Avant-propos
A raison, le gouvernement français a décidé de remiser cette relique du Grand Soir dans le placard à conneries. Quelques pays conservent encore cette punition à des motifs divers et spécifiques à leurs particularismes comme la Suisse qui en finance ses cantons, la Norvège immense et peu peuplée qui taxe à 1% les établissements de tous ordres, et le Lichtenstein qui en use comme révélateur statistique de son patrimoine en obligeant à déclaration pour taxer à 0,07% ! Rien à voir avec le système spoliatoire français à 1,50%. Une douzaine de grands pays ont supprimé cette incitation pressante à l'exil.
Le problème est que nos élites administratives sont dévorées par leur fine intelligence, comme s'en plaignait pour lui-même M. le ministre de l'Economie en campagne des primaires républicaines. Et plutôt que de dire "cessons l'ISF stupide !" on trie ! On trie ce que l'on pourrait conserver, ce qui chagrine, ce qui plaît moins, jusqu'à la politique d'amendements parlementaires qui va user du temps et l'ouvrage à l'envi. Le tohubohu a commencé pour ou contre les yachts et les lingots d'or, les Beechcraft et Falcon mais aussi sur la pierre-papier et la pierre-maçonne, franchises, progressivité et détails déclaratifs... le sac de nœuds dont la France est friande pour pouvoir rémunérer des contrôleurs qui insinuent partout le pouvoir pesant de l'Etat. Pourtant l'objet de la réforme est simple : faire venir en France des gens capables de gagner de l'argent par eux-mêmes ou en réunion et qui feront travailler du monde directement ou indirectement. Le nautisme est un bon exemple. Filière d'excellence française, elle emploie vingt mille personnes et exporte beaucoup, mais nous perdons tout l'aftermarket juteux au profit de l'Italie. Cesser de cibler les yachts ne pourraient être que bénéfique, cesser de cibler la richesse tout court, aussi. C'est à cet endroit du texte qu'on devrait placer l'appât des mouches au vinaigre ! Le manque à gagner par la suppression complète de l'ISF serait compensé et bien au-delà par une taxe générale sur la connerie socialiste.
Mais quand bien même ! Non seulement les gens riches ne reviendront pas pour les raisons citées plus bas, mais d'autres arrivés à maturité choisiront de partir au simple motif que, outre les complications fiscales et bureaucratiques d'une administration tsariste, toutes ces dispositions libératrices sont peu sûres et susceptibles d'être rapportées par une nouvelle majorité politique dans quatre ans. Le startupper français qui réussit à millions va immanquablement chercher la voie d'un salut fiscal certes, mais surtout celle d'un environnement plus favorable à son développement professionnel et au bien-être de sa famille. Riche ou pas encore, on ne remue pas sa vie d'un pays à l'autre chaque lustre. La France devra faire sur une décennie au moins la preuve de sa conversion à la norme libérale OCDE pour convaincre les gros cigares. Quand on suit les débats parlementaires, s'insinue le doute, un gros doute après bien sûr l'effarement de leur médiocrité.
Pourquoi la plupart des riches ne se refiscaliseront pas en France ?
Pour une raison trop simple pour monsieur Le Maire : parce qu'ils ont déjà fait leur vie ailleurs. Les conjoints sont installés, certains dans de vrais jobs qu'ils n'auront pas en France, les enfants sont intégrés dans les cursus scolaires et fréquentent des amis, les activités périphériques sont établies et goûtées. Et une fois l'an, la famille fait un saut en France pour voir et gâter les grands-parents, apprendre les tracasseries nouvelles que le gouvernement a inventées, faire connaître aux gamins comme il est beau le pays malgré les communistes et les "arabes", et repartir les valises pleines de pinard et de produits défendus comme le foie d'oie étranglée.
Si je dis cela sur la base de mon entourage familial et professionnel, je signale aux sceptiques que de grands patrons ont calté au su de tous avec femmes et enfants (comme Jean-Pascal Tricoire de Schneider Electric à Hong Kong). Et comme je le répète parfois (mais à mon âge j'y suis autorisé) aucun de mes potes expatriés n'est revenu à la fin, sauf un (1) appelé par un rêve paysan qui meubla ses nuits toute sa vie au fin fond des déserts pétroliers. Tous les autres ont fait souche, un peu comme ces Français de Louis XV, fatigués de leur condition, qui "disparaissaient" dans la grande plaine américaine en prenant squaw et papooses. Mais peut-être avons-nous dans les gênes cette facilité à nous intégrer partout ? Notre liste d'ermites est longue, celle de nos bâtards immense. Une race à part ? On trouve des Français (ou d'anciens Français) partout sur la planète (même en Papouasie), dans des petits ou grands bizness, qui ont pour la plupart d'entre eux le sourire. Leur parler de revenir déclenche d'irrésistibles fou-rires, je n'ai jamais eu d'arguments.
Royal-Artillerie avait prévu de faire pour ce lundi un "billet catastrophe" sur la marche à la falaise des lemmings catalans. Au risque de se tromper demain, nous avons jugé que les pouvoirs économiques régionaux ont amené les catalanistes à résipiscence par le départ de deux banques et l'abandon du port de Barcelone pour exporter les voitures Citroën de Saragosse, signaux déclencheurs d'un exode complet du CAC40 espagnol. S'en est mêlée l'Union européenne dans ses trois corps (CE, PE et BCE) qui ont exclu d'avance la République catalane qu'on allait retrouvée pendue au milieu de nulle part. Sont enfin apparues dimanche les manifestations monstres pour l'unité espagnole. La conjuration (selon Mario Vargas Llosa) se termine en eau de boudin, le mérite en revenant d'abord au sens du ridicule de M. Puigdemont et un peu au roi d'Espagne, bien secondé par la Cour constitutionnelle qui bloque toute issue extérieure au motif d'illégalité, et par les dispositions judicieuses prises par M. Rajoy pour vider la région de ses sièges sociaux importants ! Terminé pour nous. C'est donc sur une macronade que nous ouvrons le feu cette semaine puisqu'il s'agit de l'impôt sur la fortune.
