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Pékin : contraindre autrui au libéralisme

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Cet article a paru dans l'Action française 2000 du jeudi 16 mars (n° 2951) en page 7 sous le titre La Dictature libérale d'un Etat communiste. Il accompagnait la mission du Secrétaire d'Etat Rex Tillerson en Asie du Sud-Est et particulièrement sa visite à Pékin, préparatoire au sommet Xi-Trump du mois d'avril en Floride. Le texte original entre en archives RA.

Faire revenir l'Empire du Milieu au balcon du monde exige du gouvernement chinois des solutions sûres et définitives. Confronté à des défis insurmontables partout ailleurs, son seul atout est l'absence d'élections générales rapprochées qui obligeraient à dévier dans un sens puis dans un autre. Le premier défi est un héritage de l'enfant unique. Selon le Bureau national de la statistique, la pyramide des âges a ajouté en cinq ans 45 millions de personnes âgés d'un côté et a réduit de 33 millions d’emplois la force de travail censée les soutenir. Cette démographie inversée à l'allemande convoque les mêmes remèdes qu'outre-Rhin : la modernisation forcée de l'outil productif et le rehaussement technique de la main d'œuvre. Une réforme difficile est aujourd'hui la réduction d’énormes capacités excédentaires de production dévoreuses de crédits publics et leur redéploiement où nécessaire. Elle est décidée. Ceci veut dire en clair, des licenciements massifs dans les industries obsolètes et un recyclage général par une formation professionnelle d'ampleur. En libéral qui ne dit pas son nom, Xi Jinping n'entend pas ralentir la course à l'efficacité économique et à la qualité des fabrications toujours améliorée, parce que c’est le meilleur frein à l'invasion du sol national par des productions étrangères. L’élagage de millions d'emplois est compensé par des immobilisations massives sur tous les hauts de bilans privés et publics : 45 trillions de yuans (6,5 trillions de dollars US) sont programmés par les régions en 2017 (le régime est décentralisé depuis longtemps). Au dehors, le marché mondial est vital pour la rationalisation de la production et pour la commercialisation des excédents qui alimentent la pompe et grossissent les stocks de devises à réinvestir dans le pays ; ce monde extérieur doit être libre !
Les lois de la mondialisation ont prouvé leur efficacité chez qui sait faire. C'est le message que monsieur Xi a passé à l’Occident au sommet de Davos cet hiver. Entraver la libre circulation des marchandises serait bien plus grave pour lui que de bloquer l'accès à trois récifs de corail en Mer de Chine. Les discussions inévitables avec les Etats-Unis d'Amérique vont devenir globales et se durcir pour préserver l'accès aux marchés solvables du monde. Entre-temps la dénonciation du Partenariat Transpacifique par Donald Trump va lui montrer combien la mondialisation a horreur du vide si la Chine se substitue aux Etats-Unis.

Le fond de sauce chinois de la dialectique sino-américaine est dans une compréhension des intérêts impériaux réciproques : nous savons les vôtres, connaissez les nôtres. La liberté des échanges à travers les règles de l’OMC inventées par les Anglo-saxons, leur est indispensable pour rassurer un milliard presque quatre cent millions de gens. Pourquoi créer des problèmes dont la solution en créera de nouveaux ? Pourquoi vouloir faire payer au commerce mondial les dysfonctionnements que les Etats-Unis affrontent à un moment donné ? Le patron d’Exxon promu au Département d’État va très bien comprendre cela.
Pragmatique dans ses orientations et adepte des petits pas depuis Deng Xiaoping, la Chine vient de comprendre qu’il lui fallait sortir par le haut du tête-à-tête avec Washington et conceptualiser les relations internationales sur un plan global décompartimenté. Plutôt que d'asséner comme avant, elle discute, démontre et laisse les géo-stratèges inventer des menaces qu’elle ne brandit pas. Sa diplomatie et ses instituts linguistiques diffusent déjà une idée de libéralisme économique dans le droit fil de la liberté des mers défendue jadis par la Grande Bretagne à coups de canon. Mais la mondialisation n’induit pas la globalisation.

La Chine ne se fondra pas dans le moule décadent occidental. La dictature intérieure trop malmenée par le cyberespace et le caractère frondeur et violent des Hans, ne s'assouplira pas car le Parti sait combien le grand frère soviétique a payé cher sa naïveté, mais la promotion inlassable d’une libéralisation des relations extérieures va devenir une priorité sans pour autant déteindre sur une démocratisation des mœurs intérieures, simplement déjà parce que la démocratie obère le projet titanesque du China Dream. Monsieur Xi ne peut tout faire et n’en a pas envie.


Sources
(a) http://news.ltn.com.tw/news/focus/paper/1082360 - mode de négociation avec le Kuomintang de Taïwan.
(b) http://news.xinhuanet.com/politics/2017-02/28/c_1120545454.htm - décision du Groupe de conduite des affaires économiques du redéploiement des excédents productifs avec plans de formation pro.
(c) http://www.chinatimes.cc/article/64563.html - In 2017, China to Stimulate Economy with 45 Trillion Yuan Investment in Fixed Assets (6T$) auxquels s'ajoutent 154 milliards de l'Etat central dans l'eau, les transports et l'énergie.
(d) http://datanews.caixin.com/2017-02-27/101059600.html - China’s National Bureau of Statistics released in January 2017, at the end of 2016, the number of working-age population who were between the ages of 16 and 60 was about 33.25 million lower than in 2011. At the same time, China’s population aged 60 years and over at the end of 2016 increased by 45.87 million compared with 2011.
(e) http://news.xinhuanet.com/world/2017-02/26/c_129496228.htm (Fudan University on NAFTA) - U.S. does not face its own domestic economy, political, and social structure issues but rather blames unfairness and an imbalance in international trade deals, it will not help to solve its own problems. Rather, it will hurt others as well as itself.

Postscriptum:
La rencontre Xi-Tillerson relatée par le New York Times et par l'agence Chine Nouvelle.

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But de la manœuvre

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Il reste trente jours. Soutenir Jean Lassalle pour son opiniâtreté, sa résilience et sa volonté de gouverner notre Bien commun par le bon sens est indispensable pour le Piéton du roi depuis que se sont effondrés les candidats royaliste et apparenté dans la chasse aux parrainages.

JL Mélenchon
Loin du racolage péripatéticien des candidats dits majeurs - insulte quotidienne à l'intelligence et à l'esprit français - Jean Lassalle exprime le changement indispensable au pays avec des mots qui n'ont pas besoin d'être expliqués, décortiqués, raccrochés à des thèses savantes. On le comprend du premier coup. Enfin, moi, je le comprends du premier coup parce que je partage avec lui la souche paysanne climatisée et j'accepte la sanction de mes erreurs sans agonir le Ciel ou le cheval des labours déviés. Mais je ne suis ni sourd ni bête et sais bien que les sondages d'opinion aussi trafiqués soient-ils - ils le sont à l'intérieur de la marge d'erreur - ne lui donnent aucune chance de monter en Division 1 le 24 avril 2017. Alors quoi ?

D'abord le candidat doit franchir un seuil important de 5% des suffrages exprimés pour prétendre au remboursement par l'État de ses frais de campagne. Au-dessous de la barre, c'est tout pour lui et ses amis. Donc soyons concrets et travaillons sur un objectif chiffré précisément et atteignable ; 708 parrainages validés par le Conseil constitutionnel nous l'indiquent.

Ensuite et j'en terminerais pour aujourd'hui, plus son score sera haut, mieux il pourra négocier l'inclusion d'une ou plusieurs de ses propositions dans le projet du candidat qualifié au second tour sur lequel il demandera à ses électeurs de reporter leurs voix le 8 mai 2017. Donc l'ardeur du soutien que tous et chacun mettront à promouvoir Jean Lassalle ne sera ni gratuite ni perdue.


Haut les cœurs !
Ne nous laissons pas manipuler par les faiseurs de rois qui nous enjoignent de voter utile dès le premier tour pour barrer la route à celui-ci ou celle-là. Vous avez convaincu le peuple que la démocratie c'était super, en oubliant qu'elle pouvait être le vecteur de tout et du meilleur comme nous le dit à l'occasion le sultan Erdogan : la démocratie c'est comme un train, à destination, on descend ! Assumez, messieurs les démocrates de boudoir et foutez-nous la paix avec les scories du concept que vous avez promu pour assurer le succès de vos établissements familiaux.

Exprimons librement nos vœux pour la France en votant droit, en votant clair : Jean Lassalle.

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Libertés basses et franchises municipales

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Première contribution programmatique de Royal-Artillerie au projet de Jean Lassalle : les libertés basses.

« La France peut retrouver sa grandeur en prenant le temps de la construction d’une voie originale vers le bonheur. Elle part de la commune pour aller à l’infini. C’est le sens de ma candidature à la Présidence de la République.» (Jean Lassalle)
Une petite mairie de mon enfance

Communes ou paroisses de l'ancien temps sont la chaîne et trame de notre pays et tant pis si nos voisins ne sont pas administrés comme nous, ce qui est bien normal puisque nous sommes ici en pays gaulois. Pourquoi faudrait-il uniformiser les découpages administratifs en Europe ? Les tentatives d'imitation ont jusqu'ici surajouté des strates inutiles et dispendieuses quand ce n'est pas créer des satrapies persanes au bénéfice des élus battus à l'étage national venus chercher une position sociale dans nos provinces. Voici ce que Jean Lassalle dit des communes et de leurs fonstions :

« J’ai ressenti, tout au long de mes marches, l’attachement de mes concitoyens à leur commune. En France, la conquête de nos libertés s’est réalisée à partir des communes. Elles ont été le point de départ de la construction de notre espace national. Combien de nos villes ou villages ont dans leur nom le mot «Villefranche » ?

J’ai appris à l’école que la France avait plus de 36500 communes. Certains ont prétendu qu’il y avait autant de communes en France que dans toute l’Europe des Douze. Et alors, où est le problème ? D’où vient cette volonté de politiques sans mémoire à vouloir en réduire le nombre ? Les structures sans âmes au sein desquelles la loi NOTRe veut les regrouper sont à la démocratie ce que les barres d’immeuble sont au vivre ensemble : une impasse.

Dans toutes les communes que j’ai traversées, j’ai établi des contacts avec leurs habitants. Essayez ! Vous verrez que c’est plus facile que dans la plus grande galerie commerciale. La commune respecte l’homme. Il s’agit d’une démocratie à hauteur d’homme. Je me bats pour l’avenir de mes enfants, de nos enfants. Je ne repars pas dans le passé.

J’ai été frappé de voir en Syrie la richesse, maintenant détruite, de ces « grappes » de villes et de villages qui occupaient l’espace. Il ne reste maintenant que des familles parquées dans des camps ou des habitations de fortune. La liberté a toujours favorisé la diversité. Mais sans cadre commun d’expression, la diversité se transforme en chaos.

Emmanuel Lévinas affirmait que « l’homme moderne est né de père inconnu ». Je connais mes ancêtres. Ils me donnent le courage de me battre aujourd’hui. A quoi bon mon existence, si je ne transmets rien d’autres à mes fils que des biens matériels ? Ils ont ma gueule, ma trogne. Mais si je veux leur transmettre mes valeurs, mon histoire, notre histoire, je dois sauvegarder mon éco-système démocratique communale. Difficile de tricher, de ne pas tenir parole quand vous êtes sous le regard et le jugement des autres. La démocratie s’apprend chaque jour. Elle ne supporte pas les compromissions. Elle n’a pas besoin d’expert. Mais elle exige pour fonctionner des hommes et femmes expérimentés. Elle est plus proche de l’artisanat que de la production en chaîne.

Dans la mondialisation, tout devient interchangeable. Tout doit se décider tout de suite. Bien sûr qu’il y a des urgences. Mais lors de la grève de la faim, j’ai éprouvé dans mon corps l’évidence qu’il est des choses trop fondamentales pour être abandonnées à une structure bureaucratique quelconque. J’ai également appris, lors de ce combat, le rôle du temps.

La France peut retrouver sa grandeur en prenant le temps de la construction d’une voie originale vers le bonheur. Elle part de la commune pour aller à l’infini. C’est le sens de ma candidature à la Présidence de la République.»

Qu'ajouter ? Rien ou presque et c'est justement beaucoup.

Chacun de nous s'identifie spontanément par sa commune de naissance ou résidence, et aussi par son département. Notons en passant que les équipes de sport émanent toutes d'une commune. Les autres strates administratives sont surimposées, artificielles. La commune doit redevenir une petite république ayant compétence sur tout, dans la mesure de ses capacités locales, contributives et de gestion.

Tout cela vient de loin. Les consuls de jadis n'ont eu besoin de personne pour arracher les franchises municipales à la Justice seigneuriale locale. Au chapitre, délicat pour l'époque, de la sûreté, ils en référèrent à leurs propres administrés qu'ils protégeaient par les milices bourgeoises et un service municipal du guet. Chaque ville faisait feu de tout bois au bénéfice de ses libertés souvent remises en cause par un nouveau seigneur ou le roi (tel qu'on appelait l'intendant). Il y eut aussi de grandes révoltes urbaines au temps des guerres de religion pour s'arracher au carcan du Premier ordre et la zone d'effort fut toujours la ville, sauf dans la guérilla des Camisards. C'est Louis XIV qui, le premier, a maté les communes en fonctionnarisant le maire, nommé par le subdélégué. La centralisation forcée était lancée, le jacobinisme plus tard écrasera la Gironde jusqu'à ce que l'on comprenne aujourd'hui que le gouvernement de ces bureaux distants devient vite insupportable et parfois inhumain.

Qu'on se débarrasse des encombrants, qu'on débande leur bureaucratie, et qu'on applique strictement le principe de subsidiarité qui veut que la structure au contact d'un problème n'en appelle à l'étage supérieur que lorsqu'elle est dépassée ; et que l'étage référent ne s'implique pas dans le gouvernement de l'étage subordonné tant qu'il n'y est pas invité. En trois mots : Vive la Liberté !, et c'est devenu en France soit-disant démocratique une REVOLUTION !

L'État invasif actuel ne comprendra jamais sa nocivité intrinsèque pour le développement des responsabilités personnelles et citoyennes. La providence normée et caporalisée est une calamité sociale et mentale en ce qu'elle suce les énergies pour nourrir sa propre perpétuation. A force d'aider, d'assister, de redistribuer, et donc d'assujettir, contrôler, canaliser, on lève une génération de pleutres mais aussi de malins, habiles à capter les ressources gratuites. Des villages entiers vivent aujourd'hui de subsides publics d'al brès à la toumbo, qu'apprennent leurs enfants ? à s'orienter dans le maquis de la rente sociale !!!

Il faut revenir au fondamentaux des franchises municipales pour débonder les ressources créatives de croissance locale, et remonter l'essartage bureaucratique jusqu'au sommet, sans dramatisation ni faire droit au vacarme des déboisés. Cette proposition simple et puissante, fondamentale dans son exécution puisqu'elle s'assure du socle institutionnel premier, est le marqueur de la campagne de Jean Lassalle.


