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Channel: Royal Artillerie Blog
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Note de lectures

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Aussitôt que je fus à cheval, je pris la route de Mauve, qui est, si je ne me trompe, à cinq lieues de Nantes, sur la rivière, et où nous étions convenus que M. de Brissac et M. le chevalier de Sévigné m'attendraient avec un bateau pour la passer. La Ralde, écuyer de M. le duc de Brissac, qui marchait devant moi, me dit qu'il fallait galoper d'abord pour ne pas donner le temps aux gardes du Maréchal de fermer la porte d'une petite rue du faubourg où était leur quartier, et par laquelle il fallait nécessairement passer. J'avais un des meilleurs chevaux du monde, et qui avait coûté mille écus à M. de Brissac. Je ne lui abandonnai pas toutefois la main, parce que le pavé était très mauvais et très glissant; mais un gentilhomme à moi, qui s'appelait Boisguérin, m'ayant crié de mettre le pistolet à la main, parce qu'il voyait deux gardes du Maréchal, qui ne songeaient pourtant pas à nous, je l'y mis effectivement; et en le présentant à la tête de celui qui était le plus près de moi, pour l'empêcher de se saisir de la bride de mon cheval, le soleil qui était encore haut, donna dans la platine; la réverbération fit peur à mon cheval, qui était vif et vigoureux; il fit un grand soubresaut, et il retomba des quatre pieds. J'en fus quitte pour l'épaule gauche qui se rompit contre la borne d'une porte. Un gentilhomme à moi, appelé Beauchesne, me releva; il me remit à cheval; et, quoique je souffrisse de douleurs effroyables et que je fusse obligé de me tirer les cheveux, de temps en temps, pour m'empêcher de m'évanouir, j'achevai ma course de cinq lieues devant que Monsieur le Grand Maître, qui me suivait à toute bride avec tous les cocus de Nantes, au moins si l'on veut en croire la chanson de Marigni, m'eût pu joindre. Je trouvais au lieu destiné M. de Brissac et M. le chevalier de Sévigné, avec le bateau. Je m'évanouis en y entrant.
(Le Cardinal de Retz s'évade, Mémoires)

Maréchal Blaise de Monluc
J'ai trois fers au feu, ou plutôt trois livres de chevet en alternance. Les Commentaires de Monluc (1521-1576) dans la belle édition de La Pléiade de 1971, les Mémoires du Cardinal de Retz (1613-1679) dans l'aussi belle édition de La Pléiade de 1956 et le Discours sur les Duëls de Brantôme (1540-1614) dans l'édition hollandaise de 1740. Autant dire que nous sommes en guerre !
Avant de les avoir achevés, j'en retire deux réflexions que je vous fais partager :

- la langue française est le grec moderne de notre civilisation par sa précision lexicale, la richesse du vocabulaire et la pérennité des tournures de phrases et d'esprit. Jamais longtemps rebuté par la typographie d'époque et une orthographe vagabonde d'avant Malherbe, le lecteur francophone d'aujourd'hui suit parfaitement le propos tenu, à vitesse normale de lecture. Le français est une des rares langues du monde qui forme un pont générationnel aussi long (six siècles). Il est dommage que des cuistres, ayant capté des positions pédagogiques libérées de la tutelle de l'Académie française et usant d'une autorité démocrassisée, s'ingénient à réformer un idiome mathématique qu'ils comprennent mal pour le transformer en dialecte facile comme le pidgin océanique.

- la seconde réflexion est métaphysique. Dans les trois ouvrages, la mort rode. Entre les guerres de religion et la Fronde, l'époque est au combat et chacun s'y livre de bon cœur. La mort est perçue comme une étape dans l'histoire d'une âme qui, elle, ne finira jamais. L'espérance brute de vie (sans passer par les tables de survie) est de 25 ans. D'ailleurs les athées, car il y en a, sont les moins courageux, embusqués au plus loin du danger, profitant d'une vie qu'il leur faut prolonger avant de basculer dans le néant noir. A son opposé, le croyant (en armes) laisse volontiers sa guenille charnelle à charge de la faire enfouir par autrui si son vainqueur y agrée, pour défendre ses idées, son honneur, sa dame. L'âme continuera.

Quand on lit le discours de Brantôme sur les duels, c'est bien d'une dévaluation de la Mort qu'il s'agit. Ces braves soldats qui demandent un camp clos pour s'y étriper le plus galamment du monde passent le plus souvent d'abord à la messe, tant ils sont sûrs de leur bon droit. Le Décalogue et son Tu Ne Tueras Point est un truc du Vieux Testament. La procédure d'assassinat est réglée comme du papier à musique, les codes étant exclusivement danois ou lombards nous dit l'auteur. La mort est la seule porte de sortie du camp pour l'un des deux. Si l'un est dépêché illico, le second entre parfois en agonie, mais le procès du camp clos gardent les faveurs de la chevalerie, jusqu'à ce que le roi l'en prive. L'ouvrage sera publié après le décès de Brantôme (à sa demande) mais à La Haye aux dépens du libraire parce que l'édit de Richelieu de 1626 (et quelques autres de Louis XIV) était passé par là interdisant les duels. De nos jours, semblable ouvrage serait édité à... Moscou car la bien-pensance occidentale hurlerait au loup pour propagande de valeurs dangereuses et insulte au principe de couardise et précaution.

La vie de nos contemporains est de beaucoup surévaluée. Epicure se plaisait à distraire ses auditeurs dans des sophismes abscons comme « puisque tant que nous vivons la mort n’est pas réalisée, et quand la mort est là, alors, nous ne sommes plus, la mort n’existe donc ni pour les vivants ni pour les morts, parce que pour les uns elle n’est pas et que les autres ne sont plus». Les manants n'étaient pas en reste de philosophie : mon bisaïeul Armand, campé sur ses sabots à la cime du pays pour contempler le moutonnement des collines desséchées par l'été brûlant qui annonçaient la faim de l'hiver, lui préférait une formule choc qui le rassérénait : tout finit toujours par s'arranger, même mal ! Aujourd'hui, que ferait-il ? Incendier le parlement de Montpellier pour punir le climat de ses caprices ?




Comparés aux temps bénis de la chevalerie, les massacres de maintenant sont terriblement étiques. Deux cents morts en un seul lieu, un seul instant, et s'essoufflent les rotatives du monde entier, sauf s'ils sont congolais. Que ne fait-on pas au motif (mais au motif seulement, dans la réalité c'est différent) de sauver une vie humaine ? La mort est un sacré bizness pour la presse qui la promeut d'une certaine façon, à telle enseigne que tous les gens en ont peur et achètent. Alors revivre par la lecture ces temps anciens où la mort n'est qu'un passage en fait partager la "sagesse" au milieu du tumulte actuel. Et nous réapprend ce que nous ne savons plus : Glissez, mortels, n'appuyez pas !

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Développement intelligent

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Ce billet n'est pas rédigé. Le piéton du roi propose d'encourager le projet de Jean-Louis Borloo Energies pour l'Afrique, ce qui nous changera des gamineries de la pré-campagne présidentielle française. Point de "commentaire", deux cartes, un bref rappel et la voix de son maître :

 




RAPPEL:

Royal-Artillerie s'était penché sur la question de l'électrification du continent noir, couplée à la création d'un réseau ferroviaire résilient, dans un billet du 10 juin 2012 titré La Double Grille Africaine, une idée de développement sur la base du plan chinois de mise en valeur du piémont himalayen.



Et maintenant place à Monsieur Borloo :



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Ne donnez pas aux mendiants !

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Battez-les ! Le vice de la manche est irrémédiable, fils de sa mère l'oisiveté. Ce billet est interdit aux blaireaux et aux éjaculateurs précoces de la bienpensance. Il est tout au degré deux, inaccessible aux cons.
Malbrunot et Chesnot m'apprennent que des carriéristes politiques se sont abaissés jusqu'à demander des sous à l'ambassadeur du Qatar, à porter des Rolex doubaïotes, à voler gratis sur Emirates. Et d'aucune que l'on savait fellateuse en diable, selon ses propres lapsus, aurait tendu la main. La mendicité est dans l'ADN du politicien. Extraire le gène mendiant de la spirale le tue !

Pauvres de nous, nous sommes en saison de quémandeurs de voix, en pré-campagne électorale, la cour des miracles bat son plein de menteurs et de faux hommes, d'habiles sympas et de rusés entrepreneurs en extraction de suffrages ! De retour à la case, ils se moquent de nous, nous les sans-dents et les ploucs. Alors que nous ne sommes que des manants... mais du roi ! Et plus que jamais, du roi !

A voir la pantalonnade démocratique, l'horrible caravansérail de la prostitution politique, le fard programmatique des putes à plateaux, le carrousel des endives, on ne peut que souhaiter revenir au vieux modèle monarchique pour avoir, comme nos cousins du Nord et du Sud, un chef d'État propre sur lui, attaché à nous, affectionné, soucieux de sa famille qui fait partie intégrante du poste, un chef d'État qui nous représente partout où il va, en dignité, qui en impose. Exactement le contraire de tout ce que nous propose cette République de l'Envie en phase gazeuse terminale. Ce pays se noie dans sa crasse mentale, il est addict au poison de l'égalité sans risques, de la solidarité à sens unique, de la caporalisation des consciences, et pis que tout, admiratif de la Bêtise.
Au roi, et vite !

Pour changer, voici l'harmonica magique de Sonny Boy Williamson II dans The Sky is Crying et derrière, Movin'out, avec Matt "Guitar" Murphy et Memphis Slim au piano. C'est très relevé. Ça n'a rien à voir avec le sujet !


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Du royalisme de combat

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Les royalistes qui ne lisent pas Le Lien légitimiste perdent quelque chose. Contrairement à ce que l'on pourrait attendre du légitimisme souvent engoncé dans des habits de cour et des idées anciennes, Le Lien surprend par sa liberté de ton et surtout par son acuité dans l'observation du microcosme monarchiste. La dernière livraison (n°71) n'échappe pas au compliment. Dans un éditorial de quatre pages, Gérard de Villèle remonte pendules et bretelles pour nous démontrer à la fin que le «royalisme politique» n'existe plus. L'empathie voire l'enthousiasme manifesté par des sondages d'opinion dégageant presque un cinquième de royalistes en France (clic) croise les résultats de l'enquête du CEVIPOF (clac) révélant qu'une majorité de Français veulent en finir avec cette République de m... pour mettre un pouvoir fort, détaché des Chambres et des lobbies, capable d'assumer une direction et pour ce faire, d'écraser tout contempteur en régime de dictature provisoire à la romaine. Nous en rêvons depuis si longtemps. Y a plus qu'à ! Oui mais :

A l'approche du 11-Novembre, cela me fait penser au général de Castelnau, pourquoi ? Après la Grande Guerre, celui que l'on appelait le Capucin botté lance un mouvement catholique de reconquête de l'espace politique. On l'a vu dans son département de naissance, l'Aveyron, faire partout salle comble et d'aucun prédisait le succès, une certaine "revanche". Las ! les acclamations ne se transformèrent pas en suffrages et le composé "grand chef catholique" ne précipita jamais, parce que le paysan avait minutieusement évalué ses intérêts premiers. Villèle constate que le royalisme français d'aujourd'hui, que BVA signale à 17% de l'électorat, ne précipite pas non plus en suffrages et pis que tout en soutiens financiers. Les chapelles sont exsangues, les sébilles pleurent, les publications rament. Les royalistes ne croient pas au succès de leurs idées (les monarchistes un peu plus).