A raison, le gouvernement français a décidé de remiser cette relique du Grand Soir dans le placard à conneries. Quelques pays conservent encore cette punition à des motifs divers et spécifiques à leurs particularismes comme la Suisse qui en finance ses cantons, la Norvège immense et peu peuplée qui taxe à 1% les établissements de tous ordres, et le Lichtenstein qui en use comme révélateur statistique de son patrimoine en obligeant à déclaration pour taxer à 0,07% ! Rien à voir avec le système spoliatoire français à 1,50%. Une douzaine de grands pays ont supprimé cette incitation pressante à l'exil.
Le problème est que nos élites administratives sont dévorées par leur fine intelligence, comme s'en plaignait pour lui-même M. le ministre de l'Economie en campagne des primaires républicaines. Et plutôt que de dire "cessons l'ISF stupide !" on trie ! On trie ce que l'on pourrait conserver, ce qui chagrine, ce qui plaît moins, jusqu'à la politique d'amendements parlementaires qui va user du temps et l'ouvrage à l'envi. Le tohubohu a commencé pour ou contre les yachts et les lingots d'or, les Beechcraft et Falcon mais aussi sur la pierre-papier et la pierre-maçonne, franchises, progressivité et détails déclaratifs... le sac de nœuds dont la France est friande pour pouvoir rémunérer des contrôleurs qui insinuent partout le pouvoir pesant de l'Etat. Pourtant l'objet de la réforme est simple : faire venir en France des gens capables de gagner de l'argent par eux-mêmes ou en réunion et qui feront travailler du monde directement ou indirectement. Le nautisme est un bon exemple. Filière d'excellence française, elle emploie vingt mille personnes et exporte beaucoup, mais nous perdons tout l'aftermarket juteux au profit de l'Italie. Cesser de cibler les yachts ne pourraient être que bénéfique, cesser de cibler la richesse tout court, aussi. C'est à cet endroit du texte qu'on devrait placer l'appât des mouches au vinaigre ! Le manque à gagner par la suppression complète de l'ISF serait compensé et bien au-delà par une taxe générale sur la connerie socialiste.
Mais quand bien même ! Non seulement les gens riches ne reviendront pas pour les raisons citées plus bas, mais d'autres arrivés à maturité choisiront de partir au simple motif que, outre les complications fiscales et bureaucratiques d'une administration tsariste, toutes ces dispositions libératrices sont peu sûres et susceptibles d'être rapportées par une nouvelle majorité politique dans quatre ans. Le startupper français qui réussit à millions va immanquablement chercher la voie d'un salut fiscal certes, mais surtout celle d'un environnement plus favorable à son développement professionnel et au bien-être de sa famille. Riche ou pas encore, on ne remue pas sa vie d'un pays à l'autre chaque lustre. La France devra faire sur une décennie au moins la preuve de sa conversion à la norme libérale OCDE pour convaincre les gros cigares. Quand on suit les débats parlementaires, s'insinue le doute, un gros doute après bien sûr l'effarement de leur médiocrité.
Pourquoi la plupart des riches ne se refiscaliseront pas en France ?
Pour une raison trop simple pour monsieur Le Maire : parce qu'ils ont déjà fait leur vie ailleurs. Les conjoints sont installés, certains dans de vrais jobs qu'ils n'auront pas en France, les enfants sont intégrés dans les cursus scolaires et fréquentent des amis, les activités périphériques sont établies et goûtées. Et une fois l'an, la famille fait un saut en France pour voir et gâter les grands-parents, apprendre les tracasseries nouvelles que le gouvernement a inventées, faire connaître aux gamins comme il est beau le pays malgré les communistes et les "arabes", et repartir les valises pleines de pinard et de produits défendus comme le foie d'oie étranglée.
Si je dis cela sur la base de mon entourage familial et professionnel, je signale aux sceptiques que de grands patrons ont calté au su de tous avec femmes et enfants (comme Jean-Pascal Tricoire de Schneider Electric à Hong Kong). Et comme je le répète parfois (mais à mon âge j'y suis autorisé) aucun de mes potes expatriés n'est revenu à la fin, sauf un (1) appelé par un rêve paysan qui meubla ses nuits toute sa vie au fin fond des déserts pétroliers. Tous les autres ont fait souche, un peu comme ces Français de Louis XV, fatigués de leur condition, qui "disparaissaient" dans la grande plaine américaine en prenant squaw et papooses. Mais peut-être avons-nous dans les gênes cette facilité à nous intégrer partout ? Notre liste d'ermites est longue, celle de nos bâtards immense. Une race à part ? On trouve des Français (ou d'anciens Français) partout sur la planète (même en Papouasie), dans des petits ou grands bizness, qui ont pour la plupart d'entre eux le sourire. Leur parler de revenir déclenche d'irrésistibles fou-rires, je n'ai jamais eu d'arguments.
Trappeurs français d'antan au Nebraska actuel |