Versailles


Et maintenant, la meilleure des conclusions, la déclaration de Jean Lassalle devant l'Association des Maires de France, un appel au courage (courtoisie du candidat):



Prochain billet à l'autre bout de la chaîne de gouvernement : l'Europe.

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Une autre Europe demain

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Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:
- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017


Voici la deuxième contribution programmatique à la campagne de Jean Lassalle, elle porte sur l'Union européenne, qui a fêté le soixantième anniversaire du Traité de Rome hier. L'avatar actuel de l'empire carolingien ne serait pas reconnu par les pères-fondateurs du Marché commun et c'est peu dire. Le constat de carence que fait le candidat sur son site est partagé à cent pour cent par le Piéton du roi. Nous n'allons pas abonder au tonneau et délayer les arguments, c'est inutile puisque déjà fait, mais ouvrir l'angle étroit d'un futur possible. Voici ce qu'en dit Jean Lassalle :

« l’Union Européenne a échoué à affronter la mondialisation. Elle a accepté la dictature financière. Les institutions européennes se sont limitées à gérer des budgets et à écrire des normes. Nous payons aujourd’hui trente années d’Europe sans projet politique, sans démocratie. Nous n’avons ni une Europe solide, ni des États solides, alors que le général de Gaulle espérait les deux à la fois : une « Europe des nations », une Europe d’États démocratiques et responsables.
C’est dans cette direction que nous devons réfléchir ensemble, sans tabous, pendant cette campagne et dans les années qui viennent. La nouvelle génération, qui va et vient à travers l’Europe plus facilement que je ne me déplaçais hier moi-même à travers la France, n’a pas voulu jusqu’ici se préoccuper de gouverner. Mais tôt ou tard, elle prendra ses responsabilités et imaginera une construction européenne adaptée au monde d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, c’est à nous, la France, de nous relever. Elle a besoin de retrouver des marges d’action politiques et financières. À nous de dire ce que nous sommes, ce que nous voulons, dans la discussion avec nos voisins. » (in Retrouvons nos marges de manœuvre en Europe)


Il n'est jamais trop tôt pour réfléchir à l'Europe de demain matin parce que le reste du monde ne nous attend pas, ou ne nous attend plus ; sauf quelques pays ou communautés en déshérence qui nous implorent de continuer les virements. Si nous devons redevenir forts, c'est pour continuer à peser sur le destin de la planète à notre propre bénéfice, des fois qu'on aurait enfin compris que personne d'autre ne le ferait à notre place, et aujourd'hui plus que jamais avec le retour de l'isolationnisme américain. Mais aussi pour protéger d'autres peuples du monde avec qui nous avons des affinités civilisationnelles acquises par l'histoire, je pense à l'Afrique et à tout le Bassin méditerranéen, en fait à l'empreinte impériale romaine.

Ce machin qu'est devenue l'Union européenne ressemble plus à une outre à vents bureaucratiques qui pète des normes et des tarifs douaniers. La première à venir demain est, paraît-il, la standardisation de la composition du Nutella de Laponie jusqu'à Lampeduzza. Planquez les cartouches des fois qu'on se suicide de rire ! Mais à l'essentiel elle n'est pas tenue, au prétexte de l'immobilisme des Etats membres quand ce n'est pas sous la contre-pression des lobbies industriels. Le champ d'intervention de la Commission européenne (ou de l'organisme successeur fortement dégraissé) devra être redéfini très clairement (2 pages A4) et nous éviter dans le futur les calculs de robinets, bondes et autres débits labellisées des chasses de waters. Au titre du marché unique a fleuri la normalisation des produits circulés d'un bout à l'autre de l'Union jusqu'aux fins fonds de la bêtise humaine que l'on sait insondable.Que ce marché unique devienne simplement libre et que tout y circule en franchise de droits serait bien suffisant. Que chaque pays produise sous ses normes et ses grades de qualité et que le consommateur approuve par son achat ce qui est bon pour lui à tel moment, à tel endroit. Les producteurs s'adapteront vite sous le regard exercé des ligues de consommateurs. Horizontalité, nom de dieu ! Reste le reste, et tout le reste et au-delà, ces coopérations européennes qui ne sont pas dans les couloirs de la Commission : l'UEFA mais aussi Eurotunnel, Arianespace, l'ESA, Airbus, Horizon (frégates franco-italiennes), Eurofighter, missiles franco-anglais (Scalp, Aster,Meteor) et l'Association européenne contre les leucodystrophies dont les succès respectifs puisent leur énergie dans la compétence d'intelligences spécialisées mais qui font de l'ombre à la technocratie bruxelloise. Elle cherche continûment à s'impliquer, comme à l'occasion de regroupements industriels qu'elle interdit ou entrave, au titre de la fameuse concurrence libre et non faussée qui protège chaque fois nos concurrents non européens d'une éventuelle surpuissance européenne !!! Et puis il y a la PAC.

Jean Lassalle est un candidat paysan, se définissant comme un berger. Qu'il ne s'offusque pas du terme "paysan" qui enracine son détenteur dans un pays précis. Il y avait d'ailleurs dans ma jeunesse un fort parti rural très respecté qui s'appelait "Indépendants et Paysans". Ceci pour dire que l'Europe a impacté directement son territoire à travers la politique agricole commune. On va parler de ça. Il est très facile de s'en prendre aux institutions bruxelloises dans ce domaine et d'oublier un peu vite que toutes leurs décisions ont été annoncées avec un délai préparatoire de dix ans. Mais les grands nigauds du ministère et de la FNSEA repoussaient à demain (on dit depuis Hollande : procrastiner) les ajustements exigés, attendant in fine de mettre en route le chantage aux crédits européens pour apaiser la crise insoutenable qu'ils ont laissé monter. C'est pourquoi au milieu de la carte européenne la France est aujourd'hui le couillon de la farce, tous les autres ou presque ayant viré de bord depuis longtemps avant les récifs. Ce n'est pas ici que l'on va entrer dans la réforme de la PAC, la bande passante n'y suffirait pas.
Mais on peut relever une évidence interdite : l'agriculture est une activité capitalistique, en ce qu'elle convoque énormément d'argent préalable. Depuis la Révolution française et le partage des biens nationaux fut promu le modèle de l'exploitation familiale de subsistance, pour revenir un siècle plus tard à des latifundia capables d'absorber la mécanisation des tâches. Ces dernières croissent autant que les premières meurent. Entre les deux la mutation se fait dans le tragique. On ne parle que d'argent dans ce secteur, celui que l'on doit et celui qu'on n'a pas. Le Crédit agricole ne remplacera pas la propriété pleine et entière du bien-fonds et le cash-flow privé pour faire tourner l'exploitation. Les incitations des conseillers agricoles et du génie rural sont une mauvaise assimilation de techniques gestionnaires de l'industrie, négoce et finances. En cas de malheur dans ces secteurs, on saute en marche et on change de boîte. Pas dans l'agriculture ! (on peut relire le billet Royal-Artillerie ad hoc en cliquant ici)
On doit quand même reconnaître à la PAC d'avoir promu l'agriculture de négoce international par le monde entier et d'avoir protégé l'Europe d'importations de produits de mauvaise qualité à bas prix par le crible des normes sanitaires.


L'Union européenne a d'autres missions utiles si on applique bien le principe de subsidiarité. Faire à plusieurs ce que l'on fait moins bien seul. Contre-exemple : le traité de Lisbonne a créé une diplomatie européenne. Elle ne pourra jamais remplacer les vieilles diplomaties toujours actives de Grande Bretagne, France, Allemagne et Suède par exemple. Au bout du conflit ce sont bien la France et la Grande Bretagne qui siègent au conseil de guerre qu'est devenu aujourd'hui le Conseil de Sécurité de l'ONU, pas l'Europe. Et justement au plan de la Défense, le traité de Lisbonne a aussi ouvert la voie vers une défense communautaire, à la réserve près que personne n'en veut quand la question lui tombe dessus. Aucun pays de l'Est ne troquera une défense européenne franco-allemande contre la défense atlantique actuelle, quelle que soit l'augmentation des contributions demandées ! La Grande Bretagne non plus, le Danemark non plus, l'Espagne et l'Italie et les autres on ne sait. Donc nos politiques insultés par Donald Trump perdent du temps à agiter un fantôme alors que nous disposons d'un outil de guerre ouverte qui fonctionne bien et qui sème la terreur quand on l'évoque à l'étranger, ce qui est le but recherché dans des activités de Défense ; c'est l'OTAN.

L'Union européenne est irremplaçable dans le domaine douanier : la force tient à ce que les attaques étrangères ne peuvent pas cibler un pays en particulier puisqu'il s'agit de droit communautaire intégral et donc, c'est toute la géographie douanière qui est touchée par une attaque et l'ensemble réagit. Il suffirait juste qu'un office central des échanges internationaux de biens et denrées ait le pouvoir de bouger les droits douaniers comme aux Etats-Unis quand des pays tiers se moquent ouvertement de nous par du dumping étatique. Un autre domaine communautaire est la sûreté publique : nul n'est une île au temps du terrorisme et, laissés chacun à nous-mêmes, nous voyons le danger trop tard. Inutile d'épiloguer. On pourrait en dire autant des secteurs stratégiques comme l'énergie pour éviter les négociations abusives et le chantage des fournisseurs (de gaz).

Un domaine communautarisé d'évidence est la pêche, tant pour gérer la ressource continentale que pour négocier avec plus de poids les droits de pêche hauturière (et bientôt britanniques). Un autre domaine où la communautarisation serait utile est l'administration du marché des médicaments, domaine où certaines agences nationales sont impuissantes ou corrompues. L'Agence européenne du médicament existe mais au-dessus des agences nationales (dans une fonction fédérative et de production de rapports) alors qu'il faudrait éradiquer toutes celles-là. On ne devrait pas non plus faire l'économie de normes sanitaires communautaires pour des consommations de base telles que l'eau. C'est la Commission qui a imposé à la France de distribuer de l'eau de consommation humaine propre (on l'oublie); sans quoi les services français multipliaient à l'infini excuses et promesses pour ne pas heurter les régies locales. Communautariser le droit des sociétés, le code de commerce et leur plan comptable ne serait pas idiot, du moins en Europe occidentale. On peut aussi réfléchir (on y vient) à des corps de garde-frontières et de garde-côtes communautaires pour renforcer la vigilance et décharger les budgets nationaux de certains pays en difficultés qui ne peuvent remplir la mission dans la fenêtre géographique qui leur incombe. Tenir les frontières nationales intra-européennes est un leurre, facilement démontré par toutes les contrebandes de l'époque bénie des postes de douane. Quant aux domaines qui devraient être radiés des responsabilités communautaires, il sont très nombreux, chacun en connaît. Pour n'en citer qu'un avec humour : la gestion de la bio-diversité par compensation du bétonnage en zones humides ! Nos lecteurs anglophones peuvent rigoler au bétonnage de Regent's Park à Londres dans cette vidéo parodique (clic).

Beaucoup de coopérations économiques, culturelles peuvent être montées en réseaux inter-étatiques sans en appeler à la bureaucratie de Bruxelles. Et cela évite aussi d'y intégrer des pays peu intéressés mais qui veulent avoir leur mot sur tout. Par exemple, mutualiser l'exploitation des grands ports du range atlantique nord-est n'intéresserait que quatre pays. Les Français y apprendraient beaucoup, eux qui ont été capables de creuser au Havre une grande darse dans le lit du fleuve (Port 2000) sans aucun accès à la batellerie d'éclatement des cargaisons (nous avons aussi nos propres technocrates à tuer). Ainsi en va-t-il de la protection des mers qui baignent les côtes de l'union. Lignes de ferroutage trans-nationales, trains-blocs etc... pour rester dans la logistique... à l'exemple de la nouvelle ligne ferroviaire chinoise de la Soie qui va faire du Pékin-Londres en 18 jours (clac). Bref ! S'il faut ouvrir l'angle au village mondial, rien n'oblige à l'encombrer de paperassiers. On pourrait parler aussi banque centrale et monnaie(s), mais c'est un sujet complet à lui-seul.

L'Europe des nations gaullienne que promeuvent plusieurs candidats induit automatiquement un régime de confédération. Il suffirait d'en écrire les contours, les inclusions et exclusions pour que ce cadre soit accepté par les pays. Jusqu'ici rien ne fut explicitement exclu du champs d'application des institutions européennes, à part la bombe atomique ; ce qui a nourri la voracité de toute structure de gouvernement établie sans limites, avec la complicité objective des politiques eux-mêmes quand ils siègent à Bruxelles. La confédération est un grand et beau projet.

La zone européenne dispose de tous les atouts pour réussir une confédération. Elle a les infrastructures physiques et financières, une économie puissante, une jeunesse intelligente qui ne demande qu'à s'investir sans être volée au coin du bois par la gérontocratie (problème de la Dette), une situation unique au monde sur le globe terrestre, une culture, une histoire, n'en jetez plus ! Alors quoi ! On le fait ? Y aller par cercles concentriques est le plus sûr moyen d'y atteindre.

Prochain billet : les énergies renouvelables

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Passons aux énergies renouvelables

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Centrale de Crucey (Eure & Loir)
Le malheur de l'humanité n'est pas d'avoir laissé la belle Ève manger la pomme du boa, mais d'avoir découvert qu'un kilo de pétrole avait la puissance d'élever de mille mètres une tonne de n'importe quoi ! Et Rockfeller vint ! On connaît la suite dès qu'on a lu tous les Tintin au pays de l'or noir et la malédiction de la facilité qui s'est abattue sur beaucoup de pays détenteurs d'huile. A quelque chose malheur est bon, côté consommation les progrès furent gigantesques tant dans les transports que dans la chimie organique, sauf que la fracture des hydrocarbures par combustion charbonne l'atmosphère et menace d'aplatir le globe comme une pizza brûlante que couvrira bientôt l'océan réchauffé. D'où l'idée de ne pas creuser plus encore, de garder la ressource pour sa transformation noble (plastiques et steaks) et de capter en lieu et place les énergies anonymes et vagabondes que sont le vent, le soleil et l'eau qui bouge au gré de la lune.

Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:
- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017

Jean Lassalle fait des énergies renouvelables un des points importants de son programme électoral avec ses mots à lui :
La valeur d’une vie humaine ne peut plus se calculer à la présence ou l’absence de ce liquide sous ses pieds. Le nucléaire a été longtemps présenté comme une alternative, mais après l’accident de Fukushima, et alors que l’ensemble nucléaire français vieillit, nous devons reposer la question. Des choix énergétiques difficiles sont devant nous, et ils nous engageront pour longtemps. Prenons le temps de les comprendre et d’en débattre.
Les forces conjuguées du soleil et des marées sont susceptibles de produire autant d’énergie que le pétrole, et de se substituer au nucléaire. Dans notre pays où le soleil ne se couche jamais, ou sur le continent africain, comment croire que l’énergie solaire puisse nous faire défaut ? Je suis certain que le solaire se serait développé bien plus vite si les intérêts pétroliers ne l’avaient freiné.
Mettons au service de la transition énergétique les moyens consacrés aujourd’hui à la « dérégulation » et la privatisation de l’énergie, et les énergies nouvelles prendront rapidement le relais ! Nous pourrons clore paisiblement ce qui est devenu le cauchemar du pétrole, et libérer la France de sa dépendance aux pays qui nous le vendent.

