Michael Wolff |
Cet enfoiré de Wolff jure sur le T de Thor que lorsque la belle Melania avertit son Donald de mari-candidat que circulaient des photos d'elle à poil datant de l'époque où elle était un des plus beaux mannequins à l'est du Pecos, elle avait été réconfortée par icelui en ces termes prémonitoires : «Tranquillise-toi, en novembre c'est fini !» Comme le soupçonnait le Piéton depuis Paris, Donald Trump utilisait la campagne présidentielle et un gros avion à son nom comme le plus formidable tremplin pour une nouvelle émission de téléréalité qui allait casser la baraque au box-office. Manque de pot, il fut élu ! Et le Crétin magnifique au chien de prairie mort sur le crâne entra à la Maison Blanche contre son gré ! Vous pouvez lire une recension du bouquin en cliquant ici et détester son auteur en cliquant là. Nous achèverons le chapitre par l'objet du délit :
Avant Air Force One ! |
Après cette mise en jambes, parlons d'autre chose, par exemple de Trump. Après la publication de Fire and Fury, le président a inondé le réseau Twitter de messages ronflants jusqu'à se déclarer être lui-même un génie. Il n'a pas tort si l'on veut bien cesser de rire une minute : performant en affaires, il a capitalisé son talent à millions ; extraverti au possible, il est devenu une vedette de la téléréalité ; du premier coup et contre tout l'establishment républicain, il est devenu le 45ème président des Etats Unis d'Amérique ! Génie ? génie médiatique assurément. Et tout le reste l'énerve, le gonfle, l'ennuie, lui mange du temps qu'il emploierait mieux à jouir de la vie et jouir tout court ! Aussi, à l'intérieur de la Maison Blanche, entre deux poses plus ou moins grotesques devant les caméras accréditées, court-il les inconvénients de sa charge comme une bille de flipper qui taperait d'un plot à l'autre ; c'est ce que dit le personnel.
Un ami impliqué en politique extérieure me demandait tantôt si Trump ferait un second mandat. A quoi je lui répondis que non. Pas par défaut d'électeurs mais par fatigue dans l'emploi. A l'été 2020, Donald Trump aura 74 ans pour prétendre à un nouveau mandat présidentiel qui l'amènerait à 78 ans ! Jusqu'ici, il a eu une vie très remplie de succès et de golf, d'échecs et de golf, de femmes et de golf, de salons dorés et de gloire, et tout laisse croire qu'il aura fait suffisamment le tour de la question politique, envahie de contrariétés, pour consacrer quelques années encore aux greens et aux siestes soyeuses.
En revanche rien n'indique aujourd'hui que son électorat de base lui fasse défaut pour une raison simple : l'économie va bien, le climat est aux affaires, même les petites affaires, les banquiers écoutent les projets d'investissement des entrepreneurs, même les petits entrepreneurs, il y a du travail pratiquement partout jusques et y compris dans les mines de charbon, et son discours est largement compris à demi-mot par l'Amérique profonde que je ne qualifierais pas pour ne pas être gratuitement désobligeant, surtout de la part d'un Français réputé assisté du berceau à la tombe.
Déjà avant lui, le pays avait eu besoin d'un président qui savait parler aux gens en anglais facile et qui avait compris que le moteur du redressement était de faire renaître la fierté nationale. Il mit en grand carénage les cuirassés de la guerre du Pacifique et les promena ci et là pour que le désastre moral du Vietnam soit effacé. Il s'appelait Ronald Reagan et joua le plus beau rôle d'acteur dans le seul film de catégorie premium qu'on ne lui ait jamais proposé. D'accord, il avait été aussi gouverneur de Californie. Trump lui ressemble un peu, au moins pour ce qui est du contact, le côté showman avec certes moins de classe, vulgaire même. Qu'importe, il serait facilement réélu en 2020 par les classes populaires, sauf à déclencher une guerre, et encore, va savoir !
En conclusion, les chancelleries du monde vont devoir supporter trois ans encore un enfant septuagénaire qui entre caprices et foucades, règne en maître sur la thalassocratie américaine, en espérant qu'il s'en fatigue le plus tôt possible. Auquel cas (de démission) le vice-président Mike Pence prendrait la suite. C'est un politicien cohérent et froid mais bien plus conservateur que Trump sur toutes les questions sociétales, qui affrontera sans mollir l'Amérique réfléchie. Ceci devrait faire le miel des Démocrates s'ils se décident à comprendre le schmilblick du vrai populisme qui n'est finalement que l'aboutissement de la démocratie de masse dont ils se revendiquent les champions exclusifs. Ce n'est pas pour rien finalement qu'ils ont choisi l'âne pour emblème et Bill de Blasio pour candidat (le scoop était à la fin).