N'en déplaise aux "spécialistes militaires" des plateaux télévisés qui pensaient manger sur la guerre du Mali jusqu'à la rentrée, la bataille des Iforas est une affaire de semaines. On pouvait l'estimer plus longue dès lors que nous aurions constitué des bataillons noirs de la CEDEAO pour monter à Kidal, mais du moment que nous engageons le fer avec les freux dans la foulée, sans attendre personne (mais avec les appuis techniques et logistiques de nos alliés de l'OTAN) et sans perdre de temps à la caisse à sable multilingue, il est possible de boucler l'affaire avant Pâques, quand le steak terroriste aura été suffisamment attendri pour que les Touaregs ralliés à la bonne cause puissent le bouffer ; car il ne fait aucun doute aujourd'hui qu'ils se sont retournés avant que leur situation ne se dégrade définitivement. Il faut dire que traverser un bombardement de mortier de 60 n'est pas grand chose comparé à la bombe guidée laser qui vient d'exploser le technical Toyota du copain à cent mètres de soi. La grande tache noire sur le sable a de quoi démotiver le chamelier le plus vaillant. On ne fournit pas la pelle et la balayette car il n'y a rien à balayer.
Se cacher ? Les promontoires rocheux, cavernes et grottes deviennent autant de pièges à missiles, car ces saloperies travaillent aussi à l'horizontale. Alors, tant que nous n'entendrons pas parler d'une réplique DCA des groupes cibles, nous considérerons qu'ils sont proches du paradis. A relever quand même que le pays est magnifique et que mourir là ou dans un bidonville à la con au bord d'un égout, y a pas photo !
La carte (coloniale) nous montre que le massif des Iforas est partagé entre le Mali et l'Algérie (Tassili). Les massifs de repli sont loin et gardés. Au nord-est c'est l'Ahaggar derrière Tamanrasset, patrouillé en tous sens par les Algériens, au sud-est et plus loin après la vallée de l'Azaouak, frontière naturelle Mali-Niger, est le massif de l'Aïr, pays des Touaregs nigériens qui ont fait définitivement la paix avec Niamey et défendront leur territoire et la république contre les freux. L'Algérie a fermé sa frontière, au grand dam de toute la région de Tam qui ne vit que du tourisme, et s'il n'est pas aisé de verrouiller le tracé qui traverse l'Adrar commun, le plateau au nord est propice à la surveillance aérienne. Kidal et Tessalit reprises, le terrain utile à battre n'est pas grand comme la moitié de la France (les "spécialistes" ça ose tout). La zone d'effort est un triangle équilatéral de ±200 kilomètres dont un sommet est sur Kidal (voir la carte CIA en cliquant ici).
La configuration des lieux a rappelé à certains les montagnes afghanes de Tora-Bora où les milices d'al-Qaïda s'étaient réfugiées sous la pression américaine. On sait que les chefs d'al-Qaïda y avaient été signalés, mais nonobstant le fait qu'ils avaient enduré de lourdes pertes sous les bombardements massifs de l'US Air Force, une partie avait pu rejoindre les FATAs du Pakistan qui les avaient bien accueillis. Dans le cas qui nous occupe, l'accueil est moins probable, même la Libye est décidée à leur faire un sort.
Bémol: l'Algérie est quand même la mâchoire de l'étau dans lequel on va broyer les malfaisants, et on peut espérer que l'humiliation qu'elle a subie à In Amenas va améliorer sa professionnalisation. Sans cela, on risque de voir le cancer métastaser au nord, mais il deviendra alors son propre problème, ce qui est quelque part renvoyer l'ascenseur.
Quand l'écume de la guerre aura disparu, restera le problème de fond au Mali. Voici une synthèse du Pacte national de 1991 sensé mettre fin à l'insurrection touarègue d'alors. Il avait demandé beaucoup de travail, en pure perte, les autorités de Bamako s'étant carrément parjurées. Sinon c'était parfait, sauf que les mondes soudanien et arabo-berbère ne sont pas miscibles. On peut confédérer les communautés comme y est arrivé le Niger sous la houlette d'un président intelligent, mais pas les émulsionner. Sans penser au découpage géographique qui n'est pas viable, il faudrait réfléchir à sectoriser la société. D'autres pays y sont parvenus. Un cas de laboratoire : Singapour.
Se cacher ? Les promontoires rocheux, cavernes et grottes deviennent autant de pièges à missiles, car ces saloperies travaillent aussi à l'horizontale. Alors, tant que nous n'entendrons pas parler d'une réplique DCA des groupes cibles, nous considérerons qu'ils sont proches du paradis. A relever quand même que le pays est magnifique et que mourir là ou dans un bidonville à la con au bord d'un égout, y a pas photo !