Si les énergies renouvelables ne sont plus aujourd'hui des fadaises d'hurluberlus exilés en Haute Ardèche - elles ont pris les trains de l'industrie énergétique - d'autres contestations naissent à mesure de leur développement, et dans le camp souvent de leurs premiers promoteurs, les écologistes. Est-ce le rapt du concept par des gens efficaces qui vont faire des sous sur les énergies renouvelables, qui a braqué tant de gens contre les barrages hydroélectriques ou contre les éoliennes ? L'enjeu visant à remplacer les énergies fossiles est suffisamment énorme pour qu'on saute d'échelle et abandonne les microturbines et les pompes à hélices pour industrialiser dans le sérieux ce que l'on appelle désormais des "fermes", des "champs". Nous ne sommes plus à la pièce mais par centaines, d'hectares pour les fermes solaires, d'unités pour les champs éoliens offshore. Il n'y a pas le choix ! Et si la filière gagne de l'argent sans subventions, le succès de la conversion énergétique est assuré, nonobstant l'intrusion de pales géantes dans le paysage partout.

Reste l'énergie nucléaire, formidable technique plus efficace encore que le kilo de pétrole, mais qui a commencé par le péché originel d'Hiroshima et Nagazaki. Certains ne s'en sont jamais remis et le combat pro/anti tourne à la guerre de religion. Mon dieu est plus puissant que le tien. L'avenir de l'énergie nucléaire est dans sa transformation atomique, la fission du noyau cédant le pas à la fusion. Trois fois plus d'énergie est libérée par la fusion et la ressource est inépuisable puisqu'il s'agit d'eau de mer : un tonne d'eau salée comprenant 33g de deutérium va produire autant d'énergie de 700 tonnes de pétrole. Tous les espoirs du monde reposent sur le Tokamak industriel d'ITER en construction à Cadarache. Dans l'hypothèse assez probable d'une validation de l'industrialisation de la fusion contrôlée, les premières centrales pourraient tourner dans la seconde moitié du XXIè siècle. S'il est vérifié que les sous-produits ne sont pas radioactifs (essentiellement de l'hélium 4), le seul frein à l'exploitation du procédé ne pourra être que le prix du kilowatt-heure produit, et bien sûr les éternels contempteurs du progrès laissés pour compte.

Le souci premier de Jean Lassalle est de briser notre dépendance au pétrole étranger. Qui ne serait d'accord s'il fait défiler sous ses yeux nos fournisseurs ? Spectacle pénible...
Question : comment ferons-nous rouler nos automobiles de la liberté ? Voudrait-on nous encager tous dans des transports collectifs ? Je me méfie. La pile à combustible alors ? L'hydrogène. Quelqu'un a-t-il quelque chose contre l'hydrogène ? Non ? Je savais bien qu'on y arriverait.

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Jean Lassalle l'Africain

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Nous continuons notre campagne de soutien à Jean Lassalle dans sa course à l'Elysée en explorant les thèmes principaux de son projet électoral. Aujourd'hui la relation entre la France et le Sud et tout particulièrement l'Afrique, notre géographie de proximité.

Dans le grand brassage des peuples provoqué par la mondialisation, chacun a pu toucher du doigt l'abolition des distances et deviner ce que signifie le Village Global. Je comprends l'esprit, l'humour, le schéma de pensée d'un Malgache ou d'un Gabonais, un Kosovar me reste étranger. Sans avoir fait la Coloniale, les affinités entre Français et ressortissants de l'ancien empire vont au-delà du partage de la langue française ; nous nous reconnaissons réciproquement, mutuellement. Nos ancêtres les Gaulois sans doute (humour). Quelque chose que nous avons assimilé à l'âge où l'on apprend tout ce que plus tard nous pourrons oublier : une culture commune. Si l'expression n'était pas déjà prise, nous dirions une richesse en commun, un commonwealth.

Si notre empreinte culturelle s'est beaucoup estompée en Asie du sud-est, suivant en celà le ressac de notre puissance économique, elle augmente en revanche sur le continent africain et c'est bien là qu'il faut porter l'effort. Jean Lassalle a un tropisme africain que partage le Piéton du roi. Nous sommes sans doute des RFistes :

RETROUVONS NOTRE RELATION MILLÉNAIRE AVEC LE SUD ET L’AFRIQUE

« Aujourd’hui, un néo-colonialisme économique pille les matières premières en achetant les classes dominantes laisse des centaines de millions de gens dans la misère, exacerbant une violence meurtrière, sapant au final les fondements même des sociétés et des États. Le malheur pousse sur les routes de l’exil des millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Comme jadis nos montagnes se vidaient de leurs forces vives pour grossir le prolétariat des villes.
Je veux ouvrir une nouvelle époque dans notre relation avec l’Afrique. Nous conclurons, avec les pays d’Afrique qui le souhaiteront, des traités équilibrés, qui excluront le pillage et le détournement de leurs ressources. Les Africains y trouveront une chance de plus pour s’épanouir avec bonheur sur leurs terres, auprès de leurs familles, pour que leur société évolue sans cassure, et pour prendre plaisir à partager leurs richesses culturelles avec le reste de l’humanité. Notre langue, partagée avec les pays francophones, entretient un cousinage culturel précieux. Nous devons demain redevenir des partenaires et des alliés, dans un même dessein enfin apaisé.»


Combien de fois avons-nous rabâché sur ce blogue que nous avions, bien avant le problème d'immigration, un défi d'émigration. Que des populations quittent des terroirs stérilisés par un climat impitoyable est compréhensible, et qu'à partir, elles cherchent le meilleur point de chute, à leur connaissance au moment de la décision, est plus que normal. Il se dit tant de choses sur la France et sur l'Europe occidentale à la veillée le soir dans la case en torchis... Mais toute l'Afrique n'est pas logée sous le chaume ; elle part quand même. D'abord et surtout dans des pays africains voisins moins mal lotis, avant que de monter comme les oies sauvages vers le nord. Il en vient de partout et de pays relativement dotés de ressources monnayables.

Sans refaire une analyse de la captation des rentes et sur le cancer de l'autocratie, on peut déclarer que l'Africain est volé au coin du bois et moins souvent qu'à son tout par le vilain colon français. Il faut incinérer les tyrannies et lancer de grands projets transversaux lourds comme en porte l'excellent Jean-Louis Borloo dans sa chimère d'électrification générale du continent. On ne peut plus se contenter de forer les nappes phréatiques pour faire pousser des radis. Le continent va vers ses deux milliards d'habitants. Tout le monde doit s'y mettre et les Africains en première ligne pour des investissements massifs pilotés par la banque mondiale et les banques de développement en bypassant les agences népotiques nationales.
Fini les incantations tiers-mondistes et les vibrations marxisantes, le pilote doit être un pisse-froid sans idéologie qui compte ses sous et n'a plus rien à apprendre de personne. Un sacré chemin a été fait depuis le temps des icônes de la libération africaine, Lumumba, Nkrumah, Mengistu, Touré, Kabila et jusqu'à Mugabe, qui ont coulé le continent de manière grandiose.

La recherche d’efficacité est primordiale : on attirera le capital souverain pour allécher le capital mercantile. On placera le premier sur les projets longs à faible récompense financière directe pour laisser le second faire son beurre plus facilement et se multiplier en faisant des émules locaux. Le drame est qu’il n’existe que très peu d’entrepreneurs noirs africains. Ils vont dans les sciences molles, le judiciaire, la sociologie, la fonction publique, le commerce ou la musique, pas dans la sidérurgie comme le font par exemple les Indiens. Mais il y a un commencement à tout.
Les billets les plus lus sur Royal-Artillerie traitent de ces questions. En voici quelques liens :

- Développment intelligent (Borloo)
- De la submersion de toute digue aux vanités souverainistes (LLL)
- Géographie humaine de l'Afrique noire
- La double grille africaine
- Migrations et corruption
- La fée bleue en Afrique
- Vers les EUA ? (Kadhafi)
- Forcer l'Afrique (TICAD)
...et trente autres articles sur l'Afrique et ses guerres post-coloniales, accessibles simplement par le libellé [Afrique].

Il est probable que la franchise et le parler-vrai de Jean Lassalle froissera les susceptibilités sémantiques des pillards en fonction, mais l'écho répercuté dans les peuples sera bien sûr énorme si RFI y prête vie ! Il n'est d'arbre qui ne tombe s'il est poussé par la multitude. Voter Jean Lassalle nous permettrait de positiver intelligemment nos relations nord-sud et de libérer des peuples que nous aimons.

Deux frères à Goma


Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:
- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017
- Passons aux énergies renouvelables du 30/03/2017

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Perception du grand débat

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On the road again, j'ai écouté Le Grand Débat sur ma radio de bord, à partir de dix heures seulement. Je n'en puis faire l'exégèse mais en partager simplement la perception portée par la bande FM. Surprenants, les dit-petits candidats. De l'inouï dans tous les sens du terme et chez chacun d'eux des schémas de gouvernement contruits, fondés, raisonnés, critiqués, assumés. Même les développements marxistes-léninistes de Philippe Poutou et de Nathalie Arthaud tenaient la route... jusqu'à La Havane. Ils en étaient émouvants de zombitude.
Faisons un sort à la conduite des opérations par la pie jacassante de la station-hôte qui bouffait du temps qui ne lui appartenait pas à accélérer le discours des candidats pour respecter sa montre. Pitoyable.

Allons-y. Dans l'espace d'écoute, j'ai trouvé Marine Le Pen rébarbative, François Fillon éteint, Benoît Hamon laborieux surtout dans sa conclusion, et Emmanuel Macron absent. Nicolas Dupont-Aignan est desservi par une voix de roquet et par l'incapacité à ramasser son discours sur un axe efficace. François Asselineau et Jacques Cheminade souffrent du même cancer dialectique de la digression. On s'y perd, surtout à l'approche d'un carrefour en pleine nuit. Leurs projets se doivent d'être étudiés à plat sur une table, le crayon à la main, ce qui n'est pas un défaut même à l'heure du fast speech. Le moins malmené - chacun craint la fulgurance de ses réparties - fut Jean-Luc Mélenchon, mais il commence à s'user lui-aussi ; la VIè République revient trop souvent dans son argumentaire et l'électeur finira par se demander pourquoi élirait-il un président qui quittera sa fonction avant la fin de l'année pour s'exiler à Caracas. Mais un président est choisi aussi pour sa personnalité, sa carrure et le port naturel du grand collier.

De Vouillé au Somport, l'électeur a choisi l'homme qui toise les nains sous le signe du taureau : Jean Lassalle. Audible seulement sur la partie ensoleillée du territoire, nous avons rencontré chez le grand Béarnais l'enthousiasme, l'enracinement et le souci sincère des générations montantes. Pas de calculs, pas de flatteries, pas de racolage, un grand bol d'air frais des Pyrénées. Il détonnait vraiment par rapport à la concurrence des marquis dépoudrés de la classe politique en cour distribuant les milliards. Ses sympathies allaient visiblement à Poutou et Mélenchon au prétexte de la vérité de leurs propos ! Rare ce soir !

On entendra son analyse post-débat chez Jean-Jacques Bourdin ce matin en cliquant sur ce lien : RMC(nous n'avons pas le code d'intégration). Comme lui, je n'ai vu personne d'autre dans la fonction hier soir mais un seul candidat vraiment à l'aise, dominant son sujet en se libérant des mathématiques trop vites apprises et mal comprises de ses concurrents. Son axe très napoléonien part des communes de base aux compétences universelles jusqu'à l'État central en revivifiant la circonscription administrative la mieux adaptée et éprouvée, le département. Toutes les autres strates sont effacées. De l'air !

In fine, le Piéton du roi renouvelle son soutien à Jean Lassalle et convie ses lecteurs à voter pour lui au premier tour de l'élection présidentielle du 23 avril pour une seule raison s'il n'en fallait qu'une, pour l'espoir entrevu du bonheur !

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Jean Lassalle 2017


Quid du roi ces temps-ci ?

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La fièvre médiatique est à son comble, l'haleine fétide des journalistes empuantit les lucarnes bleues. S'il est un vaincu de la campagne présidentielle dans l'Opinion, c'est d'abord LE journaliste de plateau. Comme le disait Bompard* à un professionnel de la profession qui ne cessait de lui couper la parole mercredi dernier pour accélérer son bout d'émission :
« laissez-moi finir, je sais que ça peut être difficile à comprendre pour vous, mais vous allez voir, ça va bien se passer à la fin.»
Se plaignant d'une carence de débats au fond et ne relevant la journée durant que des petites phrases ou des erreurs bénignes des candidats, les gens du quatrième pouvoir se sont déconsidérés. Jusqu'à vouloir mettre les doigts dans des thématiques qui ne s'apprennent pas dans les écoles de journalisme et se ridiculiser plus encore. La volière à perroquets dans tout son vacarme. Ne peuvent affronter les médiats et leur formatage idéologique que ceux qui les menacent publiquement jusqu'à l'attaque ad hominem, comme en usent Jean-Luc Mélenchon et son staff. La démocratie occidentale est devenue un combat contre l'information crétinique. En d'autres temps on en rirait, on n'en rit plus car on sait les gens perdus et malléables, la loi du Nombre faisant le reste. Mais la mort annoncée de l'ensemencement vertical des nouvelles (et autres fake news) va peut-être nous libérer d'un grand poids dans les années qui viennent.
* Manuel Bompard est patron de l'équipe de campagne de JL Mélenchon


Robert de Prévoisin
Dans cette vallée de souffrances que serait devenu le candidat royaliste ? On aime à n'avoir pas à se poser la question. Robert de Prévoisin que l'on peut féliciter pour son engagement courageux, nous a évité un bombardement irrémédiable en n'obtenant pas de parrainage, malgré un démarchage en chemin de croix sur des terres moins hostiles a priori, Bretagne et Normandie. S'il n'a pu convaincre personne en tête à tête, comment y serait-il parvenu au pupitre devant un auditoire indifférent parfois hostile, poursuivi ailleurs par les sarcasmes des réseaux sociaux envahis de trolls haineux ? Aurait-il obtenu le soutien des royalistes du PAF, rien n'est moins sûr, les places sont chères et la lutte à les prendre de tous les instants.
Car, et c'est la pierre de touche de la pertinence d'une candidature, le sondage encourageant de BVA ne voulait rien dire ; pas plus qu'il n'en voulait dire en 2006. Nulle part dans le vrai monde nous n'avons trouvé 17% de monarchistes convaincus. Sans doute bien des sympathisants des émissions historiques à la gloire des vieux rois (comme disait Sarkozy) ont-ils répondu positivement à une proposition de restauration qui ne les engageait en rien et n'avait aucune chance d'aboutir, pour faire plaisir à l'enquêteur fourvoyé dans un concept irréaliste à mille lieux des soucis des gens. Sans doute réagirais-je pareillement si j'étais invité à répondre à une page de questions sur le bouddhisme en France par Matthieu Ricard. Jusqu'à ce que M. de Prévoisin jette l'éponge, il n'était pas utile de mettre en doute son interprétation des résultats achetés, cela aurait entravé la marche en avant du pré-candidat. C'est chose faite maintenant.