Louis de Bourbon
Est-ce faute de candidat royaliste attrayant ? Ne serait-ce pas plutôt une impossibilité génétique ? Le royaliste voudrait bien manifester dans les urnes son soutien au prince qu'il vénère mais son représentant ne lui plaît pas toujours et monseigneur ne se soumettra pas aux suffrages de la nation pour accéder, même s'il est plausible qu'il doive vite convoquer un plébiscite une fois arrivé au pouvoir pour asseoir sa légitimité (cf. l'adresse de Louis XV à la nation en cas de vacance dynastique). L'addiction anesthésiante au confort démocratique fait croire l'Etat-Providence menacé par tout dispositif d'autorité extérieur à la caste étatique, même s'il ne s'agit pas du tout de ça. Castelnau avait de l'allure, un palmarès et trois fils sous les croix blanches, mais qui paierait les trains d'amendement pour chauler le plateau du Ségala ? C'est aujourd'hui encore la réflexion des édiles "parrains" d'un candidat royaliste, confrontés aux caprices de l'échelon de pouvoir directement supérieur à eux et décideur en première instance. La nation est abrutie d'assistance et coincée dans un mille-feuille administratif du modèle tsariste qui l'aliène.

Quant à la vision dynastique du manant de base, parlons-en ! Nous entrons là le scalpel dans la fracture ouverte, la plaie saignante et gangrenée. Nous avons une querelle interminable et proprement stupide entre les maisons princières, ceux que Jean-Gilles Malliarakis appelle dans l'Insolent "la descendance du mari de la princesse Palatine, du Régent et de Philippe Égalité, etc. [qui] par haine de ses aînés, et pour l'avènement des régimes affreux dans lesquels nous croupissons, a fait plus en Europe que tous les carbonari" ; contre ceux que Yann Moix appelle dans Paris-Match "notre roi, descendant des Bourbons, branche espagnole, le duc d'Anjou, avec sa belle gueule d'acteur hollywoodien, sa royauté loge dans son sang et son royaume, dans ses rêves". Autant dire qu'on est mal barrés d'entrée !

Il apparaît finalement que la voie étroite, mais défrichée à son insu par le CEVIPOF, serait sans doute d'aider à l'avènement du dictateur romain qui, une fois les écuries d'Augias nettoyées rock-bottom, pourrait adapter la Constitution, et coiffer, s'il le veut, la couronne de France afin d'engendrer une nouvelle dynastie ! Au moins celui-là aurait prouvé quelque chose à l'échelle du pays, alors que tous les héritiers présumés des Quarante Rois sont en défaut sur ce point, n'ayant rien montré encore de leurs capacités, se contentant de surfer sur des dispositions successorales non-légalisées de dévolution d'une couronne franque que leurs aïeux ont laissé rouler au ruisseau ; ce qu'on pourrait nommer : la rente perpétuelle dynastique à zéro pour cent ! Attention : ce qui précède n'est pas la ligne éditoriale du Lien légitimiste mais un concept extravagant royalartirisé, comme ce qui suit d'ailleurs.

Jean d'Orléans
Les capacités bien ordinaires des prétendants, la faiblesse de leurs diplômes, la timidité de leurs entreprises quand ils en ont, tout se ligue pour les éconduire des allées du pouvoir qui les écraserait lors de la collision entre eux et les corps constitués de l'Etat issus des grandes écoles de la République. Question d'envergure ! Plus grave, le risque est sournois mais réel d'un décrochage des familles princières avec la nouvelle élite occidentale si la génération montante n'est pas poussée dans des études plus difficiles que celles de leurs parents. Il faut que les enfants passent des concours de premier rang pour tenter Normale Sup, Polytechnique, les Mines, les Ponts, Centrale, SupOptique, Supelec, ou faire médecine, quelque agrégation de droit public ou de mathématiques etc. Qu'ils ne nous impressionnent pas ne nous empêche pas de continuer à montrer de l'affection pour eux et leur famille et à nous plaire à les rencontrer, en souvenir d'un passé que nous n'avons pas vécu. Mais à prétendre sérieusement, ils doivent se hisser au niveau exigé par de futures circonstances ! Si nous nous battons aux premiers échelons à propager l'idée du roi avec de bien faibles moyens, ils ont aussi à se battre pour nous mériter.

D'accord, ce n'est pas tout de construire des utopies de ré-instauration par la monkisation de l'espace politique. Puisque le temps presse, nommons les "dictateurs romains" possibles. Deux seulement sortent du lot à l'heure où nous mettons sous presse (que les touristes non retenus nous pardonnent) : le général Didier Tauzin et le député Jean-Frédéric Poisson. En homme d'expérience, Gérard de Villèle a choisi le second, nous allons le suivre et le mettre en photo. Le roi est vivant, poussons Poisson ! A la Primaire de la Droite et du Centre, votez Poisson au premier tour du 20 novembre, on verra bien ensuite. Jean-Frédéric Poisson est monarchiste en plus (clic), lui qui déclarait ce tantôt à Eric Muth de Vexilla Galliæ :
Ce qui serait bienvenu en 2017, c'est un responsable politique qui se sente profondément, charnellement lié à la France, et à la tâche qu'on lui aura confié. Un responsable qui prenne la mesure des enjeux considérables que devra affronter le pays dans les prochaines décennies, et qui sorte d'une vision gestionnaire de la politique. Un homme qui soit un chef, qui ait un cap, une vision pour notre pays, et le désir de le restaurer dans sa grandeur, et dans sa souveraineté. Sinon, nous allons vers le chaos.

Jean-Frédéric Poisson


Dans ce numéro de vingt pages, il y a aussi un article très instructif de Philippe de Lacvivier sur l'imposture étatique déroulée par Hans-Hermann Hoppe et publiée ce mois-ci aux Editions du Drapeau Blanc sous le titre La Grande Fiction, l'Etat, cet imposteur (première traduction française de H3). L'article s'ouvre par une citation de Frédéric Bastiat : « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde ». Et l'auteur de dénoncer l'escroquerie de l'impôt consenti (mais par qui, où et quand ?) avant d'autopsier le catholicisme officiel à l'aune des dix commandements. C'est assez épais mais captivant. Quand le lecteur reprend son souffle, il a d'autre raison de se réjouir de son abonnement : Benoît Malbranque de l'Institut Coppet fait défiler sur neuf pages le mémoire d'Arthur-Michel de Boislisle sur les grands économistes du siècle de Louis XIV, discours lu en 1875 à l'Académie des Sciences morales et politiques. Il analyse surtout Boisguilbert et Vauban pour nous raconter l'odieuse prescription du traité de la Dîme Royale qui conduira à la mort du maréchal. Dans une lettre du 21 août 1711 au Contrôleur général des Finances Desmarezt, l'infatigable Boisguilbert convoque Sully comme un grand libéral en des termes définitifs que nous ne pouvons pas ignorer :
« Il est à propos, Monseigneur, que je vous présente le ministère de M. de Sully... Vous verrez qu'il trouva la France en plus pitoyable état qu'elle ne l'est aujourd'hui, et qu'au milieu de deux guerres, il la rétablit, paya toutes les dettes et amassa trente millions d'argent quitte au roi, parce qu'il rendit les peuples riches par la protection qu'il donna au labourage et au commerce du dedans. Vous apercevrez à même temps qu'il n'eut point plus grands adversaires dans sa route que le Conseil du roi et les courtisans, jusques aux princes. Cependant, comme il eut le Maître et les peuples de son côté, il vint à la fin à bout de tout. »
Hoppe, Boisguilbert, le Lien serait-il une publication libérale ? On en parlera une autre fois. A la fin de l'article, une certaine tristesse vous saisit quand vous comprenez qu'au-delà de l'autisme de la Cour et des Finances, les hésitations du monarque enferré dans les guerres furent fatales à sa descendance. La Révolution n'était pas inéluctable si la Couronne l'avait menée elle-même ! Un roi tire le char. Derrière, il est déjà mort !

Mais sans roi au char, ça ne marche pas mieux, à preuve :
De nos jours, le narcisse blafard qui trôneà l'Elysée bouchonne sur la vague des circonstances dans la politique du chien crevé au fil de l'eau. Après s'être vengé du Petit Reître en défaisant tout ce qui performait bien de son prédécesseur, il n'a su conduire aucune réforme de désincarcération de l'économie, de levée d'écrou des initiatives individuelles, refusant au succès entrepreneurial son juste bénéfice, se laissant bloquer dans un coin par tous les dinosaures syndicaux et chavéziens qui battent le pavé en plein état d'urgence, faisant fuir talents et capitaux. Résultat : un chômage honteux à l'aune européenne et la méfiance généralisé de nos voisins. Et pourtant ! Il fut jadis professeur d'économie politique à SciencesPo dans la veine libérale et livrait au Matin de Paris des chroniques économiques pas du tout jurassiques. D'où Macron, récupéré dans l'équipe de conseillers à l'Elysée parfaitement en phase avec le vrai président. Hollande était bon en amphi et au pupitre, mais au commandement, noyé dans les combinaisons et la synthèse, il n'est pas obéi. Ses idées sociales-démocrates sont assumées de longtemps sur le plan intellectuel mais inapplicables par le canal présidentiel aussi bouché que les tinettes de Solférino. Macron est donc parti. Hollande voudrait bien nous faire croire qu'il navigue mais il est déjà perdu car les Français ont perdu confiance. Terrible sondage qui lui donne 4% de popularité ! Même Pétain parvenu à la frontière suisse en 1945 devait faire plus ! Et Monsieur Sapir de l'EHESS mais aussi de l'Ecole Economique de Moscou n'hésite pas à l'inhumer politiquement à six pieds sous terre, en tapant la tombe du plat de la pelle pour bien égaliser, dans un pamphlet au napalm inimaginable il y a un an encore dont on prendra connaissance par ici. C'était une digression induite par le livre incendiaire de Davet et Lhomme. Revenons à nos moutons.

Dans ce numéro 71, Gabriel Privat part de la Dîme royale de Vauban pour s'installer à Quimper où il va décortiquer nos taux d'imposition parmi les plus élevés du monde, qui aboutissent à une addiction à l'assistanat habilement liée à la pression fiscale. Le système est vicieux, on le savait mais il l'explique si bien qu'on se croirait intelligent.
En refermant le journal on fait la connaissance de Claude Giry (1942-2016), un ami de Guy Augé, décédé au mois d'août, qui fut un des fidèles d'entre les fidèles du légitimisme...

Voilà ! Lisez le Lien légitimiste. On ne peut prétexter l'insuffisance de ressources pour éviter l'abonnement : dix euros, la version électronique livrée dans votre boîte à courriels. Trente euros, le bimestriel papier dans votre boîte à lettres.


