Le président de la Généralité de Catalogne |
La première fois, ce fut au lendemain du référendum interdit mais gagné ou presque, le 2 octobre 2017 quand la déclaration d'indépendance promise fut suspendue sans conditions, ou du moins conditions si floues qu'elles annulaient toute réplique ultérieure. Demander un dialogue et la médiation étrangère revenait à publier des vœux de prompt rétablissement à une Catalogne meurtrie.
La deuxième fois date de samedi soir, 21 octobre, en réponse à l'ouverture de la procédure de destitution de l'article 155 de la Constitution espagnole de 1978. Le président saisit son parlement qui doit "débattre", alors que pour annuler les effets de l'art. 155 il aurait suffi de dissoudre la chambre et de convoquer dans le même mouvement des élections régionales. En réaction de quoi, le Sénat aurait stoppé vendredi prochain 27 octobre la mise en route de la destitution du gouvernement catalan, le statut d'autonomie restant en vigueur d'après la décision du Conseil des ministres de Madrid.
Il suffisait alors de faire campagne en instrumentalisant la brutalité castillane (ou galicienne) vis à vis de la démocratie et en gommant le volet "solidarité européenne" qui ne s'ouvre pas ! Le bureau du Parlement annonce maintenant qu'ils se réuniront en session plénière le 26 octobre, veille de la réunion du Sénat. Est-ce pour dramatiser encore plus ? On est en plein théâtre de boulevard. Franchement, les Catalans méritaient mieux !
Ce chef indécis, c'est Louis XVI qui va se faire rattraper à Figueras. En attendant la berline, voici la teneur de la reprise en main selon ZeroHedge :
*Administration directe
Mariano Rajoy demande au Sénat de saquer tout le gouvernement de Barcelone, y compris Carles Puigdemont et Oriol Junqueras son vice-président chargé des questions économiques (un génie).
Le gouvernement central prendrait la main sur l'administration régionale autonome (elle le resterait) jusqu'aux élections législatives à organiser avant six mois.
Si l'actuel Parlement de Catalogne conserverait son rôle délibératif, le gouvernement en revanche serait mis sous la tutelle de Madrid.*Police
Les hauts fonctionnaires nommés prendrait le contrôle des Mossos d'Esquerra qui ont été impliqués dans la rebellion avant et après le référendum illegal. La chaîne de commandement sera vérifiée et mise en ordre. Le chef des Mossos est déjà inculpé.*Finances
Le Ministre madrilène de l'Economie a déjà resserré son contrôle des finances régionales afin de bloquer l'utilisation des fonds d'Etat destiné à soutenir la sécession. Les règlements essentiels sont dirigés depuis Madrid, et il en continuera ainsi jusqu'à normalisation.*Médiats
TV3 Catalogne passerait sous contrôle de Madrid afin que l'information traitée par la chaîne régionale de référence soit "vérifiée, objective et équilibrée, en ligne avec le pluralisme politique, social et culturel du territoire".
Une capitale mondialisée dirigée par un petit journaliste ! |