Les choses furent dites de manière plus vigoureuse mais en pure perte le 29 août 2009 dans un billet fameux de Royal-Artillerie, qui fit un bruit d'enfer sur le forum intégriste du Trône & l'Autel (forum à l'enseigne du scorpion qui se suicida de son propre venin), en suite d'un éditorial de Gérard de Villèle, renforcé de feu Jacques Rolain, dans le n°28 du Lien légitimiste. On peut y revenir en cliquant ici, dont nous extrayons la conclusion concernant la démarche électorale ci-dessous :
...Pendant que Villèle se pousse un petit blanc de Touraine pour éponger les vapeurs de cheddite, Jacques Rolain revenu de la sainte-barbe où il comptait les barils, fait pivoter le bord et aligne l'Alliance royale à mitraille. Il constate comme beaucoup que le flou pseudo-artistique sur la question dynastique voulu par Yves-Marie Adeline pour ratisser large, entame la crédibilité du programme. Royal-Artillerie a souvent dit que la réponse "après on verra bien" n'en était pas une, et qu'elle laisse au citoyen l'impression que l'ouvrage est inachevé, ouvert sur l'incertitude, mal fagoté. D'ailleurs lors de la campagne des parrainages 2007, cette fausse réponse était la partie la plus faible du discours d'Adeline, la critique systématique de la procédure [électorale] venant juste après en termes de contre-productivité. Et Rolain d'insister : l'infléchissement légitimiste « permettrait de poser clairement les principes de la monarchie exercée par le roi légitime et de la comparer à celle créée pour le président d'une République qui ne cesse de se chercher et de se définir ». Au moment où le parti d'Orléans au mieux possible avec le régime actuel, quémande et obtient des croix, ce que vous ne ferez jamais (non ?), cartes sur table, messieurs de L'Alliance, il faut aller à Caracas (ndlr: où résidait le prince et son épouse en 2009) !

Sauf à être en capacité de réussir un montage politico-médiatique et financier à la Macron - si elle aboutit, cette fabrication fera date dans l'histoire des démocraties - la voie électorale, ouverte par Yves-Marie Adeline est définitivement refermée dans une compétition présidentielle. Rappelons qu'YMA n'obtint pas ses parrainages non plus. L'extinction annoncée du régime obsolète actuel qui avait donné le signal de la ruée monarchiste, est déjà gérée par la classe politique aux manettes qui fourbit les substituts possibles : soit une Vè République déchiraquisée, soit une VIè République populaire.
Et puis Macron, c'est aussi un yuppie charismatique qui a pris trois millions d'euros chez Rothschild, qui a été secrétaire-général adjoint de l'Elysée et ministre de l'Economie. L'entregent du bonhomme n'y est pas pour rien. Je ne vois personne au moment dans l'emploi au sein du mouvement monarchiste français, ni chez les chapelains ni chez les princes, qui sont en plus réfractaires aux emplois publics de haut niveau. Pourquoi ? sera toujours un mystère pour moi quand on laisse entendre qu'on dirigerait facilement l'Etat si on les y conviait. Il reste aux royalistes à intégrer les conseils municipaux et départementaux afin de peser sur les décisions publiques dans le sens du bien commun, mais sans se faire d'illusions sur le changement de paradigme qu'induirait leur activisme.

Royal-Artillerie avait "fait" les campagnes de Jean-Philippe Chauvin (AF aux législatives contre Devedjian), d'Yves-Marie Adeline (AR - présidentielle 2007) puis de Patrick de Villenoisy (AR - présidentielle 2012). Tout était prêt pour promouvoir sur ce blogue la thématique choisie par le candidat de l'Alliance royale, avec des rebonds négociés sur d'autres supports. Contribution certes modeste mais les petits ruisseaux... etc. Ce quatrième échec libère le Piéton du roi de la discipline de ses perceptions. On fera ailleurs et autrement.



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Accompagner nos enfants dans la découverte du savoir

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Classement PISA OCDE 2016
France classée 26è - 33è - 20è/OCDE
L'éducation des générations montantes est la priorité de tout pays ayant au moins l'ambition de se survivre. Certains comme en Asie, privilégient le succès aux examens, d'autres comme en France, le formatage idéologique, mais rares sont ceux qui cherchent à exploiter les talents personnels de chacun afin de les insérer à leur vraie place dans la société qui les attend. Jean Lassalle a l'ambition d'individualiser l'éducation des enfants et jeunes gens. Le titre de son projet éducation est explicite :

DONNONS À NOS ENFANTS LA CHANCE DE MAÎTRISER LEUR DESTIN
« Ces mots, "instruction publique", disent exactement ce que devrait être la mission de l’école : transmettre le savoir-faire, enseigner langue et culture, préparer à un métier. Les élèves d’aujourd’hui, si différents les uns des autres, n’ont-ils pas le même besoin ? Je propose que chacun d’entre eux soit suivi attentivement, au long de sa scolarité, par un petit groupe autour des enseignants, attentif à repérer ses talents, avec pour mission de le mettre en situation de réussir ce qu’il entreprend.
L’esprit de l’élève doit être formé à produire et à créer, alors qu’il risque de seulement consommer ce que Google, Apple, Microsoft ou Facebook lui mettent sous le nez. Il doit exercer sa liberté, et pour cela maîtriser profondément Internet et les outils de communication, au lieu d’en devenir dépendant.
L’école doit éveiller un futur adulte responsable, lui éviter le risque de rester sur les rails d’une conformité. Je comprends mal l’obligation d’une scolarité traditionnelle qui prive les adolescents, enfermés toute la journée jusqu’à l’âge de seize ans, de leurs plus belles années d’inventivité sans leur donner les matériaux de leur orientation. Peut-on faire l’économie de la vraie vie ? La découverte du travail de la ferme dès l’enfance, l’alternance bien avant seize ans, les classes spécialisées pour les artistes ou les sportifs, participeront à rendre ou entretenir le goût d’apprendre.» (J. Lassalle)

Je vais profiter de ce sujet pour placer l'antienne classique (et doublement) de Royal-Artillerie sur les langues mortes. De petits esprits comme de grands esprits, très dédaigneux de la plèbe, ont décidé l'inutilité de cet apprentissage, à commencer par Edgard Faure en 1968 qui voulait être du vent qui vente et qu'on s'en souvienne, ce que je fais. Le Piéton a pissé sur ta tombe, ô César ! (Properce in Elégie IV). Suit la réorganisation de l'enseignement des langues vivantes. L'un et l'autre sujet avaient été intégrés au Nonagone du Roi de la campagne présidentielle de 2012 (n° 1 et 2/9).

(1) Latin-grec

Un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale daté du 17 juin 2012 (clic) signale que plusieurs expériences en ZEP manifestent que ce souci d’excellence permet de motiver puissamment des élèves et que les LCA (langues et cultures de l’antiquité) ont un effet intégrateur reconnu. C’est souvent le fait d’enseignants motivés, militants même mais le résultat est indéniable. On sait depuis toujours l'effet structurant des langues mortes sur la pensée de l'élève : La pratique du latin et du grec permet le développement d’attitudes et de capacités intellectuelles indispensables à la formation de l’esprit et à la réussite dans toutes les disciplines, y compris et d’abord scientifiques. Mais s'y surajoute un effet particulier aux ZEP (zones d'éducation prioritaire) : la considération offerte par le maître à l'élève en lui donnant le meilleur de l'enseignement. Dans les essais de réinscription des options latin et grec en zone difficile, le premier motif de satisfaction exprimé par les élèves est la reconnaissance de leurs capacités personnelles par l'institution qui leur offre ce choix d'excellence.

Amateur très jeune de vieux bouquins, j'ai amassé pendant toute mon adolescence et bien après des ouvrages du XVII et XVIIIè siècles. On s'interroge encore aujourd'hui de voir la profusion de citations latines et grecques, nulle part traduites dans l'ouvrage en question ! Glissons sur la dévitalisation de notre culture... Le second sujet concerne les langues vivantes et nous reprenons in extenso le point 1 du Nonagone.

(2) Réhaussement de l'enseignement des langues vivantes

Les professeurs de langues étrangères du collège au lycée seront progressivement recrutés parmi les diplômés locuteurs de leur langue maternelle, et les lycéens quitteront le second degré en parlant couramment deux langues étrangères.
Le ressort de cette mesure est à bander au niveau européen pour que tous les professeurs de langues de l'Union européenne soient locuteurs natifs. Ainsi le marché du professorat sera élargi - les profs de français français enseigneront partout -, de même pour ceux d'allemand, anglais, italien, espagnol, magyar et suédois...

La capacité à s'exprimer naturellement dans deux langues étrangères est un atout de compétitivité indéniable. Les peuples ne disposant pas d'une langue universelle sont paradoxalement plus ouverts au monde et plus performants dans leurs entreprises et dans les organisations planétaires où se prennent les grandes décisions ; cette aisance à jongler parfaitement avec au moins trois langues donne l'entregent nécessaire à la cafétéria pour s'ouvrir les portes des directions, commissions et observatoires, toutes choses égales par ailleurs.
Que l'Europe serve donc à nos enfants à parler des langues !


Pour le reste, nous adhérons complètement au souhait de Jean Lassalle de professionnaliser l'enseignement après le cursus fondamental. Former "le goût d'apprendre" est sans doute le but le plus noble de l'enseignement public, car le monde en mouvement d'aujourd'hui appelle à l'acquisition de connaissances tout au long de la vie. Il faut donc tout faire pour intéresser l'élève et l'y forcer un peu à défaut. Enseigner est instruire, instruire est parfois dresser, c'est une vocation, il faut retrouver le sens de ce sacerdoce et tout ira beaucoup mieux avec un peu d'enthousiasme et de générosité.




Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:
- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017
- Passons aux énergies renouvelables du 30/03/2017
- Jean Lassalle l'Africain du 3/04/2017
- Perception du grand débat du 5/04/2017
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Prochain billet sur l'évasion fiscale

 

Dreuz.info appelle à voter Lassalle, ce qui est rare sur cette chaîne d'infos.
Long article de Jean Pierre Lambert (clic)

Chaud devant !

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Dans le projet de définanciarisation de notre société, le candidat Jean Lassalle se propose de « faire revenir les évadés fiscaux ». Il attaque ce gros problème (60 Mds€/an) par le volet de la coercition alors que, pour nous, la meilleure façon d'y parvenir est de diminuer la température de combustion des revenus dans notre enfer fiscal. On peut faire les deux, me dira-t-il, mais réhabiliter le succès et le spectacle du succès amoindrirait le goût des complications perverses de l'évasion fiscale. Ce procédé de dissimulation des revenus n'est qu'une affaire d'intelligence pure. Aussi est-il difficile à combattre. L'évasion se construit au départ, elle ne se prépare pas lorsqu'on a réussi comme s'y est essayé ce pauvre monsieur Cahuzac après avoir implanté des cheveux dans le tout-Paris. Pour que le lecteur comprenne bien, nous allons prendre l'exemple de la boucherie, c'est moins snob que la capilliculture.

Le quartier de viande produit beaucoup de déchets qui finissent à l'équarissage. Bien malin qui saura le pourcentage de pertes à la seule lecture d'une facture d'abattoir. Par contre le professionnel expérimenté voit ce pourcentage au premier coup d'œil comme le boucher du Rapide du Nord qui annonçait au chef combien il tirerait de steaks, d'entrecôtes, de faux-filets, daubes etc... avant de commencer la découpe. A partir de là, on décide d'exagérer les pertes et au lieu de tricher à la petite semaine on crée une boucherie virtuelle B. Elle achète cash son papier de pesée... à Vintimille dans le cas qui nous occupe, dévie une bonne partie des règlements en espèces mais de manière aléatoire, pas en pourcentage systématique, tient une vraie comptabilité séparée (du cabinet comptable) pour mesurer les écarts et prévenir les bêtises. L'argent de la boucherie B ne reviendra jamais dans la boucherie A, il ne sera jamais investi dans le périmètre patrimonial du boucher, il sort. Exeunt les sous ! Un bel appartement en front de mer à Porto Fino, loué l'été à des Anglaises en chaleur.

Pour une société, c'est pareil. On crée dès le départ les circuits de dérivation en se méfiant bien sûr des fondations à Maurice, fiducies luxembourgeoises et du bureau d'études en travaux publics aux Îles Caïmans. De même évitera-t-on les domiciliations, facturations, virements sur des territoires exposés au pilori de l'évasion comme les Îles Vierges, les Antilles néerlandaises ou le Vanuatu, laissant cela aux fonds spéculatifs professionnels. Alors quoi ? Mais l'Offshore vous est ouvert en grand à condition d'y faire physiquement du bizness, et les grandes places de brassage sont toujours les mêmes, Hong Kong, Singapour, Genève, La City, Wall Street ou... Shenzhen, où l'on aura l'intelligence de déclarer ses bénéfices et payer de modestes impôts. Le truc, c'est de payer mais peu, en optimisant les règles locales (comme l'a fait Donald Trump tout simplement chez lui)!

Mais nous promouvons aujourd'hui le projet de Jean Lassalle, lequel insiste sur quatre actions :

(3.7): Fiscaliser en France l'activité de sociétés ou banques françaises en paradis fiscaux, même en Europe. Autrement dit assujettir au Code français des Impôts tous les résultats des sociétés quelque soit le pays d'exercice (comme le font les Etats-Unis). Le monde entier va s'américaniser sur ce point tant sont grands les besoins en ressources budgétaires partout. Nous pouvons monter dans le bandwagon.

(3.8): Sanctionner l'incitation à la fraude fiscale plus sévèrement qu'une simple complicité. Ceci vise les cabinets de conseil. Je ne pense pas qu'aux jours de l'Internet (et du Deep Web) il soit possible de fliquer longtemps les conseils. Leur premier réflexe sera de sortir du territoire fiscal français, avant que de plonger en sous-marin pour initiés. Cela existe déjà et deviendra la règle.

(3.9): Cibler les plus grandes entreprises et les dossiers à risque plutôt que de contrôler des PME au hasard. Bercy le fait déjà. La seule action supplémentaire serait de durcir les amendes et de limiter leur négociation. Mais cela demande l'embauche de compétences qui, si elles sont vérifiées, trouveront à s'employer pour des salaires dix fois supérieurs dans le bizness de l'optimisation fiscale. Les Hussards Noirs de Bercy existent-ils encore ? Pour le reste, contrôler les petites boîtes est saine gestion des recettes publiques, mais l'état d'esprit doit changer et les contrôleurs abandonner l'approche inquisitoriale sournoise. Aparté : faire porter l'effort sur les TVA intra-communautaires non déclarées aux Douanes gagnerait des millions.

