La proclamation de la République par le Parlement de Catalogne soulève l'enthousiasme de la moitié des habitants de la province, et le silence de l'autre moitié ne l'entamera pas. Il sera désormais très difficile d'ignorer sur place cette proclamation et au gouvernement central de passer effectivement à l'application physique des tutelles approuvées par le Sénat de Madrid aujourd'hui.
Les indépendantistes se disent prêts à tous les sacrifices pour accéder au rêve au cri de "llibertat!" mais les régionalistes de la couronne d'Espagne comptent sur Madrid pour sauver la Catalogne qui s'est mise en grand danger : l'Europe la refuse, les milieux d'affaires la fuient, la finance internationale ne lui fait pas crédit. L'exode des sièges sociaux - plus d'un millier de sociétés ont émigré - déporte avec lui les domiciliations fiscales et prive donc la Catalogne des contributions directes et indirectes des entreprises comme de leurs cotisations sociales. Le tourisme peut se rétrécir sévèrement pour des questions aussi bêtes que les surprimes d'assurances des tour-opérateurs.
Rien n'est encore fait. La mise en tutelle concernerait les ministères régionaux, la police et accessoirement la radio-télévision ; les finances sont déjà sorties. Seuls vont compter les "détails".
La République pourrait très bien mourir d'insolvabilité totale privant les fonctionnaires de leurs traitements et les services publics des subsides de base.
Pour avoir assisté intégralement à la séance historique du Parlement de Catalogne ce vendredi 27 octobre 2017 grâce à TV3-Catalunya, on ne voit aucun projet national qui sorte des incantations risibles contre le fascisme et autres oppressions castillanes que la constituante à venir va éradiquer. Au-delà de quoi la République catalane va se trouver pendue par les cheveux au milieu de nulle part.
J'avoue comme languedocien être très excité par les développements futurs de cette extravagance unique en Europe occidentale, néanmoins la Catalogne étant une nation de l'arc occitan qui a choisi volontairement de faire une grosse bêtise, nous lui souhaitons quand même bonne chance !
Postscriptum du lendemain qui chante :- ......
Sont destitués à Barcelone et/ou poursuivis :
- Sr. Carles Puigdemont, président de la Generalitat
- Sr. Oriol Junqueras, vice-président de la Generalitat
- Sra. Carme Forcadell, présidente de la Chambre dissoute (pas encore)
- Le major Josep Lluis Trapero, commissaire principal des Mossos d'Esquadra
- Sr. Jordi Sànchez, président de l'ANC (assemblée nationale catalane)
- Sr. Jordi Cuixart, président d'Omnium Cultural
- Suivront cent cinquante noms de hauts fonctionnaires simplement démis de leur fonction (jusqu'à plus ample informé)...
- L'exécutif de la Communauté autonome (qui le reste) est gouverné par la Sra. Soraya Saenz de Santamaria (CV ici)
- Le chef d'escadron Ferrán López, ex-adjoint du major Trapero, est nommé chef-commissaire des Mossos d'Esquadra