Les Français ne reprocheront pas au président Macron la réunion de la Zone à Défendre à la République, de laquelle elle n'aurait jamais dû sortir, parce qu'il est dans son cœur de métier, le "régalien".
Il restera une frange de plus en plus minoritaire de la population à invoquer la supériorité d'une démocratie directe conforme aux résultats souhaités, mais dans l'ensemble de l'opinion, force reste à la Loi. Le plan d'évacuation est clair, réouverture des routes, expulsion des occupants sans titre, cession du foncier exproprié. Yapuka !
On espère quand même le mutisme absolu des responsables politiques impliqués dans ce naufrage de la décentralisation durant les vingt dernières années.
Si les gens qui nous gouvernent aujourd'hui ont l'intelligence qu'on leur prête, ils mettront à profit la générosité qui s'est exprimée sur Notre-Dame des Landes pour favoriser un projet alternatif de mise en valeur de terres ingrates mais humides comme le suggérait José Bové dans son projet de sortie de crise dont votre blogue préféré s'est fait l'écho il y a quelques temps (clic).
Pressé par la vitesse du tapis roulant de l'information, il sera difficile de prouver définitivement le bien-fondé de l'abandon de l'Aéroport du Grand Ouest au profit de Nantes-Atlantique réaménagé avant cinq ans. Cinq ans, soit 2023, et un trafic aérien qui n'aura pas beaucoup augmenté, à ce que laissent prédire les chiffres détaillés de l'activité actuelle communiqués par l'Union des Aéroports Français (clac). La croissance de la billetterie est dans le tourisme low-cost qui représente plus de la moitié des passagers internationaux, mais ce tourisme n'est pas du "développement". Le Breton qui part bronzer à Minorque ne développe rien à Nantes. Dans l'ensemble c'est surtout la capacité d'emport des avions qui fait la hausse puisque les mouvements d'appareils stagnent.
Cinq millions de passagers est un chiffre très moyen même pour un aéroport mono-piste, et la proximité de la ville de Nantes n'est pas un handicap à l'exemple de bien d'autres villes dans le monde, à tel point que le référendum de Loire-Atlantique n'a pas vraiment convaincu les Nantais qui ont voté un timide oui au transfert à 50,06% (clic)!
Justement, les perspectives affichées par la classe politique locale sont-elles raisonnables ? Si la région et la ville de Nantes se sont bien développées en trente ans, rien n'assure que la croissance doive continuer. Aucun grand projet structurant n'est dans les cartons ; la grosse usine est toujours Airbus à Bouguenais (qui utilise NA).
Même appelée "Grand Ouest" la province bretonne est une zone périphérique de l'Union européenne qui peine à se montrer au niveau international. Qui connaît Nantes dans le monde ? Toute infrastructure aéroportuaire entre aujourd'hui dans les turbulences d'une concurrence débridée. Le maillage des aéroports régionaux et le lien rapide sur le hub parisien sont la bonne réponse aux défis actuels. Les compagnies aériennes recherchent toutes la profitabilité à peine de mourir. Il en meurt chaque année. Ainsi que le montre un rapport remis à l'Airports Council International de Bruxelles l'an dernier... dans les années qui viennent, la concentration des compagnies aériennes en Europe, la pénétration des compagnies low cost sur les grands aéroports et leur arrivée sur les vols long-courriers et sur le trafic en correspondance viendront alourdir une pression concurrentielle déjà forte sur le marché aéroportuaire.
Rien n'est écrit d'avance.
Quelle compagnie viendra ou ne viendra pas à Nantes ? Nantes aura-t-elle le stock "passagers" nécessaire pour capter l'attention des groupes aériens concentrés ? On peut poser la question différemment : "De quels éléments crédibles disposaient les caciques locaux que l'on voit aujourd'hui dans les lucarnes bleues, pour assurer un avenir radieux à l'Aéroport du Grand Ouest ?" Des pro-jec-tions !
Tout dépend donc du point zéro de la projection. En quatre ans (2016/2012) les mouvements d'avions à Nantes-Atlantique, tout confondu, ont augmenté de 0,4% et sont pratiquement au même niveau qu'en 2001 ! No comment !