LE LIEN LEGITIMISTE
2 Le Petit-Prix
37240 La Chapelle Blanche Saint-Martin



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[ Prochain billet le 11 novembre 2016 ]

Témoin de l'enfer

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Chaque année, au mois de novembre, le Piéton du roi lit ou relit un ouvrage sur la Grande Guerre en souvenir de ses grand-pères qui la firent et en revinrent, l'un comme infirmier, l'autre comme chasseur alpin (au 7). J'ai connu d'autres anciens combattants de 14-18 dans la famille et j'ai retenu des récits qu'il fallait leur arracher l'étroitesse de la vision qu'ils en avaient rapportée. La guerre les dépassait et continuait à les dépasser après qu'ils en eurent franchi le terme par un hasard extraordinaire, seuls restaient les souvenirs de l'effroi, l'horreur et la camaraderie, le séisme des pilonnages, l'extermination de compagnies entières en une ou deux nuits, les salles immenses de blessés et mourants, le concert ininterrompu des gémissements de douleurs. On n'imagine pas ! Cette année, j'ai lu les mémoires d'un simple soldat des transmissions au 162è RI de Verdun. Il écrit bien. C'est un étudiant en médecine de Bordeaux, mobilisé dans l'infanterie qui manquait de "chair". La guerre est vue de la même façon, comme à travers une meurtrière très fine qui ne permettrait de ne voir qu'un angle étroit de l'espace et ce pour une raison technique assez simple : toute la pose des lignes de communications devait se faire de nuit à peine de déclencher un barrage d'artillerie destiné à les couper. Le jour, l'escouade s'enfouissait en espérant que rien ne tombe pile sur le poste, ce qui arrivait malgré tout. La nuit, on travaillait dans la terreur. Pas le temps de prendre du recul sur la stratégie de la guerre !

Les livres de combattants racontent tous les mêmes scènes de la vie quotidienne : l'alimentation difficile, les marches de nuit, les gaz, la soif, le courrier, les bombardements, les assauts, les cadavres pourris, les blessures, les copains morts, les rats, les ordres pas toujours compréhensibles. Quatre faits font exception à cette routine dans les mémoires du simple soldat¹ :

(i) Le colonel commandant le cent-six-deux, qui tout seul et par deux fois mate la révolte de ses troupes en juin 1917 ;
(ii) La saleté repoussante des abris et tranchées allemandes reprises, et en 1918 l'abandon systématique de matériel et armement par les Boches qui retraitent volontairement, signalant un effondrement moral des armées impériales ;
(iii) Le travail de formation d'unités américaines composées de bleus que les Poilus appelaient "les Sioux", qui suscitaient un immense respect pour avoir traversé l'océan afin de défendre une terre qui n'était pas la leur ;
(iv) Le renfort décisif des tirailleurs sénégalais à la bataille du Matz (29è BTS, Compiègne, juin 1918) qui colmatent la brèche ouverte par les Boches dans les lignes du 162è, du 66è et du 32è RI, donnant l'assaut à la baïonnette sur deux cents mètres et sauvant les meubles.


Nous allons finir sur l'engagement des Sioux entre Meuse et Moselle à Flirey en mai 1918. Le 162 et le 151è RI sont montés de Toul pour relever un régiment de zouaves de la Division marocaine qui a fait un carnage dans les rangs ennemis. Les accompagnent des régiments de la 26è "Yankee" Divison du Massachussets qui ont fini leur instruction et ont été exposés au feu pour une première fois au Bois Brûlé de la forêt d'Apremont et à Seicheprey. Laissons parler Cuvier qui relate ses souvenirs sans pathos commercial (p.158):

Les Boches ont voulu "tâter" les Américains et connaître leur valeur exacte. Une forte attaque par des stosstruppen³ s'est déclanchée de nuit, sur notre gauche, après un fort marmitage. Les heures d'écoute à l'ampli, où parviennent toutes les conversations téléphoniques du secteur, sont très édifiantes. Dès la première alerte, le général américain appelle le colonel Bertrand. Dans son français spécial, il lui tient en substance ce langage : « Nous sommes vos élèves, nous agissons sous votre direction, vous pouvez compter sur nous pour tenir ». En effet, les premières lignes sont emportées, mais les secondes résistent et, en fin de compte l'ennemi est arrêté. Le lendemain notre Bataillon de réserve part à la contre-attaque, reprenant le terrain perdu. Les Boches tentent de « remettre ça », mais la surprise passée, les Sioux se cramponnent, et peu à peu le secteur redevient calme. Des téléphonistes qui travaillèrent dans la zone du combat, ont vu le bled parsemé d'Américains tués, la baïonnette au canon de leur fusil, témoignant de leur résistance et de leur courage.



Le soldat Cuvier termine ses mémoires par une prière de Louis Mercier² avec laquelle nous finirons aussi, avant de nous retirer sur la pointe des pieds ; ils sont tous morts maintenant, ou presque tant que vivront ceux qui les ont connus, puis à notre propre mort, ils entreront dans l'histoire, la grande, celle qui fait les géants !

Seigneur, nous vous prions pour ceux d'entre nos frères
Qui sont vivants ce soir et seront morts demain.
Donnez à leur départ le temps d'une prière
Et prenez doucement leurs âmes dans vos mains.




(1) La Guerre sans galon de Georges Cuvier aux Editions du Combattant, Paris
(2) Prières de la tranchée de Louis Mercier à la Librairie Lardanchet, Lyon 1917 (clic)
(3) Bataillons de choc allemands
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Atlantic City Trump

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De son premier voyage aux États-Unis d'Amérique, Winston Churchill avait ramassé ses impressions dans une formule rapide : La barbarie éclairée au gaz ! C'est ce que nous servent en d'autres termes les médiats français pour s'offusquer de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Et pourtant, le connaissent-ils ou font-ils semblant de l'ignorer ? N'étant pas de son cercle d'amis intimes, je n'exclus aucune foucade de Donald le barbare d'ici au 20 janvier 2017. Mais au moins il bosse comme un fou. La légende dit qu'il ne dort que quatre heures par nuit et se lève avant l'aube pour dévorer la presse. Puis il dirige ses propres affaires et gagnent ses millions à lui... en famille, bien qu'il ne soit ni juif, ni sicilien. Il est (était) reçu dans toute la bonne société de New York pour son entregent, sa franchise vulgaire, son exposition médiatique - il paraissait dans une émission de télédivertissement - et bien sûr, sa fortune. L'article que lui consacre la Wikipedia est particulièrement copieux. Son intrusion dans la campagne républicaine n'offusqua que les concurrents obligatoires du Great Old Party, plus par le crime de lèse-majesté - ce type n'était pas même sénateur - que par le ton de son programme rhétorique décapé à l'acide qui ne choquait que les rosières.

D'ascendance rhénane et fils d'une mère écossaise, celui que nous ne connaissons pas est par contre connu de la middle class américaine, un peu comme, toutes proportions gardées, Bernard Tapie chez nous. On le sait grand bosseur, un peu plouc, le schpountz en tuxedo, ne devant sa fortune qu'à lui-même et presbytérien du dimanche aussi. Un type qui s'arrache, ça veut dire beaucoup dans le Midwest. Regardez la carte par comtés ci-dessous. Joe-Six-Pack aime Trump ! On n'imagine pas les scores que feraient aux Etats-Unis les chefs de rayon de la classe politique française payés au mois, qui seraient considérés comme des fonctionnaires communistes, infoutus de créer quoi que ce soit de leurs dix doigts sans le renfort d'un salaire. Après le prytanée militaire, Donald fit une école commerciale à l'Université de Pensylvanie et, comme dans la Bible, reçut les Cinq Talents de son père pour les transformer en tas d'or. Ses insultes médiatisées, ses gestes agaçants, ses exagérations ciblées ont été mises au compte du sketch de campagne, seuls les journaux prirent cela pour argent comptant, croyant aussi que ça le desservirait. Les électeurs de l'Amérique profonde, de toutes races et conditions, ne s'y trompèrent pas...
Et Trump marcha sur l'eau.


La victoire du tycoon newyorkais impacte directement l'Europe occidentale et orientale par le chapitre "défense" de nos relations inextricables parce qu'il a parlé de ça juste après l'histoire du mur mexicain. En fait, TAFTA, accords d'infrastructures, droit maritime, Interpol, NSA, tout va pivoter autour de ce chapitre. Lors d'un meeting à Issy-les-Moulineaux samedi dernier, Jean-Frédéric Poisson ne s'y est pas trompé qui a soutenu que l'élection de Trump à la Maison Blanche signait la reprise en charge de nos intérêts propres par nous-mêmes. En effet, Donald Trump sort de la veine traditionnelle du Parti républicain qui cherche depuis longtemps à rééquilibrer droits et devoirs au sein de l'Alliance atlantique, comprenez : dans la répartition des efforts budgétaires. C'est une antienne sénatoriale que de faire payer l'Europe qui se vautre dans le "socialisme déficitaire" aux frais des contribuables américains qui les protègent. Ils n'ont pas tout à fait tort, le parapluie atlantique leur coûte cher, et ils s'estiment peu payés en retour, surtout quand ils essuient des refus de soutien en cascade comme dans l'affaire d'Irak en 2003. Rappelons qu'alors, le pays-hôte des quartiers généraux atlantiques (la Belgique), l'entrepôt logistique et sanitaire (l'Allemagne), l'allié historique (la France), le voisin de confiance (le Canada) et la position avancée sur la zone d'effort (la Turquie) avec quelques autres, ont tous refusé de participer à la guerre de destruction du régime de Saddam Hussein (à des motifs tous différents), signalant ce faisant que la participation à l'OTAN n'était pas un sujétion à sa politique étrangère comme le clament en France ses adversaires hystérisés. En passant, Trump a la même volonté de partage des frais avec le Japon et la Corée du Sud.

On attend avec impatience le nom du Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, lui qui devra mettre en mouvement les planètes de la diplomatie mondiale. Il y a deux soleils et une planète froide : La Chine, les Etats-Unis et la Fédération de Russie. Les effets de cette mise en mouvement sur l'Europe émiettée ne seront que la conséquence du partage du nouveau ciel qui déjà l'exclue. Ce sera donc à l'Europe, à défaut, aux trois grands pays du barycentre européen, de prendre en compte pour elle-même et après-coup, les cartes jetées sur la table par les trois joueurs précités. Elle, ne blindera pas sauf dans l'hypothèse peu probable d'une parité budgétaire des efforts militaires de part et d'autre de l'océan qui est hors de portée des majorités actuelles aux affaires, nonobstant l'absence de tout leader européen pour longtemps.

A choisir un scénario assez crédible, ce serait celui de la finlandisation. Quatre pays européens sont déjà finlandisés (Autriche, Finlande, Suède et Suisse) qui s'en portent très bien parce que leurs voisins ne le sont pas. L'accord peut intervenir entre Trump et Poutine de faire baisser la pression aux frontières russes en échange de la non-intervention de l'Union européenne sur les pays au contact, doublé d'un arrêt définitif de la marche à l'est de l'OTAN. L'Union européenne, déjà inexistante es-qualité au plan diplomatique, serait dès lors finlandisée et sa diplomatie dirigée depuis Washington. L'OTAN continuera donc, mais comme garde-chiourme de la Commission européenne qui fera où on lui dira de faire.