(3.10): Exiger des banques qu'elles signalent les opérations suspectes d'illégalité. TRACFIN sert à ça. On contrôle l'iceberg émergé et plutôt bien. Le reste ne peut être exigé des banques et reste une affaire entre hommes et quatre z'yeux. Un banquier sera toujours attentif à prouver son professionnalisme en proposant une solution "peu risquée" à un gros client dans l'embarras. On enlèvera la carte SIM du portable avant d'enfiler la combinaison de plongée.





Le lecteur fidèle a compris que le Piéton est sceptique sur ce volet de réformes lassalliennes. L'évasion fiscale dit bien son nom. On cherche à s'évader de l'enfer. Supprimer l'enfer implique de changer complètement de paradigme. La France soviétisée ne peut survivre qu'en dévorant le capital apparent et disponible dès lors qu'elle ne fait plus globalement de bénéfices. Elle a vendu le vin, saisi la vigne pour la vendre après et fait l'inventaire de la tonnellerie qui suivra. L'Etat (et c'est nous tous) solde ses atouts, il ne laissera rien derrière lui. Les capitaux ont fui depuis longtemps, à preuve les tours de table sont impossibles dans les affaires sauf à y inviter des banques. L'Etat est obligé de menacer de nationaliser les chantiers STX contre Ficantieri faute d'investisseurs français. Dans la nouvelle économie, le succès final d'une entreprise française est sanctionné par son rachat par les GAFA et son départ pour San Francisco ! La raison n'est pas le marché mais l'accès aux financements.

Quoiqu'il en soit un chef d'Etat respectant la lettre de la Constitution n'a pas à se préoccuper des détails. Il serait avisé de créer deux structures sous l'autorité directe du Premier ministre, l'une pour réduire l'enfer, l'autre pour recouvrer la fraude. Ces deux structures doivent être staffées hors-statut de la fonction publique afin de rémunérer les talents au prix du marché sans contraintes administratives.
Pour la seconde, le but assigné pourrait être de récupérer la moitié de la fraude fiscale en quatre ans, en progressant par objectifs à travers douze rapports d'étapes, un chaque quadrimestre. On peut aussi intéresser les équipes de pointe au million le milliard. Il faut inventer ! Sans tabous ! Jean Lassalle a montré qu'il n'en redoutait aucun, ni les ours, ni les loups. Ça tombe bien, en la matière on est en pleine jongle.


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Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:

- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017
- Passons aux énergies renouvelables du 30/03/2017
- Jean Lassalle l'Africain du 3/04/2017
- Perception du grand débat du 5/04/2017
- Accompagner nos enfants dans la découverte du savoir du 10/04.2017


La préparation psychologique de l'évadé fiscal commence aussi par une immersion heureuse dans le bonheur tropical pour se laver de la suie des clubs interlopes de la rue de Ponthieu, par exemple :

Votez LASSALLE !

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Au-delà de considérations personnelles, à la limite, ethniques, au dévoilement desquelles un seul billet ne suffirait pas, le soutien de Royal-Artillerie au candidat béarnais participe de cette conspiration ouverte portée par les gens du roi qui s'attellent à bâtir l'arche nouvelle, catholique, classique, hiérarchique, humaine, où les idées ne seront plus des mots en l'air, ni les institutions des leurres inconsistants, ni les lois des brigandages, les administrations des pilleries et des gabegies, où revivra ce qui mérite de revivre, en bas les républiques, en haut la royauté (colloque AFP Marseille - 4 mars 2017). Comment ? Par la libération des communes, pardi !

Charles Maurras qui n'était jamais en peine d'un slogan définitif annonçait avec le roi « l'anarchie plus un ». Jean Lassalle à sa manière résiste à la contrainte orwellienne et veut libérer de la tutelle écrasante des intérêts d'Etat la cellule sociale de base organisée, les 36000 briques de la république, héritières des paroisses multiséculaires de l'Ancien régime.

De bon matin, dimanche prochain 23 avril, j'irai voter pour Jean Lassalle, candidat à la présidence de la République française, pour ses propositions de liberté certes, mais aussi pour le personnage de tempérament et de vérité, qui tranche nettement sur les autres. La fonction présidentielle convoque plus qu'un candidat, un homme, un vrai. Sorti du tonneau de Diogène, per un còp le Piéton du roi en a trouvé un !


Dans son édition d'hier, le site Royauté-News (clic) décrit le candidat comme nous ne saurions le faire en ces termes : ...le plus humain, le plus ferme dans ses convictions, un candidat non malléable ce qui ferait de lui le président le plus sûr pour la sécurité du pays. Le seul candidat avec Cheminade à n'avoir attaqué personne durant le débat, mérite qui revient aussi à Macron. Jean Lassalle a suffisamment de ressource pour opérer des changements positifs de structures, et aussi pour les réaliser avec les acteurs de la vie à tous les échelons, à l'inverse des technocrates imbus et empesés qui ont ruiné la France et l'âme du pays. Un candidat qui correspond à l'idéal de subsidiarité, indispensable pour respirer après l'oppression subie de la part des politiciens et bureaucrates français dont le pays ne veut plus, et des technocrates européens. Le projet de Jean Lassalle est complet et se tient, et avec lui, l'utopie d'un Juppé et d'un Chirac, échouée dans les années 90, peut peut-être avancer quand même pour ceux qui veulent y croire.

Dix billets de soutien Royal-Artillerie à "Jean Lassalle", à relire :

- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017
- Passons aux énergies renouvelables du 30/03/2017
- Jean Lassalle l'Africain du 3/04/2017
- Perception du grand débat (BFMTV) du 5/04/2017
- Accompagner nos enfants dans la découverte du savoir du 10/04/2017
- Chaud devant ! (évasion fiscale) du 17/04/2017

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Pause !

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Le scrutin présidentiel est maintenant fermé. Ouf ! Vous connaissez à cette heure les deux finalistes ou presque. Avant que de subir le bombardement médiatique de la quinzaine qui va vous encouragerà retourner à l'urnoir pour le second tour, relaxez-vous !
Royal-Artillerie dans son infinie bonté vous offre de circonstances le Requiem de Verdi par le Philarmonique de Berlin avec les chœurs de la radio suédoise obéissant à la baguette de Claudio Abbado. C'est un must, nommé aux Grammy Awards...
Bonne soirée ! Keep cool :)


WTF in France ?

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La "France" a parlé ! Elle verse sa classe politique en décharge, ce qui permet de rire de bon cœur à entendre sur les plateaux télévisuels les prébendiers manœuvrer pour maintenir leurs positions aux prochaines élections législatives. Ils vont se faire abattre comme des canards du Gers ! La tête de Julien Dray encaissant l'annonce d'un candidat d'EnMarche! sur sa propre circonscription valait son pesant de complications horlogères. Ils peuvent se tortiller en tous sens, faire la p... comme on dit au comptoir, le mouvement d'Emmanuel Macron va investir 577 députés en juin 2017 ! Et certains parlent encore de majorité parlementaire impossible, introuvable, se jugeant sans doute eux-mêmes incontournables. Mais Macron et sa bande de djeunes vont faire sans eux, vont faire sans les connards comme les appelait M. de Villepin. Nous avons vécu en direct ce soir l'enterrement d'un régime parlementaire gangrené en phase gazeuse terminale. Ça schmoute !

A 20h05 ABC faisait vibrer mon smartphone pour la breaking news de l'accession du Front national au second tour de la présidentielle française. Vu des Etats-Unis, le FN est quelque chose comme un Ku Klux Klan civilisé, sans les croix de feu et le chapeau pointu turlututu. Le KKK français fait 21% ! P*tain ! au pays des Lumières on s'éclaire aux vessies ! Mais les étrangers n'en reviennent pas non plus de voir le plus beau pays du monde adouber en 2017 les partis communistes à 21% également. Le cancer que l'on croyait éradiqué renaît au pays de ses origines faisant table rase du passé, table rase des expériences passées, toutes calamiteuses avec cent millions de morts en prime. Des millions de Français votent avec une canne blanche ! Le peuple le plus con de la terre ne serait-il plus celui qu'on croyait ?

La déconfiture de M. Fillon s'explique facilement dans les démocraties anglo-saxonnes où personne n'aurait osé soutenir une personnalité aussi douteuse quelle que fut la pertinence de son programme. Baroin, Copé auraient fait mieux, sans même parler de Juppé qui était porté par l'opinion avant que Sarkozy ne se déclare, obligeant à l'organisation d'une primaire pour l'éliminer dans les règles. Finalement, serait-il resté au Cap Nègre à sauter sa chanteuse que la Droite aurait facilement reconquis le pouvoir ! Georges Fenech a raison de distribuer les jetons sans l'oublier.

Une chose pour terminer ce débriefing : le quinquennat annoncé n'est pas le second quinquennat de M. Hollande. La victoire de M. Macron n'est pas le succès d'un complot de M. Hollande. Même si sa démarche politique a été créée par la bourgeoisie d'Etat, fatiguée des histoires de cirque et de l'irrésolution du locataire de l'Elysée, Emmanuel Macron a une ambition personnelle qui dépasse quand même celle d'un sous-préfet de Corrèze. Ce qui a perdu M. Hollande est son narcissisme pathologique, sa pusillanimité et sa procrastination maladive, son tempérament soupçonneux et un orgueil renfermé inadapté à la fonction présidentielle. J'ai rien oublié.

Il m'étonnerait que la Droite se recompose en se purgeant des chefs qui l'ont laissée se faire battre. Si le parti LR éliminait maintenant et sans tarder toute la strasse corrompue pour partir au combat électoral des législatives, il aurait une chance de remporter la majorité à l'Assemblée nationale provoquant une cohabitation entre un président jeune et moderne à l'Elysée et un Premier ministre de la même génération à Matignon. Les Français approuveraient ce dispositif. Mais il est peu probable qu'on parvienne à éliminer toute cette gangue politicienne accrochée au métier comme la moule au bouchot sauf...

Ailleurs, la victoire annoncée du yuppie de chez Rothschild réconforte Bruxelles et Berlin (Schauble l'a soutenu ostensiblement), mais aussi toutes les capitales européennes. La France reste dans les normes établies mais rajeunit son effectif politique qui commençait à puer de la gueule, sauf que la carte officielle des résultats du scrutin fait peur aux non-initiés, surtout à l'étranger :




Il reste quinze jours pour faire des fiches techniques sur les derniers modèles de moulinets.

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Lassalle et le syndrome de Castelnau

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Elu député de Saint-Affrique (Aveyron) à la Chambre bleu horizon du 16 novembre 1919, le général Edouard de Castelnau chuta aux élections suivantes de 1924. Et pourtant il emplissait les salles, les halles, préaux et marchés. L'engouement populaire continua même après l'élection perdue et son mouvement ultra-catholique mobilisa des manifestants dans toute la France en prévisions des élections de 1928, par exemple : 10000 à Saint-Etienne le 22/02/1925, 6000 à Evreux le lendemain et jusqu'à 100000 à Nantes le 3 mars. La Fédération nationale catholique assembla jusqu'à 1832000 électeurs dans ses meetings en 1925 et 1926 mais s'abstint de former un parti politique puissant, par haine du régime des partis, source déjà de tous les maux de la IIIè République.

Le général de Castelnau était un croyant dévoré par sa foi comme Jean Lassalle est un berger passionné par son païs. "Catholiques et Français toujours" chantait-on dans les rogations, et pourtant sur une terre aussi enracinée dans le catholicisme que le Rouergue (qui jamais ne passa ni aux Cathares, ni à la Réforme), Castelnau perdit ! Le fonds catholique rouergat était par endroit recouvert par les aspirations au mieux-vivre d'une classe ouvrière malmenée comme dans le Millavois ou le Bassin houiller. Les politologues savent qu'il y a une énorme différence entre les spectateurs en meetings, convaincus, curieux, hostiles s'informant, et les électeurs dans le secret de l'isoloir. Bien sûr que les fils des Ruthènes entendaient parfaitement la logique intransigeante de Castelnau, son aversion de la franc-maçonnerie et sa posture de "force" face à l'Allemagne déclarée génétiquement belliqueuse malgré la ruine du Reich. Mais comme partout ailleurs, les hommes en avaient assez de la guerre. Chaque village avait maintenant son monument aux morts, bien rempli, chaque famille les photos des pères, oncles et fils barrés d'un crêpe noir sur le buffet, et si la vigilance était acceptée, la promesse de paix de la Société des Nations était plus attrayante. Alors les catholiques se divisèrent à maints motifs, et les intérêts particuliers de chacun l'emportèrent.

La campagne présidentielle 2017 de Jean Lassalle fut celle des convictions de bon sens enracinées dans la sincérité et portées avec truculence et vigueur. Elle a obtenu un grand écho partout où le candidat s'est présenté, mais dans les urnes l'électeur a réagi de façon utilitariste, gérant son avenir en fonction des probabilités d'interférence avec ses préoccupations personnelles. C'est un des défauts du suffrage universel, la qualité ne sert à rien pour convaincre le citoyen confronté dans l'isoloir à ses propres soucis ! A preuve, le niveau très insuffisant du personnel politique élu.

Sur le fond, on peut être déçu du faible score d'un candidat si bien planté dans le décor. Un million de voix était, à notre avis, le seuil déclenchant quelque chose de pérenne. Le score du ministère est de 432.915 voix, très en dessous de nos espérances ; à rapprocher des 649.934 bulletins blancs qui auraient trouvé plus d'écho en votant Lassalle. L'aventure du bon géant s'arrête là.


Que Jean Lassalle soit ici remercié pour sa participation opiniâtre à l'élection présidentielle et pour son discours de vérité. Pour un vieil occitan comme moi, son monde est aussi le mien et ce fut un réel bonheur de l'entendre et de comprendre tout ce qu'il y avait de non-dit derrière son propos. Il fut (au sens viril) un des rares hommes à temps plein de cet exercice, cela ne pouvait suffire. Le second tour sent déjà le pipi de la vieille politique politicienne, les prébendiers se ruent, les tocards s'échauffent, on combine les prochaines législatives. Je vais tailler mes bambous (de Prafrance) et rafraîchir mes esches tortillantes pour dimanche en huit. Quittons-nous sur un hymne à l'Aubrac et à ses buronniers, bien loin de la vallée d'Aspe mais si proche du cœur puisque ces cantons du haut plateau ont donné beaucoup plus de voix à Jean Lassalle que la moyenne nationale.