Il restera une frange de plus en plus minoritaire de la population à invoquer la supériorité d'une démocratie directe conforme aux résultats souhaités, mais dans l'ensemble de l'opinion, force reste à la Loi. Le plan d'évacuation est clair, réouverture des routes, expulsion des occupants sans titre, cession du foncier exproprié. Yapuka !
On espère quand même le mutisme absolu des responsables politiques impliqués dans ce naufrage de la décentralisation durant les vingt dernières années.
Photo Ouest-France à Nantes Atlantique |
Si les gens qui nous gouvernent aujourd'hui ont l'intelligence qu'on leur prête, ils mettront à profit la générosité qui s'est exprimée sur Notre-Dame des Landes pour favoriser un projet alternatif de mise en valeur de terres ingrates mais humides comme le suggérait José Bové dans son projet de sortie de crise dont votre blogue préféré s'est fait l'écho il y a quelques temps (clic).
Pressé par la vitesse du tapis roulant de l'information, il sera difficile de prouver définitivement le bien-fondé de l'abandon de l'Aéroport du Grand Ouest au profit de Nantes-Atlantique réaménagé avant cinq ans. Cinq ans, soit 2023, et un trafic aérien qui n'aura pas beaucoup augmenté, à ce que laissent prédire les chiffres détaillés de l'activité actuelle communiqués par l'Union des Aéroports Français (clac). La croissance de la billetterie est dans le tourisme low-cost qui représente plus de la moitié des passagers internationaux, mais ce tourisme n'est pas du "développement". Le Breton qui part bronzer à Minorque ne développe rien à Nantes. Dans l'ensemble c'est surtout la capacité d'emport des avions qui fait la hausse puisque les mouvements d'appareils stagnent.
Cinq millions de passagers est un chiffre très moyen même pour un aéroport mono-piste, et la proximité de la ville de Nantes n'est pas un handicap à l'exemple de bien d'autres villes dans le monde, à tel point que le référendum de Loire-Atlantique n'a pas vraiment convaincu les Nantais qui ont voté un timide oui au transfert à 50,06% (clic)!
Justement, les perspectives affichées par la classe politique locale sont-elles raisonnables ? Si la région et la ville de Nantes se sont bien développées en trente ans, rien n'assure que la croissance doive continuer. Aucun grand projet structurant n'est dans les cartons ; la grosse usine est toujours Airbus à Bouguenais (qui utilise NA).
Même appelée "Grand Ouest" la province bretonne est une zone périphérique de l'Union européenne qui peine à se montrer au niveau international. Qui connaît Nantes dans le monde ? Toute infrastructure aéroportuaire entre aujourd'hui dans les turbulences d'une concurrence débridée. Le maillage des aéroports régionaux et le lien rapide sur le hub parisien sont la bonne réponse aux défis actuels. Les compagnies aériennes recherchent toutes la profitabilité à peine de mourir. Il en meurt chaque année. Ainsi que le montre un rapport remis à l'Airports Council International de Bruxelles l'an dernier... dans les années qui viennent, la concentration des compagnies aériennes en Europe, la pénétration des compagnies low cost sur les grands aéroports et leur arrivée sur les vols long-courriers et sur le trafic en correspondance viendront alourdir une pression concurrentielle déjà forte sur le marché aéroportuaire.
Rien n'est écrit d'avance.
Quelle compagnie viendra ou ne viendra pas à Nantes ? Nantes aura-t-elle le stock "passagers" nécessaire pour capter l'attention des groupes aériens concentrés ? On peut poser la question différemment : "De quels éléments crédibles disposaient les caciques locaux que l'on voit aujourd'hui dans les lucarnes bleues, pour assurer un avenir radieux à l'Aéroport du Grand Ouest ?" Des pro-jec-tions !
Tout dépend donc du point zéro de la projection. En quatre ans (2016/2012) les mouvements d'avions à Nantes-Atlantique, tout confondu, ont augmenté de 0,4% et sont pratiquement au même niveau qu'en 2001 ! No comment !