Le schéma moins probable mais pas impossible non plus est l'éclatement de l'Alliance atlantique suite à des renversements de majorité dans certains pays. Dès le moment où l'Alliance militaire éclaterait, ses quatre piliers européens ne compteront chacun que sur eux-mêmes. La Grande Bretagne assumera son destin atlantique et se protégera du continent ébulliant en rejoignant le dispositif américain (comme le Canada) - le Brexit va l'y aider ; l'Allemagne musclera sa sécurité intérieure et protégera ses marches orientales par un pacifisme actif - en fait, elle entrera en négociations industrielles partout où elle se sentira menacée ; l'Italie, pays charnière entre les deux méditerranées, tentera de prendre le contrôle économique de la rive sud de la mer, de la même façon que l'Allemagne le fera du glacis oriental ; et la France ?

SNLE

Au moment du grand marchandage (2017-2019), la diplomatie de la France sera dirigée par Alain Juppé, Marine Le Pen, François Fillon ou Nicolas Sarkozy puisque cette fonction est du domaine réservé : aucun n'a émis un message clair sur la question diplomatique, hormis les célébrations d'usage, postures avantageuses et mises en garde habituelles. Il n'y a aucun plan et il n'y a pas de sous non plus. Sauf à dynamiter l'Etat-providence, déporter deux millions de fonctionnaires surnuméraires aux Kerguelen, écraser l'émeute sous les chenilles et rebâtir sur les ruines fumantes du socialisme à compte d'autrui, on ne distraira pas les ressources financières nécessaires. Or la sécurité de la France est la plus complexe du continent parce que le pays est ouvert sur quatre mers et subit la fameuse béance du nord-est par où tout le monde l'envahit depuis toujours (sauf les Wisigoths). La France seule aura beaucoup de mal à continuer d'exister pendant la transition jusqu'au temps de stabilisation planétaire qui suivra. C'est sans doute dans cette configuration d'une France faible et isolée que la force de dissuasion est la plus pertinente : Nous avons peu de moyens à vous opposer mais si vos menaces s'exécutent nous nous suiciderons avec vous ! Tout autre slogan est ridicule. En attendant l'apocalypse, il nous faudra tenir nos côtes, nos montagnes (on peut collaborer avec nos voisins alpins et pyrénéens) le Rhin et la grande plaine du nord... C'est beaucoup pour un pays qui se goinfre aux subsides sociaux.

Sortir le groupe aéronaval de la nasse méditerranéenne, accroître en nombre et disperser nos sous-marins nucléaires dans la profondeur stratégique (2); armer trois flottes de garde-côtes dignes de ce nom ; déployer des moyens modernes de surveillance des frontières terrestres ; durcir la pugnacité de nos armées de terre et de l'air en réduisant les taux d'indisponibilité de matériel éprouvés et augmenter les manœuvres militaires du corps d'armée ; et surtout garder et défendre nos ZEE (zones économiques exclusives maritimes) qui sont le patrimoine des générations montantes, convoquera des crédits importants. Le but à atteindre est unique et suffisant : faire peur ! L'OTAN y parvient parfaitement à entendre les hurlements du monde russe et ses relais infiltrés en France. Restera à mesurer nos efforts sur notre première zone d'intérêts, l'Afrique. Tout cela ne se fera pas avec la politique du hamac et les retraites du Club Med.

En résumé, le Burden Sharing dont va nous parler matin et soir la nouvelle administration américaine va impacter directement notre insouciance et notre mode de vie d'un autre âge. Je pense que la jeunesse le comprendra mieux que ses aînés, intoxiqués à mort au socialisme en intraveineuses.


(1) Pour mémoire nous listons les dépenses militaires en poucentage des PIB 1988 et 2015 (source SIPRI Stockholm) des pays significatifs pour ce billet de Royal-Artillerie :
- Autriche 1,3% et 0,7%
- Belgique 2,5% et 0,9%
- Bulgarie nc. et 1,3%
- Canada 2,0% et 1,0%
- Danemark 2,0% et 1,2%
- Croatie nc. et 1,5%
- Tchéquie nc. et 1,0%
- Estonie nc. et 2,0%
- Finlande 1,6% et 1,3%
- France 3,5% et 2,1%
- Allemagne 2,5% et 1,2%
- Grèce 3,6% et 2,6%
- Hongrie nc. et 0,8%
- Italie 2,2% et 1,3%
- Lettonie nc. et 1,1%
- Lituanie nc. et 1,1%
- Luxembourg 0,9 % et 0,5%
- Montenegro nc. et 1,6%
- Pays-Bas 2,6% et 1,2%
- Norvège 2,8% et 1,5%
- Roumanie 4,2% et 1,4%
- Russie nc. et 5,0%
- Serbie nc. et 2,0%
- Slovénie nc. et 1,0%
- Espagne 2,4% et 1,2%
- Suisse 1,6% et 0,7%
- Suède 2,4% et 1,1%
- Royaume-Uni 3,8% et 1,9%
- Etats-Unis 5,6% et 3,3%
- Monde entier 3,4% et 2,3%
- Union européenne 2,8% et 1,5%
NB : La chute du Mur de Berlin est passée par là entretemps.

(2) Cela n'est pas sans conséquence sur le mode d'emploi des personnels navigants qui actuellement bride les déploiements.
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Collusion dynastique sans gravité

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Bombardé de commentaires plus avisés les uns que les autres sur la primaire de la Droite et du Centre, le Piéton du roi s'est replié ce lundi dans le microcosme royaliste, hélas pour un billet d'aigreurs. Une messe de requiem commémorant la mort du roi de France et de Navarre Charles X (1757-1836) avait été annoncée pour samedi dernier à Paris. J'ose croire qu'au dernier moment l'invité de marque à ce Requiem se sera abstenu, son blog officiel et ceux de ses thuriféraires ne faisant aucun écho à cette cérémonie, on peut penser que oui.

Se revendiquer l'héritier des rois de France jusqu'à "capter" le souvenir du dernier roi régnant que son propre aïeul a exilé¹ avant que d'en détruire la couronne et de condamner toute la famille à la mort civile, n'aurait pas été avisé. Le Piéton avait prévu de faire un saut samedi jusqu'à l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois pour admirer la nouvelle chevalerie de Mgr le Duc de France, mais des circonstances particulières à la Primaire de la Droite et du Centre l'en ont privé. Comtes en attente, altesse vénitienne et vicomtes de fantaisie sous les lourdes capes de l'Ancien Ordre royal de l’Étoile et de Notre-Dame du Mont Carmel, avançant vers l'autel fumant d'une église vide, nous auraient offert le matériau d'un nouvel épisode des Mystères de la Crypte et un très bon moment d'encens. Car c'est cet ordre, récemment retrouvé dans les galetas de l'histoire, qui organisait l'événement dans la perspective de faire venir à Saint-Denis les cendres du dernier roi de France sacré. Un site Web a même été créé pour ce projet (ici) et cette fois, légitimistes et orléanistes chevauchent ensemble la chimère avec le renfort de républicains bon teint qui aimeraient se voir un jour sur la photo.

Que cela puisse occuper une colonne dans la rubrique Kaamelott de la presse de province est autant de pris gratuitement sur la grisaille des jours, mais à part le "mini-buzz" qui a du mal à démarrer, souvenons-nous que Charles X n'avait pas voulu de rapatriement du cercueil. Il repose en Slovénie au milieu des siens², gardés par les moines franciscains de Kostanjevica qui lui disent sa messe de requiem chaque année dans une dignité impeccable. Qu'on l'y laisse en paix jusqu'au jour du Jugement Dernier qui lui rendra raison de ses archaïsmes et de ses rigidités. Quant à capitaliser sur cet exil, nous dirons avec le bon sens populaire que nul n'hérite d'un crime et ne peut donc transmettre.

 


Le Roi est Mort, Soufflez les Cierges



Notes
(1) On fera son profit du récit de la route Rambouillet-Cherbourg vers l'exil en cliquant ici ou .

(2): Sont déposés dans la crypte du couvent de Castagnavizza six tombeaux : le roi Charles X ☦1836, son fils Louis-Antoine d'Artois ☦1844 et son épouse Marie-Thérèse de France ☦1851, fille aînée de Louis XVI et Marie-Antoinette, Louise d'Artois ☦1864, duchesse de Parme et sœur du duc de Bordeaux, Henri (V) d'Artois ☦1883, et son épouse Marie-Thérèse de Modène ☦1886, archiduchesse d'Autriche-Este


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Trois réformes-mères

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L'heure est à la campagne présidentielle, l'heure est à la réforme, comme chaque fois depuis, depuis... depuis 1848. Relire les bons auteurs de l'époque. La liste est longue chez ce pays empêtré dans un soviétisme que tous ses voisins ont abandonné et nous vous en ferons grâce, mais il est trois réformes, décisives pour mettre en œuvre toutes les autres, les voici en version courte :


I.- Séparation du Parlement et de l'État

L'État est ici l'administration du territoire et des peuples. En attendant qu'un roi simplifie l'épure constitutionnelle, le parlement est souverain en ce qu'il porte l'expression de la Nation. Il n'est pas logique que le parlement soit investi par les corps constitués publics, intermédiaires voire élémentaires, chargés de mettre en œuvre la politique de la Nation. Ils ne peuvent décider d'un côté et exécuter de l'autre. La pénétration de la fonction publique dans les rouages parlementaires est une absurdité dont s'est protégée la Grande Bretagne par exemple¹.

L'inégibilité des fonctionnaires cessera leur pression au parlement et permettra d'ouvrir la voie à la réduction du périmètre de l'État contre laquelle ils se battent becs et ongles. Comparé à nos partenaires de l'OCDE, nous avons 1,6 million de surnuméraires (source). Réduisons le périmètre pour réduire les effectifs (et pas l'inverse). On peut le faire en plus ou moins vingt ans.

La défense réglementaire du fonctionnaire est de se planquer derrière le travail pénible des infirmières sinon dangereux comme celui des policiers ou des pompiers, mais nous n'avons pas cinq millions d'agents de ces catégories². Revenons au régalien et tout le monde comprendra.


II.- Séparation des syndicats professionnels et des finances publiques

Les syndicats professionnels ouvriers et patronaux ne doivent pouvoir compter que sur les cotisations de leurs adhérents, ce qui est la première motivation pour en défendre les intérêts propres. Ceci ne veut pas dire qu'il faut pétrifier leur influence à la masse des cotisations actuelles. Dans la mesure où certains services aujourd'hui "publics" seront reversés aux partenaires sociaux responsables, la masse d'adhérents augmentera forcément pour simplement couvrir les besoins de tout un chacun.

Le tarissement des subventions publiques changera carrément le programme de défense des intérêts catégoriels qui resteront différents des intérêts généraux que les centrales syndicales amalgament pour accroître leur niveau de tapage. On passera du parasitarisme au paritarisme vrai.