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Amoun, amoun dins la montanha,
Al mièg de cada pastural,
Din l'èrba espessa e la ginçana,
Trobaretz un trace d'ostal.
Lo cantalès, lo vedelièr,
Amb lo pastre,
I possan de cranes aücs,
Aiqui l'avètz nostre masuc.
Quand dintraretz dins la cosina,
I veiretz coma mobilièr,
Al prèp d'una taula pauc fina,
Los badinhons e los colièrs.
E al darrièr dins lo terrièr,
La bona cava,
Dins la frescor e dins l'escur,
Garda la forma del masuc.
E tot amont jost la tiulada,
Al ras del fen dels vedelons,
Cadun plegat dins sa fleçada,
Los omes barran los uèlhons.
Se dins la nuèch bufa en gisclent,
La cantauesa,
Darrèr lo pargue rescondut,
S'enduèrm lo tropèl del masuc.
E lo matin plan revilhats,
Dins l'aubièra e los pès nuds,
Amb la gèrla e lo farrat,
S'en van los omes del masuc.
Quand los vedèles an fach un brigal,
Una tetada,
Cada tetina sul farrat,
Es una brava font de lach.
Quand a la fin d'un despartin,
Tastaretz la forma d'Aubrac,
Pensaretz que ser e matin,
Los cantaleses an trimat
Per vos donar coma dessèrt,
Lo bon formatge,
E lor diretz din un aüc :
"Viva los omes del masuc !"
Viva totes los cantaleses,
Que fan la forma e l'encalat,
Viva los pastres de las devesas,
Al mièg de lor tropèl daurat.
Viva los rols, los vedelièrs,
De la montanha,
E que tojorn sus cada truc,
Demoran dreches los masucs.

Si la droite française...

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...n'était la plus bête au monde, ses députés reliraient calmement la constitution qui règle la vie politique de ce pays et découvriraient que le régime est parlementaire, et non pas présidentiel*. Tout commence et tout finit à l'Assemblée nationale. Le président élu au suffrage universel indique les axes sur lesquels doivent serrer les cabinets qu'il nomme, mais à partir de là, c'est le chef du gouvernement qui prend en charge la conduite des affaires, conduite dont il n'est responsable que devant l'Assemblée nationale.
(*) dans un pays de droit écrit, la pratique le cède au texte

Ainsi M. Cazeneuve pourrait parfaitement se maintenir à Matignon après le 8 mai et ses ministres dans leurs ministères jusqu'au verdict des élections législatives. Il mettrait alors la poursuite de ses objectifs aux voix, et mis en minorité, remettrait son mandat au nouveau président qui nommerait à sa place le chef de la majorité parlementaire. Ce serait une gestion bien plus saine des affaires courantes que de voir se précipiter aux maroquins une bande déphasée sinon inexpérimentée, toute à la joie de la prébende acquise et des cocardes qui vont avec.

Aussi, les élus LR et UDI devraient-ils laisser tomber la présidentielle perdue, ne pas oser donner de consignes de vote que leurs électeurs ne suivront sans doute pas, et commencer dès à présent la campagne électorale des législatives.

Oui mais voilà ! Chacun des candidats de droite (ou du centre) attend le programme officiel, l'investiture officielle, clés détenues par l'oligarchie cholestérolisée qui n'en attend que sa propre perpétuation sur le payroll de la République. Et ce sont les Raffarin, Accoyer, Larcher, Retailleau, Longuet, Sarkozy... qui vont s'y mettre ?

La colère des gens a franchi la barre des quarante-cinq pour cent (NDA + MLP + JLM + PhP + NA = 47,31%) et Les Républicains retournent en cuisine pour commencer la dispute des chefs. Rien appris, rien compris !

Il suffirait(?!) de présenter le programme de Juppé aux élections législatives et d'obtenir une majorité relative pour qu'il y ait osmose entre le programme présidentiel probable (largement adaptable) et celui de la Chambre basse. Mais on ne peut repartir avec une palanquée de vieux c*ns battus !

Importons le seppuku dans notre vie politique et perfusons du sang neuf, sinon ce sera révolution, charrettes et lanternes !

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Entre neuf et recyclé faut choisir !

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Vu des Etats-Unis, le phénomène Macron est une leçon française donnée aux démocrates américains qui ont lancé sur le marché une bouée politique déjà crevée, Hillary Clinton, porteuse d'un programme malgré tout approuvé par une majorité de la population. Il est intéressant de suivre cette analyse proposée par Christopher Glazek dans un article donné à Foreign Policy le 25 avril 2017. Le lien vers l'original est entre [crochets]. Voici la traduction française de la section qui analyse le phénomène, sous la règle habituelle ici de belle infidèle, le reste ne concerne que la politique intérieure américaine et n'est pas traduit :

Chris Glazek par Gordon Welters


« Quoique l'on pense de l'establishment centriste français, on doit leur reconnaître une chose : ils ont pris la menace populiste sérieusement ! Si sérieusement en fait qu'ils ont mis en décharge un président titulaire, créé un parti complètement fictif, et accroché leur étoile à un inconnu de 39 ans, télégénique, dont la caractéristique première est d'avoir épousé son professeur au collège ! L'idée fut de redonner un peu de lustre révolutionnaire à une plateforme centriste et, sauf catastrophe au second tour, il semble que ça ait marché ! Emmanuel Macron, mondialiste inconnu, est bien placé pour devenir le prochain président français, et peut-être même le prochain leader du monde libre par intérim, en attendant qu'un nouveau président américain soit intronisé.

Le succès de Macron soulève la question de savoir si les régimes de centre-gauche s'effondrent sous le poids de programmes impopulaires ou simplement sous celui de leaders impopulaires. Bien qu'il soit crucial dans beaucoup de pays que des blocs importants d'électeurs soient résolument en faveur du retrait de certaines institutions communes comme l'OTAN ou l'Union européenne, il n'est pas clair que ces idées forment une majorité dans aucun pays, peut-être même pas au Royaume-Uni où de multiples études montrent que la plupart des votants, confrontés à l'affaissement de la livre sterling, souhaite que le Brexit ait échoué.

En France, la machine socialiste condamnée du président François Hollande et de son premier ministre Manuel Valls a permis d'envisager que le fascisme puisse être stoppé sur ses rails par des mesures drastiques, au lieu de se cramponner aux vanités et d'encaisser la défaite entre les mains des chemises brunes du Front national de Marine Le Pen : démanteler le parti, suicider la classe dirigeante et appuyer un porte-parole plus jeune avec tous ses cheveux sur la tête.

Récemment le New York Times a brossé de Macron un profil d'initié (insider) portant une politique d'outsider. La vérité est plus proche de l'inverse. Macron s'est marqué lui-même avec succès comme un outsider en même temps qu'il poussait un agenda peu différent de son prédécesseur. Plus impressionnant, il s'est débrouillé pour reprendre la rhétorique millénaire et apocalyptique de ses opposants d'extrême droite et gauche. Dans son discours de victoire après le premier tour, il a parlé de changer le visage de la France et de briser le système qui fut incapable de traiter les problèmes du pays depuis plus de trente ans. Il a dit à ses supporters qu'ils étaient l'image du renouveau et il a identifié le défi principal pour la France, celui de tourner la page de sa vie politique. Tandis qu'il promeut un programme progressiste - libérer le marché du travail, accroître la dépense publique, renforcer l'UE - il adopte un registre carrément révolutionnaire.

[...] Il est difficile de ne pas faire une comparaison défavorable entre les stratégies de centre-gauche américaine et française. Aux Etats-Unis les dirigeants du parti démocrate s'entêtent, refusant apparemment de considérer une réinitialisation drastique des personnels. Les cadres du parti démocrate sont virés, mais les dirigeants du parti qui demeurent impopulaires, semblent avoir des difficultés à capitaliser sur cet enthousiasme. [...] Le succès de Macron suggère une démarche évidente : Quand vos dirigeants sont impopulaires, prenez-en de nouveaux !»
[...]

Christopher Glazek est un écrivain et un essayiste indépendant de New York. Il a aussi fondé le projet SIDA Memorial de la Yale University (YAMP). Il a collaboré au New Yorker et publie régulièrement.

Commentaire obligé du Piéton du roi

Comme nous le subodorions dans un billet donné au Lien légitimiste en février dernier (clic), la transmutation du plomb socialiste en un plaqué or de meilleur aloi semble avoir été décidée dans le cénacle réformiste socialiste. A la bourgeoisie d'Etat, appelée affectueusement la gauche caviar, fut confié le soin de monter la rampe de lancement et de charger à poudre le premier étage de la fusée Macron. L'entregent du candidat fit le reste, qui a bien compris que l'élection présidentielle était la rencontre d'un peuple et d'un homme, le programme étant secondaire et subordonné aux attentes des éditocrates payés au mois de moins en moins écoutés. Tout le reste était écrit d'avance dans le contrat d'obsèques du parti socialiste, les caciques jouant leur rôle sans broncher. Que les participants à la primaire de la Belle Alliance populaire n'aient pas compris qu'ils faisaient un concours de morts-vivants ne laisse de m'étonner. Je ne pense pas que François Hollande, aussi florentin qu'il aimerait être à l'image de son modèle Mitterrand, ait déclenché l'affaire même s'il a pu en approuver l'idée déjà émise. L'histoire et la vanité humaine nous révéleront qui fut à l'initiative du projet, puis à la manœuvre de mise en orbite. Nul doute que ce cours de coup fera date dans les écoles de sciences politiques. Si tout cela nous purgeait réellement de notre classe politique usée jusqu'à la corde, nous pardonnerions beaucoup. En bourse, on parle de coup d'accordéon.


Où le roi montre sa pertinence

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Aurions-nous garé à part le domaine régalien - sécurité & diplomatie - que nous n'appréhenderions pas autant les résultats du second tour de l'élection présidentielle. Le régime est à bout, restreignant le choix des électeurs entre sa démolition et sa dévolution. Le souverainisme anachronique étroit du camp dit-national attelé à un programme économique bolivarien le dispute au fédéralisme savamment construit du yuppie ubérisé, champion de la gérontocratie régnante mais plus intelligent qu'elle. L'exercice concret du pouvoir exécutif, contraint par la conversation institutionnelle obligatoire d'une république parlementaire, mettrait certes trois fois plus d'eau dans la jarre que de vin en volume, et sans doute les candidats comptent-ils sur ce frein-moteur pour passer entre les gouttes des pluies acides des cent premiers jours ! Mais quand même !

Une monarchie protégeant l'essentiel de l'Etat sous l'autorité naturelle d'un roi en son conseil pourrait laisser la société démocratique s'ébattre dans la querelle idéologique sans graves répercussions sur nos fondamentaux géopolitiques et civilisationnels. Sortir de l'arène la police nationale, la gendarmerie, les trois armées, les services secrets, le quai d'Orsay, les cours de justice et conseils supérieurs, libérerait l'esprit de l'électeur qui saurait alors que son choix ne risque pas de tout détruire. Resterait dans le champ du débat primordial de nombreuses fonctions étatiques et territoriales comme la santé, l'instruction, la douane, les impôts, l'économie, l'écologie et l'aménagement du territoire, l'industrie, l'agriculture et la pêche, les justices basses et consulaires et d'autres secteurs secondaires que le pays souhaiterait maintenir dans le giron public, comme la culture, le travail, la vieillesse, la francophonie, le logement, la famille, les colonies et les anciens combattants.

Ainsi en pleine campagne électorale, le roi, arbitre des différends, et le chef de cabinet du ministre des outremers auraient eu tout loisir de résider dix jours à Cayenne pour entendre les revendications locales, les peser, ouvrir un dialogue d'inventaire et de développement du territoire, trouver ensemble voies et moyens de hisser la Guyane à terme au premier rang des nations atlantiques et passer l'accord du dernier jour sous les acclamations. Les Guyanais auraient parlé au pouvoir permanent et pas à trois miquets en soins palliatifs qui ont d'abord tout refusé pour tout lâcher à la fin, à charge de leurs successeurs.

La police ferait respecter les lois sans obéir aux consignes du parti aux affaires, les antifas, le black block seraient matés, la gendarmerie retrouverait sa fonction de pacification et sûreté intérieure du territoire, le parquet, coupé de Matignon, poursuivrait en toute indépendance dans le strict respect des textes, les états-majors feraient la guerre sans interférences subalternes et dans le cadre de lois-programmes d'équipement pérennisant la qualité des moyens, le Conseil d'Etat ne serait pas sonné comme un valet au milieu de la nuit pour interdire le spectacle d'un gros bouffon noir au Zénith de Nantes. L'Etat retrouverait sa dignité perdue.

Dans le domaine public, les choix économiques et leur traduction budgétaire ne seraient encadrés que par les lois de saine gestion qui existent déjà et l'interdiction des déficits publics dans le fonctionnement de la nation. Le curseur du libéralisme, le niveau de dévolution des souverainetés, les investissements lourds, les coopérations étrangères seraient ajustés à chacune des élections législatives et le gouvernement issu de majorités unicolores ou coalisées mettrait en musique la partition écrite pour la législature. Demeurerait quoiqu'il arrive la garantie des pouvoirs régaliens permanents arrachés au désordre, qui permettrait de maintenir l'essentiel au niveau requis par le pays, son histoire et son rang.


C'est sur cet axe de communication que Royal-Artillerie promeut la monarchie de ce temps : le domaine régalien, strictement régalien et rien d'autre. Le mouvement monarchiste raisonné devrait se recentrer sur une épure politique possible et simple à comprendre en proposant de faire vivre côte à côte un Etat essentiel permanent et une démocratie vivante dans tout le domaine public, depuis les conseils municipaux jusqu'au parlement de Paris. Tant que l'offre politique royaliste ne sera pas audible et compréhensible par tout un chacun, agitation et propagande tourneront dans le microcosme sans effets induits autour de lui. Les démarches courageuses d'aujourd'hui sont stériles, il faudrait en prendre acte et revoir le produit et sa commercialisation. Le marketing de la monarchie ne peut choquer que ceux qui la repousse au fin fond des rêves impossibles, si délicieusement impossibles qu'on les habille de n'importe quoi, quand on ne les utilise pas pour nourrir ses propres frustrations. Les étendards du roi n'avanceront pas en chantant le vexilla regis mais par la raison pure. Le roi se démontre.




Outrances et timidités des dévolutions

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Si la campagne électorale n'a pas débattu de l'Europe autrement que pour en dénoncer ses nuisances, les équipes partisanes de communication et propagande n'ont jamais poussé les feux de l'analyse de ses inconvénients. S'éloigner des incantations populaires et des assertions définitives de l'establishment libéral permet de deviner un point d'équilibre à partir des réalités. C'est l'ambition de cette brève de comptoir qui explore l'optimisation de nos interdépendances européennes en opposant insuffisances et exagérations des pouvoirs délégués.

Préambule

Peuple souverain, l'expression est illisible. "Souverain" signifie que je tranche et coupe selon mon bon plaisir, selon mon caprice, où et quand je veux. En quelle occasion le "peuple" aurait-il manifesté son caprice ? Si on le voit comme corps politique structuré (ce qui est discutable), on peut le considérer libre et souverain à l'occasion d'un référendum qu'il aurait lui-même convoqué. Le peuple de la Confédération helvétique est en ce sens souverain. Mais cette souveraineté, encore moins son ersatz français, n'induit pas forcément celle du pays appelé à siéger dans les enceintes supranationales de pouvoir où se mesurent justement l'indépendance et la souveraineté. Sauf pour quelques républiques bananières insignifiantes, la souveraineté le cède partout à l'interdépendance, Suisse y comprise. Elle en a vu les limites dans l'attaque anti-évasion fiscale des Etats-Unis. Nos pays dépendent les uns des autres. Il n'est pas un secteur exempt, même celui de la culture.