La carte (coloniale) nous montre que le massif des Iforas est partagé entre le Mali et l'Algérie (Tassili). Les massifs de repli sont loin et gardés. Au nord-est c'est l'Ahaggar derrière Tamanrasset, patrouillé en tous sens par les Algériens, au sud-est et plus loin après la vallée de l'Azaouak, frontière naturelle Mali-Niger, est le massif de l'Aïr, pays des Touaregs nigériens qui ont fait définitivement la paix avec Niamey et défendront leur territoire et la république contre les freux. L'Algérie a fermé sa frontière, au grand dam de toute la région de Tam qui ne vit que du tourisme, et s'il n'est pas aisé de verrouiller le tracé qui traverse l'Adrar commun, le plateau au nord est propice à la surveillance aérienne. Kidal et Tessalit reprises, le terrain utile à battre n'est pas grand comme la moitié de la France (les "spécialistes" ça ose tout). La zone d'effort est un triangle équilatéral de ±200 kilomètres dont un sommet est sur Kidal (voir la carte CIA en cliquant ici).
La configuration des lieux a rappelé à certains les montagnes afghanes de Tora-Bora où les milices d'al-Qaïda s'étaient réfugiées sous la pression américaine. On sait que les chefs d'al-Qaïda y avaient été signalés, mais nonobstant le fait qu'ils avaient enduré de lourdes pertes sous les bombardements massifs de l'US Air Force, une partie avait pu rejoindre les FATAs du Pakistan qui les avaient bien accueillis. Dans le cas qui nous occupe, l'accueil est moins probable, même la Libye est décidée à leur faire un sort.
Bémol: l'Algérie est quand même la mâchoire de l'étau dans lequel on va broyer les malfaisants, et on peut espérer que l'humiliation qu'elle a subie à In Amenas va améliorer sa professionnalisation. Sans cela, on risque de voir le cancer métastaser au nord, mais il deviendra alors son propre problème, ce qui est quelque part renvoyer l'ascenseur.
Quand l'écume de la guerre aura disparu, restera le problème de fond au Mali. Voici une synthèse du Pacte national de 1991 sensé mettre fin à l'insurrection touarègue d'alors. Il avait demandé beaucoup de travail, en pure perte, les autorités de Bamako s'étant carrément parjurées. Sinon c'était parfait, sauf que les mondes soudanien et arabo-berbère ne sont pas miscibles. On peut confédérer les communautés comme y est arrivé le Niger sous la houlette d'un président intelligent, mais pas les émulsionner. Sans penser au découpage géographique qui n'est pas viable, il faudrait réfléchir à sectoriser la société. D'autres pays y sont parvenus. Un cas de laboratoire : Singapour.
LE PACTE NATIONAL DE 1991Le Pacte national a été signé le 11 avril 1992 à Bamako entre le gouvernement et le bureau de coordination des mouvements et fronts unifiés de 1’Azaouad à la suite de négociations menées à Alger sous la médiation de l’Algérie. Outre le ministre algérien des Affaires étrangères, deux personnalités ont joué un rôle important dans ces négociations : M. Ahmed Baba Miské, mauritanien, directeur des PMA à l’Unesco (pays les moins avancés), et M. Edgar Pisani, président de l’Institut du monde arabe de Paris et ancien chargé de mission à l’Elysée.
Le Pacte national est un long document de 86 articles qui détermine les modalités du cessez-le-feu et organise un statut particulier pour le Nord du Mali. Après le cessez-le-feu, il sera procédé à l’intégration (sur une base individuelle, volontaire et selon les critères de compétence) de combattants de l’Azaouad dans les différents corps en uniforme de l’État. Des unités spéciales des forces armées (mises sur pied pour une année) et un corps de sécurité intérieure seront chargés du maintien de l’ordre. Sont prévus également un allègement substantiel des forces armées dans le Nord et le rapatriement des personnes déplacées. Une commission de cessez-le-feu, présidée par le médiateur algérien sera chargée de veiller à l’exécution de l’accord. En outre une commission indépendante d’enquête composée de représentants des deux parties et d’experts étrangers aura une mission d’investigation sur les événements et devra évaluer les dommages et réparations dus aux victimes.
Le statut particulier du Nord qui s’appliquera aux 6°, 9°, 7° et 8°régions (Tombouctou, Gao et Kidal), établit ainsi la liste des collectivités locales : régions, communes, arrondissements et cercles. Chacune de ces collectivités est dotée d’une Assemblée élue et d’un Exécutif. Un représentant de l’Etat siégera auprès de chaque région.
En outre est instituée une Assemblée inter-régionale, dotée d’un secrétariat permanent.
Ces Assemblées sont compétentes pour :
- organiser la vie communautaire urbaine et rurale ;
- définir et promouvoir les programmes de développement économique, social ;
- assurer le maintien de l’ordre ;
- participer à la sécurité de la région et de la nation ;
- organiser les échanges et actions de complémentarité entre les collectivités du Nord et le reste du pays.
En outre un Fonds de développement et un Fonds d’indemnisation sont créés, et un programme de développement du Nord du Mali sera arrêté pour les 10 ans à venir. (crédit E. Bernus, Politique africaine)
La Légion étrangère à Mopti le 25 janvier (ECPAD) |