III.- Etablissement d'une retraite équitable universelle par points

L'euro cotisé doit avoir la même valeur pour tous. Les régimes de pensions publiques et privées doivent être fusionnés pour aboutir à un régime unique. Le système par points permet ensuite d'arrêter les régimes spéciaux qui sont une vraie gangrène sur la cohésion nationale tant les disparités sont grandes.

La caisse unique par points supprimera naturellement les nombreuses caisses complémentaires et de substitution qui vivent dans le désordre et leur déficit perpétuel. Le futur statut de la caisse unique pourrait être apparenté à celui de la Banque de France pour y interdire les doigts crochus de l'État qui viendrait y calmer le prurit de son impéritie.

Les cotisations privées à des fonds de pension resteront du domaine personnel mais il ne sera pas question de les défiscaliser car cela amoindrirait la mise au pot commun.


Montesquieu


Voilà donc trois réformes-mères sans lesquelles aucune autre n'aboutira sauf à écraser l'émeute sous les chenilles des chars. Dans le fatras des propositions de la Droite et du Centre, on ne distingue pas de priorités ; on y exacerbe plutôt les dérives sociétales et politiciennes à croire qu'après les derniers coups de menton rien ne changera vraiment sauf l'habillage. François Fillon fait du Sarkozy-2007 et Alain Juppé du Chirac-1995. Pschitt citron et Pschitt orange.



Notes :
(1) Au Royaume-Uni les fonctionnaires de l'étage régalien sont barrés du Parlement. Le fonctionnaire étant réputé démissionnaire avant même d'avoir fait acte de candidature, la notion de décharge d'activité pour exercer un mandat électif est inconnue du droit britannique (source).
(2) Exemple de surnuméraire entre mille: Je connais une ville qui distribue des sacs poubelles une fois l'an à tous les foyers de la commune. Et il y a un bureau spécial, séparé des services administratifs et des services techniques de la municipalité, auquel on va pour prendre des sacs supplémentaires si besoin est ou quand on vient d'arriver. Ce bureau tient un registre de tous les foyers inclus dans les tournées de distribution avec le nombre de sacs livrés. Y sont employés deux agents municipaux à plein temps (pour assurer la permanence en cas de congés annuels, maladie ou imprévus) et l'affluence est si mince que vous n'y ferez jamais la queue et n'y verrez jamais personne entrer derrière vous même si vous restez longtemps. Pourquoi ?

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La Réforme impossible

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On ne discutera pas ici de la pertinence des réformes proposées par la Droite républicaine, qu'elles viennent de l'équipe de M. Fillon ou de celle de M. Juppé - ce sont les mêmes aux 9/10è. Mais si le mal français est bien l'étatisation à outrance qui plombe le génie de ce peuple et sa créativité native, on doit considérer que le mammouth est devenu énorme et bien malin qui le tuera. Avec cinquante-sept pour cent de captation de la richesse produite, l'État est devenu invincible ; et si l'on ajoute les monopoles socialistes de production que sont l'EDF, la SNCF et d'autres, on voit la République parfaitement installée pour continuer à exploiter la nation sur laquelle elle se vautre, énorme.

Il serait vraiment étonnant qu'un peuple aussi immature en démocratie que le peuple français¹ parvienne à réformer son système par la voie démocratique. A vrai dire, ce n'est jamais arrivé de toute son histoire ! La dernière réforme tentée en période de paix intervint à la fin du règne de Louis XV, quand le roi eut compris que sous ses ors impeccables le régime courait à sa ruine au milieu des injustices et dans un foutoir unique au monde. De grands esprits comme Vauban avaient signalé les désordres du royaume. Son successeur Louis XVI, peu attiré par la politique (son frère d'Artois lui ressemblera en Charles X), se laissa convaincre d'effacer le dangereux progrès pour renouer avec les privilèges antérieurs, on sait comment tout cela a fini. La Constituante de 1789 n'eut qu'à ouvrir les tiroirs de Calonne et Maupéou, tout ou presque était là. Ensuite la France se réformera à chaque rupture de paradigme. C'est Brumaire, la Restauration, les Trois Glorieuses, la Révolution de 1848, Sedan, Le Front Populaire, Pétain, Le Putsch d'Alger etc... Une seule période fait exception, la première décennie du XXè siècle appelée aussi La Belle Epoque où la IIIè Républque réformera beaucoup. Alors bon courage monsieur Fillon.

S'il n'a au moment nulle opposition sérieuse, elle va bien finir par coaguler d'ici l'été 2017, et c'est bien naïf de sa part de croire à l'adoubement démocratique d'une élection présidentielle gagnée, pour imaginer que ses oppositions vont se taire ensuite au seul motif de la "volonté exprimée par le peuple". La France connaît des troisième et quatrième tours jusqu'à l'émeute parfois, les centrales syndicales et les groupes d'agitateurs professionnels n'ayant cure de la démocratie, juste bonne pour les moutons. Il suffit d'entendre M. Martinez refuser par avance tout résultat qui lui déplaira !

M. Fillon a fait le tour de France des réalités avant de construire son programme de réformes. Cette démarche nous montre aussi que jusque là M. Fillon ne vivait pas dans les réalités². La guerre est un art simple, tout d'exécution, disait Bonaparte. Il est moins important de connaître à fond ses dossiers que de commander "l'ouverture du feu" au bon moment ! A tout vous dire, je n'y crois pas pour cent raisons que je développerai ailleurs bientôt.

(1) Dans ce pays gaulois, tous les scrutins doivent être trafiqués à l'avance pour obtenir une majorité de gouvernement
(2) Effectivement il a une carrière d'apparatchik (CV)

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Hollande bâché

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SIC VOLVENDA ÆTAS COMMUTAT TEMPORA RERUM
QUOD FUIT IN PRETIO FIT NULLO DENIQUE HONORE¹
(1) Ainsi le temps aux biens donne et reprend leur prix
Ce qui fut honoré rentre dans le mépris


Le président Hollande qui fut éduqué chez les Frères des Ecoles Chrétiennes a pu méditer ces beaux vers de Lucrèce en ce funeste jour de sa résignation. Sépulcral, mais digne et au besoin, émouvant, il a réussi l'examen de sortie... de la vie politique qui fut toute la sienne, ne sachant rien faire d'autre, affairé depuis toujours à la manœuvre et aux combinaisons d'appareil. Cela ne pouvait suffire dans l'éminente fonction qu'il avait visée et le livre assassin² de Davet et Lhomme nous l'avait démontré.


cliché Lionel Bonaventure/Pool/AFP


Bon administrateur de profession, François Hollande va expédier les affaires courantes délivré du stress de sa réélection et libéré des soucis d'image qui littéralement le bouffaient. Sans doute va-t-il tranquillement peaufiner son grand discours de départ du palais de l'Elysée en mai 2017, ce que nos présidents savent faire le mieux finalement !

La décision ne balançait qu'avec une autre, celle de démissionner tout de suite pour provoquer une élection anticipée. Il n'a pas voulu se venger de son parti et a préféré jeter l'éponge. Les socialistes devraient le remercier. Le calcul était si simple pourtant : s'inscrire à une élection primaire de sélection du parti malgré sa qualité de président de la République était une humiliation insupportable à la limite du grotesque. Sauter la primaire pour se représenter directement à l'élection du mois d'avril ne l'assurait de rien plus qu'une autre humiliation : ne pas passer le premier tour comme Jospin en 2002. Acter du "désastre" maintenant était moins risqué pour sa signature dans les livres d'histoire, il y aura gagné un peu de hauteur et son discours était carrément bien !

La démagogie va pouvoir maintenant s'exprimer dans toute sa puissance, les tribuns se prendront à la gorge, ce sera la foire d'empoigne comme la France en a tant connues. La chasse est ouverte, les calibres chargés, les yeux s'injectent de sang, le peuple paiera ! Entre-temps la passerelle sera occupée par un commandant résigné et serein, ce qui ne sera pas plus mal au milieu des dangers qui nous guettent.


(1) De Rerum Natura (Lucretius)
(2) "Un président ne devrait pas dire ça..." chez Stock

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Boutang Reloaded !

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Olivier Véron réédite Boutang aux Provinciales. Après La Politique comme souci dont nous avions parlé, voici le pamphlet de 1977 Reprendre le Pouvoir. L'éditeur se fendant d'une quatrième de couverture tirée de la conclusion du bouquin, nous aurions mauvaise grâce à vous imposer la nôtre, nous limitant à achever le chapitre.

À l’instant élu la communauté tout entière, par l’effet de l’universelle agression qu’elle a subie, peut être capable de consentir à la décision d’initier un nouvel âge héroïque. Il ne sera certes pas celui des philosophes, nouveaux ni anciens. Les philosophes, s’ils se délivrent de leur préjugé que l’Esprit doit être sans puissance et que tout pouvoir est mauvais, y pourront jouer un rôle moins absurde, finalement, que celui de Platon à Syracuse. Quant aux spirituels, c’est l’un d’eux, Martin Buber, qui prophétisait la bonne modification du pouvoir en un nouvel âge  :
«  Je vois monter à l’horizon avec la lenteur de tous les processus dont se compose la vraie histoire de l’homme, un grand mécontentement qui ne ressemble à aucun de ceux que l’on a connus jusqu’ici. On ne s’insurgera plus seulement, comme dans le passé, contre le règne d’une tendance déterminée, pour faire triompher d’autres tendances. On s’insurgera pour l’amour de l’authenticité dans la réalisation contre la fausse manière de réaliser une grande aspiration à la communauté. On luttera contre la distorsion et pour la pureté de la forme, telle que l’ont vue les générations de la foi et de l’espoir.  »
Un "nouveau Moyen Âge" comme l’ont entrevu Berdiaeff et Chesterton  ? Les ricorsi ne sont pas de pures répétitions ni même de simples renouvellements. Sûrement  : une manière de rendre vaine l’opposition de l’individualisme et du collectivisme, telle qu’en usent, pour leurs courtes ambitions, les barbares et les freluquets. L’âge des héros rebâtira un pouvoir  ; il n’est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche : même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un "appel aux conservateurs" ; il n'y a d'elle, proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince Chrétien.

A commander pour 20 euros seulement sur le site des Provinciales en cliquant ici.


Pour avancer sur Boutang et le pouvoir légitime, on peut consulter la notice de François Huguenin, insérée dans le livre d'Antoine-Joseph Assaf en cliquant là.


On terminera par un témoignage de Juan Asensio sur l'éditeur, dans un de ses rares bons jours, qui n'en a que plus de prix :

Les Provinciales, sous forme de lettres confidentielles au rayonnement cependant certain, ont fait du travail d’écriture de quelques-uns le véritable visage littéraire d’une France défigurée.

Juan Asensio, Le Stalker


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Hermosa Reina

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Marie-Marguerite de Bourbon ©Hola

L'hebdomadaire madrilène ¡HOLA! offre à ses lecteurs un reportage* sur l'épouse de Louis de Bourbon, duc d'Anjou, héritier de la branche aînée par le rameau du dauphin de France que Louis XIV envoya à Madrid pour succéder à Charles II l'Ensorcelé. On peut trouver ce magazine en France dans les grandes villes et voir un peu de quoi s'agit-il en cliquant ici.