C'est dans ce cadre que s'exerce le principe dit de subsidiarité qui, rappelons-le, conserve par devers soi toutes choses que nous pouvons facilement régler et déporte à un étage supérieur d'autres choses qui se font mieux, voire uniquement, à plusieurs. La dispute européenne tourne autour du principe de subsidiarité. Dans l'Union européenne il est régi par l'article 5-§.3 du Traité de Maastricht : « En vertu du principe de subsidiarité, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive, l'Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l'action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres, tant au niveau central qu'au niveau régional et local, mais peuvent l'être mieux, en raison des dimensions ou des effets de l'action envisagée, au niveau de l'Union ». Le texte ouvre la porte des ascenseurs : les pays peuvent naturellement faire monter ou descendre des segments économiques ou autres sur l'échelle des dévolutions. Il suffit de s'entendre entre gens de bonne compagnie et ne point claquer les portes comme des enfants insupportables. Qu'est-ce qu'il ne va pas ?
Il y a de quoi, exemples :

Outrances

L'invasion des normes communautaires donne prise aux critiques les plus sévères. Que le marché commun de libre circulation des biens et denrées soit régi par des normes tombe sous le sens ! Surtout si la production d'un segment donné est destinée aussi à la grande exportation. La norme alimentaire ou la composition chimique d'articles d'usage courant sont des garanties de base. Elles boostent la vente. Mais on ne voit pas bien l'utilité de la normalisation des mesures, diamètres et débits en toutes circonstances, voire même celle des espaces pour handicapés, la largeur des corridors d'hôtel. Que des articles "hors-normes" ne puissent pas bénéficier du label "CE" est... normal ! L'article national sera alors labellisé NF, TüV, BS ou UNI de façon lisible et s'il est bon, les consommateurs (et leurs associations de vigilance) l'achèteront, à défaut, le traîneront au tribunal.
Dans le domaine sociétal (les handicapés, les hôtels en font partie), chaque pays doit pouvoir s'organiser au mieux des intérêts et coutumes de sa population. Pourquoi normer à Bruxelles la qualité de l'eau distribuée à la consommation ? Chaque Etat ou région (Land) est capable de publier sa grille physico-chimique de l'eau potable répondant aux normes mondiales de l'OMS et s'il ne surveille pas, il doit être attaqué en justice par ses consommateurs.

L'outrance sévit aussi sous la forme d'une uniformisation des formats et procédures tendant à pousser à la roue de la fédération européenne. Pourquoi normer la comptabilité des sociétés (norme IFRS) ? L'analyse financière est affaire de spécialistes et uniformiser la présentation des comptes sociaux de Gibraltar à Utsjoki n'apporte rien de plus pour excaver la vérité vraie d'un bilan. Le spécialiste doit apprendre les mœurs comptables de chaque pays comme il le fait déjà pour la Chine, le Japon, la Thaïlande, Singapour, Jersey et l'Australie. Et bien il verra l'inversion des classes de comptes entre l'Allemagne et la France, les spécificités luxembourgeoises, la plasticité britannique, la comptabilité lombarde italienne et notre Plan 1957 qui avait déjà un siècle de retard sur ceux du Reich bismarkien ou de l'Angleterre victorienne. Savez-vous qu'en matière de droits de douane le Plan 57 n'indiquait aucun compte ou sous-compte de la sous-classe 63 ? L'Ordre des experts-comptables suggère de les prendre en frais accessoires du principal (donc ils disparaissent) sinon en 6353 « Impôts indirects ». Qui a dit que ce pays était un grand du commerce mondial ?

Un dernier exemple d'outrance - j'en vois au fond qui pianotent sur leur smartphone.
Bolkestein (en photo)! Ce nom, élevé à la puissance d'une injure, restera la mère des outrances européennes. Que l'ouvrier puisse se faire embaucher dans tout le marché commun sans restrictions est une façon intelligente de fluidifier la main d'œuvre, balançant excédents et déficits, outre la liberté normale de circulation des compétences comme celle des camions. Mais assujettir l'embauche délocalisée au régime social du pays d'origine est pur dumping de la part des pays émergents, surtout de l'Est. Il n'y a pas à comprendre cent pages de justifications bureaucratiques ! Ceux qui se sont prêtés à cette escroquerie devraient être poursuivis, et la directive (largement entamée par les régimes nationaux) devrait être rapportée, remplacée par une ligne de code : "l'Européen travaille où il le souhaite sur tout le territoire de l'Union européenne sans restrictions ni privilèges".

En revanche, certains domaines sont jalousement conservés dans la coquille nationale alors qu'ils seraient mieux gérés à plusieurs. Ce sont parfois des petites choses qui n'ont pas attiré l'attention des technocrates bruxellois ou bien qui ont succombé à la résistance opiniâtre de lobbies particuliers.


Timidités

Rien n'est plus irritant lorsqu'on voyage en Europe de chercher au fond de sa valise l'adaptateur pour prise de courant correspondant au standard national du pays de destination : Tableau des prises électriques (clic). L'Europe a cinq standards de prise, le plus sécurisé est le standard britannique mais il est sans doute trop tard maintenant pour le promouvoir. Tout le monde devrait passer à la prise "Schuko" qui ne bouleverse pas les distances entre broches sauf en Italie. Les grands espaces économiques ont chacun leur standard unique.

L'Abeille-Bourbon au sauvetage
Les nations maritimes européennes gardent des milliers de kilomètres de côtes mitoyennes, toute la Baltique sauf l'enclave russe de Kaliningrad, la rive orientale de la Mer du Nord, idem pour la Manche, la Mer d'Iroise, l'Océan atlantique oriental jusqu'à l'Île de Fer aux Canaries. Norvège et Grande-Bretagne exclues, treize pays sont "mouillés" dans le domaine atlantique. Le bon sens commande à la mutualisation de garde-côtes et pêches par la création d'un corps européen dédié naviguant partout, exerçant les mêmes compétences que les Coast-Guards des Etats-Unis (police, douane, affaires maritimes, alerte et sauvetage). La même chose en Méditerranée où les "bassins" nationaux sont encore plus imbriqués ; huit pays sont mouillés. En dessous, le poisson n'étant pas captif, on peut envisager l'examen d'une possibilité de licence de pêche européenne, mais bon c'est un enjeu très politisé.

Un domaine pas du tout rationalisé est celui des approvisionnements énergétiques. On comprend bien qu'un Bureau central de l'énergie passant des contrats pour un marché de cinq cents millions de consommateurs obtiendra de meilleures conditions que chaque pays séparément. A choisir de négocier du gaz algérien soit dans un tête-à-tête GDF SUEZ - SONATRACH avec tout le contentieux historique et la corruption endémique, soit par un Bureau central d'achats à Rotterdam dirigé par un klootzak de Batave qui fait semblant de ne pas comprendre le français, un entêté impossible à déborder qui a commencé sa vie au biberon de la Royal Dutch Shell, inamovible, apparemment aussi puissant que très con ; le second dispositif obtiendra de meilleurs prix et conditions de cadencement. Parler avec GAZPROM pour 50 ou 500 millions de consommateurs n'est évidemment pas pareil. Le même klootzak sera hermétique aux gesticulations russes. Poser des pipelines pour livrer chez nous pétrole et gaz se fera plus facilement au Bureau central des tubes que dans des discussions binationales à ouvrir chaque cinq cent kilomètres.

Un dernier pour la route, ou plutôt deux, qui n'ont pas besoin d'être développés : le contrôle de la circulation aérienne et l'espace commun téléphonique.

Sur tous ces sujets, il existe des tonnes de rapports, analyses, critiques, mémorandum... tous inutiles. Pour preuve, l'Union européenne va mal, elle n'est pas gouvernée, elle ne se reconnaît pas elle-même, et pourtant elle est le niveau pertinent pour affronter les autres Etats-continents qui n'arrêtent pas de grandir autour d'elle, jusqu'à imposer leurs mœurs commerciales, leurs normes, leurs projets. Ces choses ne se construisent pas pour cinq ans mais sur un demi-siècle. La carence de leadership européen (le leader naturel était la France mais depuis Chirac elle a fait sous elle, nous avons fini avec Harlem Désir, p*tain!), l'arrogance et l'impuissance de la Commission, l'agenda douteux des dirigeants communautaires (Barroso à vendre, demain Juncker), le déclassement des chefs de gouvernement qui sont devenus des directeurs de boutiques achalandées, tout cela nous a fait perdre beaucoup de temps en même temps qu'étaient aiguisés certains appétits extérieurs à la limite de l'anschluss comme le TAFTA. Par chance, Donald Trump ne l'a pas compris et veut s'en défaire. Mais le projet (très avancé en discussions) reviendra à mesure que la Chine montera en pression. C'est un énorme travail qui nous attend. Nous n'avons pas du temps de reste pour jouer aux apprentis-souverains, il y a bien longtemps que la France éternelle est en dépendances, heureusement plurielles.





En conclusion, la dévolution n'est pas un gros mot. Ne conviendrait-il pas de mettre à plat nos coopérations plutôt que de jeter tant d'énergie dans des Frexit, Grexit, Nerxit, Danxit et autres "exits". Inutile de tout jeter à terre de la construction européenne. Les nations qui la composent n'ont pas disparu, les coutumes régionales, nationales demeurent bien vivantes, leurs défauts endémiques aussi. Dans une apparition télévisée la veille du 1er Mai, Marion Maréchal Le Pen, l'esprit le plus aiguisé du Front national, signalait deux fractures graves de l'Union européenne, l'une horizontale séparant pays du nord (l'Europe sérieuse chez RA), pays du sud (l'Europe rieuse) ; l'autre verticale, identitaire, expliquée par l'histoire du XXè siècle, entre les pays neufs d'Europe centrale et orientale et la vieille Europe occidentale. Que les PECOs dégagent m'en touche une sans faire bouger l'autre. Que l'on brise la vieille Europe sur la ligne de fracture nord-sud serait une stupidité, un crime. La France n'y gagnerait rien, nos sœurs latines encore moins puisque nous avons tous les quatre besoin des marchés du nord, des touristes du nord, des investisseurs privés et industriels du nord outre l'imbrication ancienne de nos sociétés. Les Britanniques commencent d'ailleurs à douter de leur mouvement d'humeur anti-polonais ; il leur aurait suffi de casser la directive Bolkestein et d'expulser les doryphores, puis d'attendre les remontrances pour passer aux insultes. Juncker, avec son palmarès de fraudeur fiscal, n'aurait pas longtemps résisté, la Commission se cassait comme une noix.

Il faut donc rénover, il suffit de rénover. Sans doute pas quand même avec la technocratie bruxelloise mais entre chefs d'Etat, sans même convoquer la Commission qui doit être reproportionnée à son niveau réel de secrétariat exécutif. Qui aura les burnes nécessaires pour convoquer à Rambouillet les pays fondateurs et l'Espagne afin de redéfinir le projet à l'aune des défis planétaires qui se dessinent. Les autres pays suivront ou quitteront, bon voyage ! Finalement, ce qui manque chez les hommes d'Etat européens, c'est d'avoir perdu assez de sang et de larmes pour se comporter en hommes ! Nous sélectionnons la sous-race éduquée dans la ouate !

Reste une question (habituelle sur Royal-Artillerie) qui n'a jamais été posée officiellement aux peuples européens, à chacun d'eux : voulez-vous une confédération ou une fédération ? L'issue est fort simple : les pays ayant choisi la fédération entreront comme entité unique dans la confédération des autres.




Ceci est la dernière contribution de Royal-Artillerie à la dispute présidentielle. Le débat du second tour, qui a occupé toute la soirée du 3 mai, a montré qui avait un projet cohérent, certainement difficile à mettre en œuvre contre les corporatismes de tous ordres, et qui avait déjà perdu dans sa tête pour se livrer à l'invective et à l'insulte, faisant même l'économie du respect dû à l'électeur indécis pour tenter de rassembler les voix qui lui manquaient. Madame Le Pen n'a pas la carrure, et définitivement pas l'intelligence du mode de scrutin !


Et c'est reparti pour un lustre !

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C'est fait ! Vox populi, vox dei : Emmanuel et Brigitte Macron ont acquis le droit de pendre la crémaillère dans la bonbonnière de la marquise de Pompadour et d'y inviter tous leurs amis pendant cinq ans, ou plus... si affinités avec le peuple français qui n'existe d'ailleurs pas. Quelle belle aventure d'amour, Guenièvre et Lancelot du Lac héritent de Camaaloth ! La reine fut professeur de latin et de français, ce qui nous ramène à des premières dames à bagage que le temps des poules nous avait fait oublier. Pour le reste, c'est à lui qu'on s'adressera désormais en lui donnant du monsieur le président ; elle, le regardera vieillir deux fois plus vite que d'habitude et la rattraper de cette façon ; c'est la fonction la plus usante du microcosme. Pour une fois, elle sera assumée par un homme de presque quarante ans, ce qui ne déplaît pas au pays, lassé des croûtons rassis des partis en cour. Le dernier jeune président fut aussi le premier d'entre-eux, Louis-Napoléon Bonaparte qui accéda à quarante ans et fut l'unique président de la II° République. Tout commence maintenant pour deux attelages inédits à la ville comme au palais, le premier ministre ayant pour référent une pointure intellectuelle quoiqu'on en dise, un khâgneux philosophe et énarque, lauréat du concours général, ce qui compte peut-être plus que le reste. A la ville, l'écart de génération n'est pas plus grand qu'entre Melania et Donald (je sais ce que vous voudriez dire).

Sans augurer de l'avenir - en aura-t-il un à l'issue des #MacronLeaks en cyrillique ? - on peut avancer que le président Macron a su évaluer par le principe de réalité la position géopolitique et les ambitions françaises jouables, bien avant les incantations vociférantes en meeting. Il ne cassera pas la baraque à l'extérieur, nous n'en avons plus les moyens et c'est un gage de succès comme aurait pu le lui dire Edmond Burke. La tabula rasa sied aux esprits simples et aux orgueilleux incultes. Oublions par contre le programme électoral qui ne survivra pas tel quel à l'élection. Ce pays est irréformable sauf au cœur d'un drame national. Pompidou disait qu'on ne pouvait en France faire bouger les lignes qu'à chaud. Par la raison ou le bon sens, c'était impossible. Comme on n'est pas (encore) en guerre intérieure, il s'agit maintenant d'attendre que les oppositions s'usent jusqu'aux congés d'été avant de gouverner au mieux des intérêts bien compris du pays et naviguer entre contraintes intérieures et dépendances extérieures as usual.

