Le nouveau nom du parti lepéniste est bien trouvé*. Assez banal pour ne pas braquer l'électeur, assez disant pour obtenir la confirmation des militants. Restera aux cadres communicants du parti de ne pas populariser l'acronyme RN qui reviendrait à la situation antérieure, FN... F'haine etc...(*) sauf si en Justice il s'avérait que la marque est déjà déposée avec une antériorité certaine.
Si le conditionnement convient, reste à l'emplir. Depuis ce matin, la référence dictée par la nomenklatura frontiste est Donald Trump. Tant Jean Messiha chez Pascal Prod que Sébastien Chenu chez Bourdin (un réel plaisir de voir Bourdin hors de lui quand le député lui résiste) ont célébré la victoire populaire du magnat Newyorkais un peu ballot, reconverti en Tea Partisan cheveux au vent. Sauf que l'expérience américaine n'est pas répétible en France, comme nous l'avons déjà dit dans un billet récent, à moins de faire surgir des profondeurs du génie français le leader charismatique indiscuté qui emportera toutes les réticences. Je ne le vois pas au moment mais nous en avons pleins les cimetières.
Juste une remarque sur cette brève de comptoir : si le "programme" du Rassemblement National est décalqué sur celui de Trump, programme fondé par Steve Bannon dont la culture maurrassienne n'a pas survécu aux "dix-huit-trous", c'est indiscutablement Marion Maréchal-Le Pen qui devrait avoir le rôle, car elle est la plus proche de la dialectique conservatrice d'un Ted Cruz, par exemple, même s'il y a des nuances chez elle dans les détails, malheureusement aussi des simplifications hâtives quand la problématique se complexifie.
Avec ou sans Marion, c'est le vrai défi lancé au nouveau parti : sortir de l'approche binaire et entrer dans les complications.
Steve Bannon |