La jeune duchesse nous apparaît sous les traits d'une femme séduisante, au charme intact, avec ce regard dévastateur qui vous fait chavirer dès qu'elle le plante dans le vôtre. Sans doute est-ce l'explication d'un zeste de timidité. Elle est maintenant ambassadrice de la Fondation We pour la section "équitation" en tant que cavalière émérite bien connue du circuit hippique espagnol. La fondation est une ONG sociale multicartes à caractère entrepreneurial. On peut s'en faire une idée en cliquant là pour naviguer ensuite parmi ses nombreux secteurs d'activité. La section "équitation" vise au développement personnel de jeunes trisomiques, handicapés ou délaissés. C'est un protocole voire une thérapie qui a fait ses preuves. Marguerite de Bourbon saura récolter tout le nécessaire auprès de généreux mécènes.

Une petite notice Wikipedia vous dit l'essentiel sur la belle princesse, mère de trois enfants dont l'aînée, typée amérindienne, fera une très jolie jeune fille d'un tempérament affirmé. Il est amusant de voir la faveur dont jouissent les Ibéricaines chez les princes français. Henri d'Orléans, Charles-Philippe d'Orléans, Jean d'Orléans sont tous mariés à des péninsulaires. Il est vrai que Blanche de Castille avait fait forte impression.



(*) ce reportage a été signalé en France par Régine Salens de Noblesse & Royautés


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Exeunt !

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ACTE I - Scène II
la scène I fut jouée ici

Comme à la fin de l'envoi, ils sortent. Sortent de l'Histoire les socialistes éreintés par le premier secrétaire du parti que leur système avait choisi. Habile et manœuvrier, il avait séduit par son art de la synthèse qui revenait à stopper le funambule au milieu de la corde. Il choit ! Les chiens de guerre se jettent au sol sur le corps démembré du grand cadavre à la renverse (dixit Jean-Paul Sartre jadis) chacun tirant à lui LA Vérité. Les Français ne sont pas intéressés par cette curée et la primaire de gauche annoncée aura besoin du renfort nombreux des trolls de la Fachosphère pour faire du chiffre. Déjà l'accès à l'isoloir est soldée à un euro ! Le prix d'une baguette, quand même !

Emmanuel Macron
Premier mort, une morte, Marie-Noëlle Lienemann. Il est sûr qu'avec pareil prénom, tu ne passes pas le concours de La Libre Pensée. Affolée sans doute par le succès du golden boy Macron qui sans autocars ameute une foule de quinze mille personnes au Parc des Expositions de Paris, elle a ressenti la solitude du cadre de section incapable de réunir les derniers cotisants socialistes du département dans un cinéma d'art et d'essais. Il en suivra d'autres, à mesure que le prix des salles montera. Combien feront les Hamon, Filoche, Peillon, Pinel ? Sans parler des inconnus du périphérique extérieur ! Resteront en lices, Maître Montebourg qui jouit littéralement de plaider enfin devant du monde et le petit caudillo de banlieue qui nous rejoue le dictateur de Chaplin. Dommage sans la moustache, ce serait parfait, mais à certains moments on retrouve le Petit Reître de la Sarkozie. De l'écrémage, sortira le moins diviseur, le plus consensuel mou, le premier des battus du premier tour, décalé, jurassique, ringard, un sauveur ? C'est la fin de la Sociale. Le PS explosera par émiettement des courants et fuite des capitaux car la primaire n'organise que les courants du prochain congrès. Et comme l'avait dit André Bercoff : Hollande pousse en avant le bon candidat incapable de gagner le poste après lui ; il va vitrifier tout le territoire à gauche en guise de punition. On peut être intelligent et rancunier. Première grenade dégoupillée dans les pattes de Valls : Vincent Peillon, laïcard incandescent et conventionnel attardé qui se déclare intéressé en Frimaire de l'an CCXXV.

Jean-Luc Mélenchon
Bien sûr, le chevau léger Mélenchon est là et bien là, qui a tout compris de la toxicité du marigot. Mais on ne peut se gaver longtemps des fruits de la députation sans qu'un malveillant n'en fasse un fromage, une "fortune", et les investigateurs payés au mois vont bien finir par couper le tribun des renforts attendus sur sa gauche, le NPA et Lutte Ouvrière interdisant d'épauler le "ploutocrate" en peau de renard. Reste le phénomène Macron. Il remplace Martine dans les titres, à la plage, à l'usine, à New York, à la montagne, à Londres, à la ferme, il est partout, amasse les contributions en devises, fait sa pelote et vampirise ce qu'il reste de socialistes décotisants, amers de voir la Droite dure reprendre le pouvoir. Qui en parle bien ? Eric Wœrth lui trouve un côté biblique, télévangéliste, peplum si l'on avait ajouté de la fumée sur l'estrade samedi soir. Mais Rue89 va plus au fond en dépiautant le logiciel d'En Marche dans un article qui fera date ici. En Marche n'est pas juste un programme mais une application d'intelligence artificielle. En quelques mots, le reste est sur le site Rue89 :

Il s'agit de diagnostiquer la société française afin d'y appliquer le remède prescriptible selon les codes de la physique sociale, et incarner ce remède : « La notion même de "diagnostic" tendrait à vider la politique de sa conflictualité, à la transformer en technique : il s’agirait d’identifier automatiquement des bugs dans un "système". Plus de droite, plus de gauche. Un regard "neutre" qui identifie ce qui marche et ce qui ne marche pas...... ceux qui "marchent" et ceux qui ne marchent pas ». Macron sera le candidat des algorithmes. Finalement pourquoi pas ? On croyait avoir tout vu en République ! Ça nous manquait !


Prochain billet : Les interstitiels

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L'Âne du Roi 2016

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... en Midas ...
De quatre ans cet oscar fut reporté faute de nominés. Avaient reçu le prix précédemment, M. Jean-Claude Juncker de Luxembourg pour l'Âne 2008, M. Stéphane Bern pour l'Âne 2009, M. Georges Frêche pour l'Âne 2010 et M. François Baroin pour celui de 2011. Puis ce fut le trou noir, même si quelques-uns avaient à leur insu concouru, ils n'étaient pas du niveau.

Cette année 2016 voit renaître la remise du prix, incontestablement et sans qu'il soit besoin d'en nominer beaucoup tant le candidat malgré lui s'impose au dessus de la mêlée. Hors concours, il gagne le premier prix, le deuxième, le troisième, les accessits et les encouragements à mieux faire, j'ai nommé, sous vos applaudissements, lazzi, cris et vociférations, le rastacoïde-caucasoïde Lesquen (Monsieur Henry de), maréchal à vie de Radio-Courtoisie et pré-inscrit à l'élection présidentielle de 2017... qui nous fout la honte.

Extraits ou perles comme on veut :

« La musique nègre est un ensauvagement de l’homme, elle est obscène de part en part... Il y a une obscénité latente, la musique nègre est très chargée en sexualité, le rythme est sexuel »
« Les Français des Antilles sont d'abord des congoïdes [avant d'être Français] »
« Le racisme positif, c’est avoir une conscience de race. Vous le savez mieux que moi, il y a une conscience de race très forte chez les Noirs »

L'interview de Lucien Jean-Baptiste ci-dessous vaut son pesant d'arachides

 

Élevé dans les classes primaires de l'Union française, je ne discuterai pas la question des races, nous avions au mur de grands tableaux de classement et nous étions émerveillés de tous ces autres enfants français de toutes les couleurs sans connaître leurs taux de phéomélanine ou d'eumélanine. Mais lancer une campagne électorale en 2016 entre négroïdes, asiatoïdes, caucasoïdes et eskimaux, que sais-je d'autre, il faut avoir la main lourde sur le mezcal du soir ! On comprend pourquoi des responsables d'antenne chez Radio-Courtoisie aient demandé qu'il parte avant que la fréquence ne soit ruinée à tout jamais. Mais lui s'en tape, il a son hochet de retraite et entend bien en jouer jusqu'à ce que mort s'en suive, la sienne ou la chaîne.
Pour le reste, il lance un programme électoral sur Internet que les comiques officiels ont lu de bout en bout. Nous vous l'épargnons car il vous faudrait aussi démonter la Tour Eiffel avant de finir votre café.

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Interstitiels du spectre politique

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Imprécateurs, témoins et boulets

Le spectre politique français qui se lève à l'aube de l'élection présidentielle est fait de cinq couleurs disposées en cercle. Chacune a son champion sauf une qui le cherche encore. On trouve ainsi dans l'ordre d'apparition en scène, l'extrême-gauche, la Gauche de gouvernement, le Centre d'appoint, la Droite de gouvernement, l'extrême-droite. Mais ceux qui nous intéressent aujourd'hui sont les interstitiels, ceux qui se glissent entre ses cinq groupes. Ci-dessous nous donnons le spectre de l'élection présidentielle de 2012 avec le premier parti de France, celui des indifférents ou hostiles au suffrage universel (29%).


On peut classer ces surnuméraires du concours en trois catégories, les témoins [T], les imprécateurs [I] et les boulets [B]. On ne doit pas se moquer des deux premiers quand on sait la dépense d'énergie et d'argent provoquée par une campagne marginale sous-financée. En général, cela se termine par un divorce ou plus si affinités. On a le droit d'éreinter les derniers :)

[B] Dans la famille des Interstitiels, j'appelle donc les boulets :

Michèle Alliot-Marie
La Droite en donne deux, Henri Guaino et Michèle Alliot-Marie. N'ayant pas voulu valoriser leur propre orientation politique à la Primaire de la Droite et du Centre comme l'ont fait très courageusement Jean-Frédéric Poisson et Nathalie Kosciusco-Morizet, ils se mettent à courir en dehors des lices au motif de l'esprit indépassable des institutions mais surtout pour qu'on les voit mieux dans le paysage médiatique. M. Guaino, porte-plume du président Sarkozy - Ah ! quel grand moment de lucidité que le discours de Dakar - rachète le catalogue périmé de Marie-France Garaud que l'Opinion ne lit plus. Mme Alliot-Marie, archétype politique du bouche-trou chic, se décide à faire quelque chose pour son camp lorsque tout est fini ! Ils sont invités sur les plateaux pour étaler un pouvoir de nuisance qui fera du chiffre en audience. On est dans la formule "match" que prisent radios et télés à cette époque.

La Gauche a le sien : pour l'instant seul Bastien Faudot du MRC de Jean-Pierre Chevènement revient grapiller quelques dixièmes qui manqueront bien sûr au moins mauvais des socialistes comme en 2002. Mais il va en surgir un ou deux autres qui se placeront dans les postes d'opposition à créer.

Curieusement l'extrème-droite a aussi le sien : Henry de Lesquen, candidat raciste (ou racialiste) assumé et satrape inamovible de Radio-Courtoisie. Il vient de remporter le prix de l'Âne du Roi 2016. Le FN a la chance de l'avoir dégoutté mais il peut agglutiner sur son nom quelques voix que le système Philippot a su éradiquer au motif de la dédiabolisation, si tant est qu'il franchisse le barrage des cinq cents parrainnages. Mais il présente très bien, le salaud ; c'est à ça qu'on les reconnaît.