Mais il est un fait nouveau : la haute bourgeoisie s'est ralliée d'un bloc. Jacques Attali disait l'an dernier, parlant de la fusée Macron : voilà un bon produit, un bon logiciel, y a plus qu'à ! On jugera de l'influence de la Haute dans l'évolution de la contestation et dans la mise en œuvre in fine des réformes indispensables au dernier pays marxiste d'Europe ; soit par extinction du mécontentement à travers les syndicats ouvriers et le mouvement pseudo-alternatif qui canaliseront le mécontentement vers le cocufiage, soit par extinction de l'embrasement que les pouvoirs bourgeois auront provoqué pour atteindre aux circonstances de désordre nécessaires à la proclamation de l'article 16 de la Constitution, un 18-Brumaire moderne.



Dans leur analyse du mode de désignation du chef de l'Etat, le Groupe d'Action Royaliste* avait cité Danielle Mitterrand qui bornait ainsi la capacité d'intervention de son président de mari : « Après 1981, je demandais à François Mitterrand : "Pourquoi maintenant que tu as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais promis ?" Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir. J’appris ainsi qu’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant quatorze ans. En France, on élit, et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu.»

Gouverner au sens plein à notre époque revient à optimiser les dépendances. Royal-Artillerie le rabâche depuis dix ans. La faillite annoncée des programmes hyper-souverainistes et les prémices d'un hard Brexit infinançable par les Brittons - le UKIP est en voie de désintégration au Royaume-Uni - a convaincu une majorité importante du corps électoral français que nous n'étions pas une île. Sans blague, nous sommes déjà mitoyens avec sept pays ! Au-delà, la France est imbriquée dans le monde pour le meilleur et pour le pire, et pas plus que sous François Mitterrand, elle n'est ni sera seule ! Mais optimiser les dépendances n'est pas s'abstenir de gouverner comme s'y est vautré ce brave monsieur Hollande, incapable de briser la coquille élyséenne. Il a dépensé son temps à se chercher des excuses, des traîtres et des miroirs, comme nous le révélait le bouquin de Davet & Lhomme qui l'a tuer. Tout le contraire de "fonctionner", présider la V° République c'est du haut niveau, quasiment surhumain, exaltant au bout du compte quand on a cumulé les gains ! Macron y croit. Croyons-y avec lui quelques semaines.

Pour conclure, constatons qu'au pantographe de la mondialisation, la France est un beau pays moyen, souvent le premier du pack des moyens (clic p.379 et >) : pnb/$ (5°), population (20°), défense (5°). Faut faire avec intelligence et ruser un peu avec nos outremers ! A défaut de rente minière, à nous de pousser partout nos atouts - il en reste - en commençant par libérer la créativité qui en permet leur exploitation. Ce pays est intelligent mais bridé par la soviétisation imposée à la Libération. Ses atouts sont : dans le désordre, l'agriculture commerciale, l'agro-alimentaire, la pharmacie, l'aérospatial, l'atome, les start-ups, la bancassurance, le luxe et le tourisme (culture, œnologie et gastronomie) sans oublier la deuxième zone économique exclusive et bien sûr, le concours Lépine.

Sortons des débats politiques... ils ne créent aucune richesse, au contraire. S'ouvre maintenant une période des luttes sociales et corporatistes annoncées pour contrer d'emblée la politique réformiste de M. Macron (ultra-libérale paraît-il, malgré des taux de prélèvements et redistribution proprement collectivistes - gag!). C'est la Gaule éternelle livrée à elle-même qui attend son Pacificateur. Mais il faut purger la colère populaire d'abord ! Vous avez les indices, on en reparle ?


Madame Première

Note (*): L'article du Groupe d'Action royaliste est à lire in extenso par ici (clic)

 

COMPLÉMENTS D'OBJET DIRECTS

De quoi s'agit-il quand on parle d'optimisation ? Faisons l'inventaire des chaînes existantes qui ne sont pas toutes de captivité mais aussi de transmission :

- Approvisionnement énergétique
(sujet abordé dans le billet précédent) Le mix énergétique français est à régler au mieux de nos intérêts mais il est facile de comprendre que des négociations au niveau européen avec les producteurs d'énergie étrangers auraient plus de poids. Si l'Europe discute avec Gazprom ou la Sonatrach pour un marché de cinq cents millions de consommateurs etc... Optimiser c'est avec l'Europe.

- Droit européen
Les cours européennes de justice nous contraignent, c'est vrai, mais à y porter nos analyses, nous agissons déjà. Il faut certainement s'impliquer plus dans le travail juridique où nous sommes reconnus très bons.

- Droit international
La charte de San Francisco nous gouverne à notre insu, mais nous avons l'avantage du fondateur et bénéficions d'un siège au Conseil de sécurité assorti d'un pouvoir de veto. Nous avons aussi une certaine aura en assemblée générale qu'il faut savoir exercer intelligemment. Bien menée, la contrainte onusienne n'en est pas une et peut rehausser le prestige de notre diplomatie.

- Code international de commerce (OMC CEE)
Les lois internationales du commerce existent depuis la Renaissance et leurs contraintes sont les garanties de nos clients et fournisseurs. Hors ces lois, nous perdrions toute crédibilité, comme s'y sont essayé quelques pays émergents à leurs dépens. Le premier secrétaire général de l'OMC fut un Français. Nous y existons donc. A nous de peser dans le sens de nos intérêts et faire agir le niveau compétent sous pression, souvent l'Union douanière européenne. Il suffit de travailler et de ne jamais lâcher le bout. On ne voyait pas trop un Harlem Désir dans le schmilblick.

- Monnaie étrangère et commune
Nous avons déporté à Francfort le pouvoir de battre monnaie pour une raison simple : nous étions incapables seuls de brider notre création monétaire. Adepte de la politique du chien crevé au fil de l'eau, la classe dirigeante française, addictée au collectivisme répartiteur, a constamment soldé ses comptes par la dévaluation. Les acteurs économiques trafiquent aujourd'hui en euro et s'en trouvent bien, j'en témoigne. Cette monnaie a autant de valeur que les quatre autres grandes monnaies du monde (GBP, CHF, USD, JPY) ce qui ne fut jamais le cas du franc français après la dévaluation Poincaré de 1928. Si nous avons perdu ce pouvoir, c'est de notre faute, y revenir ruinerait non seulement l'épargne populaire, mais notre crédibilité internationale jusqu'à l'humiliation de passer par l'euromarc ou le dollar dès que nous traiterions à l'étranger. L'accès aux prêteurs internationaux ne se fera jamais en francs nouveaux. Même à l'époque, nous émettions des bons en devises ou en eurofrancs (francs expatriés), pas en francs domestiques. Pour parer le premier choc pétrolier en 1973, Giscard d'Estaing, ministre des finances de Pompidou, fut même obligé d'emprunter en garantie-or auprès des épargnants français qui n'avaient aucune confiance dans la monnaie nationale.
Il n'y a rien à optimiser là, sauf à peser au conseil de la BCE et à rétablir nos comptes publics comme promis. Le jour où nous serons en excédents, nous n'aurons plus envie de repasser au franc.

- American way of life (culture)
L'américanisation de nos sociétés est souvent perçue comme une mode, une tendance... mais c'est parfois une véritable contrainte quand elle guide les goûts du public consommateur en stérilisant le champs des choix qui lui sont offerts. Il y a beaucoup à faire contre cette globalisation, à commencer par libérer la création domestique pour la sortir du sillon gauchisé. Même si ce n'est pas de la vraie culture, les productions d'EuropaCorp de Luc Besson démontrent qu'on peut jouer dans la cour des grands. Un "ministère" est-il la meilleure méthode ? Selon Frédéric Mitterrand, le ministère de la Culture est un fromage où toutes les dépenses sont fléchées vers les abonnés au Système, et où se recopie le modèle subventionné français, pas toujours formidable. Le cinéma est le volet le plus visible mais il y a quantité d'autres tonneaux des Danaïdes.

- Contraintes atlantiques
Il s'agit dans l'esprit des gens de l'Alliance éponyme**, mais les relations économiques et politiques entre l'Amérique du Nord et l'Europe occidentale suggèrent un billet dédié, ce serait trop long. L'OTAN est un outil de guerre à disposition, qui ne nous oblige pas plus que nous ne le voulons. Les preuves sont... désarmantes, l'affaire d'Irak de 2003 les résume toutes, l'affaire d'Afghanistan en rajoute une couche. Nous nous sommes abstenus là avec quelques autres et y sommes allés ici de notre plein gré, sous Jacques Chirac. En plus, la participation au commandement intégré et à ses procédures imposées nous a forcés à rehausser les nôtres qui commençaient sérieusement à dater.

Finances internationales
Les financiers internationaux n'ont jusqu'ici jamais manqué à l'appel du renflouement de notre gabegie nationale, ce qui laisse penser que, vu de loin, le pays est solvable et sûr, pour deux raisons : a) l'impôt rentre, même si le taux de prélèvement est exorbitant à la limite du racket fiscal ; b) le patrimoine des ménages excède la dette souveraine. Certains ont du mal à l'encaisser, mais la finance anonyme et vagabonde n'est pas notre pire ennemie, elle paie rubis sur l'ongle ! Par contre, nos déficits structurels la convoquent à la table des décisions politiques. La politique de la France ne se fait pas à la corbeille mais la corbeille téléphone souvent quand même. Le pouvoir sera toujours prudent avec la Banque puisque nous aurons longtemps besoin de preneurs de bons du Trésor.
Note (**): Le blogue Royal-Artillerie recense 47 billets libellés OTAN ou NATO. Bon courage.

Marion s'en va !

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Il y avait cent raisons de voter Macron, et autant de ne pas le faire mais ce qui a déterminé beaucoup d'électeurs se résume à la maxime gaullienne : au premier tour on choisit, on second tour on élimine. J'ai éliminé le programme crypto-bolivarien de monsieur Philippot, le corneculage sur l'euro et le gudisme rampant. Pour le reste (sécurité, identité, immigration, préférence nationale) je me serais laissé tenter si quelqu'un d'autre que Marine Le Pen m'avait proposé du gâteau. Je n'ai jamais cru ni en ses capacités de rassemblement, ni en son niveau intellectuel, sans parler de sa vulgarité et de son dilettantisme - elle ne bosse pas ses dossiers ! Eut-elle été moins paresseuse qu'elle aurait emporté la région Nord-Picardie. Gagner un malheureux point entre les deux tours des régionales n'a jamais été critiqué, la faiblesse était pourtant prémonitoire.

Le "débat" fut accablant pour tout spectateur et pour sa nièce d'abord (elle n'aurait pas tenu jusqu'au bout, dit-on). Si l'on comparait une campagne électorale à une course hippique, ce serait du trot monté, l'épreuve toute à la main du début à la fin. Sauf qu'à y engager un tocard, on est presque sûr qu'en voyant la ligne droite il va se mettre à courir pour en finir plus vite. C'est ce qui s'est passé avec Marine Le Pen le 3 mai.

La contre-performance - arriver troisième dans une élection à deux ! - est à mettre au crédit du suicide politique de la mégère-en-chef qui va maintenant se cramponner pour encaisser les législatives. Bien sûr la bouillie pour chat du programme Philippot a découragé beaucoup de ceux qui prirent la peine de l'étudier. Racolage et démagogie sur fond de souffrances populaires laissaient voir l'usure de la trame. A partir d'un certain niveau d'instruction, les gens ne se satisfont plus d'entendre pour toute réponse à toute question que c'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'immigré légal et clandestin.

L'affaire aurait été pilotée par Marion sur son propre programme que j'aurais sans doute suivi. Jusqu'à ce matin je pensais qu'avec cinq ans de bonification au Palais Bourbon, l'esprit le plus délié du Bureau politique avait plus que des chances de l'emporter en 2022 avec sa ligne politique carrée et simple à promouvoir. Hélas la sclérose en plaques du parti ondulant sur tous les sujets ne le permettra pas. Ils sont nuls à chier et n'ont pas compris que Marion aurait enfoncé le coin dans les cohortes fillonistes à la seule condition d'oublier cette foutaise moscovite de sortir de l'Eurogroupe. Il fallait poloniser Sapir (lol).

Je partage à 95% les arguments d'Aymeric Chauprade qui expliquait au journal l'Opinion le 4 mai dernier pourquoi il s'était résolu à voter Macron. Si vous souhaitez passer à autre chose ou écouter la radio, cliquez d'abord sur le lien ci-dessous, le Piéton a les mêmes idées :
Chauprade - pourquoi je voterai Macron !

Le bon attelage aurait été Marion Maréchal-Le Pen / Aymeric Chauprade. On sortait complètement des doutes métafachistes, des détails de l'histoire et du Zyklon B ! On n'allait plus à Vienne au bal de la Waffen. On ajoutait une dimension géopolitique sérieuse au programme. Pour Marion, sa position politique "droite libérale et colbertiste si nécessaire" alliée à des convictions catholiques conservatrices ne pouvait que faire un carton. En plus elle a prouvé à la Chambre et en meeting qu'elle est un orateur convaincant, beaucoup d'aisance intellectuelle, de clarté quand elle déroule un raisonnement, d'à-propos, de mordant à l'occasion, et... une plastique naturelle irréprochable, la terreur de l'UMP en PACA ! Ils sont sauvés, elle part, écœurée par la mafia Philippot qui ose se maintenir après le désastre !



Pour la droite nationaliste, le danger est aujourd'hui de se leurrer sur les onze millions de voix obtenues au second tour et croire en la transmutation à l'identique aux législatives du mois de juin. La personnalité des candidats va forcément jouer comme le programme rénové qui ne peut être celui avec lequel fut perdue la présidentielle dans ses exagérations, mensonges et folies douces. C'est basique. On n'élit pas un député de cette façon.

Faudra-t-il encore trouver les cinq cents trente candidats (DLF prendra sa place) car d'eux dépendront aussi les subventions publiques calculées au nombre de suffrages exprimés, ensuite faire l'a priori d'un afflux militant pour la campagne de base, tractages, réunions publiques locales, contrôles des bureaux de vote etc... pour le moment, des pans entiers du territoire sont à jeun d'avoir rencontré des militants bleu-marine impliqués dans la campagne. Message aux investis : le kit de candidature est trois fois moins cher cette année, le coefficient multiplicateur du parti Jeanne ayant été fortement révisé depuis que la brigade financière enquête sur 2012.

FN-DLF sera un accord d'appareils, il m'étonnerait qu'il ruisselle jusqu'au terrain. Certes une bonne quarantaine de circonscriptions se sont déjà données au Front national dimanche dernier et il ne devrait pas être si difficile d'avoir des députés. Il leur reste un mois ! A miser chez le book, je jouerais 30 !

Reste à comprendre comment la droite pourrait se recomposer après la faillite Fillon, sans doute plus facilement au niveau local qu'à Paris. Avec la disparition de la scène politique de Marion Maréchal-Le Pen, il sera plus facile d'accommoder les restes en PACA mais le grand parti de droite qui nous manque redevient une chimère tant les convergences étaient sûres entre Marion, Bompard et les députés pizzaioli du Sud.


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