu'ils se sont choisi et qui a muté en petit satrape. Cette amère réflexion ne s'applique pas aux villages où l'on tient encore des fourches dans les remises.

Ainsi endette-t-on jusqu'au cou des communes pour la "gloire" bétonnière des édiles, ces grands développeurs sans qui la France manquerait de rond-points, les dits-connards payant souvent dans les conurbations leur taxe foncière et d'habitation ailleurs que dans la commune qu'ils administrent. Trop de proximité nuit à la sécurité du sommeil. Enfin chacun de nous a son propre exemple sous les yeux. Ma commune surendettée par des décennies de corruption se lance dans des travaux d'embellissements après consultation de trois pelés un tondu, sans doute exonérés de tout, pour faire des photos dans le journal municipal...

Dans ma région d'origine, au moyen-âge et pratiquement jusqu'à la mise au pas des mairies par Louis XIV, les "consuls" étaient élus pour un an et leurs biens séquestrés pour la durée du mandat en attente du quitus de gestion. Evidemment que ça ne pouvait plaire aux élites instruites qui leur ont succédé ! L'ouverture des emplois aux rusés et malins de la profession politique permit aussi l'accès des caisses aux voleurs. La presse regorge de ces méfaits, mais le citoyen lambda, addict au serrement de mains, en redemande et réélit les pourris à telle enseigne qu'on parle dans les milieux autorisés de blanchiment démocratique. Tu es un fils de pute mais à dix voix près, tu accèdes au procès en canonisation. Fabuleux système, bien adapté à notre époque de benêts et autres électeurs stupides.

C'est bien de révolution qu'il s'agit maintenant. Renverser les pôles ! Rouvrir la démocratie directe des étages de proximité et ôter au peuple incapable par nature le choix des politiques applicables aux ministères régaliens. Entre les deux, agglomérer des instances de compétences à plusieurs niveaux capables d'organiser les pouvoirs publics au bénéfice de tous et non seulement à celui de la caste protégée par les contributions des autres. Les chapitres non régaliens sont bien plus nombreux que les premiers et offriraient de nombreux débouchés à tous ceux qui savent et qui ont la fibre politique. Bien sûr le dispositif verserait au fossé la majeure partie de la classe politique actuelle qui n'a jamais travaillé en vrai, au mieux qui a ramé dans une administration dans des fonctions syndicales s'ils n'étaient pas détachés permanents dans un fromage républicain. Voulez-vous des noms ? Apportez les fléchettes, on lance sur la cible et on est sûr d'en avoir toujours un.

Remettre l'étage régalien entre les mains d'un monarque gouvernant en ses conseils, semblerait logique, si l'on croit du moins à l'avantage d'une professionnalisation des pouvoirs suprêmes ; la séquence des présidents-touristes de la Cinquième République m'y autorise. C'est donc bien une révolution. La question travaille certainement Emmanuel Macron tant le paysage socio-politique du pays est délabré et envahi de faisans !

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