[T] Nous arrivons aux témoins :

Rama Yade
Ceux-là ne visent que la campagne officielle de mars-avril 2017 profitant d'une certaine exposition médiatique pour proclamer leur vérité à quelques téléspectateurs qui ne zappent pas mais sont de moins en moins nombreux. Ces gens ont la foi chevillée au cœur et sont respectables dans cette démarche de propagande de convictions intimes qui le plus souvent s'échoue sur l'écueil des Cinq-cents. Dans cette catégorie nous rangeons le candidat de l'Alliance Royale, Robert de Prévoisin, dont la plateforme politique a souvent été présentée sur Royal-Artillerie. François Asselineau de l'Union populaire républicaine est porté par un retour au CNR de 1945 qui a soviétisé le pays et ne veut ni de l'UE ni de l'OTAN qui n'existaient pas alors. Rama Yade, transfuge du Parti radical valoisien qui a un besoin inassouvi de tréteaux, se débrouille pas si mal avec peu de moyens et beaucoup de culot en brandissant une petite dizaine de slogans. A la fin, c'est le programme de l'Alliance Royale qui se rapprocherait le plus des solutions caressées par le Piéton du Roi (cf. le site AR en note de bas de page). Si la déclaration de candidature de Robert de Prévoisin précipite, nous lui consacrerons un article complet comme nous l'avons fait pour ses prédécesseurs.

C'est dans cette catégorie [T] que se rangent les deux concurrents révolutionnaires, le Nouveau Parti anticapitaliste avec Philippe Poutou et Lutte Ouvrière avec Nathalie Artaud, qui cherchent l'un et l'autre à amasser des voix aux élections législatives pour bénéficier des lois de financement des partis politiques, l'Etat rémunérant chaque voix obtenue. Or l'analyse montre que le score est meilleur quand le parti s'est exposé publiquement à la présidentielle comme un tour de chauffe. Mais il leur faut toujours franchir le barrage des Cinq-cents.

[I] Viennent enfin les imprécateurs :

Didier Tauzin
Ceux-ci ne peuvent vivre en paix avec ce qu'ils ont sur le cœur. Ils manifestent un amour total de leur pays et de ses habitants. Ils ont beaucoup d'idées, ils luttent contre le Système qui s'en méfie, car ils ne peuvent être découragés. La barrière des Cinq-cents est faite pour eux, les purs. Nous en avons quatre cette fois-ci :

Nicolas Dupont-Aignan a le vent en poupe après de bons résultats aux Régionales mais c'est un supplétif des Républicains qui en serait resté à l'Appel de Cochin et qui sans eux n'aurait pu percer ; il lui sera difficile de contester le fils spirituel de Philippe Séguin surtout avec des idées à l'emporte-pièce. Jean Lassalle est le seul homme politique qui marche à pied. Toutes ses convictions sont enfermées dans son bâton de pèlerin, c'est un Béarnais de contact facile aux démarches inlassables surtout quand on les dit vouées à l'échec. Jacques Cheminade est un autre convaincu de longue date. Il n'est pas l'illuminé que certains présentent, mais un homme instruit (HEC, ENA) qui a fait ses classes à l'international. On le dit agent de l'organisation de Lyndon LaRouche. Il a sa fiche au FBI. Inclassable, il faut lire la notice Wikipedia. Le général Didier Tauzin est le plus récent : faute de participation du candidat royaliste, ce serait le candidat acceptable. A l'exception de sa position sur l'OTAN, sa vision de la France de demain conviendrait ici.

Mais où sont passés les écologistes ?

Yannick Jadot
Il faut dire que la cause écologiste a été particulièrement martyrisée par les fouetteuses à cul nu que furent le juge Eva Joly, Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse. Dur de relever le mouvement quand il a versé au fossé des prébendes juteuses et caprices de stars comme ce François de Rugy qui vient faire le beau à la primaire socialiste. Démarqué du colonel Placé et de l'irrésistible Pompili, Yannick Jadot n'en a que plus de mérite. Au stade de décomposition avancée où se liquéfie le Parti socialiste, il serait fou d'aller mourir à La Belle Alliance. Son témoignage sera précieux hors-rang car il connaît à fond son sujet - ses interventions au parlement européen sont pertinentes (clic) - mais nous le classerons dans la rubrique [T] parce que le parti EELV a perdu de la substance depuis que la grande écologie a pénétré les partis de gouvernement. La COP21 a définitivement extrait le souci environnemental de la niche où certains le cultivaient entre soi, d'où le retrait de figures historiques comme Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère, José Bové, Dominique Voynet ou Alain Lipietz, atteints d'ailleurs par la limite d'âge utile.


poisson d'avril 2017


Ces candidats interstitiels - il y en a quelques autres sur lesquels le matériau d'analyse est rare - tous sont l'expression (ou le résidu) d'une vie démocratique en France. Les grosses écuries sont dans le déni des institutions qui mettaient un homme face à la nation dans une posture monarchique. Elles ont phagocyté le protocole en renchérissant le prix de la propagande, arrachant toute possibilité de concourir à ceux qu'il n'avaient que leurs idées et quelques amis. Il faut aujourd'hui être riche ou subventionné. Le Fric est au départ de la course et se retrouve à la fin dans le wagon des récompenses, même s'il est très convenu de l'insulter entre-temps.

Nous listons ci-dessous les liens nécessaires pour accéder aux programmes électoraux des interstitiels que chacun pourra consulter par curiosité, souvent intéressants. Aucun d'eux ne sera appliqué parce que le régime inique qui préside au renouvellement naturel de la classe politique se défend très bien contre les intrus à la caste, jamais en défaut de subterfuges ou de fabrications. Si traversaient le barrage quelques dangereux contempteurs, la loi de barrage serait immédiatement rehaussée pour que la prochaine fois tout espoir de substitution soit découragé.



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Des nouvelles du Spectre

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Il n'y a plus de bipartisme en France, le spectre politique utile est fait de cinq courants : [EXG] Extrême gauche | [GDG] Gauche de gouvernement | [CDG] Centre de gouvernement | [DDG] Droite de gouvernement | [EXD] Extrême droite. Dans un billet précédent nous avons parlé des interstices, venons-en aujourd'hui au principal. L'iconographie de ce billet n'est pas un pronostic ni une préférence.

[EXG] L'extrême-gauche historique s'est regroupée derrière son meilleur tribun du moment, qui avait récolté onze pour cent des suffrages exprimés en avril 2012 : Jean-Luc Mélenchon, sous vos applaudissements. Nul ne le conteste, sauf les deux partis révolutionnaires à sa propre gauche qui, sans aucun espoir de l'emporter, manœuvrent dans une stratégie de subsides post-électoraux (voir le billet des Interstitiels). Porté par le renfort du Parti communiste français, lui sont ôtés les soucis de parrainages, seul capital encore utile au vieux parti stalinien. Il va donc y aller franco de port et d'emballage avec une proclamation de non-ralliement qui fera des dégâts au second tour de la Présidentielle en mai 2017.

[GDG] A Gauche, c'est la grande inconnue et le combat des frères du Grand Orient ! Le président décédé politiquement ouvre la voie aux impétrants en tous genres, confessions et agenda. Bien malin qui prédirait le résultat du premier tour de la primaire socialiste lancée sous les auspices de La Belle Alliance populaire. S'y bousculent tous les caractères qui font l'intérêt pédagogique du cirque électoral, témoins, imprécateurs, boulets et dérailleurs. Les premiers déclarés sont les plus sincères, les derniers les plus sournois.

Benoît Hamon, Gérard Filoche en ont gros sur la patate et quelque chose à dire, mais le second a été éliminé d'entrée, en toute "équanimité" comme dit le président de la Haute autorité de la primaire citoyenne, pour ses outrances passées ; il va les assigner, direct ! Damned ! c'était le candidat de la fachosphère qui voulait en faire un troll. Va-t-il se présenter en candidat libre ? Plus probablement, il rejoindra le Parti de gauche de Coquerel et Corbière. Arnaud Montebourg, bouffi d'orgueil, ne se voit nulle part ailleurs que dans ce concours de plaidoiries depuis qu'il a fait dix-sept pour cent à la Primaire Aubry-Hollande de 2012 ; entre-temps, ce grand impulsif a fatigué du monde tout en le faisant rire et la fraîcheur de la surprise a passé. Manuel Valls se revendique comme l'exécuteur testamentaire du quinquennat agonisant et, prévoyant, avait acheté son hastag #Valls2017 dès 2012. Mais il n'est rien d'autre au parti socialiste que le maire autoritaire d'Evry. Il a contre lui tous les autres jusqu'au dernier venu, le "dérailleur" Vincent Peillon, rappelé de son exil fiscal pour torpiller l'helvéto-catalan que tout le monde déteste aujourd'hui pour son arrogance, ses colères, son autoritarisme, ses volte-faces, sa femme de la FrançAfrique et le 49-3. Peillon a le bon logiciel de campagne en lui-même et une revanche à prendre sur la Rocardie d'ordre et pour compte son mentor assassiné au Sofitel de New-York. Vieil apparatchik de la veine réformiste strauss-khanienne, il peut parler deux heures avec un verre d'eau sur tous les sujets. S'il fallait miser chez les bookmakers de Londres, je le donnerais lauréat du concours inter-socialiste. Pinel, Benhamias et De Rugy sont figurants mais ils améliorent leur page Wikipédia.

[CDG] Le Centre utile vient d'être conquis en trois coup de queuillère à pot par Emmanuel Macron, plus vite que l'Etat islamique n'a repris Palmyre (et l'a quitté). Avec quinze mille militants payants au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, il a renvoyé dans les cordes les partis croupions du centre-droit que sont les Centristes d'Hervé Morin, l'UDI de Jean-Christophe Lagarde et le MoDem de François Bayrou. Aucun n'est capable aujourd'hui de franchir la barre des cinq pour cent de suffrages ouvrant droit au remboursement des frais de campagne. Ça bride l'élan :) Au centre-gauche, les radicaux ont disparu en tant qu'espèce différenciée, Sylvia Pinel ayant rejoint la Belle Alliance pour ne pas être accusée d'avoir fait le lit du fachisme en captant par une candidature directe des suffrages utiles ailleurs.

[DDG] A Droite, les jeux sont faits. Le parti est en ordre, les centristes ralliés (finalement tous sauf le fat de Pau qui se décidera après l'Épiphanie) discutent des postes possibles au râteau de croupier. François Fillon n'a plus qu'à tenir le choc des assauts de tous les autres. On est en démocratie et tous les coups sont permis, même les plus bas, mais avec quarante ans de pratique, il est le dernier à se laisser surprendre. Bien épaulé, par des gens qui connaissent bien les dossiers (je pense à Eric Wœrth et Thierry Solère), il devrait mener l'aventure à terme, même si les mises au point se succèdent, arrondissant les angles du programme. Un bémol ? son shadow cabinet ressemble plus à une synthèse hollandienne qu'à un gouvernement de combat (voir l'organigramme mexicain en pied de billet): on a la désagréable impression d'être arrivé déjà à la ronde des desserts. L'ouverture au centre, préalable à la victoire, commence à affadir le programme botté, les quatre prochains mois seront longs pour monsieur Fillon et il ne m'étonnerait pas que sous la contrainte des réalités, une fois élu président (pour cent jours), il déroule le programme... d'Alain Juppé. De quoi en remettre dans la coupe d'huile de foie de morue que le vaincu doit avaler chaque matin que Dieu fait à Bordeaux.

[EXD] Le Front national va moins bien qu'il n'allait aux élections régionales de cette année. Le monolithe se fendille à mesure que le combat électoral gagne en intensité. Le problème central est le programme économique marxiste de Marine Le Pen, que les cadres du bureau politique ont acheté dans le champ de labours souverainistes, oubliant un peu vite que les Français n'ont jamais validé ces options. Ils s'en défieraient plutôt comme la plupart des populations menacées par le mondialisme que sont les Italiens, Espagnols, Grecs et Portugais. Quitter l'euro pour avoir quoi ? Une piastre que personne au monde ne change un vendredi ne sachant quel en sera le cours le lundi matin à l'ouverture des banques ? Marion Maréchal-Le Pen a très bien vu que ça ne collait pas, et d'autres idioties aussi ! Mais validées par le sémillant Philippot, qui se verrait bien le Raspoutine de la Duchesse de Montretout, ces âneries deviennent une affaire d'orgueil. Les chapitres économiques sont si mal travaillés au fond que la fente est large et l'épée traverse l'armure. Le jeu de massacre des économistes médiatisés va commencer après les fêtes. La jeune Le Pen a plus de sens politique que l'ancien élève de l'ENA, et ça n'est apparemment pas acceptable pour les evzones de Nanterre. Avec un charisme fou en plus, la totale !

Marine Le Pen va-t-elle repasser sous le fameux plafond de verre ? C'est son dilletantisme qui lui a coûté la région du Nord. Ses dossiers n'étaient pas assimilés, toute question pertinente était renvoyée à la dictature de Bruxelles ou à la submersion migratoire, elle ne savait pas convaincre au-delà des slogans faciles et éculés. Et pour ce qu'elle en montre aujourd'hui - sans doute se réserve-t-elle pour le vrai combat électoral - il semblerait que la candidate soit pour l'instant aussi faible qu'avant dans la construction de son raisonnement. On n'est pas à l'oral de Sciences Po mais dans le dur maintenant. Quand parle-t-on de responsabilisation citoyenne ? Les Français veulent-ils vraiment l'homme providentiel ? Combien font deux et deux ?

La volonté nationale est un des maux dont les intrigants de tous les temps et les despotes de tous âges ont le plus largement abusé. Les uns en ont vu l'expression dans les suffrages achetés de quelques agents du pouvoir ; d'autres dans les votes d'une minorité intéressée ou craintive ; il y en a même qui l'ont découverte toute formulée dans le silence des peuples ; et qui ont pensé que du fait de l'obéissance naissait pour eux le droit du commandement.
(Alexis de Tocqueville)


Tout ceci n'est que le contour du spectre politique. A remplir les cinq cases du jeu, nous mettrions en lices, aujourd'hui 19 décembre 2016, les candidats déclarés suivants, de la gauche vers la droite :
[EXG] Jean-Luc Mélenchon
[GDG] Vincent Peillon
[CDG] Emmanuel Macron*
[DDG] François Fillon*
[EXD] Marine Le Pen*

Les étoilés sont notre pronostic de second tour (2 de ces 3).


Pour info, gouvernement de campagne de François Fillon :
- cliquer pour agrandir -

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Prochain billet sur le sujet : Essartage des impétrants (LLL)

Joyeux Noël quand même !

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Le Tea Party en avait rêvé, le Great Old Party l'a fait ! Les Etats Unis d'Amérique ont convenu d'élire le marchand de potions magiques qui a eu l'intelligence de sillonner la Rustbelt plutôt que les universités gavées de bons sentiments. Prédire l'avenir est maintenant un cauchemar pour les pisse-copies du quatrième pouvoir battu en rase campagne, M. Trump est imprévisible, carrément !
Ce qui amusera l'Amérique profonde n'est déjà pas une partie de rigolade pour les partenaires de l'Oncle Sam qui ne savent plus sur quel pied danser. Seule la Chine communiste a déclaré qu'elle prenait sa raquette en main et renverrait toutes les balles. L'Europe se réunit afin de décider de la prochaine réunion. La Russie se marre de voir le Clinton Gang Band refoulé aux combles de l'Histoire et le Japon, comme Taïwan, se réjouissent d'avoir à côté d'eux un George Bush III qui cassera la gueule à quiconque entendra qu'il va le faire ! Du changement dans la diplomatie ondoyante de l'administration Obama. La "ligne rouge" n'aurait été franchie qu'une seule fois par Bachar el-Assad, mais dans quel but la réplique cinglante, reste un mystère.

Alors Joyeux Noël à tous quand même !


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Messe de Noël

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Nazaréen
Comment ne pas penser aux Chrétiens du Moyen-Orient subissant la vindicte islamique une fois encore ! Le pape, combien de divisions ? Le patriarche orthodoxe de Moscou en a quelques-unes, mais chez nous on peut se demander si la franc-maçonnerie régnante ne retient pas ses coups délibérément après les remontrances diplomatiques convenues.
A sa façon, ce modeste blogue célèbre la nuit de la Nativité avec Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) et sa messe de minuit H.9 qui irait aussi bien pour un Sol Invictus d'ailleurs au temps du Roi-soleil. Il n'y a rien de comparable sous la baguette endiablée de Marc Minkowski avec Les Musiciens du Louvre.
Sourions, c'est Noël !

J'adore sur l'image choisie par les choristes grenoblois l'air interdit de la Vierge Marie et la mise en scène 'Renaissance' de l'arrière-plan du tableau de Fra Filippo Lippi (1406-1469), Vierge à l'enfant et épisodes de la vie de Ste Anne, sa mère.



Que se réjouissent cette nuit 
Tous les chrétiens du monde,
Un Sauveur leur est né,
Alléluia !
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"Boxing" Day 2016 !

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C'est cadeau ! Box ou boxe ? La trêve des confiseurs est la période la plus attendue des pouvoirs publics, en ce qu'ils y recherchent une indulgence des peuples à leur endroit. En musique ce serait un soupir. Qu'ils ne comptent pas sur nous, ils sont bien trop mauvais pour nous endormir. Au moment où les malheurs partagés rapprochent la France et l'Allemagne, tous les indicateurs sont au vert pour... leur divergence.
Deux entraves majeures désunissent le couple franco-allemand, le Brexit et la pétrification jugée irrémédiable de la nation française. Le Conseil des Cinq sages teutons¹ pronostique une rupture entre la social-démocratie française à compte d'autrui et la Rhénanité libérale allemande, la France devenant la Reine des Gitans ou dit autrement, la présidente du Club EU-Med (sic) ! D'un autre côté, des experts confirmés comme le professeur Pierre-André Buigues (Toulouse Business School) réitèrent le constat d'un décrochage français dans tous les compartiments du jeu.

La rupture de l'attelage sera la conséquence la plus directe du Brexit. Jusqu'à présent, l'Allemagne lourde (le qualificatif est plus parlant que "réunifiée") se tenait à équidistance du groupe des économies dirigées et de celui des économies libres. La deuxième économie (ou troisième selon le change) du marché commun quittant les instances politiques de l'Union européenne, ce rôle d'arbitre disparaît et oblige la Chancellerie à creuser son propre sillon sans camouflage. La puissance des industriels allemands (souvent propriétaires en titre de leurs affaires) nous laisse penser qu'ils vont renforcer le pôle libéral au Conseil plutôt que d'aider la France, à faire quoi d'ailleurs, ils se le demandent encore tant elle apparaît bloquée.

La France, puissance moyenne mais à capacité mondiale encore, est à la merci de ses propres désordres qui sont grands et elle aura bien du mal à imposer son leadership aux pays méridionaux qui luttent déjà contre le cancer latin avant d'en importer une sur-dose. Car la grande sœur est très malade et son déclin plus sûr que celui de l'Italie, parce qu'elle pèse bien plus lourd et que le poids n'est pas un avantage dans la pente.

En écoutant monsieur Buigues² on obtient la liste de tout ce qui ne va pas, mais le canon qui nous vise est déjà chargé à boulets rouges par la remontée des taux d'emprunts de refinancement de notre dette publique, causée par la hausse des taux américains.

(i) La création individuelle de richesse est en France inférieure à la moyenne européenne et l'écart avec l'Allemagne se creuse par l'inertie du chômage structurel français ; de 2 points en l'an 2000 cet écart est passé à 16. (Ndlr: C'est la mesure la plus sûre du décrochage à long terme).

(ii) Nos capacités d'exportation sont effondrées quand on les compare aux allemandes. L'écart de 2,6 points en 2000 est monté cette année à 16,7 points. Le World Economic Forum classe la compétitivité française à la 22è place (RFA 4è). Nos productions sont chères (aux prix scandinaves) pour une qualité moyenne (au standard latin). C'est toute l'organisation du travail et sa fiscalité qu'il faut revoir. S'agit-il encore de réforme ou de reconstruction ? Bon courage !

(iii) Notre industrie est déclassée tant par un grave déficit de formation (en dépit de 30 milliards de crédits de formation dépensés chaque année) et par un sous-investissement en robotisation. On compte en France 1,20 robot acheté pour 1000 salariés contre 1,32 en Espagne ; 1,60 en Italie et 2,80 en Allemagne. (Ndlr: où trouver les capitaux que par ailleurs on fait fuir ?)

M. Buigues termine ainsi : « Certains économistes sont sceptiques sur la capacité de la France à relever ces défis, mais si la France n’accepte de profondes réformes que pouvons-nous attendre du futur pour notre pays ? Un déclin qui se perpétue, une faillite si les taux augmentent ».


Le Piéton du roi ne sent pas l'immense colère nécessaire parmi les candidats à l'élection présidentielle. Finalement nous subissons le gouvernement des gnomes, plus ou moins fats, plus ou moins déconnectés des réalités et toujours contents d'eux-mêmes. Les écuries d'Augias sont sous un mètre de merde et il ne suffira pas de détourner le fleuve. Autant les passer au bulldozer ! Il faut chasser les prébendiers de la République, leurs familles, leurs porte-plumes, leurs porte-flingues, leurs loges, La Casta enfin ; et rebâtir à neuf une pyramide dont les faces convergeront au sommet pour capter l'aimantation nécessaire à la Nation avec la seule intention de faire le bonheur du peuple ; mais d'un peuple éduqué, redevenu intelligent.
Le rêve passe. Je demande le Temps !


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Bon voyage, Monsieur Victor

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Chuut ! Mais chuuuut ! Le Dessous des cartesétait la seule émission télévisée sur laquelle je réclamais le silence de mon entourage. On n'en pouvait perdre une miette tant le discours était dégraissé, compact, intelligent. Digne fils de Paul-Emile Victor, Jean-Christophe Victor a produit un format inédit de vulgarisation géopolitique qui valait bien des thèses délayées de la profession. Tout y était, net et précis, élégant.
Il nous quitte à 69 ans, beaucoup trop tôt.

Condoléances sincères à sa famille.

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